Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu  

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Woody Allen de retour à Londres après son aparté barcelonais et new-yorkais. Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu, énième comédie sentimentale nimbée d'une noirceur dont le réalisateur américain à la secret, fleure bon la continuité avec la rupture entrevue dans les années 2000 au coeur du « système allénien » et entamée par Match Point. On quittait Londres plongé dans Le Rêve d'une certaine Cassandre, on y retourne pour se laisser porter par les histoires d'amour rocambolesques d'une galerie de personnages tous plus différents les uns des autres.

Petit problème : ce dernier film fâchera ceux qui ont suivi de près la filmographie d'Allen car ils y verront une espèce de pot-pourri des obsessions du cinéaste où l'on retrouvera le créateur en panne d'inspiration d'Harry dans tous ses états, le septuagénaire épris de la jeune blonde écervelée et peu portée sur la fidélité aperçu dans Whatever works, la vision acerbe et ironique des porte-feuilles épais du gratin british de Scoop, et même, pour remonter plus loin, les aléas du couple qui ont fait le bonheur de Manhattan. Sans surprise, donc.

Sans saveur non plus, car le casting 3 étoiles, en vrac Anthony Hopkins, Naomi Watts, Antonio Banderas et Josh Brolin, ne pourra masquer le peu de mordant d'une histoire qui tourne vite en rond et ne prend pas le parti de se montrer aussi grinçante et cynique que dans les dernières oeuvres du Maestro.

Bien sûr on s'amusera de ce déjà-vu qui conviendra à beaucoup, bien sûr on appréciera cette capacité à naviguer d'un genre à l'autre avec une virtuosité insolente, mais il sera difficile de quitter la salle sans nourrir au fond de soi une amère déception.


Rang : C

[Critique DVD] Démineurs  

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Titre original :
The Hurt Locker
Genre & Pays : Film de guerre américain
Année : 2008
Durée : 2H10
Réalisé par : Kathryn Bigelow
Avec : Jeremy Renner, Anthony Mackie, Brian Geraghty, Guy Pearce, Ralph Fiennes, David Morse
Produit par : First Light Production & Kingsgate Films



Sortie France : 23/09/09 (cinéma), 24/02/10 (DVD)
Langues : Français et Anglais Dolby Digital 2.0 & 5.1
Sous-titres : Français
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format cinéma : 1.85:1
Support : Simple face double couche
Nombre de DVD : 1
Editeur : M6 Vidéo



LE FILM :

Oubliez tout ce que vous avez pu voir ces dix dernières années, oubliez les Redacted de Brian De Palma et autres Chute du faucon noir de Ridley Scott : s'il y a un film de guerre à voir actuellement, c'est bel et bien le Démineurs de Kathryn Bigelow, déjà à l'oeuvre dans les non moins réussis Point Break extrême limite et Strange Days. L'ex-compagne de James Cameron signe un retour tonitruant après l'échec cuisant de K-19, Le Piège des profondeurs, réussissant mieux que personne avant elle à immerger totalement le spectateur dans l'enfer de la guerre à travers une mise en scène exemplaire.

Jouant sur l'approche faussement documentaire mais hautement documentée du métier de démineur, la réalisatrice trouve dans l'utilisation quasi-permanente de la caméra portée à l'épaule la méthode la plus efficace pour donner à ressentir la tension omniprésente des premières minutes, à couper le souffle, à la conclusion du long métrage.


En choisissant de donner les rôles principaux à de parfaits inconnus, Bigelow favorise son ambition de faire du personnage principal le caractère primitif de la guerre, les acteurs s'effaçant derrière leurs personnages englués dans une ambiance claustrophobe et oppressante, à la limite du supportable quant bien même le film se montre parfois déchaîné et frénétique. En cela réside le génie d'un récit qui de prime abord pourrait paraître imperceptible pour qui verrait dans Démineurs une succession de scènes d'action anthologiques dénuée de profondeur narrative, car en alternant moments survoltés et intervalles denses et complexes, le scénario trouve un rythme de croisière idéal pour tantôt nourrir la dramaturgie tantôt laisser s'exprimer le potentiel explosif des déminages s'enchaînant mais ne se ressemblant jamais.

