Casino Royale  

Posted by Azariel in

Réalisé par Martin Campbell
Film d'action américain (2006)
Durée : 2H18

Avec Daniel Craig, Eva Green, Mads Mikkelsen, Judi Dench

Sortie française au cinéma : 22 Novembre 2006

Synopsis : Pour sa première mission, James Bond affronte le tout-puissant banquier privé du terrorisme international, le Chiffre. Pour achever de le ruiner et démanteler le plus grand réseau criminel qui soit, Bond doit le battre lors d'une partie de poker à haut risque au Casino Royale. La très belle Vesper, attachée au Trésor, l'accompagne afin de veiller à ce que l'agent 007 prenne soin de l'argent du gouvernement britannique qui lui sert de mise, mais rien ne va se passer comme prévu. Alors que Bond et Vesper s'efforcent d'échapper aux tentatives d'assassinat du Chiffre et de ses hommes, d'autres sentiments surgissent entre eux, ce qui ne fera que les rendre plus vulnérables.


Son nom est Bond, James Bond. Après quatre ans d'absence sur nos écrans, le plus connu des agents secrets revient sous la houlette de Martin Campbell, réalisateur néo-zélandais déjà à la tête de GoldenEye en 1995 mais également des deux dernières adaptations cinématographiques du héros masqué Zorro, à savoir Le Masque de Zorro (1998) et La Légende de Zorro (2005).

Retour sur un film qui à plus d'un titre restera comme l'épisode marquant le renouveau du chouchou de sa Majesté et certainement l'un des meilleurs James Bond de la saga.


C'est qui Daniel Craîîîgue ?

On a déjà tout dit ou presque sur Casino Royale. Mais le plus amusant fut sans conteste tout le tapage bien avant le début du tournage, lorsque les producteurs des films basés sur l'oeuvre de Ian Fleming annoncèrent le nom du successeur de Pierce Brosnan dans le costume de l'agent secret, ce qui n'est pas sans nous rappeler celui occasionné par le choix contesté de Sean Connery pour le même rôle, il y a plus de quarante ans.


Daniel Craig. Qui connaissait jusque là le nom de cet acteur anglais, dont la carrière était pourtant déjà bien remplie avant qu'il ne soit consacré Commander Bond ? Ce n'était pas mon cas, même si j'avais auparavant vu Craig dans deux films du début des années 2000, tout d'abord dans Lara Croft : Tomb Raider (2001) puis dans Les Sentiers de la perdition (2002).
Mon père est un amoureux transi de la saga. Autant dire que je suis tombé dedans lorsque j'étais petit tant les films consacrés à James Bond passaient fréquemment sur notre écran de télévision. Je me souviens de notre première réaction lorsque Daniel Craig fut présenté à la presse et au public comme nouvelle incarnation de Bond : "Mais il est blond !?!" suivi d'un "Aucune classe ce type !".
C'était donc sans grande conviction que nous attendions le prochain volet de la saga, déjà plombée par des épisodes précédents à la qualité plus que discutable.


Faire du neuf avec du vieux

Au début des années 90, la saga connait déjà un premier coup d'arrêt : Timothy Dalton n'arrivera jamais à s'imposer dans le rôle de l'espion britannique, et malgré la présence derrière la caméra de John Glen, déjà réalisateur bondien du temps de George Lazenby (Au service secret de sa Majesté, 1969) et de Roger Moore (Rien que pour vos yeux, 1981 ; Octopussy, 1983 ; Dangereusement vôtre, 1985), Tuer n'est pas jouer (1987) et Permis de tuer (1989) seront deux échecs cuisants.
Il aura fallu attendre six ans et l'arrivée à la barre du capitaine Martin Campbell avec en premier matelot l'irlandais Pierce Brosnan pour que la franchise soit relancée dans ce que je considère comme l'un des meilleurs opus de la saga, à savoir GoldenEye.

Double paire de zéro : la banque saute !

À l'époque, Campbell avait fait ses armes dans le registre de l'action avec le très réussi Absolom 2022 (1994), mettant en scène un Ray Liotta des grands jours dans un univers futuriste des moins réjouissants.
Quant à Brosnan, il s'est fait surtout connaître sur le petit écran dans la série mettant en scène Les Enquêtes de Remington Steele, sa carrière sur grand écran n'étant jalonnée essentiellement que de petits rôles dont un dans Madame Doubtfire (1994) de Chris Columbus, son rôle le plus marquant restant sans conteste celui du Dr Lawrence Angelo dans Le Cobaye (1991) de Brett Leonard.

