Les Seigneurs de la guerre  

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Jet Li, Andy Lau, et Takeshi Kaneshiro. Rien que ces trois noms réunis sous le même titre d'un film, ça en impose. Est-ce que cela justifie pour autant le fait que Les Seigneurs de la guerre soit un énorme succès commercial à l'autre bout du monde ? Pas seulement.

Le projet était ambitieux : avec un budget avoisinant les 40 millions de dollars (somme considérable pour un film chinois !), Peter Ho-Sun Chan, réalisateur du magnifique Perhaps Love, proposait de nous raconter l'histoire de ces trois hommes à la tête d'une armée de bandits dans la Chine du 19ème siècle unis par un pacte de sang qui vont tenter de s'emparer du pouvoir. Ils vont devoir affronter tant les armées adverses, que les politiciens ou leur propre serment.

Alors bien sûr, le trio d'acteurs en tête d'affiche du long métrage ne déçoit pas un seul instant. Ils sont tout simplement extraordinaires dans la peau du militaire déchu, du bandit non moins homme d'honneur, et de l'idéaliste fidèle et tiraillé entre deux hommes qu'il respecte autant qu'il aime. Ce rôle est tenu par Kaneshiro, que l'on retrouvera bientôt dans Les Trois royaumes de John Woo. D'abord simple spectateur d'une trahison annoncée dès qu'il comprendra que le parfum d'une femme mettra en danger la fraternité, l'acteur jouera habilement de l'incroyable expressivité de son visage pour rendre compte de la profondeur du dilemme de son personnage, jusqu'à ce qu'il se décide à devenir arbitre. Jet Li et Andy Lau ne sont pas en reste, chacun justifiant dans chaque plan leur statut de star asiatique.

"Les gars, pour savoir qui est le chef, on se la tire à la courte-paille ?"

La mise en scène est également époustoufflante : des combats aux costumes, des plans d'ensemble aux effets visuels, tout ici justifie les treizes récompenses obtenues l'an dernier par Les Seigneurs de la guerre. Peter Chan, s'il ne brille pas par une inventivité aussi débridée que celle qu'on retrouve chez Kim Jee-Woon, n'en demeure pas moins un faiseur hors-pair qui évite le grandilocant pour se concentrer sur son histoire captivante. Entre histoire d'amour tragique et épopée guerrière, le cinéaste hong-kongais réussit à nous livrer une grande fresque historique dans laquelle chaque thème abordé prend une résonnance légendaire.

L'accent est clairement mis sur le spectaculaire mais Peter Chan ne néglige pas pour autant ces petites scènes intimistes qui font la frontière entre grand film épique et film de guerre classique. Il ne manquera au final qu'une touche plus prononcée de la part du cinéaste, son film manquant de personnalité. Une "patte" moins effacée. Car l'on peut être un très bon faiseur et avoir sa propre griffe. Ridley Scott l'a prouvé ces dernières années. Mais n'est pas Ridley Scott qui le veut, et Les Seigneurs de la guerre n'en demeure pas moins un grand film justifiant pleinement le succès rencontré en Asie.


En bref : Bien que dénué de la personnalité d'un John Woo ou de la virtuosité d'un Kim Jee-Woon, Peter Ho-Sun Chan nous livre une fresque épique pleine de fureur et de candeur. Les Seigneurs de la guerre est le film à voir en cette fin de mois de janvier. Clairement.

Rang : B

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[Mon mois de...] Février 2009  

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Janvier était un mois plein de belles promesses qui dans l'ensemble n'ont pas été tenues. Les réussites ne sont pas légions et l'on pouvait s'attendre à davantage d'envergure. Février s'annonce tout aussi prometteur que le mois qui s'achève au moment où j'écris ces quelques mots (au passage, une pensée pour mselle Karolyn, dont c'est l'anniversaire aujourd'hui), en espérant que la qualité soit au rendez-vous !

J'ai dix ans ! Ça fait bientôt quinze ans que j'ai dix ans !

L'université pourrait entrer en grève de façon durable dans les jours qui viennent. Le genre de nouvelles qui est loin de me faire plaisir, sauf bien sûr dans la mesure où cela me laissera le temps d'aller profiter du grand nombre de sorties en salles le 04/02 : d'abord et surtout l'un des films les plus attendus par CinéBlog, L'Étrange histoire de Benjamin Button, que l'on espère aussi magique qu'on le raconte. Trahison a l'air d'être un film d'espionnage plutôt correct, et Morse le film qui réussira peut-être ce que Twilight - Chapitre 1 : fascination n'a pas réussi à faire. Evidemment, je ne louperai pas LOL (laughing out loud) ® (Sophie Marceau oblige...) ainsi que L'Autre, dans lequel Dominique Blanc dit-on fait des ravages. Élève libre pourra compter sur ma présence, la bande annonce laissant transparaître un film tout en poésie, et il est probable que je retourne voir Volt, star malgré lui, dont vous trouverez la critique en avant-première sur CinéBlog en cliquant ici. Une première semaine qui s'annonce donc surchargée pour votre humble serviteur !

Le 11/02, j'irai voir Ce que pensent les hommes parce qu'il y a Jennifer Connelly et Eden à l'Ouest parce que c'est Costa-Gravas. Ensuite, si le temps me le permet, un petit tour devant Ricky, Meilleures ennemies et Doute ne sera pas de refus. C'est que j'ai du boulot aussi, je ne peux pas toujours tout voir ! (certes, je le fais quand même, mais bon, quand on aime...)

Le 18/02, il n'y a qu'un film à mes yeux dont la sortie compte : The Wrestler. Rien que la bande annonce me plonge dans mes émotions et témoigne d'un très, très, très grand Mickey Rourke. J'ai hâte de voir ça. Vraiment.

