Les films les plus attendus par CinéBlog en 2009 !  

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2008 est bientôt mort, gloire à 2009 !

Après une année 2008 fort plaisante, 2009 pointe le bout de son nez. 2008 brille par la richesse de films de grande qualité (en vrac The Dark Knight, Two Lovers, Cloverfield, Kung-Fu Panda, Wall-E, No Country for Old Men, There Will Be Blood, Valse avec Bashir, Funny Games U.S., Triangle, Pour elle, ou encore Le Bon, la brute et le cinglé) mais 2009 ne semble pas rougir de la comparaison, bien au contraire.

CinéBlog vous propose de parcourir cinématographiquement la nouvelle année à travers le top 10 des films les plus attendus par ses rédacteurs. Ou quand le coeur a ses raisons que la raison n'a pas à coller son nez dedans.

"Amis de l'aventure, l'aventure vous appelle !"


Le Top 10 d'Azariel


1- Avatar, de James Cameron

11 ans ! 11 ans que l'on attend le grand retour de James Cameron. Depuis Titanic en 1997, le réalisateur de Terminator, Aliens, le retour ou encore True Lies avait disparu des salles de cinéma pour se consacrer à sa passion pour les fonds marins (il avait déjà mis un pieds dedans en 1989 avec Abyss) et à la haute technologie. En résultait en 2003 le documentaire Les Fantômes du Titanic, mais depuis, plus aucune trace de l'ex-compagnon de Linda "Sarah Connors" Hamilton.
Avatar signera donc son grand retour, et c'est peu de dire que ce long métrage est attendu tant les films avec une telle ambition manquent cruellement ces derniers temps : en projet depuis dix ans, cette épopée de science-fiction souhaite marier à la perfection technologie proche de la performance capture et prises de vues réelles. Étant donné le budget du film, on en salive d'avance...







2- Inglourious Basterds, de Quentin Tarantino

Si Tarantino avait à changer de prénom, je lui conseillerais de s'appeller Midas. C'est bien simple, non seulement il fait parti de mes réalisateurs préférés (aux côtés de Ridley Scott, Tim Burton, Johnnie To et Wong Kar-Wai), mais surtout il est le SEUL réalisateur dont j'aime tout ce qu'il a fait. Oui chers lecteurs, j'ai bien dit TOUT.
On pourra dire ce que l'on veut sur lui, qu'il ne fait que pomper à droite à gauche ses idées, mais en attendant sa plume est unique et justifie à elle seule l'amour que je porte pour ce cinéaste hors norme. Du scénario True Romance / Tueurs Nés à Boulevard de la mort en passant par le dyptique Kill Bill, rien n'est à mon sens à jeter, même si son dernier film est plus critiquable que les autres. Mais comment ne pas pardonner un type qui réalisa un de mes trois films préférés, le divin Pulp Fiction ?






3- Walkyrie, de Bryan Singer

Bryan Singer m'a conquis en un film : The Usual Suspects, en 1995. Film ingénieux, porté par un casting 5 étoiles, ayant permis de révéler un des acteurs les plus doués de sa génération, à savoir Kevin Spacey, il laissait entrevoir une brillante carrière pour son réalisateur new-yorkais. Et d'ailleurs X-Men (2000) puis X-Men 2 (2003) confirmèrent cette prévision, jusqu'à ce que le couac Superman Returns (2006) vienne remettre tout cela en question.
Entre Tom Cruise dont les frasques ont sérieusement entâché la réputation et Bryan Singer qui a de nouveau tout à prouver, la sauce prendra-t'elle ? Pour ma part, je n'en doute pas une seule seconde. Ne serait-ce parce que le premier a l'une des filmographies les plus impressionnantes qui soient et que le second a une sensibilité propre qui n'allait peut-être pas au kryptonien mais qui siéra à la perfection à Walkyrie.







4- Les Seigneurs de la guerre, de Peter Ho-Sun Chan

L'affiche à elle-seule explique pourquoi ce film se retrouve à la quatrième position de mon classement : "Le plus grand succès de tous les temps en Asie", et pour une fois, les chiffres le prouvant, ce n'est pas du pipo'.
Il faut savoir que je suis ferru de cinéma asiatique, particulièrement le cinéma HK et coréen, et qu'un film de John Woo, Johnnie To, Wong Kar-Wai ou encore Kim Jee-Woon constitue un véritable évènement cinématographique pour moi. Peter Ho-Sun Chan ayant été l'assistant de John Woo, nul doute qu'il fut à bonne école pour nous livrer avec Les Seigneurs de la guerre une épopée qui marquera l'histoire du cinéma asiatique. D'autant qu'il a réuni, excusez du peu, Jet Li, Andy Lau et Takeshi Kaneshiro sous la même bannière filmique. De quoi faire rêver jusqu'au 28 janvier prochain.







5- L'Etrange histoire de Benjamin Button, de David Fincher

Non pas que Mission : Impossible III soit raté, loin de là, mais Tom Cruise doit s'en mordre encore les doigts de ne pas s'être entendu avec David Fincher tant ce dernier a su prouver sa virtuosité derrière la caméra en l'espace de quelques films, à savoir Seven, The Game ou encore Fight Club. D'une rare intelligence, les scénarios qu'il met en scène le sont tout autant et L'Etrange histoire de Benjamin Button ne déroge pas à la règle. Si vous n'avez aucune idée de quoi parle le prochain long métrage de Fincher, je vous conseille de lire le synopsis.
Retrouvant enfin son compère Brad Pitt dix ans après leur dernière collaboration, David Fincher est en lice pour les Golden Globes et je ne doute pas un instant qu'il emporte la mise, si ce n'est pas pour le meilleur film dramatique, au moins pour la réalisation. Ce serait grandement mérité.





6- Gran Torino, de Clint Eastwood
Clint Eastwood. What else ?

7- Watchmen - Les Gardiens, de Zack Snyder
Ou quand LE chef d'oeuvre des romans graphiques, Alan Moore y étant grandement pour quelque chose, se retrouve adapté par le type ayant réussi à démontrer avec 300 qu'il savait respecter une oeuvre sans la moindre complaisance. Une affaire à suivre de près.

8- Public Enemies, de Michael Mann
Johnny Depp, Christian Bale, Marion Cotillard, et à la barre le metteur en scène de Heat. Un seul problème : octobre 2009, c'est loin.

9- The Wrestler, de Darren Aronofsky
Requiem for a Dream + The Fountain + Evan Rachel Wood = un Azariel impatient.

10- Jusqu'en enfer, de Sam Raimi
Spider-Man, c'est marrant 5 minutes (ou 5 ans), mais il était vraiment temps que Sam Raimi retourne à ce qui fit sa gloire avec Evil Dead : le film d'horreur. Histoire de prouver à Romero qu'il est un has-been depuis les années 80.