Hélas, les opus qui suivront GoldenEye ne permettront pas de confirmer le nouvel élan que Campbell insuffla à la saga. Demain ne meurt jamais (1997) de Roger Spottiswoode souffrira du manque de génie de son script, Le Monde ne suffit pas (1999) de Michael Apted sera des plus conventionnels et ses personnages des moins crédibles, et pour conclure, Meurs un autre jour (2002) de Lee Tamahori sera une hérésie non pas à la saga, mais au cinéma en général. D'ailleurs, non seulement le vingtième opus se fourvoie totalement en étouffant le long métrage de gadgets bondiens tous plus rocambolesques les uns que les autres, mais surtout je crois bien que jamais une bande originale ne fut autant indigeste que celle de Meurs un autre jour, avec en point d'orgue le fameux Die Another Day de Madonna, qui pourtant avait déjà signé une très bonne chanson pour les besoins d'un Austin Powers (Beautiful Stranger).

Un retour aux sources s'imposait donc pour une série dont l'image était plus que ternie après plus de quarante ans d'existence dans le paysage cinématographique.


Campbell, ce héros

Petite anecdote, il fut un moment question que le 21ème opus soit dirigé par Quentin Tarantino himself, ce qui était loin de déplaire à Brosnan (ni aux fans de Tarantino dont je fais parti) qui demandait à ce que le projet aboutisse. Hélas la proposition de QT ne fit pas l'unanimité au sein de la prod', et le projet avorta.
Quoiqu'il en soit, logique que l'on appelle à la rescousse le dernier réalisateur ayant permis à Bond d'avoir un opus digne de ce nom, d'autant que le réalisateur néo-zélandais avait depuis frappé fort avec son Masque de Zorro, aidé en cela par un Antonio Banderas des grands jours, un Anthony Hopkins toujours au top et une Catherine Zeta-Jones que le public découvrira mâchoire décrochée jusqu'au sol, moi le premier.

Il sera question dès lors de reprendre le mythe instauré par Ian Fleming depuis le commencement, à partir du moment où James Bond obtiendra son fameux permis de tuer, inhérent à sa condition d'agent double zéro.
En somme, un James Bond plus jeune, moins aguerri, et surtout plus brut du décoffrage : voilà le nouveau pari des producteurs de la saga pour rendre le film tout simplement plus contemporain.

Un choix des plus judicieux...


Déconstruire le mythe...

Casino Royale a cela de formidable que malgré le radical changement d'orientation qu'il donne à la saga, il reprend pourtant une grande partie des codes nécessaires à l'identité filmique d'un opus de James Bond.

Tout d'abord les James Bond Girls, tout du moins ici une seule : Eva Green, déjà présente dans Kingdom of Heaven (2005) de Ridley Scott, impose sa classe et son immense talent dans le rôle tragique de Vesper Lynd, seul véritable amour de notre cher espion britannique.
Tenant la comparaison avec Craig/Bond, elle sera loin de l'image de greluche en bikini dont on demande d'être belle et d'avoir une scène d'amour avec l'agent secret pour suivre la tradition (car oui, il ne suffit pas de tenir un flingue et d'être une pseudo-action woman pour se démarquer, n'est-ce pas Miss Halle - bikini orange - Berry ?). Intelligente, avec de la répartie, le rôle de Vesper sied à merveille à la jeune actrice française.

Ensuite, un vilain des plus charismatiques : acteur danois jusque là méconnu du grand public, Mads Mikkelsen incarne Le Chiffre, méchant pas comme les autres dans la mesure où pour commencer, cet homme n'est qu'un pion et pas qu'un simple mégalomane voulant dominer le monde. Certes il n'en est pas moins banquier à l'affût du moindre dollar à amasser quitte à organiser des attentats lui-même, mais le distinguo ici est important car l'intelligence classique que l'on donne aux ennemis de Bond est ici justifiée : Le Chiffre sait ce qu'il fait et où il va. Il sait contre qui il se bat, et n'hésitera pas à employer la ruse pour vaincre Bond à son propre jeu. Plus qu'un méchant, il devient le héros tragique de sa propre réussite, et sa mort posera les jalons de la probable future organisation du Spectre.
Bref, Mikkelsen interprête un méchant des plus atypiques, et cela participe au renouveau de la saga de fort belle manière, d'autant que la présence de l'acteur perceptible et importante, surtout durant les parties de poker où les dialogues sont peu nombreux.