Les sorties du mois de février s'achèveront le 25/02 par trois films ne se ressemblant absolument pas. Nul besoin de justifier pourquoi je me précipiterai sur Gran Torino ce jour-là. Clint, c'est Clint. Underworld premier du nom avait été une bonne surprise, mais le second volet avait été quelque peu décevant. Arrive Underworld 3 : le soulèvement des Lycans, que j'espère divertissant et bien foutu. Je ne suis pas fan d'Elie Semoun, mais j'irai quand même voir ce que donne son Cyprien, l'un de ses personnages cultes qu'il adapte au grand écran. Nous verrons bien.

Voilà donc les quelques films que j'irai voir "au grand minimum" le mois qui vient. Parce qu'évidemment, je vais toujours en voir plus. À se demander si le vampire, ce n'est pas moi. J'apprécie le soleil, pourtant. Et vous alors, qu'irez-vous voir en février ? Attendez-vous impatiemment certains films ?

(Liste non exhaustive et ne regroupant que les films m'intéressant de prime abord)

Le Bal des actrices  

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Alors là, elle fait fort.

Seconde réalisation de la pétulante Maïwenn, Le Bal des actrices est un OVNI auquel on ne s'attendait pas. Parce que le culot est en voie de disparition, l'actrice vient nous servir ce vrai-faux documentaire, véritable message d'amour aux actrices de cinéma. Avec une simplicité déconcertante, l'idée aurait pu être casse-gueule mais pas avec Maïwenn qui réussit à nous entraîner dans un monde merveilleux où le faux stimule, ensorcèle, subjugue. D'autant que l'on sent que derrière l'illusion se cache des réalités, des vérités pleines de demies-mesures qui finalement rappellent toutes qu'une actrice est une femme comme les autres.

Pas un seul instant on ne s'ennuie devant ce terrain de jeu à la fois touchant et extravagant, où la jeune femme s'amuse à nous perdre dans un labyrinthe et fiction et de réalité. Elle s'amuse des conventions du documentaire et du cinéma en jouant du hors-cadre, en insérant fausses interviews et complaintes de ses déesses en chanson. Elle arrive même à rendre plus humain un personnage comme Joey Starr, dont les talents d'acteur, considérables, étonnent grandement. Est-ce encore un tour de magie de Maïwenn ? Possible. En tout cas, ce n'est pas la magie qui fait du Bal des actrices un film qu'il faut voir à tout prix : c'est ce qu'on appelle le talent.

Rang : A

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Coeur d'encre  

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C'est l'histoire d'un film, Last action hero de John McTiernan sorti en 1993, narrant les aventures du héros de cinéma Jack Slater, interprété par Arnold Schwarzenegger, qui se retrouve embarqué par un jeune enfant muni d'un ticket magique dans le monde réel où les coups font vraiment mal. Drôle, inventif, brillant, cette mise en abîme originale a marqué les esprits notamment pour ses nombreux clins d'oeil référenciels.

Avec Coeur d'encre, c'est l'histoire d'un film de Iain Softley en salles actuellement, narrant les aventures de Mortimer "langue magique" Folchart, en cavale avec sa fille sous le bras depuis la découverte de son terrible pouvoir lui permettant de donner vie aux personnages des contes qu'il lit à voix haute. Un don qu'il ne maîtrise pas et qui causa la disparition de sa femme et l'apparition d'une bande de brigands sans foi ni loi. Deux scripts sensiblement identiques mais la comparaison s'arrête là. Malgré la présence toujours très appréciée de Brendan Fraser, le long métrage ne trouve jamais son rythme et oscille entre fantastique et comédie sans trancher pour un ton ou pour l'autre. Les effets spéciaux, béquille constante de la mise en scène, sont de qualité inégale et certaines incrustations numériques font peine à voir.

Bref, c'est l'histoire d'un film qui n'a pas grand intérêt tant pour les petits, cible principale du long métrage, que pour les grands, qui préfèreront se tourner vers des contes fantastiques où l'on n'insulte pas le spectateur avec une logique biaisée et des caricatures de méchants ridicules au possible (pauvre Andy Serkis...)

Rang : D

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Espion(s)  

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Il n'a vraiment pas de bol, notre Guillaume Canet national. Quelque soit le rôle qu'il endosse, il ne lui arrive que des bricoles. Dans Espion(s), il fait très fort : parce que le simple bagagiste qu'il est malgré de brillantes études piquait dans les valises avant leur embarquement en soute et tombe sur un explosif chimique causant la mort de son collègue, le pauvre homme se retrouve obligé de travailler pour la DST afin d'éviter une lourde peine de prison. Sa mission consistera à retrouver les personnes impliquées dans l'explosion, et sera au plus près du danger lorsque il se verra contraint de séduire l'épouse de l'une d'entre elles. Un apostolat à priori dans ses cordes jusqu'à ce que les sentiments s'en mêlent...

Derrière la caméra, Nicolas Saada, dont les lecteurs des Cahiers du cinéma connaissent déjà sa passion pour le cinéma américain des années 80. Et cela se voit dans la construction d'Espion(s), long métrage d'un cinéphile qui connait la musique et sait quelles notes font tâches sur une belle partition. La mise en scène est élégante et soignée, et l'on constate des qualités certaines du cinéaste tant dans la direction d'acteurs que dans sa capacité à prolonger et maintenir le suspense.

Il aurait fallu davantage d'envergure et d'originalité au scénario pour faire de ce film un inoubliable mais il n'en demeure pas moins qu'Espion(s) reste l'une des meilleures incursions françaises dans le genre depuis de nombreuses années.

