[Z'insolite] Jackie Chan dans le prochain Street Fighter !  

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On continue dans la lancée des vidéos délirantes sur le thème de Street Fighter à l'approche de la prochaine adaptation cinématographique Street Fighter : Legend of Chun-Li que l'on espère aussi culte que celle ayant mis en scène Jean-Claude Van Damme.

Cette fois, c'est à StACK (mon cher frangin) que je vous dois cette perle. Enjoy !

De mon amour inconditionnel pour le cinéma  

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Il est une question que l'on me pose souvent à la lecture de ce blog, que cela soit mes proches ou par mail pour ceux ne me connaissant pas autrement que sous le pseudonyme "Azariel". L'on me demande régulièrement combien de fois je vais au cinéma par mois et quelles salles, quels complexes je fréquente. Je réponds à toutes et tous avec beaucoup de plaisir, mais cette question revenant souvent, je me suis dit qu'il serait grand temps que je sois plus explicite sur mes habitudes cinéphiliques afin de contenter les plus curieux d'entre vous. Tour d'horizon sur mon aliénation avec des chiffres et des photographies.


ASSIDUITÉ ET PASSION ÉTERNELLE

Une chance que je collectionne mes tickets de cinéma, je peux vous dire avec précision à quelle fréquence je me rends dans les salles obscures parisiennes depuis 2007. J'ai commencé à les fréquenter à outrance en 2006, mais suite à un déménagement, les tickets pré-2007 sont dans un carton chez mon ami Loky5.

Ne sont comptabilisées que les places prises aux distributeurs avec ma carte UGC illimité (une véritable bénédiction pour tout cinéphile qui se respecte, ce genre d'offre mensuelle) et pas les avant-premières auquelles j'assiste, ni les invitations que je reçois parfois, ni les projections presse lorsque j'ai la chance d'y être convié.

En 2007, je suis donc allé au cinéma 205 fois, soit une moyenne d'environ 17 fois par mois. À noter, un record inégalé à ce jour durant le mois de janvier, à savoir 31 séances en... 31 jours (en réalité en bien moins de temps que cela, puisque je suis allé au cinéma à partir du 13 janvier). D'abord parce qu'il y avait des films que je suis allé voir plusieurs fois (Casino Royale, Les Infiltrés, Cashback, The Holiday) et ensuite parce que j'avais beaucoup de retard sur les films à voir, ayant été loin de Paris de juillet 2006 à janvier 2007). Une année 2007 que j'ai entamé avec l'incroyable Casino Royale, et que j'ai conclu sur le très sympathique Il était une fois. Le film que je suis allé voir le plus grand nombre de fois est Spider-Man 3 de Sam Raimi (4 fois). Mes trois coups de coeur ont été pour My Blueberry Nights de Wong Kar-Wai, Cashback de Sean Ellis, et Across The Universe de Julie Taymor.

On dit "passionné", pas "taré".

En 2008, j'ai trainé mes guêtres devant un grand écran à 232 reprises, c'est à dire l'équivalent d'une vingtaine de fois par mois. Un poil moins. J'ai ouvert malheureusement les hostilités avec Aliens vs Predator - Requiem, et j'ai rendu les armes sur Histoires enchantées. Je suis allé voir à neuf reprises The Dark Knight de Christopher Nolan, ce qui constitue mon record du nombre de fois où je suis allé voir le même film sur grand écran, à égalité avec mon film préféré, Heat de Michael Mann. Quant à mes coups de coeur, vous les connaissez déjà pour les avoir vu sur cet article.

Quant à 2009, actuellement, je suis allé au cinéma 51 fois. Une moyenne de 25 films par mois en somme. Non pas que je fasse la course, mais il est de plus en plus nécessaire pour moi de voir les films sur grand écran, parce que le DVD ou le Blu-ray ne remplaceront jamais le grain si particulier de la pellicule, ni n'arriveront à restituer avec exactitude les couleurs originelles. C'est bien pour cela que l'on appelle cela un "transfert". Et chemin faisant, la passion que je nourris pour le septième art prend une place de plus en plus démesurée dans ma vie. Il m'arrive d'ailleurs parfois, lorsque mon emploi du temps le permet, d'enchaîner sur quatre ou cinq films d'affilée. Ceci expliquant pourquoi vous avez (généralement) les critiques très rapidement sur CinéBlog. Un rythme que je peux me permettre pour le moment, jusqu'à ce que mes obligations professionnelles ne m'en empêchent.


FIDÉLITÉ ET CONFORT : LES HABITUDES D'UN CINÉPHILE

Je fréquente essentiellement trois complexes parisiens lorsque je vais voir des films. Tout d'abord, je vais très fréquemment à l'UGC Ciné Cité Les Halles (photo de gauche) pour sa riche programmation, mêlant habilement blockbusters et films d'auteur. Je suis à peu près sûr de toujours trouver les films originaires de Hong Kong, de Corée du Sud ou du Japon en allant là-bas. Loky5 prenant ses transports en commun à ce point névralgique de Paris, c'est aussi à ce cinéma que nous nous retrouvons pour voir des films ensemble, le plus souvent. Très grand, le complexe abrite des salles modestes mais aussi des salles dont je suis raide dingue. Je pense en fait à la salle 6, dont l'esthétique très théâtrale et l'environnement sonore en tout point parfait font le charme. Elle a de plus l'atout numéro 1 qui est nécessaire à mon confort : de la place pour mes grandes pattes (parce qu'1m86, faut pouvoir les caser). Une salle que je vous recommande vivement si vous êtes un jour de passage sur Paris et que le film y passant vous tente.

Il y a un autre complexe UGC que je fréquente avec assiduité, à savoir l'UGC Ciné Cité Bercy. C'est même jusqu'à ce jour le complexe que j'ai le plus fréquenté dans ma vie, pour des raisons très diverses.

L'UGC Ciné Cité Bercy : à vous éblouir les rétines.

