L'année 2009 s'en est allée, mais lui ont survécu de merveilleux souvenirs, de grands moments de cinéma qui l'ont rendu riche et à marquer d'une pierre blanche. Qu'on se le dise : si l'on ne cesse de nous bassiner avec les problèmes économiques que le cinéma (et tous les autres champs d'activité, d'ailleurs) traverse, jamais la fréquentation des salles obscures n'avait été aussi importante. Fait étonnant quand on songe au prix d'une place actuelle, qui à force de grimper à cette vitesse vertigineuse devrait rattraper celui du DVD. Nous n'en sommes pas encore là, mais tôt ou tard le dilemme entre le choix du visionnage unique moins rentable que le visionnage infiniment répétable se posera.
Si la quantité de productions connaît un léger coup de mou ces derniers mois, en revanche
leur qualité a été durant l'année qui s'est écoulée extraordinaire. De ce fait, qu'il fut difficile d'ériger ce classement sur les meilleurs moments cinématographiques de l'année ! A un point tel qu'
il a fallu faire un Top 15 pour rendre justice à cette belle année de cinéma. Malgré cela, il reste quelques oubliés, certains à mon grand regret (
The Chaser (
lire la critique) ou encore
Watchmen - Les Gardiens (
lire la critique), pour ne citer qu'eux) mais il faut bien faire des choix.
Watchmen - Les Gardiens, de Zack SnyderAvant de vous laisser découvrir mes coups de coeur et mes coups de sang, quelques précisions s'imposent : si je suis absolument certain de mon Top 4, en revanche les films entre la cinquième et la septième position incluse sont interchangeables. Idem pour ceux entre la huitième et la dixième incluse. J'ai tranché sans grande conviction tant l'ensemble de ces films m'a de toute façon irrémédiablement marqué.
Autre point, plus surprenant, l'absence de
L'Etrange histoire de Benjamin Button dans ces colonnes. La raison est simple : j'ai beau adhérer complètement à la critique rédigée par l'ami Astraal sur le film de
David Fincher (
lire la critique), il n'en demeure pas moins que le scénario m'apparaît aujourd'hui encore raté, passant à côté des extraordinaires possibilités qu'il y avait à montrer un homme vieillissant à rebours. Qu'en fait
Fincher ? A mes yeux, pas grand chose.
Je vous laisse donc avec ce Top & Flop 2009 confectionné à votre attention,
en espérant que les réactions seront nombreuses et stimulantes !
Astraal n'ayant à ce jour toujours pas rédigé son classement, je laisse à sa discrétion le soin de vous faire partager prochainement ses coups de coeur avec vous.
Top 2009

On ne l'attendait pas (plus ?) à ce niveau, et pourtant :
Quentin Tarantino renoue avec ce qu'il a fait de mieux à travers
Inglourious Basterds, certains segments narratifs tutoyant les cieux comme jamais il ne les avait atteint depuis
Pulp Fiction. En attendant le préquel promis lors du dernier Festival de Cannes, car retrouver ces Basterds-là, c'est du bonheur pur jus ! (
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Rares sont les films de
Clint Eastwood laissant de marbre. Sa filmographie depuis une dizaine d'années compte bon nombre de chefs-d'oeuvre dont
Gran Torino fait indéniablement parti. Réduit à tort au statut de film-testament,
Gran Torino montre surtout ce que le cinéaste a apporté au cinéma et suscite l'espoir qu'il a beaucoup encore à dire. (
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Impressionnant. Il n'y a pas d'autres mots pour qualifier l'oeuvre de
Darren Aronofsky tant le bonhomme a réussi à faire des prouesses avec si peu de moyens. Les séquences en caméra portée ont l'éclat des plus beaux plans des
frères Dardenne, et une émotion ravageuse imbibe la pellicule grâce au génie de l'équipe en charge de filmer un
Mickey Rourke au sommet de son art. Du grand cinéma. (
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Boy A, c'est le film-surprise de l'année 2009. Troublant et envoûtant, ce long métrage anglais nous narre l'histoire poignante de Jack Burridge et désarme le spectateur à chaque instant. L'onirisme et la brutalité se rencontrent et se nourrissent l'un l'autre au coeur d'une dramaturgie qui n'a de cesse d'ébranler certitudes et convictions. La poésie faite cinéma. (
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Attendu au tournant depuis une dizaine d'années après le succès colossal de
Titanic,
James Cameron est loin d'avoir raté son retour sur le devant de la scène. Visuellement époustouflant,
Avatar aurait pu prétendre à une bien meilleure place si le scénario avait été moins convenu. Du grand art, assurément.