T'as les jetons, hein Bond ?!

Outre les acteurs, dont on oubliera pas de dire que Judi Dench incarne dans ce Casino Royale une M bien plus intéressante et convaincante que dans les opus précédents, les gadgets font également leur retour.
Sauf qu'ici, pas de super satellite envoyant des rayons laser de l'espace, pas de voiture high tech capable de devenir invisible, pas de téléphone capable de vous piloter comme si vous étiez Alain Prost votre BMW, rien de tout cela... Juste un GPS et un kit de secours. Et honnêtement, ce n'est pas plus mal !
Les producteurs ont semble-t'il compris les reproches que l'on faisait à Meurs un autre jour et nous ont écouté. En mettant la pédale douce sur les gadgets improbables, Casino Royale gagne en crédibilité tout autant que la saga gagne en maturité. Cette dernière prenait une tournure des plus déplaisantes en lorgnant du côté de la science fiction, et ce n'est clairement pas ce que nous attendons de Bond.

À ce titre, outre le plaisir de retrouver certains codes, il était tout autant nécessaire d'en gommer quelques uns pour humaniser et encrer James Bond dans notre siècle, chose que Casino Royale eut la brillante idée de commencer...


... Pour mieux le reconstruire !

Dans un premier temps, l'élément qui frappe le plus est la disparition pure et simple du côté beau parleur et décontracté du personnage.
En effet, Daniel Craig incarne dans Casino Royale un James Bond froid, irracible, et même violent. Mieux encore, James Bond a un défaut : il n'aime pas perdre. Que cela soit en courant après un fabriquant de bombes (Sebastien Foucan) ou aux cartes, Bond ici est mauvais perdant, grogne, râle. Il est humain en somme.

Au delà de cette humanisation, Craig dépoussière le mythe en le rendant vulnérable. D'abord physiquement, et ensuite sentimentalement.
Jamais je n'avais vu dans un opus un Bond aussi malmené et blessé. L'introduction en noir et blanc (choix judicieux s'il en est) nous dévoile déjà un James Bond brutal et marqué, mais cela se confirme par la suite : lorsqu'il se met à courir après Mollaka, ce dernier esquivant les obstacles dressés sur son chemin grâce à une agilité presque féline, Bond lui trébuche, passe à travers les murs, se blesse, hésite. Campbell nous rappelle ici que Bond n'est pas un super-héros doté de super-pouvoirs, et qu'il a des limites.
James n'en sera pas pour autant dénué de son célèbre sens de l'humour, la scène où il se fait torturer permettant de montrer un Bond qui, même au bord de la rupture, parvient à lâcher tout en riant un : "le monde saura que vous serez mort en me grattant les couilles !". Culte !



Mieux encore, l'espion va tomber amoureux. Ce n'est pas la première fois que la possiblité est exploitée, mais c'est la première fois qu'elle ouvre des possibilités grandioses, comme la possibilité d'aborder le thème de la vengeance (un des axes que se propose d'explorer le futur Quantum of Solace), chose encore inimaginable dans un film bondien il y a une dizaine d'années.

D'ailleurs, nouvelle entaille aux codes de la saga, Casino Royale ne se suffit pas à lui-même et pour la première fois, un opus aura une suite directe. Peut-être est-ce là un des effets post-Jason Bourne, la trilogie ayant démontré que l'on pouvait raconter une histoire passionnante même quand il s'agissait d'un film d'espionnage mâtinée d'action brute et contemporaine, mais voilà une excellente nouvelle qui permettra à la franchise d'explorer réellement de multiples facettes du personnage, en ayant un suivi chronologique (et surtout logique) de lui.

La mise en scène prend également un coup de fouet, et l'on sent que Martin Campbell commence à avoir de la bouteille et un sacré don pour diriger ses acteurs. Plus nerveux, plus maîtrisée, la réalisation de Casino Royale n'en est pas pour autant un vulgaire copier/coller de la sauce Paul Greengrass, elle a la qualité de ne pas prendre en otage le film et de se faire oublier tout en étant exemplaire. Un talent au service du script, et non l'inverse. C'est la grande différence que l'on peut faire entre les deux opus réalisés par le néo-zélandais, qui démontre donc qu'il est un réalisateur sous-estimé et sur qui l'on devrait davantage compter.