Certaines séquences sont proprement démentielles, en particulier le duel de snipers dans le désert, rapprochant l'ensemble des velléités réalistes que nourrit les instigateurs de Démineurs, et mettant en avant le superbe travail du directeur de la photographie Barry Ackroyd dont on a pu admirer la griffe un rien pragmatique dans le Bataille à Seattle de Stuart Townsend.


Nominé à 9 reprises aux Oscars, soit autant de fois qu'Avatar, et concourant pour le titre suprême de meilleur film, Démineurs est l'un des films les plus impressionnants de l'année 2009 et demeure un indispensable dont on aurait tort de se priver.


LE PACKAGING :

Le fourreau contenant le boîtier DVD est particulièrement robuste et suffisamment rigide pour résister sans peine aux agressions répétitives des moins soigneux d'entre nous. Classique dans sa forme, on regrettera que le film ne soit pas accompagné d'un minimum de suppléments, tels un portefolio ou quelques photographies tirées du long métrage, regorgeant pourtant de merveilleux plans.

IMAGE & SON :

M6 et SND nous offrent une galette techniquement irréprochable et de très grande facture : restituant à merveille l'aspect granuleux du film qui donnait à la fiction son aspect volontairement documentaire, les images de cette édition standard sont réjouissantes et dépassent nos espérances. La compression est à peine distincte durant les séquences se déroulant dans le désert, mais s'avère légèrement visible dans celles plus sombres, ce qui n'enlève en rien les qualités intrinsèques de la restitution globale, tant au niveau de la colorimétrie que de la définition. On sentirait presque le goût des cendres sur notre palais !

Même jubilation côté son avec des pistes Dolby Digital 2.0 et 5.1 époustouflantes, offrant une capacité d'immersion accrue nécessaire à la plongée du spectateur dans la fiction grâce à un travail d'orfèvre sur la restitution de l'environnement sonore, et cela en se privant du son DTS. Le point fort du DVD et un exemple en la matière. Chapeau bas !


INTERACTIVITE :

Rien à reprocher aux menus proposés par l'éditeur, simples d'accès et rapides dans leur transition, avec la bande-annonce de Pandorum en guise d'introduction que l'on peut heureusement zapper si nécessaire. On pourra regretter en revanche que la simplicité rime ici avec une trop grande sobriété, mais c'est un détail.

BONUS :

L'unique déception. Cette édition ne comporte en son sein que la bande-annonce du film ainsi qu'un making-of un brin trop court (11min54) et noyé dans le promotionnel au détriment du didacticiel. Il y avait pourtant matière à creuser, le documentaire abordant succinctement le type de caméra choisi et le rôle du directeur de la photographie pour favoriser l'immersion tant voulue par Kathryn Bigelow. Les interventions des acteurs en alternance avec des images tirées du film sont trop nombreuses et fonctionnent sur le schéma classique et usité de la featurette commerciale dénuée d'intérêt.


LE FILM : A
LE DVD : B


CinéBlog, en partenariat avec Cinetrafic, en profite pour remercier
M6 Vidéo pour leur confiance et leur disponibilité.

Le Top & Flop 2009 d'Azariel !  

Posted by Azariel in

L'année 2009 s'en est allée, mais lui ont survécu de merveilleux souvenirs, de grands moments de cinéma qui l'ont rendu riche et à marquer d'une pierre blanche. Qu'on se le dise : si l'on ne cesse de nous bassiner avec les problèmes économiques que le cinéma (et tous les autres champs d'activité, d'ailleurs) traverse, jamais la fréquentation des salles obscures n'avait été aussi importante. Fait étonnant quand on songe au prix d'une place actuelle, qui à force de grimper à cette vitesse vertigineuse devrait rattraper celui du DVD. Nous n'en sommes pas encore là, mais tôt ou tard le dilemme entre le choix du visionnage unique moins rentable que le visionnage infiniment répétable se posera.

Si la quantité de productions connaît un léger coup de mou ces derniers mois, en revanche leur qualité a été durant l'année qui s'est écoulée extraordinaire. De ce fait, qu'il fut difficile d'ériger ce classement sur les meilleurs moments cinématographiques de l'année ! A un point tel qu'il a fallu faire un Top 15 pour rendre justice à cette belle année de cinéma. Malgré cela, il reste quelques oubliés, certains à mon grand regret (The Chaser (lire la critique) ou encore Watchmen - Les Gardiens (lire la critique), pour ne citer qu'eux) mais il faut bien faire des choix.