D'un point de vue très pragmatique, c'est tout d'abord le complexe UGC le plus proche de chez moi. À peine à quinze minutes en métro, dix minutes de plus si j'y vais à pieds. De plus, c'est tout simplement le complexe en face de mon université ! Je n'ai qu'à traverser la Seine, et j'y suis. Easy way, isn't it ?
Mais plus encore, ce que j'aime avec les salles de l'UGC Ciné Cité Bercy, c'est qu'elles sont à la fois confortables, de grande qualité, avec une programmation riche et variée (même si elle est moindre que celle de l'UGC Ciné Cité Les Halles), et que mine de, à l'intérieur, c'est la classe !
Vous pouvez d'ailleurs le constater par vous-même (photo de droite) avec cette photographie montrant le comptoir proche de l'entrée, entouré à l'occasion de Quantum Of Solace de photographies des James Bond Girls. Et oui les gars, de quoi baver dans son café avant le début de votre séance ! Accueillant et agréable à fréquenter, ce complexe a l'avantage d'être dans un quartier de Paris calme et bien situé, où l'on peut vaquer sur les bords de la Seine ou dans un grand parc bien entretenu, idéal pour les lectures estivales. En contrepartie, force est de constater que le coin est justement un poil désert, avec peu d'endroits pour se nourrir et aucun magasin dans lequel flâner. En somme, si je suis là-bas, ce n'est uniquement que pour assister à des séances de cinéma, et c'est bien dommage.

Dernier complexe ayant mes faveurs, le MK2 Bibliothèque. À peine à dix minutes à pieds en partant de chez moi, il a surtout l'extraordinaire avantage d'avoir les fameux "love seat", des fauteuils pensés pour les couples, avec un accoudoir rétractable pour les moments intimes où vous souhaitez enlacer votre bien-aimé(e) dans vos bras durant la projection d'un film.

Le Temple MK2 Bibliothèque : à recommander chaudement aux amoureux !

Certains n'apprécient que très modérément l'overdose rougeâtre des murs caractérisant les salles des MK2. Pour ma part, le rouge étant ma couleur préférée avec le noir, je n'ai pas ce problème (oui, j'aime aussi beaucoup Stendhal, cela va de soit). Un autre énorme avantage du MK2 Bibliothèque, ce sont tout simplement ses boutiques ! Que cela soit pour vous acheter des DVD, des livres, ou des bandes dessinées, vous trouverez certainement votre bonheur là-bas, à des prix défiant parfois toute concurrence. Une bonne chose quand on aime pas repartir les mains vides, ce qui je l'avoue est souvent mon cas. Quand les finances suivent, bien évidemment !


Voilà donc un tour d'horizon des trois complexes de cinéma que je fréquente le plus. Bien sûr, ce ne sont pas les seuls. Je vais aussi régulièrement à l'UGC Ciné Cité La Défense, l'UGC Orient Express, à l'UGC Gobelins, parfois au MK2 Montparnasse, à la Cinémathèque, et maintenant au Forum des Images ayant récemment réouvert ses portes. S'il y a une salle que je ne vous recommande pas malgré sa réputation élogieuse, c'est la salle principale du Grand Rex : véritable orfèvre dans les années '90, cette salle ne bénéficie pas d'une très grande qualité d'image et d'écoute de nos jours. Une véritable déception les dernières fois où je m'y suis aventuré, entre autres avec Loky5 pour aller voir Rush Hour 3. À éviter donc.

En espérant avoir satisfait les petits curieux que vous êtes, n'hésitez pas à intervenir et à me poser des questions si besoin est.
A.

Bellamy  

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50 ans de carrière, et toujours là. Les raisons qui expliquent la longétivité exceptionnelle du cinéaste Claude Chabrol sont multiples. D'abord parce qu'il est un formidable directeur d'acteurs. Il n'y a qu'à voir ce Bellamy pour s'en convaincre, où l'on assiste à la seconde jeunesse de Gérard Depardieu, retrouvé après des années d'errance où l'on avait le sentiment que le cinéma, au final, ce n'était plus vraiment son problème. Il n'est pas le seul à être brillant, Clovis Cornillac et Marie Bunel lui empruntent le pas, l'un en looser soiffard et grandement jaloux de son demi-frère, l'autre en femme à la fois belle et trouble, qui n'avait jamais autant paru désirable que sous l'oeil de Chabrol.

Chabrol, continuons d'en parler, qui signe là un film étrange qui se soucie peu de l'enquête qui est menée alors que l'on suit bien les investigations du commissaire Bellamy sur une sombre affaire d'escroquerie aux assurances et de meurtre. Ce qui intéresse Chabrol, ce n'est pas d'attraper le coupable, on le connait dès les premières minutes. Ce qu'il veut, c'est montrer les répercussions de cette affaire sur la vie si bien rangée de Bellamy, sur ses relations idylliques avec sa femme, sur son rapport conflictuel avec son frère. Et qu'importe si le spectateur aurait souhaité une véritable enquête loin des clivages abordés par Maigret, seule compte la psychologie de ses personnages dans ce faux polar magnétique de bout en bout.

On reconnait la griffe du cinéaste, particulière, élégante, soyeuse, où tout coule de source de plan à plan, de séquence à séquence, grâce à l'utilisation intelligente et harmonieuse des fondus au noir et fondus enchaînés. Un film qui se place aisément dans l'Oeuvre d'un Maître, commencant et se terminant comme Que la bête meure, sur l'image de la mer et de ses vagues. Et nous, on ne demande qu'à prendre le bateau à nouveau avec lui.

Rang : B

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Cyprien  

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Cyprien, le zouave des petites annonces sur Canal, vous connaissez tous ? Ce personnage culte imaginé par Elie Semoun fait un tour sur grand écran sous la houlette de David Charhon en espérant trouver enfin sa blonde à forte poitrine. Un personnage qui n'est pas sans nous rappeler Didier Bourdon dans le sketch hilarant des Z'inconnus intitulé Tournez méninges, à la différence que Cyprien a un passif dans l'ère du temps : c'est un geek. Et qui dit geek dit puceau, demeuré et moche comme un pou, dans la plus pure tradition des clichés persistants.

Passe encore ce léger "détail" si le long métrage avait été à la hauteur de nos espérances. Car si le film commence bien, avec des répliques cinglantes et une réalisation pêchue, il tourne bien vite à vide, exagérant le comique de répétition, s'assagissant même au point d'être une jolie comédie pleine de bons sentiments plutôt qu'un déluge de gags à se tordre le bide. Il est certain que le réalisateur a voulu éviter que le film ne ressemble à une succession de sketchs, et de ce côté-là, il a parfaitement réussi son coup. Mais c'est au détriment du rire, résonnant trop peu dans nos salles obscures, preuve indiscutable du raté. Ou comment la bombe que l'on attendait tient plus du pétard mouillé.