Pour conclure

Encore deux points à aborder.
Tout d'abord, la V.F. que je vous conseille vivement d'éviter, surtout si vous ne voulez pas gâcher le plaisir de découvrir ce Casino Royale. En effet, autant la voix doublant Daniel Craig, Judi Dench ou Jeffrey Wright (Felix Leiter) assurent, autant celle doublant Mads Mikkelsen est une horreur, et l'on perd beaucoup par rapport à l'accent danois et aux intonations de l'acteur dans la V.O. Je ne saurais trop vous conseiller donc de découvrir Casino Royale dans la langue de Shakespeare ! Évidemment, je ne mentionne pas le doublage d'Eva Green, puisque c'est elle-même qui l'assure.

Ensuite, je voudrais mentionner le fait que la B.O. de ce James Bond, intitulée You know my name, est interprétée par Chris Cornell, chanteur du groupe Audioslave mais surtout ex-chanteur de Soundgarden, l'un des quatre plus importants groupes du mouvement musical grunge, au côté de Nirvana, Pearl Jam, et Alice in Chains. Autant dire qu'elle dépote, et pas qu'un peu. À l'image du long métrage, en somme !


Casino Royale ouvre une brèche, il permet à la série de prendre un nouvel envol (au bout de 21 films, il serait temps...) et annonce une nouvelle épopée, plus contemporaine, plus brutale, plus sombre, qui dépoussière et transcende la saga.

Espérons que si Casino Royale montre le chemin, Quantum of Solace (22ème et prochain opus) enfonce définitivement la porte et confirme qu'il faudra dès lors à nouveau compter sur l'espion britannique dans notre clivage cinématographique.


Rang : A

This entry was posted on 19 octobre 2008 at dimanche, octobre 19, 2008 and is filed under . You can follow any responses to this entry through the comments feed .

9 commentaires

Très belle critique étoffée et complète.

A titre personnelle je ne partagerai pas totalement ton enthousiasme.

Avant même la diffusion de la BA on nous l'annonçait comme le Bond sans gadgets, hyper crédible et humain.

Autant le fait de voir peu de gadgets est présent et est une excellente idée pour humaniser et crédibiliser le film, autant le coté "crédible" on repassera.

Evidemment c'est toujours mieux que les précédents opus, maus ce n'est pas un film "humain". Rien que la première scène avec le Yamakasi. Même si Bond semble moins félin c'est pas crédible.

Le summum est atteint dans le bâtiment africain ou il est encerclé pour une bande armée et limite avec une balle il les dézingue tous sans qu'un ait eu le temps de tirer un balle alors que Bond était visé.

Par contre la direction prise me plaît beaucoup plus. J'aime beaucoup el coté humain, sombre et "peu expérimenté" de Bond. Je trouve que rester dans cette optique ferait du bien à cette license. En règle générale qu'il s'agisse de Batman de Bond peut être de Superman, je trouve que le cinema y gagne en montrant des choses plus torturé, plus sombre et surtout plus humain.

Autre point que je n'ai que moyennement apprécié c'est Craig. Il est mieux que ce à quoi je m'attendais mais c'est pas non plus le pied total. Il lui manque un truc.

Sinon pour résumer je mettrais plus un B au film que le A énergétique que tu mets

20 octobre 2008 à 10:42

Tout d'abord merci Kameyoko de réagir à cet article en construisant ta pensée à l'aide d'arguments que tu emploies.

J'ai grand plaisir à lire un commentaire réfutant mon analyse lorsqu'il est construit, et c'est aussi pourquoi je fais ce que je fais sur un blog et non sur un site.

Le premier point qui me plait dans ton commentaire est que tu évites de dire comme une majorité de détracteurs de Casino Royale : "oui mais James Bond c'est pas ça". Car en effet, les quelques insatisfaits de la nouvelle ère bondienne avec qui je discute oublient de prendre en compte qu'entre 1962 et 2006, il y a une sacrée différence et qu'à autre temps, autre James Bond. Avoir la nostalgie du Bond version Sean Connery est une chose, or un tel Bond au XXIème siècle, cela ne fonctionnerait pas.