Watchmen - Les Gardiens, de Zack Snyder

Avant de vous laisser découvrir mes coups de coeur et mes coups de sang, quelques précisions s'imposent : si je suis absolument certain de mon Top 4, en revanche les films entre la cinquième et la septième position incluse sont interchangeables. Idem pour ceux entre la huitième et la dixième incluse. J'ai tranché sans grande conviction tant l'ensemble de ces films m'a de toute façon irrémédiablement marqué.
Autre point, plus surprenant, l'absence de L'Etrange histoire de Benjamin Button dans ces colonnes. La raison est simple : j'ai beau adhérer complètement à la critique rédigée par l'ami Astraal sur le film de David Fincher (lire la critique), il n'en demeure pas moins que le scénario m'apparaît aujourd'hui encore raté, passant à côté des extraordinaires possibilités qu'il y avait à montrer un homme vieillissant à rebours. Qu'en fait Fincher ? A mes yeux, pas grand chose.

Je vous laisse donc avec ce Top & Flop 2009 confectionné à votre attention, en espérant que les réactions seront nombreuses et stimulantes !


Astraal n'ayant à ce jour toujours pas rédigé son classement, je laisse à sa discrétion le soin de vous faire partager prochainement ses coups de coeur avec vous.



Top 2009




On ne l'attendait pas (plus ?) à ce niveau, et pourtant : Quentin Tarantino renoue avec ce qu'il a fait de mieux à travers Inglourious Basterds, certains segments narratifs tutoyant les cieux comme jamais il ne les avait atteint depuis Pulp Fiction. En attendant le préquel promis lors du dernier Festival de Cannes, car retrouver ces Basterds-là, c'est du bonheur pur jus ! (lire la critique)




Rares sont les films de Clint Eastwood laissant de marbre. Sa filmographie depuis une dizaine d'années compte bon nombre de chefs-d'oeuvre dont Gran Torino fait indéniablement parti. Réduit à tort au statut de film-testament, Gran Torino montre surtout ce que le cinéaste a apporté au cinéma et suscite l'espoir qu'il a beaucoup encore à dire. (lire la critique)




Impressionnant. Il n'y a pas d'autres mots pour qualifier l'oeuvre de Darren Aronofsky tant le bonhomme a réussi à faire des prouesses avec si peu de moyens. Les séquences en caméra portée ont l'éclat des plus beaux plans des frères Dardenne, et une émotion ravageuse imbibe la pellicule grâce au génie de l'équipe en charge de filmer un Mickey Rourke au sommet de son art. Du grand cinéma. (lire la critique)




Boy A, c'est le film-surprise de l'année 2009. Troublant et envoûtant, ce long métrage anglais nous narre l'histoire poignante de Jack Burridge et désarme le spectateur à chaque instant. L'onirisme et la brutalité se rencontrent et se nourrissent l'un l'autre au coeur d'une dramaturgie qui n'a de cesse d'ébranler certitudes et convictions. La poésie faite cinéma. (lire la critique)




Attendu au tournant depuis une dizaine d'années après le succès colossal de Titanic, James Cameron est loin d'avoir raté son retour sur le devant de la scène. Visuellement époustouflant, Avatar aurait pu prétendre à une bien meilleure place si le scénario avait été moins convenu. Du grand art, assurément.




Après l'échec de K-19, le Piège des profondeurs, Démineurs apparaît comme une véritable cure de jouvence pour la réalisatrice Kathryn Bigelow, qui signe ici le film d'action le plus impressionnant de ces cinq dernières années. C'est peut-être pour cela que le nom de ce film occupe tous les esprits la cérémonie des Oscars approchant, jouissant d'une réputation sans faille loin d'être usurpée au regard de sa qualité intrinsèque. (lire la critique)




Peut-être le plus abouti des biopics qu'il nous est été donné de voir depuis Malcolm X de Spike Lee. Sean Penn y est remarquable en tout point. (lire la critique)




On aura beau dire, mais ce film est tout bonnement démentiel. Déjanté de la première minute à la dernière, Good Morning England respire le rock, inspire le rock, et parle du rock comme aucun film ne l'a fait auparavant. Rien que pour cela, il mérite davantage que le coup d'oeil. (lire la critique)




Il était risqué de filmer quinze minutes durant l'Orchestre du Bolchoï jouer une musique de Tchaïkovski, et pourtant Radu Mihaileanu s'en sort à merveille. Mieux encore, il nous offre une oeuvre à la fois drôle et émouvante, apportant un véritable vent de fraîcheur sur le paysage cinématographique français.