Rang : D

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[Box Office semaine 8] Le Code a bien fait de changer  

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Ce que j'aime lorsque j'écris cet article hebdomadaire, c'est que je peux, outre le plaisir de vous donner les résultats du box office en France, apporter mon point de vue sur celui-ci. Vous commencez à connaître les élans de ma plume, et vous savez que je n'aime pas la laisser dans l'encrier (j'aurai pu parler de bouche et de langue, mais je préfère les réserver pour de meilleures occasions, ne m'en voulez pas !). Et il se trouve que cette semaine, plus que d'habitude du reste, je n'ai fait qu'un bon en voyant les résultats. Pas parce que je vais devoir chanter du Worlds Apart, ça je sais faire, mais surtout parce que je suis choqué par certains chiffres, plus indécents qu'un film de Catherine Breillat (ça tombe bien, je suis allé m'en acheter un cet après-midi). La preuve en tableau.


The Top :

  • Une parenthèse avant de commencer : sept semaines qu'il ne quitte plus le Top 10, c'est tout bonnement impressionnant. Twilight - Chapitre 1 : fascination occupe la huitième place du box office, et vient d'atteindre les deux millions et demi d'adeptes. De là à dresser une statue à l'effigie du vampire de choc et de charme, il n'y a qu'un pas.
  • Le Code a changé et ça n'a pas l'air de vous déranger, bien au contraire ! Il faut dire que cette petite comédie ne manque pas de charme et bénéficie d'un casting français 4 étoiles. Critique à venir prochainement sur CinéBlog, Astraal voulant la rédiger (ainsi que celle de Gran Torino, soit dit en passant).
  • Les errances de la jeunesse continuent de vous plaire puisqu'après trois semaines d'exploitation, LOL (laughing out loud) ® n'a pas encore quitté le tiercé de tête. Un film d'jeuns et rafraîchissant qui dépasse les deux millions d'entrées grâce, à n'en point douter, à la présence de la belle, la divine, la merveilleuse, la magnifique, la splendide Sophie Marceau. Quoi, je me répète ? Et alors ?
  • Autre film à passer le cap des deux millions d'entrées durant le même laps de temps, Volt, star malgré lui occupe la troisième place du classement. Un joli carton pour un joli film injustement boudé aux Oscars.
  • Et là, c'est le drame. Banlieue 13 ultimatum en quatrième position. Plus cliché que ce film, tu finis sur Vogue. Et après le tralalala que nous a fait Luc Besson récemment, le film de Patrick Alessandrin mériterait presque de se viander. J'adore Luc Besson, le cinéaste. Il nous a pondu des merveilles telles Le Grand Bleu ou Léon. Mais qu'il arrête d'ouvrir sa bouche sur le piratage et le reste, ça vaudrait mieux. Pas parce qu'il a tort. Mais parce que politique et cinéma n'ont rien à faire ensemble.
  • On finit sur L'Étrange histoire de Benjamin Button qui avec presque 500 000 fauteuils supplémentaires occupés cette semaine n'est plus qu'à un pas du seuil des deux millions d'entrées. Il faut croire qu'en France on aurait décerner l'Oscar du meilleur film à un autre long métrage que Slumdog Millionaire, dépassant tout juste après six semaines le million d'entrées.

The Flop :
  • Et là, c'est à nouveau le drame. Si je ne m'explique pas la présence de Banlieue 13 ultimatum dans le haut du classement, je comprends encore moins l'accueil frileux réservé à The Wrestler. Alors certes, il n'y a que 107 copies sur le territoire français (contre 523 pour Le Code a changé, à titre de comparaison). Mais de là à ne trouver que 137 742 preneurs, je tombe des nues. En espérant voir se bousculer les gens dans les prochains jours sous peine de passer à côté d'un évènement cinématographique.
  • Loin derrière à la quatorzième position se trouve La Panthère Rose 2 et ses 88 150 fauteuils occupés. La prochaine fois, peut-être faudrait-il tenter de voler un autre bijou que la fameuse panthère rose (parce que oui, c'est un bijou, pas un animal tout rose hein !) histoire d'intéresser les foules.
  • Ricky semble bien parti pour être l'un des plus gros bides de la carrière de François Ozon malgré la belle performance d'Alexandra Lamy. Seulement 51 507 spectateurs cette semaine pour un total de 187 119, c'est peu, très peu.
  • Une autre taule qui en revanche me fait plaisir, celle de Vendredi 13 et ses misérables 37 254 spectateurs (115 418 en tout et pour tout). Faire des remakes, pourquoi pas. Mais nous servir une merde commerciale comme celle-là (et je pèse mes mots), y'a des limites. Et pourquoi pas un remake des Visiteurs version porno', tant qu'on y est ?! ...Ah bon, ça a été déjà fait ? Gloups !

On se quitte donc sur mes énièmes gueulantes qui je l'espère vous feront réagir. Prononcez-vous dediou ! En tout cas, les premiers résultats de Gran Torino augurent de bien meilleurs jours quant à la dignité de notre box office...

Boy A  

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Boy A. Un titre étrange pour un film loin de l'être. Que peut-il se cacher derrière le "A" ? Question obsédante jusqu'à ce que l'on soit face à la cause de la tourmente. Jusqu'à ce qu'on soit face à cet objet filmique qui ne peut laisser aucun d'entre nous indifférents. Voyage au milieu d'un petite merveille cinématographique.

A comme Adaptation. Boy A est l'adaptation d'un roman écrit par Jonathan Trigell intitulé Jeux d'enfants. Ce livre raconte la difficile réinsertion d'un ami de l'écrivain après avoir été incarcéré dans un centre de détention pour mineurs suite à un délit. Sous la plume du scénariste Mark O'Rowe, le délit se meut en crime, et l'on entre dans une sphère purement fictionnelle qui a pris soin de ne pas se référer explicitement à l'histoire vraie.

A comme Anglais. Réalisé par John Crowley, réalisateur d'Intermission en 2003 (inédit dans les salles françaises malgré la présence de Colin Farrell), Boy A est un film 100% britannique, de sa production (Cuba Pictures, Channel Four Films) à ses acteurs (on pourrait chipoter en précisant que Peter Mullan est né en Écosse, mais après tout, nous restons dans ce que l'on appelle le Royaume-Uni). Précision nécessaire car le long métrage est loin des codifications hollywoodiennes du genre. Que cela soit le jeu des acteurs, avec un accent très prononcé et des syllabes parfois avalées, ou la mise en scène, moins démonstrative mais davantage proche de ses comédiens.