Rang : B

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The Visitor  

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Avec The Visitor, le réalisateur, acteur et scénariste Thomas McCarthy nous livre ici son deuxième film après The Station agent.
A l'image de ce dernier, The Visitor a été unanimement salué par la critique et a notamment remporté le grand prix du festival du film américain de Deauville.
Malgré cela le film n'a pas rencontré un grand succès en France faute de ne pas avoir été diffusé dans un nombre assez conséquent de salles.
Il faut dire que chez nous, on préfère les frites fricadelles et Clovis Cornillac mimer en vain Astérix...

Le film nous entraine donc dans la vie d'un professeur d'économie d'une université du Connecticut nommé Walter Vale qui a perdu complètement goût à l'enseignement et qui mène une vie morne et répétitive depuis la mort de sa femme des années auparavant.
Amateur de musique, il s'essaie sans succès au piano.
La rencontre d'un couple d'immigrés squattant sa résidence secondaire à Manhattan va venir troubler cette grise routine et bouleverser sa vie.

Troubler tout d'abord parce que, envoyé à Manhattan par l'université, il va rencontrer ce couple le soir de son arrivée et se lier d'amitié avec plutôt que des les mettre à la porte, même si le premier geste des deux immigrés va être de partir en voyant que l'appartement appartient à quelqu'un.
Tarek, le jeune homme du couple, et Walter vont très vite se trouver rapprochés par leur amour de la musique.
Le premier initiera le second au djembe. L'apprentissage sera nettement plus concluant que celui du piano.

L'apprentissage du djembe : la naissance d'une amitié.

Bouleverser ensuite parce que les deux immigrés sont des clandestins et que Tarek ne va pas tarder à se faire arrêter et menacer d'expulsion.
Walter va alors tout mettre en oeuvre afin d'obtenir la libération de son ami.

Très réaliste, le film aborde chacun de ces sujets avec finesse, intelligence et humanité.

Le rapprochement entre deux mondes, l'un incarné par Walter l'américain type menant une vie monotone et l'autre incarné par Tarek clandestin africain, se fait par le biais de la musique comme dans Rencontres du troisième type, sauf que l'alien (à comprendre par son sens premier en anglais à savoir l'étranger) est ici traité avec beaucoup moins de respect par les autorités que les petits hommes verts de Steven Spielberg et c'est bien la que le bât blesse.

Richard Jenkins, révélation de l'année.

A ce titre, on peut voir dans une scène du début du film (où un étudiant se retrouve face à un refus obstiné de Walter de prendre sa copie en retard) une mise en abîme du problème principal du film pour lequel Walter se retrouvera face à un refus obstiné des autorités quant à la libération de Tarek.
Faut il, pour remettre en cause les lois d'exclusion d'une nation, commencer par se remettre soit même en cause ?
En tout cas le film remets en cause la vision idyllique de l'Amérique comme le suggère un des plans de fin ou l'on voit le drapeau américain devenir flou tel le rêve américain s'évaporant doucement.
The Visitor sera aussi la révélation de Richard Jenkins (également à l'affiche de Burn After Reading cette année en amoureux transi de Frances McDormand), l'acteur ayant été habitué jusqu'ici principalement aux seconds rôles.

Le film n'évite pas malgré tout cela quelques petits clichés qui finissent cependant par soutenir l'intrigue principale plutôt que de la plomber, en particulier la pseudo romance qui se met en place.

En bref : un film intimiste, intelligent et fin sans dramatisations exagérées pour faire pleurer dans les chaumières.

Rang : B

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Walkyrie  

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Il est des réalisateurs à qui l'on pardonne tout parce qu'ils sont capables de prouesses derrière une caméra. Bryan Singer en fait indubitablement parti. Après le semi-échec critique et commercial de Superman returns il y a bientôt trois ans, le cinéaste new-yorkais se devait de renouer avec le succès pour ne pas perdre cette fantastique aura acquise avec son dyptique consacré aux X-Men mais surtout grâce à The Usual Suspects, film culte trônant au panthéon des plus grands polars de tous les temps. Alors, mission réussie ?

Ce qui frappe d'emblée avec Walkyrie, c'est son casting 5 étoiles auquel Singer nous a habitué dans les films précédemment cités. Ici, bien sûr il y a Tom Cruise, dont le retour en grâce crève l'écran au point d'être LA surprise du film, mais l'on peut également compter sur la présence de Bill Nighy (le chanteur déjanté et ringard de Love Actually, ou encore le Seigneur vampire Viktor d'Underworld), Kenneth Branagh (l'irrésistible Benedict de Beaucoup de bruit pour rien ou l'infâme Iago dans Othello), Tom Wilkinson (à qui le rôle de truand va à ravir aussi bien dans RockNRolla que dans Batman begins), Terence Stamp (l'inoubliable général Zod de Superman II), ainsi que la ravissante Carice Van Houten, révélation du surprenant Black Book. Un panel d'acteurs qui impressionne sur le papier mais beaucoup moins à l'écran. À l'exception de Bill Nighy, les autres acteurs ont un temps de présence limité à l'écran, voire quasiment inexistant (pauvre Carice Van Houten, reléguée à trois courtes scènes et un flashback). Un défaut mineur tant Cruise est le centre de cette histoire de conspiration visant à commettre l'assassinat d'Hitler durant la Seconde guerre mondiale, mais qui gêne au regard de ce que Singer avait déjà réussi à faire d'un si beau casting par le passé.

Oeil pour oeil, danse pour danse.

De même, force est de constater qu'on a connu un Bryan Singer bien plus inspiré derrière la caméra que dans ce film rendant un vibrant hommage à la résistance allemande. La mise en scène est réduite à son plus simple appareil et ne témoigne jamais d'une volonté de transcender l'oeuvre en Oeuvre, même si elle ne souffre d'aucun défaut majeur.