Plus de vingt longues années que l'on attendait le retour de Sam Raimi sur le devant de la scène horrifique. Et quel retour ! Jusqu'en enfer, c'est l'expérience de la mise en scène conjuguée à une adrénaline sincère où l'effroi trouve un écho dans nos propres jouissances. Vivement le prochain ! (lire la critique)




Indispensable à ce classement et pourtant étonnamment bien bas, Les 3 royaumes souffre assurément de son montage international qui laisse la trace d'une oeuvre dantesque et impérissable mais ne rend pas justice à l'exceptionnel diptyque qu'a concocté John Woo à l'origine. Un film qui prétendrait aisément au podium s'il nous avait été offert dans sa forme originelle ! (lire la critique)




Le grand retour sur le devant de la scène pour l'un des plus grands réalisateurs américains de tous les temps, L'Homme sans âge ayant été un semi-échec des plus déplaisants. Avec Tetro, c'est une photographie léchée, une histoire envoûtante de bout en bout, une mise en scène au diapason, des acteurs hors norme, et de la poésie à chaque plan. Une fois encore, du grand art !




Le Woody Allen des années 2000 est en grande forme. Non pas qu'il laissait indifférent dans les décennies ayant précédées, mais avec sa trilogie londonienne, Match Point en tête, le cinéaste américain excelle dans son art comme jamais auparavant. Whatever Works, c'est une crême anglaise sauce New York qui se déguste, dont on se délecte, et qui met en avant deux acteurs dont le talent n'est plus à prouver depuis longtemps. C'est drôle, c'est piquant, c'est mordant, et cela en fait l'un des meilleurs films de l'été 2009. (lire la critique)




Presque un an après avoir découvert ce film pas comme les autres, cet ultime plan qui clôt l'histoire de Morse reste dans les esprits. Il représente toute la quintessence d'une oeuvre qui se bâtit au fur et à mesure sous nos yeux ébaillis, et de ce fait en fait l'une des plus indispensables de l'année qui s'est écoulée. (lire la critique)




Magnifique tableau d'une famille japonaise (dé)peint par le cinéaste Hirokazu Kore-Eda, tout en délicatesse et en profondeur, avec une charge émotionnelle constante et bouleversante. Une oeuvre comme on aimerait en voir plus souvent arriver jusque dans le plat pays qui est le nôtre. (lire la critique)



Flop 2009



Mais quelle farce, quelle plaisanterie que ce Dragonball Evolution (sorti un 1er avril, qui plus est). Le ridicule avait rarement atteint de tels sommets, mais ici force est de constater qu'on lui déroule le tapis rouge. Cette chose, puisque ce n'est rien de plus, fait honte à l'oeuvre cultissime d'Akira Toriyama et l'on devrait lapider toutes les personnes ayant un quelconque rapport avec l'engence de cette hérésie cinématographique. (lire la critique)




Vendredi 13, ou le remake qui transforme un film d'horreur flippant et culte pour toute une génération en tripe comico-pornographique. Et comme on aime à le rappeler : "le ridicule ne tue pas. Pourtant, il devrait". (lire la critique)




La qualité première de cette nullité est d'avoir inspiré une critique originale et hilarante. Pour le reste, on oublie ! (lire la critique)




S'il y a bien un scénariste qui devrait arrêter de s'improviser cinéaste, c'est bien David S. Goyer. Blade Trinity avait déjà permis de faire ce constat, Unborn le démontre une bonne fois pour toute au cas où certains n'avaient pas compris le message. Et là, c'est clair pour tout le monde ? (lire la critique)




Dans Destination Finale 4, il y a Shantel VanSanten et... Shantel VanSanten. A part ça, on voit pas. (lire la critique)




L'arnaque de l'année. Vendu comme étant le film d'horreur le plus glam' de la décennie, Jennifer's Body ne nous fait même pas profiter un seul instant des belles formes de Megan Fox. On pourrait arguer que c'est son talent d'actrice qui ici devrait primer mais, par respect pour ses consoeurs, on évitera de les évoquer. Ca vaut mieux. (lire la critique)