A comme Acteurs. L'autre force de Boy A, c'est son casting. Andrew Garfield est renversant dans le rôle de Jack Burridge, son interprétation à fleur de peau faisant ressentir à chaque seconde l'intensité frémissante d'un jeune homme perdu face à un monde qu'il redécouvre. On le sent fragile, de corps et d'âme cristallins qu'une seule secousse pourrait briser. Les rares sourires venant se dessiner sur son visage, il les doit à Terry, ange gardien et assistant social qui tente de l'aider à se réinsérer dans une société qui ne veut pas de lui. Peter Mullan nous montre dans ce rôle la pleine mesure de son talent, rappelant à ceux qui l'auraient oublié qu'il n'a pas gagner le prix de l'interprétation masculine lors du Festival de Cannes en 1998 pour rien (merci à Ken Loach, lui ayant fait confiance pour lui confier le rôle de Joe dans My Name Is Joe). Deux acteurs en état de grâce apportant une profondeur et une sensibilité sans égale.

Jack, un personnage éternellement bord-cadre.

A comme Alternance. Boy A raconte donc l'histoire d'un jeune homme qui aurait commis un crime atroce étant jeune enfant et qui, après avoir passé toute son adolescence en prison, se voit offrir une seconde chance. Sa libération a tout de même un prix : l'Angleterre n'a pas oublié la cruauté de ses actes, et se retrouve indignée lorsque la presse annonce sa remise en liberté. Dans le coeur des gens brûle le désir de voir le coupable des méfaits six pieds sous terre. Pour sa sécurité, Éric va devenir Jack. Il devra préserver son identité secrète malgré l'acharnement des médias à vouloir le retrouver s'il veut garder une chance de recommencer une nouvelle vie. Que Jack soit coupable ou pas n'est pas le sujet. Ce n'est pas le souci de John Crowley. C'est pourtant celui du spectateur, jeté à bras-le-corps dans un récit qui se déroule sur deux époques : évènements présents et faits passés se mêlent tout au long du film, Boy A montrant alternativement le contemporain et l'épisode ayant conduit à la tragédie par la biais d'inserts subliminaux venant hanter Jack. Une idée qui, si elle n'est pas originale, a le mérite de nous tenir en haleine durant 94 minutes, jusqu'à ce que le générique de fin démarre.

A comme Accompagnement. À travers ce sombre et douloureux contexte, le cinéaste s'intéresse avant tout à l'insertion de Jack, à sa tentative de faire parti d'un monde où il n'a plus sa place. La composition des plans devient le reflet de l'âme de ses personnages, accompagnant ceux-ci au gré du déroulement du récit. Car ce qui frappe très rapidement dans la mise en scène, c'est que Jack est un personnage qui se trouve presque toujours bord-cadre mais jamais hors-champ. Il est celui qui est en marge, celui qui tente de se faire une nouvelle place mais qui se cache, qui est effrayé par la tâche herculéenne qui l'attend. La séquence où il sauve une petite fille suite à un accident de voiture prend alors tout son sens lorsqu'il occupe soudainement le centre de l'écran. Plus qu'à aucun autre moment du film. Une association rigoureuse entre agencement et narration qui montre qu'avec peu de moyens et un brin de créativité artistique, on peut faire beaucoup.

Jack et Terry, l'image fantasmée du père et de son fils.

A comme Amour. Autre thème abordé par Crowley avec candeur, l'histoire d'amour naissante entre Jack et Michelle (Katie Lyons), véritable sauf-conduit vers la vie pour Jack au point qu'il prononcera les mots "je t'aime" avant d'avoir eu le temps de saisir leur portée, avant d'avoir pu ressentir leur ampleur. Jusqu'à ce que cela arrive vraiment. Jusqu'à ce que ce sentiment intense et pénétrant vienne lui apporter l'oxygène dont il a besoin pour ne pas suffoquer. Un amour qui pourtant se construit sur le fil du rasoir car si l'affection est là, les racines du mal demeurent, cachées, voilées, latentes. Une fondation au sous-bassement friable bâtie sur le mensonge et le non-dit qui tend à s'écrouler à tout instant, rendant plus mélancolique cette histoire qu'elle ne l'est déjà.

Au final, A comme la note de CinéBlog à ce film, parce qu'il est aux côtés de Gran Torino le film à ne surtout pas manquer cette semaine.


En bref : Une mise en scène brillante, une photographie sublime, une histoire poignante, des acteurs en état de grâce. Tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce Boy A une merveille cinématographique sans pareille. Mon coup de coeur britannique depuis Cashback de Sean Ellis.

Rang : A

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Underworld 3 : le soulèvement des Lycans  

Posted by Azariel in


Toute guerre a un commencement, toute saga a une fin...

À la sortie d'Underworld en 2003, Len Wiseman n'imaginait pas un seul instant entrer dans l'arène d'Hollywood par la grande porte. Avec cette relecture du mythe du vampire et en y invitant les loups-garous, le cinéaste américain eut la bonne idée de privilégier l'atmosphère et l'univers de son oeuvre plutôt que de se concentrer comme tant d'autres sur la condition d'immortalité et sur les sempiternelles effusions de sang à outrance. Originalité du scénario, originalité de la démarche. Un choix qui le conduisit aux commandes de Die Hard 4, la Fox ayant fait confiance (à tort ?) au mari de Kate Beckinsale, rencontrée sur le tournage du premier volet de la saga.

Sitôt le succès acquis par le film, il a été très vite question d'une trilogie avec un second chapitre faisant directement suite au premier, la troisième partie devant servir de préquelle à l'épopée. C'est donc cette dernière qui nous intéresse aujourd'hui, Underworld 3 : le soulèvement des Lycans nous proposant de revenir aux origines du conflit qui naquit entre vampires et lycans, plus particulièrement entre Viktor et Lucian (respectivement Bill Nighy et Michael Sheen, absents d'Underworld 2 - evolution pour cause de décès prolongé). Deux changements majeurs cependant, dont un logique : Sélène est absente puisque non vampirisée par Viktor à ce moment de l'histoire, et Len Wiseman a laissé la réalisation à son ami Patrick Tatopoulos, qui fait ici ses premières armes à ce poste. Bien mal lui en a pris.

Rhona Mitra sa dague dans la carotide ou Mitra pas ?