Après l'échec de
K-19, le Piège des profondeurs,
Démineurs apparaît comme une véritable cure de jouvence pour la réalisatrice
Kathryn Bigelow, qui signe ici le film d'action le plus impressionnant de ces cinq dernières années. C'est peut-être pour cela que le nom de ce film occupe tous les esprits la cérémonie des Oscars approchant, jouissant d'une réputation sans faille loin d'être usurpée au regard de sa qualité intrinsèque. (
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On aura beau dire, mais ce film est tout bonnement démentiel. Déjanté de la première minute à la dernière,
Good Morning England respire le rock, inspire le rock, et parle du rock comme aucun film ne l'a fait auparavant. Rien que pour cela, il mérite davantage que le coup d'oeil. (
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Il était risqué de filmer quinze minutes durant l'Orchestre du Bolchoï jouer une musique de Tchaïkovski, et pourtant
Radu Mihaileanu s'en sort à merveille. Mieux encore, il nous offre une oeuvre à la fois drôle et émouvante, apportant un véritable vent de fraîcheur sur le paysage cinématographique français.

Plus de vingt longues années que l'on attendait le retour de
Sam Raimi sur le devant de la scène horrifique. Et quel retour !
Jusqu'en enfer, c'est l'expérience de la mise en scène conjuguée à une adrénaline sincère où l'effroi trouve un écho dans nos propres jouissances. Vivement le prochain ! (
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Indispensable à ce classement et pourtant étonnamment bien bas,
Les 3 royaumes souffre assurément de son montage international qui laisse la trace d'une oeuvre dantesque et impérissable mais ne rend pas justice à l'exceptionnel diptyque qu'a concocté
John Woo à l'origine. Un film qui prétendrait aisément au podium s'il nous avait été offert dans sa forme originelle ! (
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Le grand retour sur le devant de la scène pour l'un des plus grands réalisateurs américains de tous les temps,
L'Homme sans âge ayant été un semi-échec des plus déplaisants. Avec
Tetro, c'est une photographie léchée, une histoire envoûtante de bout en bout, une mise en scène au diapason, des acteurs hors norme, et de la poésie à chaque plan. Une fois encore, du grand art !

Le
Woody Allen des années 2000 est en grande forme. Non pas qu'il laissait indifférent dans les décennies ayant précédées, mais avec sa trilogie londonienne,
Match Point en tête, le cinéaste américain excelle dans son art comme jamais auparavant.
Whatever Works, c'est une crême anglaise sauce New York qui se déguste, dont on se délecte, et qui met en avant deux acteurs dont le talent n'est plus à prouver depuis longtemps. C'est drôle, c'est piquant, c'est mordant, et cela en fait l'un des meilleurs films de l'été 2009. (
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Presque un an après avoir découvert ce film pas comme les autres, cet ultime plan qui clôt l'histoire de
Morse reste dans les esprits. Il représente toute la quintessence d'une oeuvre qui se bâtit au fur et à mesure sous nos yeux ébaillis, et de ce fait en fait l'une des plus indispensables de l'année qui s'est écoulée. (
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Magnifique tableau d'une famille japonaise (dé)peint par le cinéaste
Hirokazu Kore-Eda, tout en délicatesse et en profondeur, avec une charge émotionnelle constante et bouleversante. Une oeuvre comme on aimerait en voir plus souvent arriver jusque dans le plat pays qui est le nôtre. (
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Flop 2009

Mais quelle farce, quelle plaisanterie que ce
Dragonball Evolution (sorti un 1er avril, qui plus est). Le ridicule avait rarement atteint de tels sommets, mais ici force est de constater qu'on lui déroule le tapis rouge. Cette chose, puisque ce n'est rien de plus, fait honte à l'oeuvre cultissime d'Akira Toriyama et l'on devrait lapider toutes les personnes ayant un quelconque rapport avec l'engence de cette hérésie cinématographique. (
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Vendredi 13, ou le remake qui transforme un film d'horreur flippant et culte pour toute une génération en tripe comico-pornographique. Et comme on aime à le rappeler : "le ridicule ne tue pas. Pourtant, il devrait". (
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La qualité première de cette nullité est d'avoir inspiré une critique originale et hilarante. Pour le reste, on oublie ! (
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S'il y a bien un scénariste qui devrait arrêter de s'improviser cinéaste, c'est bien
David S. Goyer.
Blade Trinity avait déjà permis de faire ce constat,
Unborn le démontre une bonne fois pour toute au cas où certains n'avaient pas compris le message. Et là, c'est clair pour tout le monde ? (
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L'arnaque de l'année. Vendu comme étant le film d'horreur le plus glam' de la décennie,
Jennifer's Body ne nous fait même pas profiter un seul instant des belles formes de
Megan Fox. On pourrait arguer que c'est son talent d'actrice qui ici devrait primer mais, par respect pour ses consoeurs, on évitera de les évoquer. Ca vaut mieux. (
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Montage européen assassin pour film en mal d'inspiration. Dommage, le premier volet nous avait laissé un plutôt bon souvenir.
(lire la critique)

Parce que le champ expérimental a pris le pas sur la potentialité scénaristique et iconographique,
Soderbergh arrive même à oublier qu'il filme l'une des plus grandes stars actuelles du cinéma pornographique mondial. Elle, elle se trémousse, et nous, on s'emmerde. (
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Exemple typique du pourquoi EuropaCorp trouve au coeur de son public ses plus farouches contestataires :
Banlieue 13 Ultimatum brasse d'un côté les pires clichés sur nos banlieues et de l'autre du vent. Impossible de faire autrement ?
Lascars démontre pourtant l'inverse. (
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