Cyprien, Coco, même combat : deux comiques reprenant un personnage culte de leur spectacle respectif et ayant occulté le fait que le cinéma n'est pas un espace de jeu où l'on conjugue délire et grand n'importe quoi sans un minimum de travail. N'est pas Jim Carrey qui le veut. (lire la critique de Cyprien / lire la critique de Coco)




Montage européen assassin pour film en mal d'inspiration. Dommage, le premier volet nous avait laissé un plutôt bon souvenir. (lire la critique)




Parce que le champ expérimental a pris le pas sur la potentialité scénaristique et iconographique, Soderbergh arrive même à oublier qu'il filme l'une des plus grandes stars actuelles du cinéma pornographique mondial. Elle, elle se trémousse, et nous, on s'emmerde. (lire la critique)




Exemple typique du pourquoi EuropaCorp trouve au coeur de son public ses plus farouches contestataires : Banlieue 13 Ultimatum brasse d'un côté les pires clichés sur nos banlieues et de l'autre du vent. Impossible de faire autrement ? Lascars démontre pourtant l'inverse. (lire la critique)

Brothers  

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A trop naviguer entre deux rives délicieusement tumultueuses, Jim Sheridan s'empêche le lyrisme et l'acerbe tant une dichotomie des superficialités profondes vient émailler un récit qui n'en avait guère besoin. Hésitant entre triangle amoureux qui tente d'exister et regard sincère et critique de l'Amérique post-Bush, Brothers souffre de deux problèmes diminuant la densité émotionnelle et l'impact que l'oeuvre aurait dû avoir : d'une part les ficelles narratives sont trop épaisses, le dénouement final étant largement éventé par une mise en scène qui ne pouvait tendre que vers un épilogue sans audace, et d'autre part ces ficelles s'emmêlent de par leur multiplicité hasardeuse dénuée d'insignifiance.

Là où Sheridan est le meilleur, c'est lorsqu'il montre un Tobey Maguire captif, prisonnier avec le seul survivant de son unité après que leur hélicoptère se soit crashé en plein Afghanistan, mais également prisonnier avec lui-même. Là où il aurait pu être meilleur, c'est lorsqu'il s'intéresse à la famille du militaire inflexible en apparence, cette dernière le pensant mort, alors qu'elle tente de se reconstruire. Entre une femme rongée par le chagrin (Natalie Portman) et un frère un rien looser (Jake Gyllenhaal) cherchant à combler le vide laissé derrière le funeste, il y avait pourtant matière à broder. Mais le refus d'un parti ou de l'autre créé des attentes qui ne seront jamais assouvies, l'émotion n'arrivant pas à s'émanciper d'un trio d'acteurs pourtant au diapason. Un non-choix rendant tous les efforts du cinéaste caducs.

Trop timide dans sa construction et trop prétentieux dans sa démarche, le film perd en intensité ce qu'il gagne en lisibilité. La famille mise en abîme a pourtant des démons qu'il est passionnant de sonder, mais le propos atténué par la multiplicité auparavant évoquée n'apporte pas la vigueur que les grands récits tragiques portent en leur germe pour tantôt bouleverser, tantôt révolter.


Rang : C

Oscars 2010 : les nominations  

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Les nominations pour la prestigieuse cérémonie des Oscars, qui se déroulera cette fois-ci le 7 Mars, viennent d'être dévoilées.
Steve Martin et Alec Baldwin ont accepté de relever le défi de passer après Hugh Jackman et sa prestation impressionnante de l'année dernière et d'en être les nouveaux présentateurs.
Les nominations de l'année dernière annonçaient un duel entre L'Etrange Histoire de Benjamin Button et Slumdog Millionaire (lire l'article), ce sera visiblement également le cas cette année avec à ma gauche le titanesque (qui a dit que ce jeu de mot devenait lourdingue ?) Avatar de James Cameron et à ma droite Démineurs de Kathryn Bigelow avec tous deux 9 nominations.






Le reste des nominations montre très peu de surprises et suit logiquement les nominations des Golden Globes, celles de la Screen Actors Guild Awards (SAG Awards), Director Guild of America Awards (DGA) et Producer Guild of America Awards (PGA Awards).
Pour ce qui est des pronostics, on peut mettre en évidence le désaccord sur le meilleur film et réalisateur entre les Golden Globes qui ont sacré Avatar et James Cameron et la DGA et la PGA qui ont récompensé respectivement Kathryn Bigelow et Démineurs.
Le duel s'annonce donc serré entre le roi du box office et son ex-femme, d'autant plus que la DGA et les Oscars n'ont été que six fois en désaccord dans l'histoire sur le prix du meilleur réalisateur de l'année.