Maintenant, peut-être n'ai-je pas suffisamment insisté sur ce fait, mais ton terme "enthousiasme" m'y fait penser et je le trouve parfaitement justifié : il ne faut pas oublier que James Bond est une franchise, et qu'avant Casino Royale, il y a derrière 20 longs métrages. On ne peut donc pas reprendre à zéro au point d'ignorer tout ce qui a été fait auparavant, on est obligé de prendre en compte plusieurs choses que le public attend, ce que j'appelle les "codes". De ce point de vue, renouveller le film en utilisant une vieille recette, cela n'a rien d'évident ni pour les scénaristes, ni pour le metteur en scène, bien au contraire. Mais lorsque je vois le résultat final, je ne peux qu'être enthousiaste dans la mesure où pour moi, je vois Casino Royale comme l'épisode 1 d'une nouvelle saga dans la saga, un film qui pose les premiers jalons d'une série qui sans trahir ses origines encre totalement le mythe bondien dans notre temps, le rendant plus accrocheur et receptif au public que nous sommes aujourd'hui. En somme, si Casino Royale était le coup d'essai, j'espère (d'où le terme d'enthousiasme) que ce qui suivra sera le coup de maître.

Hollywood s'est depuis le début des années 2000 clairement tourné vers un cinéma plus sombre (effet post-11/09 oblige) et le succès dantesque de The Dark Knight est là pour nous le prouver. Mais davantage que le terme "sombre", je préfère utiliser le terme de réalisme, ce qui m'amène au second point de ton commentaire.

Tu fais référence à la séquence où Bond course le premier fabriquant de bombes, interprêté par le frenchie Sébastien Foucan. Il faut savoir qu'aussi extraordinaire que cela puisse te paraître, le bonhomme réalise réellement les cascades que tu vois à l'écran, puisqu'il est le pionnier du free-running, ce qui lui a permis de tourner dans Casino Royale justement. C'est donc un grand sportif pratiquant le freerun alliant saltos, roue, roulade, escalade, etc. Ce que tu vois donc à l'écran peut te paraître inhumain, mais les bonus du DVD de Casino Royale montrent bien que Foucan fait bien ce que l'on voit à l'écran. Cela participe d'autant plus au comique de la scène quand on sait que Craig n'a absolument pas l'agilité de Foucan, et que cela se retranscrit sur le personnage de Bond qui est beaucoup plus brutal dans sa course (et cela créé le rire lorsqu'on le voit traverser un mur quand son adversaire, lui, se glisse dans un trou de souris).

Pour ma part, j'ai trouvé que le film était plutôt crédible, tout du moins si l'on s'inscrit dans la lignée des derniers James Bond, le contraste avec les Bond version Brosnan est saisissant. On le voit également comme je l'ai déjà développé à travers l'utilisation des gadgets, beaucoup plus restreinte.

Quant à la fameuse balle faisant exploser le consulat, songe qu'il y a 20 ans dans le cinéma américain, si cela avait été Schwarzy ou Stallone qui aurait tiré cette balle, tous les soldats seraient morts, et le héros s'en serait sorti indemne (je te renvoie d'ailleurs au fameux Jack Slater présent dans Last Action Hero). Ici, on a tout au long du film un Bond qui saigne et qui souffre. Pour cette scène particulière, je pense qu'au contraire elle participe à l'humanisation et la crédibilisation du mythe dans la mesure où l'on sait que d'une part, Bond a le sens de l'observation et pas forcément le plus gros flingue, d'autre part qu'il n'apprécie vraiment pas de perdre, et enfin qu'une simple explosion de tue pas tout le monde.
En clair, cette scène permet de compléter l'exposition du personnage de Bond car le public fait connaissance avec un nouveau Bond, plus froid et plus brutal. Que les soldats en face n'aient pas le temps de réagir est anecdotique. C'est d'ailleurs un procédé que l'on retrouve dans certains westerns, comme par exemple La Poursuite Infernale de John Ford.

Voilà, j'espère avoir pu apporter quelques précisions qui te seront utiles, mais n'hésite pas à me reprendre si tu juges cela nécessaire.

Je comprends parfaitement ta notation, je pense néanmoins que mon A est tout aussi justifiable et j'ose espérer que Quantum of Solace enfoncera le clou.