Pourtant Walkyrie étonne par le choix de sa conduite narrative : alors qu'il est évident que chacun connait déjà l'issu de cette tragédie en allant poser son arrière-train devant le film, Singer a choisi pourtant de construire son récit de manière à instaurer un suspens de chaque instant. Le tour de force est que cela fonctionne parfaitement. Mieux encore, Singer arrive presque à nous faire espérer que la fiction rattrape l'histoire et que les évènements ne soient pas ce qu'ils adviendront, tant l'on retient son souffle en attendant avec impatience que nous soient dévoilées les causes de l'échec de l'opération Walkyrie.

On pouvait également craindre que le divertissement prenne le pas sur le genre historique et inversement, mais là encore le réalisateur nous surprend grâce à un savant mélange des deux aspects faisant de son film à la fois un objet filmique pédagogique et en même temps distrayant. La griffe hollywoodienne pèse certes sur le long métrage mais les clichés inhérents à celle-ci sont pour une fois évités, le réel ayant un ascendant sur le spectaculaire, à bon escient.

Feu Tom "Cruise" sa tombe.

Une autre bonne idée pour expliquer le fait que le texte ne soit pas dans la langue de Goethe est de reprendre le procédé déjà vu dans Le 13ème Guerrier, à savoir la superposition des deux langues au début du long métrage afin de rendre complice implicitement le spectateur de l'abbération que l'on pourrait constater en voyant parler les allemands en anglais. Simple au demeurant mais diablement efficace.

Pour les adeptes du réalisateur, vous retrouverez également les thèmes chers à Bryan Singer, la religion étant ici évoquée métaphoriquement ou non, à diverses reprises. De quoi ne pas vous perdre dans la pensée d'un cinéaste qui aime à souligner les différences entre les êtres humains même si parfois il le fait avec maladresse, tombant trop aisément dans un discours manichéen.

Efficace, sobre, divertissant, et instructif, ce Walkyrie a de la gueule et se révèle être l'un des meilleurs films du cinéaste depuis The Usual Suspects même si les défauts sont là. Mais puisque Singer est un cinéaste à qui l'on pardonne les quelques travers...


En bref : Walkyrie n'est pas la claque que l'on pouvait espérer mais il n'en demeure pas moins un très bon film historico-divertissant qui rend hommage à une résistance allemande que l'Histoire oublie un peu trop facilement. À noter la grande performance de Tom Cruise, que l'on avait pas vu autant en forme depuis fort longtemps.

Rang : B

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Les Noces rebelles  

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On l'aura attendu le dernier film de Sam Mendes, le génial réalisateur derrière American Beauty et Les Sentiers de la perdition. Trois ans après Jarhead, il nous revient donc avec Les Noces rebelles, adaptation du roman culte Revolutionary Road de Richard Yates, publié en 1961.

On peut dire que Kate Winslet, épouse à la ville de Mendes, a eu du nez en poussant son mari à réaliser cette adaptation cinématographique, tant le sujet parait toujours autant d'actualité. Parce que les histoires d'amour ordinaires sont toutes extraordinaires, Les Noces rebelles nous racontent celle que vivent Frank et April Wheeler, une histoire pleine de désillusions et de cruauté. Parce que l'amour, c'est cela aussi. Cette espèce de lutte permanente contre le quotidien venant installer progressivement une routine pesante, inflexible, inéluctable. Sauf qu'ici, le couple tente de s'octroyer un second souffle, une renaissance qui s'apparentra bien vite à un rendez-vous manqué de deux âmes n'appartenant plus au même monde, deux coeurs qui ont trop saigné des blessures qu'ils se sont infligés à se croire liés. La faute en incombe au rêve américain que Mendes épingle avec brio, n'hésitant pas à faire passer la violence pyschologique des situations avant le drame plus intimiste auquel on aurait pu être confronté entre les mains d'un autre cinéaste.

Une mise en scène impeccable de bout en bout qui ne privilégie pas seulement la confrontation poignante de ces deux êtres, l'intensité du long métrage ne devant pas seulement aux séquences de pugilat mais plus que tout à la performance des deux acteurs incarnant les Wheeler. Leonardo DiCaprio en mari infidèle et perdu dans cette éternelle incompréhension de l'homme vis-à-vis de la femme, et la sublime Kate Winslet, remettant en question avec panache et profondeur le rôle des femmes dans une société brimée par de vaines certitudes.

Jack & Rose : Second naufrage à l'horizon.

Réduire les acteurs à ce duo mythique serait faire l'impasse sur la prodigieuse performance de Michael Shannon, déjà impressionnant dans Bug, qui devient ici le porte-parole des vérités masquées par les mensonges d'un couple à l'ombre de lui-même. Choix étonnant qui plus est de choisir un personnage psychatriquement instable pour enfoncer les portes ouvertes mais dont le manque de retenue face aux bienséances permet d'associer vigueur et vivacité à des évidences ignorées. Des propos acerbes qui permettent de donner un coup de fouet à une histoire dont on empêche l'essoufflement.

Tout n'est pas Rose (sauf Kate) cela dit, puisque on pourra regretter que Mendes ne fasse pas grand chose de l'époque dans laquelle l'action du film se situe, de même que certaines éllipses sont parfois malvenues dans ce tableau sombre où l'on aimerait voir se dessiner chaque ficelle narrative venant s'enrouler autour du cou des deux acteurs jusqu'à l'étouffement. Peut-être parce que le réalisateur n'y tient pas plus que cela, ou tout simplement parce que ses objectifs sont ailleurs, mais si le cinéma est affaire de point de vue, le nôtre pourrait parfois diverger de celui adopté dans ce long métrage. Et si l'émotion intérieure transcende les personnages, les explosions peinent parfois à témoigner de leur incompréhension mutuelle. Trop de mots pour des situations qui n'en exigent pas. Parce que l'amour, c'est aussi de longs silences, plus blessants que les longs discours.