Sont attendus également Les Insurgés d'Edward Zwick, Underworld 3 : le soulèvement des Lycans de Patrick Tatopoulos, Les Trois Royaumes de John Woo, Dragonball Evolution de James Wong (pour en rire ou en pleurer), Prédictions d'Alex Proyas, X-Men Origins : Wolverine de Gavin Hood, Star Trek de J.J. Abrams, Terminator Renaissance de McG, Transformers la revanche de Michael Bay, et G.I. Joe - Le réveil du Cobra de Stephen Sommers.


Le Top 10 d'Astraal


1 - The Curious Case of Benjamin Button, de David Fincher

Une idée de base que je trouve tout simplement très poétique et prometteuse : l'histoire d'un homme qui nait vieux et qui rajeunit. Ses problèmes, ses joies, ses amours, sa vie.
Une première bande annonce magnifique : images et passages du film judicieusement choisis somptueusement accompagnés par le très beau morceau Aquarium tiré de la non moins belle suite musicale Le Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns, musique qui berça mon enfance.
Brad Pitt qui , de ce qu'en montre les bandes annonces, semble tout simplement époustouflant de justesse (et de beauté d'ailleurs, soulignons-le).
Cate Blanchett que j'ai rarement vu tourner dans de mauvais films et qui ne m'a jamais déçu en tant qu'actrice.
David Fincher pour finir qui m'a définitivement ébahi en un film : Seven.
Si on rajoute The Game ou Panic Room que j'ai également beaucoup aimé, ce réalisateur de grand talent ne m'aura fait défaut qu'une seule fois : et oui, je n'ai pas du tout aimé Fight Club !
Bref, autant de raisons qui font que ce film est clairement le film que j'attends (de très loin) le plus actuellement, tout comme j'attendais avec impatience The Dark Knight en 2008.
J'espère donc qu'à ce titre, il me plaira autant que son illustre prédecesseur que je viens de citer.


2 - Gran Torino, de Clint Eastwood

C'est un doux euphémisme que de dire que Clint Eastwood est probablement l'icône préférée de ce blog dans la mesure ou il met Azariel et moi totalement d'accord.
Ne m'ayant jamais deçu (ok je l'avoue : Firefox ne m'a pas trop plu mais chut ! ça reste entre nous), chacun de ses films est en général ma priorité cinématographique absolue de l'année s'il n'y a pas d'imprévus qui viennent troubler cette règle de manière inadmissible comme certains films Nolaniens ou encore les films de l'autre.*
Cette année nous avons eu droit à Changeling, incontestablement un bon cru digne de la décennie mais, comme vous l'avez sans doute lu dans la news sur Clint Eastwood en Stop infos (je deviens comme Azariel à me faire ma propre pub!), les promesses de son prochain bijou, Gran Torino, dépassent de loin celles tenues par Changeling.
Si on rajoute qu'il est possible que Gran Torino soit son dernier film en tant qu'acteur (ça fait plusieurs fois qu'il le dit et qu'il revient) et que sa performance est annoncée comme une de ses meilleures, je m'offusque du fait que nous puissions voir Quantum of Solace en avance alors que les américains se gavent de chefs d'oeuvre Eastwoodiens avant nous !
25 Février 2009 ! c'est bien trop loin !


3 - Shutter Island, de Martin Scorsese

Le nouvel opus Scorsese/Di Caprio !
Il faut dire qu'après Gangs of New York, Aviator et surtout The Departed qui, quoi qu'en dise notre cher Azariel (gnagnagna Infernal Affairs c'est mieux !), fut une véritable claque en 2007, on en redemande à tout va !
Seront de la partie les désormais légendaires sir Ben Kingsley et Max Von Sydow (si vous ne connaissez pas ces noms ! courez vous instruire ! courez voir leurs films ! courez Forrests !) et ca ne fait que nous mettre l'eau à la bouche. Ah Marty ! Vivement Septembre !


4 - Inglourious Basterds, de Quentin Tarantino

S'il devient lassant de l'admettre, tant un grand nombre de personnes ne jurent que par lui, Tarantino reste un réalisateur que j'aime beaucoup et dont les films me captivent pour la plupart.
Inglorious Basterds et son casting cinq étoiles se posent donc comme une des grosses attentes naturelles de l'année.
Toutefois ma curiosité est d'autant plus aiguisée par deux choses :
  • Le contexte inhabituel pour QT de seconde guerre mondiale.
  • Le fait que Kill Bill 2, que j'ai aimé, m'ait décu par rapport à Kill Bill, que j'ai adoré et également celui que Death Proof m'ait pour le coup réellement plutôt laissé de marbre faisant donc, pour ma part, état d'une pente glissante sur laquelle se trouve notre cher Quentin.
Alors ! Inglorious Basterds : ressaisissement vers un nouveau chef d'oeuvre ou plongée plus profonde dans la spirale de la médiocrité ?
La réponse en Octobre.


5 - Frost/Nixon, de Ron Howard



Un film historique et politique qui semble original et d'une certaine envergure.
L'idée de faire un film sur cette interview entre le président Nixon et le présent Frost me semble particulièrement intéressante, dans la mesure où celle-ci semble avoir révolutionnée le visage de la politique américaine et de l'interview-confession dont les américains sont friants et d'autre part parce que je ne connais pas plus en détail cette histoire que ce que l'on m'en dit.
La bande annonce, la performance visible sur celle-ci de Frank Langella et d'autre part le succès critique très fort que remporte le film aux États-Unis font que j'attends ce film également avec une réelle impatience.
Et là encore, Avril c'est loin !






6 - Valkyrie, de Bryan Singer
Film d'aventure sur fond historique ; Tom Cruise, Kenneth Branagh, Bill Nighy, Tom Wilkinson, Terence Stamp et évidemment Bryan Singer (il est quand même loin le temps d'Usual Suspects à notre grand regret) ; et puis surtout un maquillage d'entre autres Mareike Maya Mietke ... non je déconne, je ne sais pas qui c'est.
En plus c'est pas si loin pour une fois ! (28 Janvier 2009)

7 - Public Enemies, de Michael Mann
Mann : Heat, Ali et Collateral, j'aime beaucoup.
Depp et Bale, j'adore.
Un film noir ou de gangsters dans les années 30, ca fait quelque temps qu'on en a pas vu un de vraiment bon ! (ah les Incorruptibles ! snif ...)

8 - In The Electric Mist, de Bertrand Tavernier
Une vraie curiosité !
Tavernier, amoureux du cinéma américain qui passe enfin à l'acte avec en star principale rien de moins que Tommy Lee Jones.
J'ai hâte !

9 - The Reader, de Stephen Daldry
Pour Stephen Daldry dont j'avais adoré le Billy Elliot, pour Ralph Fiennes et Kate Winslet et pour le synopsis : L'histoire d'un jeune étudiant en droit allemand découvrant, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, que son amour de jeunesse aurait été impliqué dans les crimes nazis.