Avant tout superviseur des effets spéciaux, directeur artistique et chef décorateur (il a notamment officié dans Stargate et Independence Day pour le compte de Roland Emmerich, ou encore dans Dark City et I, Robot pour celui d'Alex Proyas), Patrick Tatopoulos est le concepteur des créatures d'Underworld premier du nom puis directeur artistique du second. Malgré toute son expérience, difficile alors de s'improviser réalisateur pour un homme dont la mise en scène trouve bien vite ses limites. Ses mouvements de caméra sont peu élégants. La conduite de l'action, trop souvent illisible, n'est en rien aidée par le montage épileptique qui laisse peu de temps à l'image d'exister, de s'exprimer, d'enluminer. Pire encore, les effets spéciaux sont bâclés et semblent parfois dater des prémisses de leur utilisation dans le cinéma. Quant au scénario, que dire de plus sinon qu'il narre inutilement un épisode que l'on connaissait déjà sous la forme de flashbacks dans les précédents opus de la saga. Ne nous faisant jamais quitter le château où les vampires ont élus domicile, le script ne passionne dès lors pas grandement, chaque scène apparaissant comme un écho qui ne se lasse pas de s'entendre tout le long du film.

Ce qui aurait dû être passionnant ne l'est pas tellement : l'histoire d'amour entre Sonya (Rhona Mitra), la fille de Viktor, et Lucian se révèle plus que bancale, alors qu'un souffle épique et romanesque à leur hérésie conjugale aurait été le bienvenue. On pourrait également regretter l'absence du point de vue des humains, auparavant incarné par Scott Speedman, permettant jusque là au spectateur de se situer dans cette mythologie, mais les défauts soulignés ici sont suffisamment nombreux pour vous convaincre d'aller vous faire mordre la jugulaire ailleurs. Ça vaut mieux.


En bref : Sur la base d'un épisode de la saga totalement anecdotique, Patrick Tatopoulos reprend le flambeau de la réalisation à Len Wiseman à notre plus grand regret, Underworld 3 : le soulèvement des Lycans étant presque un échec sur toute la ligne. Je connais des fans qui vont tirer la tronche. Ils auront raison.

Rang : D

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Miss Pettigrew  

Posted by Azariel in


Miss Pettigrew est une gouvernante veuve et au chômage, contrainte de vivre dans la rue et de se substanter à la soupe populaire. Dans le Londres de 1939, dans un pays froid et davantage occupé par la guerre qui s'annonce que par le confort de ses habitants, ce n'est pas l'idéal. Mais Guinevere Pettigrew, incarnée par l'inénarrable Frances McDormand, est une battante. Loin de défaillir, elle décide de se trouver un nouvel employeur quitte à forcer le destin, et c'est chez la starlette capricieuse et indécise qu'interprète Amy Adams que son avenir va se dessiner. D'abord rebutée par la vie sentimentale et chaotique de la jeune femme, Guinevere va se laisser entraîner dans un monde fait de glamour et de paillettes, totalement indifférent à la menace hitlerienne, et passer la plus extraordinaire journée de sa vie.

Avec en tête d'affiche deux actrices oscarisées et oscarisables, on attendait beaucoup plus de cette adaptation du roman de Winifred Watson. Faisant peu de choses de l'époque dans laquelle le film de Bharat Nalluri nous plonge, incroyablement statique malgré le dynamisme des deux comédiennes (après Doute, à croire que la jolie rouquine Amy Smart aime à tourner dans les longs métrages confondant cinéma et théâtre), Miss Pettigrew ne s'apparente qu'à une bien triste relecture de Mary Poppins, la magie en moins. À éviter donc, à moins que vous ne manquiez d'heures de sommeil.

Rang : D

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And the Oscar goes to ...  

Posted by Astraal in


...Slumdog Millionaire !
Nous aurons pu entendre cette phrase 8 fois ce soir.

Pour rappel, vous trouverez la liste des nommés sur mon précédent article.

Le film de Danny Boyle remporte donc, comme on pouvait s'y attendre depuis les Golden Globes, les Oscars majeurs (film, réalisation et scénario adapté) mais également, de manière plus surprenante, un certain nombre d'Oscars techniques (photographie, montage, son) ne laissant ainsi que quelques miettes à The Curious Case of Benjamin Button ou à The Dark Knight à qui ces statuettes semblaient plus promises.
Grosse surprise également pour l'Oscar du meilleur acteur qui revient à Sean Penn pour Milk préféré à un Mickey Rourke qui aura finalement été malheureusement célébré avant l'heure.
Il faut dire que si Sean Penn triompha en 2003 en tant que meilleur acteur pour Mystic River dans la plus grande unanimité, on est loin du compte ici et si sa performance est sans doute celle des grands jours on regrette, chez CinéBlog comme autre part, que la fête marquant le retour symbolique et définitif (espérons-le) de Rourke à Hollywood n'ait pas eu lieu compte tenu de son histoire personnelle, bien sûr, mais surtout de sa performance inoubliable de Randy "the Ram" Robinson dans The Wrestler.

Les Oscars sont ils finalement politisés cette année ?

On peut se poser la question en tout cas en voyant les réactions d'une part de la critique indienne accusant le film d'être la vision américanisée de l'Inde et de véhiculer, d'autre part, une image négative de leur pays plutôt que d'en montrer les côtés plus attrayants.
Il faut dire que le film de Boyle est très réaliste et montre plutôt bien ce paradoxe entre bidonvilles et quartiers modernes.
Ces critiques mettent notamment l'accent sur la "pornographie de la pauvreté et du trafic d'enfants" que met bien en relief le film tant dans une volonté dramatique (ce qui lui est donc reproché) que par probable souci de véracité.
Il n'empêche que le triomphe du film a été beaucoup fêté à Bombay et partout en Inde par la majorité de la population.


On peut également se poser la question en voyant des militants pour l'interdiction du mariage homosexuel se manifester devant le Kodak Theater dès le début de la soirée à qui on a l'impression que l'académie et Sean Penn répondent directement par le biais de cet Oscar du meilleur acteur pour ce rôle d'Harvey Milk, premier homme politique américain ouvertement homosexuel qui fut assassiné en 1978, et par le discours de l'interessé lors de la remise du prix qui se pose donc en défenseur de cette cause.
Si les raisons sont louables, nous attendrons au tournant ce Milk dans 10 jours afin de constater par nous même s'il s'agit la d'un choix politique ou d'un véritable choix artistique en fin de compte.