En bref : Sam Mendes restitue à merveille le roman de Richard Yates et nous dresse un bien sombre portrait du rêve américain à travers un couple qui n'aurait jamais dû être. Certains choix discutables ne remettent pas en cause la qualité d'un long métrage qui tient sa force de son intériorité davantage que de ses déflagrations. Ou quand la frustration devient synonyme d'incompréhension. Poignant.

Rang : B

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Choke  

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Amis de l'irrévérencieux, Choke vous appelle.

L'inoubliable Crash de David Cronenberg commencant à dater (1996, tout de même), voilà Clark Gregg venant adapter au cinéma un personnage né sous la plume de Chuck Palahniuk, aussi allumé que ce Victor Mancini (Sam Rockwell), obsédé sexuel en puissance couchant avec ses partenaires du groupe de thérapie contre l'addiction sexuelle dont il fait parti ou encore avec les infirmières s'occupant de sa mère (Anjelica Huston) internée dans un service de psychatrie. Sauf que cette chère maman qu'il déteste autant qu'il aime est sur le point d'entonner le chant du cygne sans jamais avoir encore révélé qui était le géniteur du morveux. Son enquête le conduira à penser que celui-ci n'est autre que Jésus, l'incimination artificielle étant évoquée dans un obscur cahier.

Bref, une histoire de tarés qui explique pourquoi certaines scènes et propos peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes. Et bien que le long métrage soit cynique et politiquement incorrect, la mise en scène manque indubitablement de relief et l'on regrette la trop grande retenue du cinéaste envers son oeuvre cinématographique. Trop sage. Un comble avec un script aussi glauque que celui de ce Choke. N'est pas David Fincher qui le veut et quand une série comme Californication démontre depuis deux ans ce que c'est que de ne pas manquer d'audace, difficile pour le film de Gregg de marquer les esprits. Du cul, oui, mais du cru, c'est mieux.

Rang : C

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The Square  

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Nos amis australiens sont en forme actuellement : après nous avoir battus fin novembre 13 à 18 (oui, je parle bien de rugby), c'était au tour du trio Luhrmann / Kidman / Jackman de venir fin décembre porter haut les couleurs du pays des wallibies dans nos grises contrées. Et voilà que débarque dans nos salles cette semaine un magnifique film noir portant le nom de The Square, tout premier long-métrage du jeune Nash Edgerton, et porté par une "gueule" du cinéma australien, David Roberts.

Un nom qui vous est peut-être inconnu et pourtant Roberts a été vu ces dernières années dans bon nombre de productions hollywoodiennes, de Matrix Revolutions (2003) à L'Amour de l'or (2008) en passant par Ghost Rider (2007). Cette fois, il tient le premier rôle. Il est celui dont la maîtresse (Claire Van Der Boom) découvre dans le plafond de sa maison un sac rempli d'oseille, du fric appartenant à son bad boy de mari (Anthony Hayes) qui n'a rien d'un enfant de coeur. Une idée lui trotte alors dans la tête : s'enfuir avec son amant et le pognon et laisser tout derrière eux. Raymond se laisse tenter. C'est qu'il l'aime, sa Carla. Un plan s'échafaude alors malgré certaines réticences mais tout ne se passera pas comme prévu, et c'est dans un abîme ténébreux que le couple illégitime s'aventurera. Quelqu'en soit le prix.

Un scénario peu original ressemblant à peu de choses près à celui de True Romance (1993). Pourtant les deux films n'ont pas grand chose à voir l'un avec l'autre. Le film de Tony Scott avait clairement la QT's touch, avec un portrait cool et déjanté des deux protagonistes en cavale, tandis que The Square instaure d''emblée une ambiance plus sombre, plus dramatique, plus crépusculaire. Chaque instant du long métrage est un moment où l'on sent les flammes de l'enfer s'attiser de plus en plus au fur et à mesure que Carla et Raymond s'y aventurent.

La roulette australienne, tu connais mec ?

Pour un premier film, on ne peut que saluer le degré de maîtrise du cinéaste sur son objet filmique. Le manque d'originalité est très vite balayé par une dramaturgie prenante et surprenante, aidée par des acteurs inspirés et inquiétants dans cette nébuleuse tangible et palpable. Chaque petit détail semblant anodin se révèle être une pièce décisive et précieuse d'un immense puzzle qu'on ne se voyait pas construire même si on le voyait se construire. Une nuance différencielle qui fait la réussite de ce film australien, qui a l'avantage de respecter un genre à la lettre sans pour autant tomber dans le vulgaire plagiat.

C'est ce jeu de nuances qui fait toute la réussite et l'efficacité de The Square, car s'il n'est pas dans la réalisation, il devient évident dans la mise en place de la conduite narrative du récit, tant la tension dégagée par chaque scène vous empêche de vous projetter vers une fin qui semblait pourtant inévitable dès la moitié du métrage. Un film qui se vit au présent, et bon dieu que parfois cela fait du bien.


En bref : Avec The Square, préparez-vous à retenir plus d'une fois votre souffle. Ce petit film australien, premier du réalisateur Nash Edgerton, évite de tomber dans la facilité et dans le démonstratif, et s'attache à intensifier une spirale infernale qui doit beaucoup à ses acteurs. Un véritable récital donnant à espérer qu'il faudra désormais compter sur le jeune australien à l'avenir.

Rang : B

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Do you want to know how I get this (o)scar ?  

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N'hésitez pas à cliquer sur cette affiche pour lire les fameuses répliques. Cette affiche est très belle et particulièrement inventive.

Les nominations de la très attendue cérémonie des oscars ont été annoncées jeudi 22.
CinéBlog vous propose un petit point d'Histoire avant d'attaquer de plein fouet l'actualité.