10 - Harry Potter and the Half-Blood Prince, de David Yates ; Terminator Salvation, de McG ; The Wrestler de Darren Aronofsky
Harry Potter parce qu'ayant profondément adoré les livres, j'attends toujours le nouvel opus cinématographique avec curiosité même si les films me décoivent toujours.
Terminator Salvation parce que Terminator 2 a profondément marqué mon enfance et mon adolescence, également pour satisfaire mon coté bourrin et aussi parce que si je ne le mets pas dans mon top 10 un certain Sacha va probablement m'occire rapidement.
The Wrestler pour Mickey Rourke qui est un acteur que j'ai toujours beaucoup aimé.

* Steven Spielberg

[Box Office semaine 51] Le lion n'est pas mort ce soir  

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Questions du jour : Madagascar 2 va t'il enfin se faire détrôner ? Les premiers chiffres décevants de Largo Winch ont-ils connu une envolée ? Le Bon, la brute et le cinglé, film de la semaine (voire du mois, voire de l'année, au choix), se trouve-t'il dans le classement ? Pour elle et Secret Défense ont-ils atteint un statut digne de leur qualité ? Tant de questions dont vous trouverez les réponses ici. Elle est pas belle la vie ?


The Top :

  • Madagascar 2 toujours en tête du box office français et ce pour la troisième semaine consécutive ! Incroyable succès du dernier né des studios d'animation de DreamWorks, qui arrive à atteindre le million d'entrées pour un cumul de plus de trois millions d'entrées. Les vacances scolaires font un bien fou à cette oeuvre, et on n'ose imaginer quel score elle atteindra durant les prochains jours. Chapeau bas, en tout cas !
  • De son côté, Largo Winch entre directement à la seconde place du classement, et avec 556 147 fauteuils occupés, il dépasse le total de l'autre gros poisson français du moment, le malheureux Secret Défense.
  • Doucement mais sûrement, Burn After Reading et Le Jour où la Terre s'arrêta s'approche du million d'entrées. Joli score (surtout pour le second) qui témoigne de la bonne santé du cinéma américain sur nos terres pas si révolutionnaires qu'on le dit dans les livres d'histoire.

The Flop :
  • Largo Winch a trouvé plus de 500 000 preneurs, c'est bien. Mais bien en deçà des scores attendus par les producteurs qui tablaient sur une fin de carrière supérieure à 2 millions d'entrées. Or, s'il n'est pas impossible que le film de Jérôme Salle atteigne cet objectif, il est en revanche mal parti. Et vu le budget conséquent de Largo Winch, ça la foutrait mal. Surtout pour les suites.
  • Secret Défense s'enlise dans le classement pour atterrir en 9 ème position et avec un total de 338 136 pervers voulant se rincer l'oeil sur le corps sublime de Vahina Giocante, nous sommes loin du score que mériterait le très bon film de Philippe Haim.
  • Même constat pour Pour elle, qui après trois semaines d'exploitation n'a toujours pas atteint le demi-million d'entrées. Fort étonnant tant le film est une réussite en tous points.
  • La palme de la déception de la semaine est attribuée à Le Bon, la brute et le cinglé, qui avec un total de 46 974 entrées n'entre dans le classement qu'en 18 ème position, derrière Two Lovers et L'Échange, pourtant en salles depuis respectivement 5 et 6 semaines. La faute à un nombre de copies bien pauvre sur le territoire français, inadmissible lorsqu'il s'agit d'un des plus gros cartons sur le sol sud-coréen.

Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter à toutes et tous de très belles fêtes de fin d'année, et puisque cette période est propice aux réunions familiales, emmenez la vôtre au cinéma : il y a Australia à voir ! À la semaine prochaine !

Australia  

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Sept longues années qu'on attendait le prochain film de Baz Luhrmann, sept ans depuis le sublime Moulin Rouge, déjà avec Nicole Kidman.
Des années que le cinéaste australien rêvait d'une fresque dans son pays natal digne des plus grands classiques hollywoodiens, des années de gestation pour mettre en chantier son projet, écrire le scénario, convaincre la Fox, et réunir le couple vedette (australien, cela va sans dire) pour porter à l'écran cette histoire d'amour durant la Seconde Guerre mondiale entre une aristocrate anglaise (Kidman) et le rustre Drover (Hugh Jackman) qui l'aidera à parcourir des milliers de kilomètres à travers l'Australie afin de mener 1500 têtes de bétail jusqu'à Darwin, et empêcher la ruine de son domaine dont rêve de s'emparer le sournois King Carney (Bryan Brown) et son homme de main Fletcher (David Wenham). Une intrigue se développant durant les deux premiers tiers du long métrage, jusqu'à ce que la guerre frappe aux portes du pays.

Double volonté d'un rêve que Baz Luhrmann concrétise à la perfection : le titre d'Australia est plus qu'évocateur quant à l'endroit où le metteur en scène embarque son spectateur, et il ne nous faudra pas plus de quelques minutes pour reconnaître dans son oeuvre l'inspiration éclatante du classicisme hollywoodien, particulièrement dans l'emploi de la couleur et dans la réutilisation de certains plans mythiques.

Scarlett Kidman et Rhett Jackman

Les références sont légions dans Australia, et si Luhrmann cite Les Hauts de Hurlevent, Lawrence d'Arabie ou bien encore Titanic, c'est plutôt du côté d'Autant en emporte le vent que l'on a envie de loucher. Certains plans propres à David O. Selznick ne trompent pas, tels les flamboyants couchers de soleil et cet arbre bord cadre. Le parallèle ne s'arrête pas à des notions esthétiques, puisque si dans l'oeuvre de Fleming nous avions une femme battante de bout en bout, chez Luhrmann la Lady n'est guère impressionnée par l'aventure, et n'hésite pas à prendre les choses bien en main après l'assassinat de son époux.
Autre référence plus évidente, Le Magicien d'Oz ici convoqué à travers la chanson Somewhere over the Rainbow de Judy Garland et qui devient l'hymne du couple, véritable fil rouge du long métrage, des instants de bonheur aux affres du coeur, de l'air siffloté ou joué à l'harmonica à la projection du film dans le film.

Un goût prononcé pour le mélodrame et la comédie musicale qui se répercuteront sur Australia à bien des égards, mais pas uniquement : seront convoqués également le genre de la comédie avec la rencontre délicieuse entre Kidman la civilisée et Jackman le sauvage, de l'aventure avec cette découverte fabuleuse des grandes étendues désertiques et sauvages australiennes, et bien sûr du film de guerre avec le bombardement et le débarquement des japonais sur les côtes du Territoire du nord un célèbre 19 février 1942, plus importante attaque militaire que l'Australie ait jamais connue.
Un melting-pot des plus grands genres hollywoodiens qui pourrait paraître déconcertant mais qui pourtant est mené avec brio par un cinéaste qui arrive à équilibrer l'ensemble avec sensualité et lyrisme, ce à quoi il nous a habitué depuis Ballroom dancing.