Si l'Académie a clairement montré qu'elle préférait Harvey Milk à Harvey Dent et que nous ne reviendrons pas sur le fait que The Dark Knight soit à ce point oublié de manière peu compréhensible (à part : "non, nous on aime pas les super héros !") non seulement par les nominations mais aussi par l'attribution des statuettes, on ne peut passer à côté de la consécration finale, annoncée, méritée et posthume d'Heath Ledger pour ce qui restera la performance de l'année : son interprétation hallucinante du Joker qui est d'ores et déja entrée dans la légende.
C'est sa famille qui a accepté l'Oscar en son nom dans ce qui restera le grand moment d'émotion et de sobriété (si si !) de la soirée.
Vous noterez donc également que le début de ce paragraphe n'est autre qu'une cynique prétérition qui vise à montrer notre désaccord avec l'académie quant au sort du film de Nolan et cette phrase inutile est ici pour couvrir un paragraphe très vulgaire qu'Azariel aurait pu ajouter !

Pour le reste Kate Winslet était très émue, Pénélope Cruz ravissante et récompensée également, Milk était distingué pour son scénario original faisant également l'effet d'une surprise mais bien moins grande que l'Oscar du meilleur film étranger qui n'a finalement pas été attribué à Entre les murs ou Valse avec Bachir mais au long métrage japonais Departures.


Pour ce qui est du show en lui-même, il était loin d'être désagréable comme peuvent le montrer les performances de Hugh Jackman en tant qu'hôte et présentateur.
La cérémonie était plus distrayante que rébarbative même si la scène circulaire sans pupitre et l'organisation de la salle pensée de manière intimiste donnait parfois plus l'impression d'être sur un plateau de qui veut gagner des millions géant (on doute que ce soit voulu) qu'à une cérémonie des Oscars majestueuse et dantesque comme souvent provoquant au final un sentiment étrange.
On est quand même loin des shows démesurés et démesurément drôles de Billy Crystal en 2003 ou d'Ellen deGeneres en 2007 mais également de ceux, rébarbatifs, de Jon Stewart.

Bref, on ne s'est pas ennuyé mais on reste assez décus de manière générale.
Afin de relativiser ceci, nous laisserons la parole à notre pote Al qui va vous expliquer la réelle utilité d'un Oscar.


Meilleur film


Slumdog Millionaire


Meilleur réalisateur

Danny Boyle pour Slumdog Millionaire

Meilleur acteur


Sean Penn
pour Milk

Meilleure actrice

Kate Winslet pour The Reader

Meilleur scénario original

Milk
: Dustin Lance Black

Meilleur scénario adapté


Slumdog Millionaire
: Simon Beaufoy

Meilleur acteur dans un second rôle

Heath Ledger
pour The Dark Knight

Meilleure actrice dans un second rôle


Penélope Cruz pour Vicky Cristina Barcelona

Meilleure photographie

Slumdog Millionaire
: Anthony Dod Mantle

Meilleur montage

Slumdog Millionaire : Chris Dickens

Meilleure direction artistique

The Curious Case of Benjamin Button : Donald Graham Burt, Victor J. Zolfo

Meilleurs costumes

The Duchess : Michael O'Connor

Meilleurs maquillages


The Curious Case of Benjamin Button : Greg Cannom

Meilleur son

Slumdog Millionaire : Ian Tapp, Richard Pryke, Resul Pookutty

Meilleur montage sonore

The Dark Knight : Richard King

Meilleurs effets visuels


The Curious Case of Benjamin Button : Eric Barba, Steve Preeg, Burt Dalton, Craig Barron

Meilleure bande originale

Slumdog Millionaire
: A.R. Rahman

Meilleure chanson

Slumdog Millionaire : A.R. Rahman, Gulzar(Jai Ho)

Meilleur court métrage

Spielzeugland
: Jochen Alexander Freydank

Meilleur court métrage d'animation

La Maison en petits cubes : Kunio Kato

Meilleur court métrage documentaire

Smile Pinki : Megan Mylan

Meilleur film d'animation


WALL-E

Meilleur film documentaire

Man on Wire
: James Marsh, Simon Chinn

Meilleur film étranger

Okuribito
(Japon)

Jean Hersholt Humanitarian Award

Jerry Lewis









Banlieue 13 ultimatum  

Posted by Azariel in

Avec un bon shaker, on peut faire bien des choses. Même des films ! Ce Banlieue 13 ultimatum en est le parfait exemple. Prenez une pincée de "j'veux faire un film à l'américaine", saupoudrez de "j'me la joue 9-3 en force alors que j'y vis même pas", ajoutez un peu de "nique la police !" sans oublier le zest de "tous pourris au gouvernement !", n'oubliez pas l'égouttoir pour virer les maladresses langagières et autres grossieretés, faites cuire à feu vif type "Pan ! Pan ! Pan ! Boum !" tout le temps, et servez avec un verre de Yamakasi pour obtenir la dispensable suite de Banlieue 13.

Le premier volet avait été réalisé par Pierre Morel, réalisateur estampillé Europa Corp qui, s'il ne brille pas pour sa filmographie, avait un certain savoir-faire qui a permis à Taken d'être le bon divertissement que l'on connait. Pour Patrick Alessandrin, en revanche, on ne peut que déplorer le peu d'âme qu'il insuffle à sa mise en scène. Un vulgaire copier / coller du film d'action lambda américain, avec une prééminence pour les scènes d'action sans éprouver le moindre besoin d'épaissir un script terriblement cliché sous le vernis gauchiste exécrable pour qui ne vote pas Ségolène Royal.

Divertissant, certes. Surtout parce que Cyril Raffaelli a un charisme fou, et que la séquence où il part à la "pêche" est poilante. À part ça, on passe. Ça vaut mieux.

Rang : D


Plus d'infos sur ce film

[Z'insolite] JCVD vs. Fox !  

Posted by Azariel in

Un peu d'humour en ce samedi grisonnant, voici une petite vidéo incroyablement bien doublée de l'inénarrable Jean-Claude Van Damme, pas content du tout qu'on lui vole la palme de la meilleure bouse adaptée, son Street Fighter risquant fortement d'être détrôné par Dragonball Evolution.

On remerciera Cripo de m'avoir signalé l'existence de cette parodie risquant fortement de chatouiller vos zigomatiques. Enjoy !