The Academy Awards est la plus célèbre cérémonie de récompenses pour le cinéma.
Elle est organisée en début d'année par l'association professionnelle Academy of Motion Picture Arts and Sciences.
La première cérémonie qui s'est tenue le 16 Mai 1929 pour récompenser les films de 1927 et 1928, fut présentée par l'acteur Douglas Fairbanks et le réalisateur William C. DeMille, frère du célèbre Cecil B. DeMille . A cette occasion le film Wings remporta la célèbre statuette .
Son nom("oscar") est apparu dans les années 30.
Plusieurs versions sont connues pour l'origine de ce nom : une secrétaire de l'Academy, Margaret Herrick, qui aurait appelé en 1931 la statuette oscar en la voyant parce qu'il y avait une ressemblance frappante avec son oncle ; Bette Davis prétendit avoir nommé ainsi la statuette qui ressemblait à son premier mari ; Walt Disney en 1932 remercie l'Academy pour son "oscar" ; un numéro du Time Magazine parle en 1934 d'oscar.
Le terme s'impose finalement et l'Academy l'officialise en 1939.
La cérémone a donc désormais deux noms : Academy Awards et the oscars.

L'oscar spécial décerné à Walt Disney pour Blanche Neige et les sept nains.

Voici quelques records pour conclure sur ce petit retour historique :

  • Le record d'oscars pour un film est de 11 et a été atteint par 3 films à ce jour : Ben Hur (1959), Titanic (1997) et Lord of the Rings : Return of the King (2003).
  • Katharine Hepburn et Jack Nicholson détiennent les records d'oscars pour les acteurs, respectivement 4 et 3, John Ford pour les réalisateurs avec 5 statuettes.
  • La personnalité vivante la plus nommée aux oscars est John Williams (le célèbre compositeur travaillant notamment avec Steven Spielberg et George Lucas) avec 45 nominations et 5 statuettes gagnées.
  • La personnalité la plus oscarisée est Walt Disney dans la mesure notamment ou il a à maintes reprises remportée l'oscar du court métrage d'animation en tant que producteur.

La 81e cérémonie des oscars sera présentée le 22 février 2009 par Hugh Jackman.
Revenons donc sur la liste des nommés.
Comme dirait le Joker : "And...here...we...go!"

On attendait avec impatience de grandes divergences avec la cérémonie des Golden Globes comme celà est arrivé de temps en temps.
La liste 2009 des nommés aux oscars présente finalement beaucoup plus de points communs que de différences.


Le grand favori en termes de nominations qui sera donc le fil rouge de cette cérémonie est The Curious Case of Benjamin Button qui totalise 13 nominations.
Le favori, par les récompenses accumulées et notamment les Golden Globes, est Slumdog Millionaire qui totalise lui 10 nominations.
Suivent ensuite, à l'image des Golden Globes, Frost/Nixon et The Reader avec chacun 5 nominations.

Marquant une différence directe avec les Golden Globes, Milk, de Gus Van Sant, s'impose comme concurrent sérieux avec 8 nominations et Revolutionary Road est nommé trois fois mais pas dans les catégories majeures.
Un autre oublié de marque dans ces catégories est The Dark Knight qui, paradoxalement, obtient 7 nominations notamment techniques et une nomination pour Heath Ledger en tant que second rôle masculin amenant donc le compteur à 8.
Il est très possible que ce film remporte la majorité de ses nominations voire la totalité . Il serait donc le grand vainqueur de cette soirée en termes de statuettes.
Si ceci arrivait, quel est l'intérêt de donner 8 récompenses et de faire un triomphe à un film que l'on snobe( injustement?) pour une nomination à l'oscar du meilleur film ?
Ce serait en tout cas le premier film dans ce cas.


Laissons donc la rancoeur de CinéBlog (qui prend un malin plaisir à citer le joker dans l'article concernant cette cérémonie qu'on aime malgré tout ! mouarf !) et de nombreuses personnes de côté pour nous intéresser au reste.

Pour les acteurs, Richard Jenkins prend la place de Leonardo DiCaprio en outsider et pourra, selon toute probabilité, admirer Mickey Rourke gagner son premier oscar. Un combat à mort aura lieu dans la boue entre Meryl Streep et Kate Winslet sous l'oeil déséspéré d'Angelina Jolie qui cherchera son enfant (euh lequel ?) sous la scène.

Puisqu'on préfère nommer, dans la catégorie du meilleur scénario original, Be Happy (Happy-Go-Lucky) ou un film qui part sur la simple idée d'une mère et de ses enfants qui traversent une rivière glacée pour émigrer plutôt que de nommer le script à multiples rebondissements de Batman (quoi ? Ah oui ! j'avais dis qu'on arrêtait la rancoeur. J'ai menti !), intéressons nous à la catégorie des meilleurs films étrangers dans laquelle se trouvent notamment nommés Entre les murs, une de nos chances françaises avec Alexandre Desplat pour la musique de Benjamin Button, et Valse avec Bachir qui fait figure de favori dans la catégorie.

Triomphe annoncé de Wall-E dans la catégorie meilleur film d'animation. Celui -ci pourrait peut être créer la surprise avec ses 6 nominations notamment dans la catégorie meilleure chanson face à celles de Slumdog Millionaire ou dans les catégories plus techniques.
A notre connaissance, l'oscar d'honneur n'est toujours pas annoncé, l'article sera donc édité lorsque ce sera le cas.


Voici la liste complète des nommés pour les oscars 2009 :

"And the nominees are ..."