Hugh Jackman, pour femme. Le nouveau parfum Luhrmann.

S'il est une chose qui ne change pas avec Luhrmann, c'est sa façon unique de filmer son récit : mouvements amples de la caméra, goût prononcé pour les couleurs, art de l'excentricité et du romantisme exacerbé : pas de doute, Australia est bien un film du réalisateur de Romeo + Juliette et Moulin Rouge. Toujours dans le trop-plein que dans le trop-peu, Luhrmann répète les mêmes erreurs que par le passé mais en même temps c'est ce qui fait sa marque de fabrique, et il est sûr que pour qui est écoeuré par le moindre débordement émotionnel, un film du metteur en scène australien n'est pas indiqué.

Qu'à cela ne tienne, cette habitude du grandiose chez Luhrmann n'altère en rien notre plaisir, bien au contraire. Le cinéaste se permet même, une fois n'est pas coutume, de revenir sur l'histoire de son pays en rendant hommage à cette Génération Volée avec candeur, ces aborigènes qui ont péri durant la Seconde Guerre mondiale. Une main tendue vers une reconnaissance qu'il vaut mieux tard que jamais.

En bref : Un film de Baz Luhrmann est toujours un ravissement pour les yeux comme pour le coeur. Épique, lyrique, sensuel, Australia est une oeuvre d'une rare beauté qui témoigne de la grande générosité de son cinéaste à nous faire voyager. C'est aussi ça, le cinéma.

Rang : B

Plus d'infos sur ce film

[Z'insolite] Joyeux noquoi ? WTF ?!  

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En cette radieuse matinée ensoleillée (oui, il arrive qu'à Paris, il fasse beau !) où tout avait pourtant si bien commencé, je me promène un peu sur différents blogs et que vois-je ? Des tas d'articles souhaitant un joyeux noël ! Consternation ! Suis-je donc le seul à me moquer du jour où naquit Jésus de Nazareth ? Suis-je donc le seul anti-conformiste qui ne voit en noël qu'un jour comme les autres ? Suis-je le seul à avoir été profondément marqué par le discours tenu par le frère du Prince dans Much ado about nothing de William Shakespeare ?

Puisqu'il en est ainsi, CinéBlog se devait de souhaiter à toutes ses lectrices et à tous ses lecteurs un joyeux noël, mais CinéBlog étant ce qu'il est, rédigé par un athé, un rebelle, un shakespearien, je ne peux vous souhaiter noël qu'à ma façon :



Et en bonus, un réveillon digne de mon attention : ça va rocker dans les chaumières !

L'Oeil du mal  

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Rien de bien original avec L'Oeil du mal, dernier long métrage du réalisateur D.J. Caruso (Paranoiak, Two for the Money), narrant l'aventure invraisemblable du pauvre Shia LaBeouf d'abord confondu avec son défunt frère jumeau, puis en pleine cavale avec le FBI aux trousses qui voit en lui un dangereux terroriste à neutraliser. Guidé par une mystérieuse voix qui semble contrôler tous les réseaux de la ville, le malheureux trouvera sur sa route Michelle Monaghan, elle-même impliquée contre son gré dans ce qui se révelera être un vaste complot.

Si l'on se demande un temps qui manipule les deux jeunes gens, ni les révélations scénaristiques ni la mise en scène ne surprendront un instant.
Louchant de trop près dans sa première moitié sur Ennemi d'État et sur I, Robot dans la seconde, L'Oeil du mal traverse des sentiers maintes fois battus sans jamais chercher réellement à se démarquer. D'autant que quelques incohérences viennent noircir un tableau souffrant déjà de facilités gênantes venant occasionner des retournements de situation improbables.

Thriller parano qui ressemble de loin à un blockbuster, de près le film de D.J. Caruso est surtout dopé par un rythme frénétique jusqu'à en maquiller ses lourdeurs et ses clichés, et qui ne laisse que peu de temps au spectateur pour s'interroger sur la critique de notre technologie.

En résulte un bon divertissement que l'on oublie sitôt la salle de cinéma quittée. Il faudra s'en contenter.

Rang : C

Histoires enchantées  

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L'an dernier, Disney nous avait gâté avec son ingénieux conte de Noël Il était une fois, à la fois drôle et divertissant. Cette année, en revanche, Mickey se montre moins "mouse" même si Histoires enchantées reste un long métrage remplissant son cahier des charges : amuser les petits (le cochon d'inde et ses yeux globuleux) et divertir les plus grands (Adam Sandler, dont les pitreries n'ont d'égal que la bizarrerie du prénom de ses rôles).

L'histoire de Skeeter Branson (Sandler) devant garder les enfants de sa soeur (Courteney Cox) durant une semaine, se relayant avec une amie de l'ex-Friends, la ravissante Jill (Keri Russell, vue dernièrement dans August Rush). Tonton Skeeter décide pour aider sa nièce et son neveu à s'endormir le soir de leur inventer des histoires sur le tas et se rend vite compte que la fiction rejoint la réalité.

Idée intéressante pouvant occasionner les péripéties les plus folles, Histoires enchantées se contente hélas de peu et n'exploite pas suffisamment les possibilités clownesques offertes par le scénario. Trop sage, trop lisse, nous sommes bien loin du choc de l'imaginaire et de la réalité avec l'introspectif Il était une fois. Certains effets spéciaux font de la peine à voir et témoignent d'une bien faible débauche de moyens.

Reste un honnête divertissement devant beaucoup à ses gags visuels qui quoique prévisibles permettront de passer un agréable moment. En ces périodes de fêtes, Madagascar 2 semble toutefois un choix plus judieux pour emmener nos enfants au cinéma.

Rang : C


Plus d'infos sur ce film

Participez au classement CinéBlog 2008 !  

Posted by Azariel in

Chers lecteurs,

L'année se terminant, je vous propose de participer au sondage afin de déterminer quel film selon vous est LE film de l'année 2008, quel est celui qui va a le plus marqué, le plus chamboulé, bref lequel pour vous doit-on considérer comme LA claque de l'année.

Vous trouverez ce sondage dans la colonne du centre, pré-sélection de mon cru mais non-exhaustive : je vous invite à laisser un commentaire sur cet article ou à m'envoyer un mail à l'adresse azarielcineblog@gmail.com pour éventuellement voter en faveur d'un film n'étant pas sur la liste mais surtout afin de confirmer (voire d'expliquer ce qui motive) votre choix, cette démarche permettant de m'assurer que les votes correspondent. La présence du sondage est donc surtout à titre indicatif afin de vous faire une idée de vers où se dirigent les préférences du lectorat de CinéBlog.