Pour ce qui est des acteurs en revanche, Golden Globes et SAG s'accordent : Mo'Nique et surtout Christoph Waltz semblent assurés de remporter l'oscar du meilleur acteur/actrice dans un second rôle pour respectivement Precious et Inglourious Basterds.
Pour les actrices le combat dans la boue de cette année s'orchestrera donc entre Meryl Streep pour Julie & Julia et Sandra Bullock pour The Blind side qui risque probablement d'en sortir vainqueur.
Pour le meilleur acteur, Jeff Bridges semble être le favori, porté par son Golden Globe et son SAG Award. Cela dit on sait la compétition très serrée cette année et les Oscars pourraient éventuellement jeter leur dévolu sur Morgan Freeman (Invictus) ou George Clooney (Up in The Air) et une nouvelle fois marquer une différence comme l'année dernière où Sean Penn fut préféré à Mickey Rourke.


Avatar devrait logiquement remporter la mise en nombre de statuettes puisqu'il est peu pensable qu'un autre film soit son rival pour les nombreux prix techniques. On peut noter pour finir que l'académie a décidé cette année de nommer 10 films et non plus 5.


Voici les nominations complètes :

Meilleur film

Avatar
The Blind Side
District 9
Une éducation
Démineurs
Inglourious Basterds
Precious: Based on the Novel 'Push' by Sapphire
A Serious Man
Là-haut
In the Air

Meilleur réalisateur

James Cameron (Avatar)
Kathryn Bigelow (Démineurs)
Quentin Tarantino (Inglourious Basterds)
Lee Daniels (Precious: Based on the Novel 'Push' by Sapphire)
Jason Reitman (In the Air)

Meilleur acteur

Jeff Bridges - Crazy Heart
George Clooney - In the Air
Colin Firth - A Single Man
Morgan Freeman - Invictus
Jeremy Renner - Démineurs

Meilleure actrice

Sandra Bullock - The Blind Side
Helen Mirren - The Last Station
Carey Mulligan - Une éducation
Gabourey Sidibe - Precious: Based on the Novel 'Push' by Sapphire
Meryl Streep - Julie & Julia

Meilleur acteur dans un second rôle

Matt Damon - Invictus
Woody Harrelson - The Messenger
Christopher Plummer - The Last Station
Stanley Tucci - Lovely Bones
Christoph Walz - Inglourious Basterds

Meilleur actrice dans un second rôle

Penélope Cruz - Nine
Vera Farmiga - In the Air
Maggie Gyllenhaal - Crazy Heart
Anna Kendrick - In the Air
Mo'Nique - Precious: Based on the Novel 'Push' by Sapphire

Meilleur scénario original

Mark Boal - Démineurs
Quentin Tarantino - Inglourious Basterds
Alessandro Camon et Oren Moverman - The Messenger
Joel Coen et Ethan Coen - A Serious Man
Bob Peterson, Pete Docter et Tom McCarthy - Là-haut

Meilleure adaptation

Neill Blomkamp et Terri Tatchell - District 9
Nick Hornby - Une éducation
Jesse Armstrong, Simon Blackwell, Armando Iannucci et Tony Roche - In the Loop
Geoffrey Fletcher - Precious: Based on the Novel 'Push' by Sapphire
Jason Reitman et Sheldon Turner - In the Air

Meilleure photographie

Mauro Fiore - Avatar
Bruno Delbonnel - Harry Potter et le Prince de sang mêlé
Barry Ackroyd - Démineurs
Robert Richardson - Inglourious Basterds
Christian Berger - Le Ruban blanc

Meilleur montage

Stephen E. Rivkin, John Refoua, James Cameron - Avatar
Julian Clarke - District 9
Sally Menke - Inglourious Basterds
Joe Klotz - Precious: Based on the Novel 'Push' by Sapphire
Bob Murawski, Chris Innis - Démineurs

Meilleurs décors

Avatar - Rick Carter et Robert Stromberg, Kim Sinclair
L' Imaginarium du Docteur Parnassus - Dave Warren et AAnastasia Masaro, Caroline Smith
Nine - John Myhre, Gordon Sim
Sherlock Holmes - Sarah Greenwood, Katie Spencer
Victoria : les jeunes années d'une reine - Patrice Vermette, Maggie Gray