Meilleur film

The Curious Case of Benjamin Button
Frost/Nixon
Milk
The Reader
Slumdog Millionaire

Meilleur réalisateur

Danny Boyle pour Slumdog Millionaire
Stephen Daldry pour The Reader
David Fincher pour The Curious Case of Benjamin Button
Ron Howard pour Frost/Nixon
Gus Van Sant pour Milk

Meilleur acteur

Richard Jenkins pour The Visitor
Frank Langella pour Frost/Nixon
Sean Penn pour Milk
Brad Pitt pour The Curious Case of Benjamin Button
Mickey Rourke pour The Wrestler

Meilleure actrice

Anne Hathaway pour Rachel Getting Married
Angelina Jolie pour Changeling
Melissa Leo pour Frozen River
Meryl Streep pour Doubt
Kate Winslet pour The Reader

Meilleur scénario original

Frozen River : Courtney Hunt
Happy-Go-Lucky : Mike Leigh
In Bruges : Martin McDonagh
Milk : Dustin Lance Black
WALL-E : Andrew Stanton, Pete Docter, Jim Reardon

Meilleur scénario adapté


The Curious Case of Benjamin Button : Eric Roth, Robin Swicord
Doubt : John Patrick Shanley
Frost/Nixon : Peter Morgan
The Reader : David Hare
Slumdog Millionaire : Simon Beaufoy

Meilleur acteur dans un second rôle

Josh Brolin pour Milk
Robert Downey Jr. pour Tropic Thunder
Philip Seymour Hoffman pour Doubt
Heath Ledger pour The Dark Knight
Michael Shannon pour Revolutionary Road

Meilleure actrice dans un second rôle


Amy Adams pour Doubt
Penélope Cruz pour Vicky Cristina Barcelona
Viola Davis pour Doubt
Taraji P. Henson pour The Curious Case of Benjamin Button
Marisa Tomei pour The Wrestler

Meilleure photographie

Changeling : Tom Stern
The Curious Case of Benjamin Button : Claudio Miranda
The Dark Knight : Wally Pfister
The Reader : Roger Deakins, Chris Menges
Slumdog Millionaire : Anthony Dod Mantle

Meilleur montage

The Curious Case of Benjamin Button : Angus Wall, Kirk Baxter
The Dark Knight : Lee Smith
Frost/Nixon : Daniel P. Hanley, Mike Hill
Milk : Elliot Graham
Slumdog Millionaire : Chris Dickens

Meilleure direction artistique

Changeling : James J. Murakami, Gary Fettis
The Curious Case of Benjamin Button : Donald Graham Burt, Victor J. Zolfo
The Dark Knight : Nathan Crowley, Peter Lando
The Duchess : Michael Carlin, Rebecca Alleway
Revoltuionary Road : Kristi Zea, Debra Schutt

Meilleurs costumes

Australia : Catherine Martin
The Curious Case of Benjamin Button : Jacqueline West
The Duchess : Michael O'Connor
Milk : Danny Glicker
Revolutionary Road : Albert Wolsky

Meilleurs maquillages

The Curious Case of Benjamin Button : Greg Cannom
The Dark Knight : John Caglione Jr., Conor O'Sullivan
Hellboy II : The Golden Army : Mike Elizalde, Thomas Floutz

Meilleur son

The Curious Case of Benjamin Button : David Parker, Michael Semanick, Ren Klyce, Mark Weingarten
The Dark Knight : Ed Novick, Lora Hirschblerg, Gary Rizzo
Slumdog Millionaire : Ian Tapp, Richard Pryke, Resul Pookutty
WALL-E : Tom Myers, Michael Semanick, Ben Burtt
Wanted : Chris Jenkins, Frank A. Montaño, Petr Forejt

Meilleur montage sonore

The Dark Knight : Richard King
Iron Man : Frank E. Eulner, Christopher Boyes
Slumdog Millionaire : Tom Sayers
WALL-E : Ben Burtt, Matthew Wood
Wanted : Wylie Stateman

Meilleurs effets visuels


The Curious Case of Benjamin Button : Eric Barba, Steve Preeg, Burt Dalton, Craig Barron
The Dark Knight : Nick Davis, Chris Corbould, Timothy Webber, Paul J. Franklin
Iron Man : John Nelson, Ben Snow, Daniel Sudnick, Shane Mahan

Meilleure bande originale

The Curious Case of Benjamin Button : Alexandre Desplat
Defiance : James Newton Howard
Milk : Danny Elfman
Slumdog Millionaire : A.R. Rahman
WALL-E : Thomas Newman

Meilleure chanson

Slumdog Millionaire : A.R. Rahman, Gulzar(Jai Ho)
Slumdog Millionaire : A.R. Rahman, Maya Arykoragasam(O Saya)
WALL-E : Peter Gabriel, Thomas Newman(Down to Earth)

Meilleur court métrage

Auf der Strecke : Reto Caffi
Manon sur le bitume : Elizabeth Marre, Olivier Pont
New Boy : Steph Green, Tamara Anghie
Grisen : Tiyi Magnusson, Dorthe Warnø Høgh
Spielzeugland : Jochen Alexander Freydank

Meilleur court métrage d'animation

La Maison en petits cubes : Kunio Kato
Lavatory - Lovestory : Konstantin Bronzit
Oktapodi : Thierry Marchand, Emud Mokhberi
Presto : Doug Sweetland
This Way Up : Adam Foulkes, Alan Smith

Meilleur court métrage documentaire

The Conscience of Nhem En : Steven Okazaki
The Final Inch : Irene Taylor Brodsky, Tom Grant
Smile Pinki : Megan Mylan
The Witness from the Balcony of Room 306 : Adam Pertofsky, Margaret Hyde

Meilleur film d'animation

Bolt
Kung Fu Panda
WALL-E

Meilleur film documentaire

The Betrayal - Nerakhoon : Ellen Kuras, Thavisouk Phrasavath
Encounters at the End of the World : Werner Herzog, Henry Kaiser
The Garden : Scott Hamilton Kennedy
Man on Wire : James Marsh, Simon Chinn
Trouble the Water : Tia Lessin, Carl Deal

Meilleur film étranger

La Bande à Baader (Allemagne)
Entre les murs (France)
Revanche (Autriche)
Okuribito (Japon)
Valse avec Bachir (Israel)

Oscar d'honneur

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Envoyés très spéciaux  

Posted by Azariel in

Difficile à cerner, ce Frédéric Auburtin. Avec Envoyés très spéciaux, le cinéaste retrouve Gérard Lanvin après leur collaboration en 2004 sur San Antonio et nous embarque dans une aventure où l'on se demande sur quel pied danser.