Astraal et moi-même planchons de notre côté sur notre Top 10 de l'année. Il serait donc intéressant d'ici à ce que cet article voit le jour début 2009 de mettre en exergue vos avis et le nôtre, puisqu'il est prévu de publier le résultat du sondage par la même occasion. Cela vous permettra de mieux nous cerner, et cela nous permettra de faire plus ample connaissance avec vous.

Concernant ce fameux Top 10, ne vous basez pas à la pré-sélection effectuée pour les besoins du sondage, je ne me suis basé que sur les succès de l'année (un mixte entre succès public et critique) pour l'établir, en essayant de n'en oublier aucun. Néanmoins, attendez-vous à quelques surprises dans nos Top, puisqu'il sera vraiment question de nos goûts.


Un dernier mot pour remercier toutes celles et ceux nous soutenant que cela soit dans vos commentaires, sur blogasty, ou les quelques mails que j'ai reçu depuis la création de la boîte mail CinéBlog (je vous invite d'ailleurs à vous en servir si vous voulez nous poser une question sans rapport direct avec un article, nous soumettre idées ou avis, nous solliciter sur quelque(s) oeuvre(s) cinématographique(s) que ce soit : nous nous ferons un plaisir de vous répondre !). Je sais que je l'ai déjà dit mais je le répète, vos encouragements nous sont très précieux. Nos remerciements les plus sincères.

Soyez nombreux à voter, joyeuses fêtes à tous !

NDLR : À venir d'ici quelques jours, le Top 10 des films les plus attendus par la rédaction en 2009 !

Le Bon, la brute et le cinglé  

Posted by Azariel in

On l'aura attendu le prochain film de Kim Jee-Woon, réalisateur du sublime A bittersweet life, arrivé en France le 10 Mai 2006 mais dans salles sud-coréennes dès le 1er Avril 2005. Il a donc fallu s'armer de patience pour voir de nouveau à l'oeuvre l'un des plus talentueux, sinon le plus talentueux réalisateur sud-coréen de sa génération, mais quel résultat !

Sorcier touche-à-tout, attiré par le cinéma de genre, lui-même avouait récemment qu'il envisageait prochainement de faire un film de SF très sombre à la Blade Runner, un film d'action de la même trempe que la saga Bourne, et d'un thriller façon frères Coen.
Dans Le Bon, la brute et le cinglé, il n'est pas compliqué de deviner à quel sacro-saint genre Kim Jee-Woon s'attaque tant le titre du film se réfère directement au modèle dont il entend rendre hommage, et quel hommage !

La tâche pourrait paraître aisée, il suffirait de faire un remake du chef-d'oeuvre de Sergio Leone, en prenant soin de piller le western américain de ses codes et de ses conventions comme le firent jadis les cinéastes italiens. Grossière erreur que ne commet pas le cinéaste coréen qui avouera de lui-même ne pas se reconnaître dans l'idéologie et les valeurs américaines, plus sensible qu'il est à l'ambiance cinématographique des westerns-spaghettis, bien moins étouffée par un certain conformisme.
Point de conquête de l'Ouest, nous ne sommes pas ici aux États-Unis, les ennemis ne sont guère de vils indiens et la tragique destinée du cow-boy civilisateur participant à sa propre disparition n'est en rien effleurée. Si dans Une Aventure de Buffalo Bill de Cecil B. DeMille l'on réfléchit à l'énergie nécessaire pour permettre à une nation de se construire, Le Bon, la brute et le cinglé narre la course de trois coréens se disputant un trésor dans la Mandchourie des années 30 alors occupée par le Japon. Un pays en plein chaos sous le joug de l'empire nippon et n'étant pas le leur, on est bien loin du contexte historique typique du western américain, mais quelle toile de fond !

The Good ! (Jung Woo-Sung)

Ce sera donc du côté du western crépusculaire que l'oeuvre de Kim Jee-Woon trouvera un écho référenciel, mais une fois encore, le cinéaste prendra la mythologie à contre-pied en nous offrant des personnages hauts en couleur, loin de l'iconographie instaurée par Clint Eastwood et ce personnage d'anti-héros trouvant son apogée avec Impitoyable en 1992. Kim Jee-Woon dope ses personnages avec une dose d'excentricité mais sans jamais tomber dans la caricature grotesque, il singe les conventions sans jamais leur tourner le dos et réussit le pari fou de réinventer le genre en piochant à la fois dans le western-spaghetti et en même temps dans le cinéma d'action asiatique. Non que le film soit supérieur à ses illustrés aînés, mais il transcende avec brio le genre car il le dépasse en étant d'un autre ordre, et quelle transcendance !

Des personnages dont le charisme fou doit beaucoup à son casting en or, la présence de trois grandes stars du cinéma coréen ayant permis de décrocher un budget avoisinant les 17 millions de dollars, soit le film le plus cher de l'histoire du cinéma sud-coréen à ce jour (le précédent record était détenu depuis 2002 par Musa, la princesse du désert, avec un budget proche des 15 millions de dollars). Ce constat impressionne tant le film parait en coûter 4 fois plus, d'autant que Kim Jee-Woon avait une véritable volonté d'éviter l'utilisation à outrance des effets spéciaux, préférant la bonne vieille méthode aux trucages numériques. Une vision bazinenne ("Il vaut mieux filmer le truc que truquer le film") qui ne déservira à aucun instant l'hyperréalisme du film, et témoignera de la virtuosité du cinéaste, particulièrement durant les scènes d'action. Et quelles scènes d'action !

La Brute ! (Byung-hun Lee)

Le Bon, la brute et le cinglé est une ode d'amour au cinéma du genre, une hyperbole frénétique dont le rythme n'a d'égal que l'ingéniosité et la créativité du cinéaste à mettre en place les gunfights. La fusillade éclatant dans le marché est à ce titre sidérante, et l'on sent une véritable maîtrise de la spatialité des décors, une réussite insolente à donner à chaque moment de bravoure une générosité et une fougue sans nul autre pareil.
Une insolence qui se caractérise également dans le caractère comique fortement prononcé des situations dans lesquelles les personnages se retrouvent, Kim Jee-Woon s'autorisant quelques plans farfelus en passe de devenir cultes, ainsi que l'alternance en pleine maestria de séquences profondément drôles et d'action pures et dures grâce à un jeu subtil sur les coupes et les raccords. La séquence où deux morts finiront postérieurs au garde-à-vous illustre à elle seule cette débauche d'énergie, où l'on sent tout le talent du metteur en scène à rendre euphorisant chaque instant de son film, et quelle euphorie !

On l'aura compris, le metteur en scène prend plaisir à varier les styles, à brosser en un film l'histoire du western depuis qu'il est ce qu'il est grâce à James Cruze (La Caravane vers l'Ouest) et John Ford (Le Cheval de fer) dans tout ce qu'il représente filmiquement, non sans suivre une démarche à la fois Tarantinesque et propre au cinéma asiatique, pour finalement s'approprier une oeuvre ultra-référencée et apposer sa griffe sans que l'on puisse y voir un quelconque plagiat. Une oeuvre éclairée et astucieuse, un chef d'oeuvre qui ne doit rien à personne et dont on pourra reprocher de n'être que du cinéma de divertissement, mais quels moments de bonheur !