20 octobre 2008 à 23:34
Anonyme  

Enfin un A et je suis d'accord en plus :)
GoldenEye a longtemps ete mon James Bond péféré et j'ai attendu avec impatience le retour de Campbell à la réalisation et je n'ai pas été déçu par Casino Royale
J'attends maintenant Quantum of Solace avec tout autant d'impatience :)
Pas seulement pour Olga Kurylenko ;)

20 octobre 2008 à 23:38

Aaaah, Olga...

Les brunes ténébreuses ont toujours eu le don de me faire craquer ! :p
(désolé Camille, je sais que tu es une pro-Eva Green/Vesper, mais je préfère Olga quand même ! et non, elle n'est pas juste bonne à montrer sa poitrine sans arrêt ! Na ! =D)

Cela dit, ce n'est pas le premier A que je mets, j'en ai mis un également à Across the Universe. Si jamais je fais un zoom sur Cloverfield, Goldeneye, ou Cashback par exemple, je leur en mettrai un aussi. J'espère en mettre également un à Quantum of Solace.

Après, il y a le fameux rang S, qui a une connotation beaucoup plus subjective dans la mesure où il est surtout question d'un film que je considère comme mythique, et que même si sur une échelle de A à E, il n'aurait pas forcément la meilleure note, je le mets au top du classement quand même. C'est le cas de Wayne's World par exemple.

20 octobre 2008 à 23:58

Azariel>> Justement dans mon commentaire je n'ai pas voulu tomber dans le cliché du réactionnaire. Déjà parce que je ne suis pas un fan absolu de James Bond donc forcément je ne peux pas trop troller.

On va passer le coté incohérence temporelle inhérente à toute la saga (parce que pour faire 20 films on peut pas ou très difficilement rester cohérent).

Comme je le disais ce film est beaucoup plus réaliste et crédible que les autres. Mais la marketing nous l'a vendu comme le Bond hyper crédible et réaliste. Oui il l'est 15 fois plus mais non ce n'est pas encore totalement le cas.

Le même reproche je peux aussi le faire pour the Dark Knight (la scène des 2 bateaux n'est pas crédible une seule seconde).

J'ai cité ces deux scènes car c'est celles qui m'ont marqué mais il doit y avoir aussi quelques petits passages.

Quand on te vend le film ainsi et que dès les 2 premières scènes tu trouves que ça manque de vraisemblabilité (ca existe ca comme mot?), dès le départ tu tiques et part avec un apriori.

Néanmoins le film est sans doute l'un des meilleurs de la saga voir le meilleur, et j'aime beaucoup l'orientation prise.

Je dis que j'aurais mis un B pour cette raison. mais si on nous l'avait pas vendu de cette façon peut être aurais-je été d'accord avec le A.

Vivement Quantum

21 octobre 2008 à 09:46

Voilà un article très complet et qui a un mérite immense : celui de donner envie de voir le film, ce qui n'était pas gagné, au moins en ce qui me concerne.
Non pas que je sois bondophobe, mais bon, la licence me semblait surexploitée, sans surprise et presque vieillotte.
La carte "Daniel Craig" a l'air d'être plutôt habilement jouée du coup.

Pour passer un court instant sur l'épineuse question du "vraisemblable", je dirais qu'est vraisemblable ce que l'on est prêt à croire (ce que j'appelle parfois, au niveau des romans par exemple, le "pacte tacite" entre auteur et lecteur, chacun s'engageant, par principe, à ne pas mettre de bâton dans les roues de l'autre).

L'on est souvent étonné dans la vie, voire stupéfait, pourquoi refuser de l'être dans un film, un roman, une série ?
Le vraisemblable, à moins d'être vraiment en face d'une personne peu douée, est tout simplement lié à notre façon d'entrebâiller la porte de notre esprit.
Nous pouvons laisser un tout petit interstice (et le justifier) ou l'ouvrir en grand (et nous laisser convaincre si talent il y a).

C'est vrai que cette manière d'ouvrir la porte dépend de pas mal de choses. Perso, un espion avec gadgets et smoking, je ne trouve pas ça très crédible.
Et pourtant, un mec qui enfile un costume pour aller se fritter, la nuit, avec des types louches, j'arrive à y croire. Même lorsqu'il peut voler ou adhérer aux murs.

Mais le principe ne date pas d'hier. On a tous plus ou moins cru à des Tintin, des Robin des Bois, des Michel Vaillant, des Luke Skywalker ou des Augustin Meaulnes. Avec le temps, nous devenons plus exigeants, parce que l'adulte d'aujourd'hui voit plus facilement les tours qui naguère enchantaient l'enfant, mais...au fond, nous ne demandons qu'à être bernés.