The Wrestler  

Posted by Azariel in

Les années '80. Mes préférées. Michael Jackson était The King Of Pop. Freddie Mercury vivait encore. Le hard rock connaissait sa seconde ère, la plus prolifique. Le cinéma asiatique explosait enfin à travers le monde grâce aux John Woo et autres Tsui Hark. Le cinéma américain se musclait avec l'émergence de stars telles Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger. Lucas finissait sa trilogie mythique tout en entamant une autre avec son compère Steven Spielberg. La science-fiction allait bercer ma belle enfance avec des séries télévisées telles V ou Galactica, pendant que Ridley Scott allait me coller l'une des plus grandes claques cinématographiques que j'ai jamais pris avec Blade Runner.

Et puis le catch américain connaissait ses plus grandes heures de gloire grâce à Hulk Hogan, fer de lance d'un sport incroyablement spectaculaire. Naissait en 1985 le WrestleMania, rendez-vous incontournable pour tout fan qui se respecte. Chacun avait son chouchou. Le mien était Bret "Hitman" Hart. La même année, Mickey Rourke faisait flamber les pellicules de cinéma dans l'ultra-violent L'Année du dragon de Michael Cimino et tournait pour Adrian Lyne un film qui allait faire de lui l'un des plus grands sex symbol de la décennie : le sulfureux 9 semaines 1/2.
À fortiori aucun rapport entre ce sport et l'acteur américain, et pourtant Darren Aronofsky en a vu un. Le scénario de Robert D. Siegel en main, il envigea cette possibilité. Non pas qu'il soit un amateur de catch, il le dira d'ailleurs lui-même. De plus, son choix sur celui qui incarnerait Randy "The Ram" Robinson n'allait pas dans le sens de celui du studio, Protozoa Pictures préférant Nicolas Cage puis Sylvester Stallone, qui déclina l'offre pour préparer son retour avec Rocky Balboa. Aronofsky réussira pourtant à imposer Mickey Rourke au terme d'un long bras de fer, pour des raisons évidentes : ce dernier était Randy "The Ram" Robinson. Ni plus, ni moins.

Pour Mickey, après Angel Heart, Heart Attack.

Ancien boxeur professionnel, Mickey Rourke avait par ailleurs déjà incarné le rôle d'un boxeur en 1988 dans Homeboy. Et puis comment ne pas tracer le parallèle entre l'histoire de cette ancienne gloire du catch durant les eighties, et l'acteur, non, l'homme, star déchue du cinéma ayant bousillée sa carrière. Question excès, Mickey en connait un rayon. Un pedigree idéal pour incarner un homme qui a consacré sa vie à un sport et à ses fans, jusqu'à en négliger sa femme et sa fille. Et puis le temps passe, la gloire éphémère, et la solitude pesante. C'est encore plus le cas pour ceux qui ont connu les cimes du succès, la chute n'en est que davantage vertigineuse. Rourke, bientôt 56 ans au compteur, voulait prouver qu'il n'était pas cuit. Et si Robert Rodriguez lui remit le pied à l'étrier en 2005 grâce au rôle de Marv dans Sin City, Aronofsky ira jusqu'à le ressuciter. Parce qu'il est bien question d'une resurrection dans The Wrestler : celle de Mickey Rourke.

Il le savait : en acceptant le rôle d'un catcheur obligé de mettre un terme à sa carrière après une attaque cardiaque, Mickey Rourke acceptait le rôle de sa vie. Le défi qui plus est était de taille : seulement 35 jours de tournage, un budget fortement limité, des mois d'entraînement et 20 kilos à prendre pour paraitre crédible à l'écran. Plus encore, il lui fallait également montrer l'homme brisé derrière la montagne de muscles, celui tentant de renouer avec une fille qu'il abandonna pour sa carrière, celui qui cherche à combler le vide de son existence auprès d'une strip-teaseuse vieillissante et tout autant abîmée que lui, celui qui est confronté à l'immense gâchis que représente sa vie.
Un acteur qui a attendu quinze ans pour revenir. Un catcheur qui a attendu vingt ans pour expier. Le mimétisme est saisissant. Jamais Rourke n'avait autant bouffé l'écran que dans ce film. Il se livre corps et âme. The Wrestler, ce n'est pas un film sur Randy Robinson avec Mickey Rourke, c'est un film sur Mickey Rourke dans la peau d'un catcheur. Impression amplement partagée par Aronofsky qui eut le sentiment de tourner un documentaire sur son acteur davantage qu'un film sur le catch. On comprend dès lors la présence de Maryse Alberti au poste de directeur de la photographie.

L'une des plus belles scènes de The Wrestler.

Le cinéaste new-yorkais avait envie de réaliser un film sur le catch depuis sa sortie d'Harvard. Ce qui l'intéresse, au-delà du fait de tourner un film sur un univers inexploité au cinéma mais pourtant adulé par des millions d'américains aux États-Unis, est de montrer l'envers du décor. Attiré par l'exploration de l'inconnu, sa mise en scène est nourrie par l'origine de sa démarche : dénué d'effets, sans esbroufe visuelle, Aronofsky choisit de filmer la vieille carcasse de Rourke caméra au poing. Du début à la fin, pas un seul plan ne rime avec stabilité. Cela tangue parfois, cela tremble souvent. Jusqu'à chavirer dans un finale où le raccord-regard prend un sens mythologique.
Ce n'est d'ailleurs pas par hasard que l'on ne voit pas le visage de Rourke durant les cinq premières minutes : derrière lui, la caméra le suit dans ses errances. Les ambitions du long métrage son clairement affichées : il est question de "The Ram", et de rien d'autre. Il est question d'un homme qui fuit le plan sans pour autant quitter le champ. Parce qu'il est meurtri. Parce qu'il est seul. Il le dira à deux reprises à Evan Rachel Wood, qui incarne ici sa fille. C'est le bonheur qui est derrière lui. Nous sommes les premiers témoins. Un mouvement de plan qui se répète tout du long, empruntant à la réalisation des évènements télévisés de catch une vision codifiée de l'entrée dans l'arène de ces gladiateurs des temps modernes, pour lui donner un sens quasi-biblique. L'image fait sens bien plus que les mots, elle raconte plus qu'elle ne montre.

Filmer en caméra portée tout un film a pourtant ses limites. Outre une certaine lassitude à voir se répéter certains schémas séquentiels, les moments plus intimes auraient eu besoin d'un brin de génie créatif pour prendre aux tripes, car si le fond le fait, la forme non. Peu aidé par un montage parfois brutal et trop incisif, Aronofsky conjugue au pluriel les scènes anthologiques mais sans jamais insuffler l'âme pleine de grâce et de lyrisme que l'on retrouve chez Rocky, pour ne citer que lui. Le cinéaste préfère l'ellipse à la narration. Faiblesse du scénario ? Peut-être, mais il demeure le fait que l'on regrette le cisaillement abrupte des séquences, malgré leur qualité indéniable.