Le Truand Le Cinglé ! (Song Kang-Ho)

Oeuvre comtemplative et déjantée à souhait, passionnée et transpirante de sincérité, parfois irrévérencieuse et ironique (doit-on voir dans le choix du thème musical Don't let me be misunderstood de Santa Esmeralda un pied de nez à Tarantino qui s'en servi dans Kill Bill : volume 1, façon de dire "t'es gentil, tu vas pomper tes idées ailleurs" ?), la violence propre au cinéma d'action sud-coréen peut en gêner plus d'un(e), mais passés ce cap, vous ne pourrez que vous extasier devant Le Bon, la brute et le cinglé. Et quelle extase !

En bref : L'un des films de l'année, tout simplement.

Rang : A


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[Box Office semaine 50] Un lion vaut mieux qu'aucun tu perdras  

Posted by Azariel in

La semaine dernière j'eus l'indélicatesse de penser à voix haute que mes chers compatriotes avaient des goûts quelque peu discutables lorsque l'on s'attardait sur les chiffres du Box Office (pour rappel, il était tout de même question d'Agathe Clery devant des films de bien meilleure qualité comme Pour elle).
Bien mal m'en a pris car depuis une semaine je suis assailli de mails d'insulte, de menaces de mort, d'injures sexistes, de promesses de torture, jusqu'à ma fiançée aggressée dans la rue alors qu'elle allait gentillement m'acheter un DVD érotique. Tout ceci me navre, il est certain que je suis dans mon tort en affirmant pareille ineptie, et c'est pourquoi je présente mes excuses publiquement.
Je vais donc rectifier mes propos tenus dernièrement : ce n'est pas tant que la France est terre de mauvais goût, c'est qu'elle a des goûts de merde. Dit comme ça, c'est mieux ? La preuve en images :

(cliquez sur le tableau pour l'agrandir)

The Top :
  • Madagascar 2 tient le cap et se paie même le luxe de quasiment atteindre pour sa seconde semaine d'exploitation le million d'entrées. Un très gros succès qui n'aura aucun mal à faire mieux que le dernier carton au box office, à savoir Quantum Of Solace. Une chance pour la belle Karolyn d'être en vacances, je n'imagine même pas le nombre de kilos de pop-corn qu'elle a dû ramasser dans les salles d'UGC !
  • Une bouse laissant la place à une autre bouse, c'est au tour du film Le Jour où la Terre s'arrêta d'occuper la seconde place du podium. On entendait récemment le réalisateur Scott Derrickson dire dans une interview qu'il avait jugé nécessaire de faire le remake du film de Robert Wise car il était "inconnu" : mon cher monsieur Derrickson, ce qui est honteux c'est de raconter de telles conneries lorsque l'on sait que Le Jour où la Terre s'arrêta est l'une des plus grandes oeuvres de SF aux côtés de La Guerre des Mondes premier du nom durant la période classique du cinéma hollywoodien. Ce qui est honteux, c'est de pondre un remake sans saveur et sans intérêt.
  • Autre succès de la semaine, déjà plus compréhensible, le dernier né des frères Coen avec près de 450 000 fauteuils occupés. Faut dire ce qui est, se crétiniser, c'est bon parfois. Parfois seulement.

The Flop :
  • Fait étonnant, Secret Défense ne fait "que" 200 972 entrées pour sa première semaine. Un score honnête mais bien loin de ce qu'une production française avec une telle envergure pourrait mériter. En espérant que nous ne réservons pas le même sort à Largo Winch.
  • L'Emmerdeur emmerde tout le monde, moi le premier. Encore heureux qu'il ne cartonne pas, manquerait plus que ça.
  • Pour elle peine à attirer la foule, et c'est franchement dommage (pour elle). 367 366 entrées après deux semaines, un score une fois encore honnête mais des plus décevants.

Fait notable tout de même, 5 nouveautés ont réussi à se hisser dans le top 10 cette semaine. En espérant que Largo Winch mais surtout Le Bon, la brute et le cinglé (dont la critique sur CinéBlog devrait arriver ce week-end) seront présents dans le haut du classement. Et vous, qu'irez-vous voir ?

Largo Winch  

Posted by Azariel in


Le cinéma français va bien, merci pour lui.

Preuve en est en cette fin d'année avec le dyptique sur Mesrine, le bouleversant Comme une étoile dans la nuit ou bien encore le poignant Pour elle. Et c'est dans ce contexte qu'arrive dans nos salles dès aujourd'hui Largo Winch de Jérôme Salle, heureux réalisateur en 2005 d'Anthony Zimmer, dont le remake américain The Tourist sera porté à l'écran par Bharat Nalluri avec en tête d'affiche Charlize Theron et Tom Cruise.

Bande dessinée créée par le scénariste Jean Van Hamme et le dessinateur belge Philippe Francq en 1990, le film trahit l'oeuvre originelle mais pour mieux la servir et lui rendre un vibrant hommage. Ou comment Largo Winch, fils adoptif du fondateur et principal actionnaire de la compagnie W., cherchera à découvrir qui est derrière l'assassinat de son père et mentor, tout en devant faire face à une machination visant à l'empêcher de reprendre la succession de l'entreprise. Un scénario simple mais qui s'avérera des plus efficaces, thriller intimiste sans que l'on ne tombe dans une suite de scènes d'action dénuée d'une trame consistante. On regrettera en revanche que cette trame fasse office de long préambule, Largo Winch ressemblant davantage à un opus d'une trilogie annoncée qu'un film autonome.

Jérôme Salle avait prévenu Jean Van Hamme : "Adapter, c'est trahir, et il faut en conserver la possibilité." Pourtant l'essence de la bande dessinée se retrouve dans Largo Winch, du souffle romanesque aux enjeux financiers en toile de fond, de l'aventure à l'intime, de l'adoption à la quête d'identité. Une adaptation intelligente, qui puise sa force dans des retouches nécessaires et bien pensées. Nous sommes donc aux antipodes du sort réservé aux adaptations cinématographiques des oeuvres d'Alan Moore, Largo Winch pouvant autant contenter l'amateur de la BD que le simple spectateur lambda. Une bonne nouvelle.

Tomer Mécanique

La mise en scène de Jérôme Salle n'a pas à rougir de la comparaison, à la fois sobre et endiablée, savant mélange de grand spectacle et d'oeuvre plus intimiste comme pour souligner toute la mélancolie du personnage en quête de soi. Ce qui frappe dans Largo Winch, c'est sa photographie léchée au service du récit, tout y est finement maîtrisé de bout en bout. Les séquences se suivent et ne se ressemblent pas, mais elles ont toutes pour point commun une bonne gestion des décors du réalisateur, particulièrement en décor naturel. Un point important qui crédibilise d'autant plus les cascades que sera amené à faire l'aventurier rebelle.