Il n'y a pas de magie au sens où un lecteur ou un spectateur ne sera pas "envoûté" contre son gré. La magie, elle vient après. Lorsque, consentants - et fermant les yeux sur les imperfections - nous en venons à rire, frissonner ou être émus.
Vraisemblables ou non, tout, chez l'auteur, était faux. Les émotions du lecteur/spectateur étaient, elles, vraies. Car, si l'on peut tricher avec des phrases et des effets spéciaux, les rires et les larmes provoqués, eux, sont réels.

Tout l'art consiste à donc bien doser l'ouverture de cette fameuse porte. Trop ouverte et il n'y aura qu'un gros courant d'air. Trop fermée et la magie disparaîtra.

Le travail de portier est parfois plus complexe que l'on ne veut bien le dire.
;o)

21 octobre 2008 à 21:52

@ Kameyoko : Je n'ai pas particulièrement souvenir que c'était là le principal argument lorsqu'eut lieu la promotion de Casino Royale. Il me semble qu'avant le réalisme, le côté plus sombre du personnage avait surtout été mis en avant.

En revanche, le réalisme est d'autant plus frappant que Meurs un autre jour était complèment surréaliste. D'un point de vue comparatif, je ne pense pas qu'on nous ait menti.
Ensuite, concernant le réalisme en lui-même, après tout cette notion reste subjective dans la mesure où il y a réalité et réalisme. Or, entre les deux, il y a le cinéma, tout simplement. Je pense que Neault l'explique fort bien, mais Casino Royale est surtout frappé par un réalisme cinématographique, sinon cela aurait été, pour emprunter un raccourci, non pas un film mais un documentaire.

Si cela t'intéresse, un nouveau coffret DVD avec de nouveaux bonus vient de sortir aujourd'hui, et il est montré comment la première scéne de poursuite a été faite. Tu verras que malgré ton impression d'invraisemblabilité, tout ce que l'on voit à l'écran est d'autant plus réaliste que c'est précisemment la réalité ! Et c'est bien ce qui fait la force de cette séquence, justement.

@ Neault : Content d'avoir pu te donner l'envie de voir ce James Bond, après tout c'est aussi un des buts de ce Zoom sur Casino Royale. Tu me donneras ton opinion lorsque cela sera fait :)

Quant à ce que tu dis sur la suite de ton commentaire, je trouve cela très intéressant et je suis on-ne-peut-plus d'accord avec toi. Le cinéma en lui-même de toute façon n'est que tricherie dans la mesure où un montage, une mise en scène montrent au spectateur une chose, mais cachent d'autres choses.

J'y songe, je suis allé à la Fnac aujourd'hui et j'ai vu un gros volume à 28€ intitulé Civil War, volume II (la couverture étant le masque de Spider-Man sur fond noir il me semble). La question que je me pose est de savoir si j'aurai toute la série Civil War en achetant cette série de receuils ?

Merci en tout cas pour ton commentaire, très constructif !

22 octobre 2008 à 21:35

De rien ! ;o)

Pour les Deluxe, tu auras toute la série principale (en 7 épisodes), plus quelques tie-ins mais pas l'ensemble de la saga.

Si tu veux avoir une idée plus précise du binz, j'ai listé ici tous les épisodes parus en VF :
http://comicsmarvel.blogspot.com/2006/12/checklist-civil-war-vf.html
(même si cela paraît énorme, c'est pourtant déjà moins que l'intégralité de la VO)

Et j'ai détaillé le contenu des Deluxe ici :
http://comicsmarvel.blogspot.com/2008/09/coffret-civil-war-en-srie-limite.html

Enfin, il existe une édition DVD comprenant l'intégralité de l'évènement en VO. Par contre, il n'y a pas le plaisir du papier, ce qui manque tout de même de charme.
http://comicsmarvel.blogspot.com/2008/01/civil-war-en-dvd.html

Voilà, j'espère que cela te permettra d'y voir plus clair.

23 octobre 2008 à 14:41

Merci ! Je vais jeter un coup d'oeil à tout ça, Civil War pouvant fortement m'intéresser à condition d'avoir la certitude de ne manquer aucun épisode.

23 octobre 2008 à 20:11

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