De Rourke à rouste, il n'y a qu'un pas.

The Wrestler est un film intimiste, il est vrai. Réaliste, probablement. Mais spectaculaire, sans aucun doute. Loin des combats tout public que l'on voit à la télévision, il est question d'un sport qui bien que chorégraphié est extrêmement violent. Et cette violence, Aronofsky la porte à l'écran dans un déluge de cuts prenant le spectateur à la gorge. Certains changements de plans surprennent, choquent, scotchent, parce qu'ils sont soudains, parce qu'ils sont malsains. Le réalisateur arrive à convoquer les figures les plus sensationnelles de ce sport pour faire de son film une oeuvre pleine de grâce et de fureur. Vous sentirez en vous chaque bourre-pif distribué au travers de l'écran, vous voilà prévenus. Âmes sensibles, s'abstenir.

Une violence pouvant paraître excessive mais qui pourtant s'avère un mal nécessaire, la vie de Randy est à l'image des coups qu'il se prend : douloureux, à tous les niveaux. Incapable de se rabibocher avec la chair de sa chair sans merder, il n'est que trop conscient qu'au-delà de la maladresse caractérisant les brutes épaisses, il est né pour vivre sous le feu des projecteurs et dans la gloire. Quitte à y laisser sa vie. La scène où il s'emporte face à ses clients est à elle-seule la qintessence de sa fureur à être ce qu'il est, une nature loin d'être contingente. Là réside la tragédie qui l'accable. Ce sont ces moments qu'Aronofsky capture avec son objectif pointé sur Rourke, qu'il soit face à un miroir en train de s'aliéner sexuellement avec la première femme qu'il rencontre dans un bar, ou qu'il soit éconduit par la belle Marisa Tomei. Toujours sommeille en lui les affres de l'oubli. Chaque homme a son démon intérieur, le sien s'appelle la solitude. Elle le guette, elle l'effraie. Elle finira par le conduire à reprendre le catch malgré les défaillances de son coeur. Parce qu'il a l'opportunité de livrer le combat de sa vie. Parce qu'il ne peut faire autrement qu'accepter la fatalité pour la muer en destinée. Il fallait un grand Mickey Rourke et une mise en scène d'une pureté absolue pour arriver à un tel résultat.

À CinéBlog, on en bave encore !

Collaborant à nouveau avec le compositeur Clint Mansell, Aronofsky retrouve celui qui avait apporté une élégance mélancolique à The Fountain et à Requiem for a Dream. La bande originale de The Wrestler n'aura pas à rougir de la comparaison, chaque thème apportant une dimension tragique aux séquences. La participation de Bruce Springsteen, déjà auteur de la magnifique chanson Streets of Philadelphia pour les besoins du film Philadelphia avec Tom Hanks, est à ce titre l'une des plus belles que le chanteur ait composé à ce jour. Elle accompagne avec une rare candeur l'ultime saut de l'ange de Randy, bouclant dans un tourbillon d'émotions un long métrage qui n'avait pas besoin de tant pour être l'un des plus bouleversants de ces derniers mois.


En bref : Un film, une renaissance. Celle de Mickey Rourke, qui confirme qu'il est loin d'être un has-been. Et même si la réalisation pêche parfois par son manque de génie et son montage trop rigide, The Wrestler s'impose comme le film à ne pas manquer cette semaine sous peine de manquer la plus belle interprétation masculine de l'année. Un Oscar pour Mickey, un !

Rang : B

Plus d'infos sur ce film

[Box Office semaine 7] Sophie rit, Jason pleure  

Posted by Azariel in

Petite particularité au box office français cette semaine, pas moins de 5 nouveautés squattent le Top 10, ce qui est peu fréquent. Et pourtant ce sont bel et bien les films de la semaine précédente qui trustent les trois premières places, avec une faible baisse de fréquentation d'une semaine à l'autre. Chapeau !


The Top :

  • LOL (laughing out loud) ® passe la seconde et grille la politesse à L'Étrange histoire de Benjamin Button en tête du box office, qui rétrograde à la troisième place. C'est pas la course, certes, mais avis purement personnel : ça fait toujours plaisir de voir Sophie Marceau au sommet ! *love*
  • Volt, star malgré lui semble vous plaire puisqu'après deux semaines, tout comme les deux films précédents, le million et demi d'entrées est atteint ou peu s'en faut. Vu la qualité du dernier né des studios Disney, ce n'en est que plus justifié.
  • Loin derrière, avec 300 000 billets vendus chacun, Ce que pensent les hommes et Le Séminaire occupent respectivement la quatrième et la cinquième place du classement. Belle entrée en matière pour ces deux films.
  • Il ne lâche décidemment pas prise : Twilight - Chapitre 1 : fascination est toujours en piste et flirte avec les deux millions et demis de spectateurs après six semaines d'exploitation. Dites-moi mesdemoiselles, il est si beau que ça le vampire mono-expressif ?

The Flop :
  • Presque un Top vu sa qualité, Meilleures ennemies trouve le moyen de séduire 144 059 d'entre nous. C'est évidemment 144 058 de trop. Dur, moi ? Sûrement pas. Je suis un ange.
  • En parlant d'ange, Ricky lui n'intéresse que 135 612 français. Un peu décevant pour un film de François Ozon. En même temps, on l'a connu en meilleure forme.
  • On applaudit le film pornographique de la semaine ! Vendredi 13 trouve 78 164 clients pour se retrouver à la quatorzième place. C'est le sang ou les seins qui vous font peur ?
  • Pas mieux pour Doute et Eden à l'Ouest, 73 265 curieux pour l'un, 66 019 pour l'autre. Des films qui vont certainement très rapidement disparaître de l'affiche, alors bougez-vous les miches en quatrième vitesse si vous tenez à les voir (cela dit, pour Doute, ce ne sera pas une grande perte).

On se retrouve la semaine prochaine dans la joie et l'allégresse pour faire un nouveau point sur le box office. Mais à voir les premiers chiffres, il semblerait que Le Code a changé triomphe, et que The Wrestler soit bien parti. Wait & see ! (si Banlieue 13 ultimatum parvient à accéder au Top 10, je me mets à chanter sur le champ du Worlds Apart...)