Cette crédibilité fut pourtant mise à mal à partir du moment où l'on annonca que celui se glissant dans les habits de Largo serait Tomer Sisley, provoquant stupeur et étonnement tant chez les fans que dans la profession, l'acteur le premier : "J'ai dû lui [à Jérôme Salle, ndlr] demander au moins dix fois pourquoi il m'avait choisi, car à chaque fois sa réponse ne me satisfaisait pas." (Ciné Live n°129, décembre 08). Un questionnement fort compréhensible quand on sait que Jérôme se décida en voyant la prestation de l'humoriste dans Truands (2007) de Frédéric Schoendoerffer, ainsi qu'en première partie du spectacle de Jamel Debbouze à l'Olympia. Qu'il se rassure notre petit Tomer, non seulement il assure, mais en plus il impressionne.
Le reste du casting offre des prestations beaucoup plus inégales : Kristin Scott Thomas dans un rôle à contre-emploi force le trait, Karel Roden reste semblable à lui-même d'un rôle à l'autre (et ce n'est pas un compliment) et Steven Waddington nous propose une caricature de gros bras bête et méchant. C'est en revanche beaucoup mieux du côté de Gilbert Melki et Mélanie Thierry, même s'ils ne forcent pas vraiment leur talent. La faute à un scénario faisant la part belle à Largo, et laissant peu de scènes aux deux acteurs pour pleinement s'exprimer. Pour mieux revenir par la suite ?


Sensible aux sujets qu'il traite, Salle fait de Largo Winch un film sur le miroir, le reflet de l'âme au travers du reflet de l'autre. Quid de ce parallèle discret mais puissant du père noyé et de son fils qui après avoir pris une balle à l'épaule reste en suspension, comme pour mieux nous faire penser que l'on est ce que l'on cherche à fuir. Ce blitzkrieg contre les fantômes ne se caractérise pas par une course contre le temps mais une poursuite après soi-même. Les échos sont nombreux, et l'on trouve dans le mariage de certains plans une résonnance qui transcende le personnage, car si l'ennemi de Largo a un visage, c'est sa haine meurtrie par la reconnaissance que l'aventurier devra combattre.

Les exemples tant esthétiques que filmiques sont légions et l'on se plait devant l'oeuvre à déceler chaque parcelle de l'homme derrière et devant la caméra. Une belle promesse pour les opus à venir.

En bref : Du grand spectacle à la fois intime et sensationnel, Largo Winch brille par sa mise en scène inspirée et des qualités visuelles indéniables, le tout enrobé d'un scénario qui s'il est criticable pour son côté préface n'en est pas moins efficace. Le lyrisme, certes effacé aux premiers abords, est pourtant décelable lorsque l'on prend la peine d'entreprendre le voyage iconographique à travers certains plans, et présage une saga sur laquelle il faudra compter. À consommer sans modération.

Rang : B

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La Cité de l'ombre  

Posted by Azariel in


Déjà réalisateur de Monster House en 2006, Gil Kenan revient sur nos écrans avec La Cité de l'ombre, adaptation d'un roman de Jeanne DuPrau. Conte pour enfants narrant les péripéties vécues par Lina (Saoirse Ronan) et son ami Doon (Harry Treadaway), le film se veut pourtant bien plus sombre que ce à quoi on pourrait s'attendre.

Claustrophobe à souhait, l'atmosphère inquiétante voire oppressante doit beaucoup à la beauté ténébreuse des décors, soignés et sinueux à souhait. D'ailleurs Kenan ne s'y trompe pas et embarque les deux jeunes gens dans une course-poursuite haletante en se servant à bon escient des dédales d'un univers n'étant pas sans nous rappeler esthétiquement La Cité des enfants perdus (1995) de Jean-Pierre Jeunet.

Le scénario de Caroline Thompson (une grande habituée des contes sombres et étranges, par ailleurs scénariste d'Edward aux mains d'argent, La Famille Adams ou encore L'Etrange Noël de M. Jack) viendra pourtant desservir l'ensemble : si la volonté de rappeler aux plus petits comme au plus grands à quel point la nature est fragile et précieuse est louable, en revanche on aurait bien voulu voir le propos être appuyé à l'écran, et pas seulement effleuré. D'autant que le secret d'Ember est fort bien caché durant la quasi-totalité du film malgré une affiche honteusement peu discrète, mais l'on se demande trop souvent "pourquoi" sans jamais avoir les "parce que". Et ni la présence de Bill Murray ni celle de Tim Robbins ne permettront d'hausser la qualité intrinsèque du métrage.

Ou quand à trop vouloir nous plonger dans le noir, on en oublie qu'à un moment il faut savoir rallumer la lumière.

Rang : C

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Golden Globes 2009 : les nominations  

Posted by Astraal in


L'année 2008, marquée par la longue grève des scénaristes à Hollywood, n'aura pas permis à la traditionnelle cérémonie des Golden Globes de se dérouler normalement.
La simple liste des gagnants a été communiquée à la presse en lieu et place.
Si d'autres grèves menacent à nouveau l'industrie du cinéma d'outre atlantique, la deuxième plus importante cérémonie américaine sur le cinéma se tiendra bel et bien le 11 Janvier 2009.
Nous vous proposons de revenir sur les nominations annoncées jeudi d'une manière à la fois critique et informative.

Nous nous limiterons à la partie cinéma de la cérémonie. Vous pourrez retrouver les nominations concernant les séries en cliquant sur le lien de la liste complète des nominations à la fin de l'article.

Parlons tout d'abord des films favoris pour remporter les récompenses majeures (film dramatique ou comédie, réalisateur et scénario).
En pôle position on retrouve The Curious Case of Benjamin Button et Frost/Nixon avec tous les deux 5 nominations.
Suivent ensuite avec 4 nominations The Reader, Revolutionary Road, Slumdog Millionnaire et Vicky Cristina Barcelona.
On peut conclure cette liste des favoris avec le très bon In Bruges qui obtient 3 nominations.

The Curious Case of Benjamin Button, grand favori de cette cérémonie.

Si il n'est pas étonnant de voir le film de David Fincher apparaître comme le favori, bandes annonces, buzz et retours critiques des Etats-Unis faisant état d'un véritable chef d'oeuvre annoncé, certains points en revanche sont extêmement surprenants.

Tout d'abord, CinéBlog tient à faire part de sa consternation quant au sort réservé à The Dark Knight.
Le "Caped crusader" qui fait pour beaucoup figure de film de l'année n'obtient qu'une seule nomination, ce qui nous parait être la moindre des choses au vu de la performance extraordinaire de l'acteur : Heath Ledger pour son rôle du Joker en tant que meilleur acteur dans un second rôle.
Malgré la présence dans cette catégorie de Tom Cruise, tout aussi brillant dans Tropic Thunder, il est quand même quasiment assuré que le défunt acteur australien remporte la mise.