En placant le duo Frank (Lanvin, journaliste émérite pour la radio R2I) et Poussin (Gérard Jugnot, ingénieur du son pataud mais attachant) dans un contexte particulier, on cherche un temps à comprendre ce qui ici est souligné : les deux hommes faisant semblant d'être en Irak alors qu'ils enregistrent leurs reportages bien au chaud depuis Barbes, est-ce là une critique acerbe à l'encontre des médias et de leur pouvoir à manipuler l'opinion publique ?
Cette opinion publique d'ailleurs, sitôt qu'elle croit que nos deux jojos sont pris en otage par un groupuscule terroriste, se rassemble en masse et fonde le mouvement de solidarité "Un euro pour nos otages"... Doit-on y voir un dézinguage de la crédulité et du mensonge, ou bien un écho quelconque avec l'affaire Betancourt ?

Qu'importe au final, car c'est surtout l'aspect comique qui prime et force est de constater que cet Envoyés très spéciaux réussit à vous arracher plus d'un sourire sur des sujets graves. Le duo fonctionne bien, particulièrement dans cette scène inventive d'échange de baffes où chacun règle ses comptes avec l'autre à travers le manque de patience d'un terroriste. Oui parce qu'entre temps, les deux compères réussissent à aller en Irak et se font réellement kidnapper. Le découpage de ces deux segments est hélas déséquilibré et l'on sent à mi-parcours un essoufflement relatif à la perte de vraisemblance au profit du comique de situation.

Tel l'équilibriste avec sa perche entre les mains sur son fil, Auburtin arrive pourtant au bout sans tomber dans les filets. Cela aurait pu être grave cela dit : il aurait pu ne pas y en avoir.

Rang : C

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Diamant 13  

Posted by Azariel in


Pas si mauvais ce petit film noir de Gilles Béat, un habitué du genre ayant réalisé de nombreux téléfilms policiers pour la chaîne de TF1 (en vrac Julie Lescaut, Navarro, ou encore Commissaire Moulin).

Les défauts sont certes légions, de la mise en scène trop convenue au scénario sans surprise et parfois un brin brouillon, en passant par des acteurs ne forçant pas sur leur talent. Notre Gégé national semble parfois désabusé par son propre rôle, et Olivier Marchal répète inlassablement le même genre de personnage de film en film. Quant à Asia Argento, toujours aussi belle et vénéneuse, son peu de présence à l'écran l'empêche d'approfondir un rôle manquant de densité.
Pourtant il règne ici une ambiance à vous glacer le sang qui vous entraîne dans les tréfonds de l'âme humaine et ne vous laisse pas indifférent.

Adapté du roman policier de Hugues Pagan, L'Étage des morts, Diamant 13 nous plonge dans la corruption d'un système à aucun moment remis en question. Le film se concentre sur l'enquête de Mat (Depardieu) qui cherche à comprendre pourquoi le seul ami qu'il ait jamais eu se soit fait descendre alors que ses jours étaient de toute façon comptés. Foutu cancer. Aussi noir que ce polar, tendu de bout en bout. Reste que le génie, ça ne se travaille ni ne s'invente pas, et cette oeuvre en manque cruellement. Les diamants ne sont assurément pas tous éternels.

Rang : D

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Yes Man  

Posted by Azariel in


Il est déjà loin le temps où Jim "l'extraterrestre" Carrey déboulait sur la planète Hollywood avec ses grimaces délirantes et son peps unique. Une énergie communicative qui avait fait le succès mondial de The Mask et qui installa confortablement l'acteur dans le genre de la comédie bien barrée. Trop peut-être, car depuis, le comédien ne nous aura réellement surpris que deux fois : d'abord avec The Truman Show, même si son visage élastique fut une fois encore mis à contribution, et surtout dans le poétique Eternal sunshine of the spotless mind, magnifique ode chargée de lyrisme.

Rien de tout ça dans Yes Man, ici Jim Carrey fait ce qu'il a l'habitude de faire depuis ses sketchs hilarants dans le Saturday Night Live : le clown. Parce qu'il est évident que cette histoire abracadabrante d'homme disant "oui" à la vie est davantage un prétexte à des situations rocambolesques qu'un film voulant délivrer un message de positivité. Cela fonctionne plutôt bien dans l'ensemble, d'autant que l'alchimie entre Carrey et la délicieuse Zooey Deschanel est visible à l'écran.

Mais à trop tirer sur la ficelle depuis une décennie, on en vient à ne plus réellement être surpris par les pitreries du comédien américain, et ce retour à la comédie loufoque type années 90' datant quelque peu n'aide en rien. Les ingrédients sont là, mais tout cela fleure bon le déjà vu, et la mise en scène très conventionnelle de Peyton Reed ne permet pas au film de décoller vers des cimes plus élevées que le simple grotesque.

Yes Man n'est pas désagréable en soi mais il serait temps que le bon vieux Jim se renouvelle un peu... au risque d'être poussé vers la retraite.

Rang : C

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