Meilleurs costumes

Janet Patterson - Bright Star
Catherine Leterrier - Coco avant Chanel
Monique Prudhomme - L' Imaginarium du Docteur Parnassus
Colleen Atwood - Nine
Sandy Powell - Victoria : les jeunes années d'une reine

Meilleurs maquillages

Aldo Signoretti et Vittorio Sodano - Il Divo
Barney Burman, Mindy Hall et Joel Harlow - Star Trek
Jenny Shircore et Jon Henry Gordon - Victoria : les jeunes années d'une reine

Meilleure musique

James Horner - Avatar
Alexandre Desplat - Fantastic Mr. Fox
Marco Beltrami et Buck Sanders - Démineurs
Hans Zimmer - Sherlock Holmes
Michael Giacchino - Là-haut

Meilleure chanson

"Almost There" - La Princesse et la grenouille
"Down in New Orleans" - La Princesse et la grenouille
"Loin de Paname" - Faubourg 36
"Take it all" - Nine
"The Weary Kind" - Crazy Heart

Meilleur son

Avatar - Christopher Boyes, Gary Summers, Andy Nelson et Tony Johnson
Démineurs - Paul N.J. Ottosson et Ray Beckett
Inglourious Basterds - Michael Minkler, Tony Lamberti et Mark Ulano
Star Trek - Anna Behlmer, Andy Nelson, Peter J. Devlin
Transformers 2 : la Revanche - Greg P. Russell, Gary Summers et Geoffrey Patterson

Meilleur montage sonore

Christopher Boyes et Gwendolyn Yates Whittle - Avatar
Paul N.J. Ottosson - Démineurs
Wylie Stateman - Inglourious Basterds
Mark Stoeckinger et Alan Rankin - Star Trek
Michael Silvers et Tom Myers - Là-haut

Meilleurs effets visuels

Avatar - Joe Letteri, Stephen Rosenbaum, Richard Baneham et Andrew R. Jones
District 9 - Dan Kaufman, Peter Muyzers, Robert Habros et Matt Aitken
Star Trek - Roger Guyett, Russell Earl, Paul Kavanagh et Burt Dalton

Meilleur film d'animation

Coraline, d'Henry Selick
Fantastic Mr. Fox, de Wes Anderson
Là-haut, de Pete Docter
La Princesse et la grenouille, de Ron Clements et John Musker
The Secret of Kells, de Tomm Moore

Meilleur film étranger

Ajami (Israël)
El secreto de sus ojos (Argentine)
Fausta (La Teta Asustada) (Pérou)
Un prophète (France)
Le Ruban blanc (Allemagne)

Meilleur film documentaire

Lise-Lense Møller (Burma VJ: Reporter i et lukket land) de Anders Ostergaard et Lise Lense-Moller
The Cove - La Baie de la honte (The Cove) de Louie Psihoyos
Food, Inc. de Robert Kenner et Elise Pearlstein
Most dangerous man in America: Daniel Ellsberg and the Pentagon papers de Judith Ehrlich et Rick Goldsmith
Which way home de Rebecca Cammisa

Meilleur court métrage

The Door de Juanita Wilson et James Flynn
Instead of Abracadabra de Patrik Eklund et Mathias Fjellström
Kavi de Gregg Helvey
Miracle Fish de Luke Doolan et Drew Bailey
The New Tenants de Joachim Back et Tivi Magnusson

Meilleur court métrage d'animation

French Roast de Fabrice Joubert
Granny O'Grimm's Sleeping Beauty de Nicky Phelan
The Lady and the Reaper de Javier Recio Gracia
Logorama de Nicolas Schmerkin
A Matter of Loaf and Death de Nick Park

Meilleur court métrage documentaire

China's Unnatural Disaster: The Tears of Sichuan Province de Jon Alpert et Matthew O'Neill
The Last Campaign of Governor Booth Gardner de Daniel Junge et Henry Ansbacher
Closing of a GM plant de Steven Bognar et Julia Reichert
Music by prudence de Roger Ross Williams et Elinor Burkett
Rabbit à la berlin de Bartek Konopka et Anna Wydra


Rendez-vous le 7 mars !