Autre surprise de taille, qui vient d'autant plus mettre en relief l'injustice que l'on vient d'évoquer, la nomination à deux reprises de la comédie musicale ultra bancale Mamma Mia! dans la catégorie meilleure comédie ou comédie musicale et meilleure actrice dans une comédie ou comédie musicale pour Meryl Streep (qui nous a quand même habitués à nettement mieux).

On peut également regretter de ne pas voir apparaitre Changeling de Clint Eastwood dans plus de catégories majeures, ce dernier étant malgré tout nommé en tant que compositeur pour la meilleure bande originale et Jolie pour la meilleure actrice dans un drame.
Il faut d'ailleurs noter que son prochain film, Gran Torino, dont nous avons parlé il y a quelques semaines sur ce blog n'a pas pu être sélectionné pour les Golden Globes si ce n'est dans la catégorie meilleure chanson.
Les chansons sont généralement présentées avant la sortie du film comme c'est l'usage (cf la série des James Bond).

Valse avec Bachir ou Gomorra ? chez CinéBlog nous avons choisi.

Dans la catégorie du meilleur film étranger, Entre les murs n'aura finalement pas remporté les suffrages nécéssaires à une nomination laissant place à un probable duel entre Waltz with Bashir et Gomorra (chez CinéBlog on est plus Valse avec Bachir !).

Un point sur les acteurs :

la bataille va être rude pour le titre du meilleur acteur dans un drame entre Brad Pitt, Sean Penn et Mickey Rourke (Leonardo DiCaprio et Frank Langella faisant pluôt figure d'outsiders).
Selon les dernières tendances, celui qui, de justesse, se démarquerait le
plus serait Mickey Rourke pour The Wrestler, drame avec comme toile de fond le catch.
Pour les femmes Angelina Jolie pourrait bien arriver en tête pour le film dramatique alors que pour la catégorie comédie personne ne se risque trop à un quelconque pronostic.
Toujours chez les femmes attention à la follement séduisante Penélope Cruz pour les seconds rôles féminins.

Angelina Jolie nommée pour Changeling.

Les films animés cette année, c'est un peu comme meilleur acteur dans un second rôle de Joker, ça semble joué d'avance : Qui pourrait bien s'opposer réellement à Wall-E ?

Wall-E, le chef d'oeuvre d'animation Pixar de l'année.



On notera pour finir l'attribution à Steven Spielberg du Cecil B. DeMille Award couronnant l'ensemble de la carrière de l'immense réalisateur.
Cette récompense aurait du lui revenir l'année dernière mais l'académie des Golden Globes préféra retarder l'échéance d'un an pour que celle-ci soit remise au sein d'une véritable cérémonie.






Voici la liste complète des Golden Globes 2009 pour le cinéma :

Meilleur film dramatique

The Curious Case of Benjamin Button
Frost/Nixon
The Reader
Revolutionary Road
Slumdog Millionaire

Meilleur film - comédie ou comédie musicale


Burn After Reading
Happy-Go-Lucky
In Bruges
Mamma Mia!
Vicky Cristina Barcelona

Meilleur réalisateur

Danny Boyle pour Slumdog Millionnaire
Stephen Daldry pour The Reader
David Fincher pour The Curious Case of Benjamin Button
Ron Howard pour Frost/Nixon
Sam Mendes pour Revolutionary Road

Meilleur scénario

The Curious Case of Benjamin Button : Eric Roth, Robin Swicord
Doubt : John Patrick Shanley
Frost/Nixon : Peter Morgan
The Reader : David Hare
Slumdog Millionnaire : Simon Beaufoy

Meilleur acteur dans un film dramatique

Leonardo DiCaprio
pour Revolutionary Road
Frank Langella pour Frost/Nixon
Sean Penn pour Milk
Brad Pitt pour The Curious Case of Benjamin Button
Mickey Rourke pour The Wrestler

Meilleure actrice dans un film dramatique

Anne Hathaway
pour Rachel Getting Married
Angelina Jolie pour Changeling
Meryl Streep pour Doubt
Kristin Scott Thomas pour Il y a longtemps que je t'aime
Kate Winslet pour Revolutionary Road

Meilleur acteur dans un film - comédie ou comédie musicale

Javier Bardem pour Vicky Cristina Barcelona
Colin Farrell pour In Bruges
James Franco pour Pineapple Express
Brendan Gleeson pour In Bruges
Dustin Hoffman pour Last Chance Harvey

Meilleure actrice dans un film - comédie ou comédie musicale

Rebecca Hall pour Vicky Cristina Barcelona
Sally Hawkins pour Happy-Go-Lucky
Frances McDormand pour Burn After Reading
Meryl Streep pour Mamma Mia!
Emma Thompson pour Last Chance Harvey

Meilleur acteur dans un second rôle

Tom Cruise pour Tropic Thunder
Robert Downey Jr. pour Tropic Thunder
Ralph Fiennes pour The Duchess
Philip Seymour Hoffman pour Doubt
Heath Ledger pour The Dark Knight

Meilleure actrice dans un second rôle

Amy Adams pour Doubt
Penélope Cruz pour Vicky Cristina Barcelona
Viola Davis pour Doubt
Marisa Tomei pour The Wrestler
Kate Winslet pour The Reader

Meilleure chanson originale pour un film

Bolt
: I thought I Lost You (Miley Cyrus, Jeffrey Steele)
Cadillac Records : Once in a lifetime (Beyoncé Knowles, Amandha Ghost, Scott Mc Farnon, Ian Dench, James Dring, Jody Street)
Gran Torino : Gran Torino (Clint Eastwood, Jamie Cullum, Kyle Eastwood, Michael Stevens)
Wall-E : Down to Earth (Peter Gabriel, Thomas Newman)
The Wrestler : The Wrestler (Bruce Springsteen)

Meilleure bande originale pour un film

Changeling : Clint Eastwood
The Curious Case of Benjamin Button : Alexandre Desplat
Defiance : James Newton Howard
Frost/Nixon : Hans Zimmer
Slumdog Millionnaire : A.R. Rahman

Meilleur film étranger

La Bande à Baader
Gomorra
Il y a longtemps que je t'aime

Maria Larssons eviga ögonblick
Waltz with Bashir


Vous trouverez ici la liste complète Imdb et Allociné, cette dernière vous permettant d'obtenir les titres en français.

En conclusion : On attendra les résultats avec beaucoup de curiosité. Cela dit dans la mesure où The Dark Knight semble au contraire des Golden Globes bien parti pour être un des principaux favoris dans cette course et dans celle ou le Gran Torino de Clint Eastwood sera éligible, on attendra avec beaucoup plus d'impatience la listes des nommés aux Oscars.