Leur morale... et la nôtre  

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3 ans après Olé !, Florence Quentin nous revient avec Leur morale... et la nôtre, comédie française nous faisant suivre la vie pas si tranquille d'une famille hors norme composée d'André (André Dussollier), Muriel (la toujours ravissante Victoria Abril) et de leur rejeton Maxime (Micha Lescot).

L'idée originale avait de quoi plaire : une famille raciste jusqu'au bout des ongles, encore plus radin que L'Avare de Molière lui-même. Et surtout, une famille dont la morale laisse à désirer, quand on voit le peu de scrupules qu'elle a à penser plus à un héritage qu'à leur voisine décédée par leur faute.

Seulement voilà : la sauce ne prend pas vraiment. Cette comédie gentillette ne trouve jamais réellement son rythme de croisière. Et même lorsqu'elle tente de s'emballer avec une fin improbable mais plutôt bien pensée, le spectateur n'a qu'une hâte : que son supplice se termine !

Et que dire du message laissé au final par le film ? Qu'il vaut mieux d'abord regarder chez soi avant de critiquer les autres ? Mwi, on a quand même déjà vu bien mieux sur le sujet (qui a dit American History X ?)

Reste malgré tout un bon duo d'acteurs, l'alchimie étant plutôt bonne entre eux, l'un renvoyant la balle à l'autre avec autant de vigueur que de justesse. C'est cependant une raison bien maigre pour faire déplacer les foules.

En bref : Une comédie poussive, rarement drôle, qui n'aura au final d'intéressant que la paire d'acteurs cabotinant joyeusement. La morale suggérée par le film n'est pas mise en valeur par un film qui passe sur tous les plans à côté de son sujet.

Rang : D

Star Wars : The Clone Wars  

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Il y a longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...

Trois ans après le dernier opus sorti sur grand écran, à savoir le réussi Episode 3, La Revanche des Sith, George Lucas remet le couvert avec la franchise ayant fait sa fortune et son succès, sous la forme d'un long métrage animé.

Star Wars : The Clone Wars relate les évènements se déroulant entre l'épisode 2 et l'épisode 3, tout comme l'a fait la série télévisée animée du même nom.
Ici, point de dessin animé au design très discutable, le film est entièrement conçu numériquement. Il est surtout le premier à s'inscrire dans la mythologie sans que cela ne soit un film avec des prises de vue réelle, ce qui est un évènement en soi, pour une franchise qui dure depuis plus de trente ans !

Une seule question demeure : véritable coup marketing ou épisode apportant réellement quelque chose à la saga ?

George Lucas ayant confié la barre à Dave Feloni, réalisateur méconnu de séries animées, on pouvait craindre un nouveau raté, les 25 épisodes formant la première série animée estampillée "The Clone Wars" ayant déçu de nombreux fans.
Et ce n'est pas le générique lançant le métrage qui nous rassure : le célèbre récapitulatif déroulant sous nos yeux avec pour fond sonore la magistrale ode musicale écrite par John Williams n'est plus ! En lieu et place de cela, nous entendons d'obscurs commentaires sortis tout droit des médias de Coruscant, nous faisant frêmir à l'idée que l'on soit tombé dans la parodie (à la manière de Starship Troopers, sauf que dans ce dernier cas, la parodie est fortement justifiée).
Mais qu'est donc devenue la sublime musique écrite par Williams ? Pourquoi confier à Kevin Finer le soin de retoucher la partition originale quand celle-ci n'a en aucun cas besoin qu'on la retouche ? Certainement une question de droit (?), mais quoiqu'il en soit, c'est le spectateur qui trinque en ayant le plaisir d'entendre l'air mythique se faire massacrer. Dommage.

Au niveau des voix, même constat : la VF a pour une fois l'avantage par rapport à la VO de nous permettre d'entendre la plupart des voix ayant doublé les films en prise de vue réelle. De mémoire, seule la voix de Mace Windu (Samuel L. Jackson) ne correspond pas.
La VO elle n'aura le droit d'avoir qu'un nombre réduit d'acteurs ayant participé aux longs métrages, à savoir Samuel L. Jackson, Christopher Lee (aka Dooku) et l'indéboulonnable Anthony Daniels (aka C3PO).
Cela étant, cela ne remet pas en cause les qualités que peut avoir ce nouvel opus, mais avoir les voix originales des acteurs auraient été un plus.

Autre regret, le scénario n'apporte hélas pas grand chose à la franchise.
Certes, il nous en dévoile un peu plus sur les coulisses de la tristement célèbre "guerre des clones", que nous autres français avons connu sous le nom de "guerre noire" dans l'épisode 4 - Un nouvel Espoir. Cette appelation avait déjà à l'époque déchaîné les passions, bon nombre de fans étant impatients que l'on relate ces évènements.
Mais quel est l'intérêt scénaristique de de Stars Wars : The Clone Wars ?
Hormis enfoncer des portes déjà ouvertes, aucun. Tout au plus, il approndit ce que l'on savait déjà, à savoir le lien fort entre Obi-Wan Kenobi et son ancien padawan, lui-même s'attachant à sa jeune apprentie, la "chippie" Ahsoka Tano, afin de rendre la chute du chevalier jedi Anakin Skywalker encore plus emblematique. Au moins nous épargne-t'on la romance avec Padmé Amidala, ce qui n'est franchement pas un mal !
On regrette cependant l'absence du Général Grievous et surtout d'un combat digne de ce nom entre un chevalier jedi et un seigneur sith, les deux seuls duels au sabre laser étant trop courts, peu spectaculaires, et n'allant pas à leur terme.

Fort heureusement, tout n'est pas à jeter dans ce film : la guerre des clones bat son plein et la bataille sur Christophsis entre l'armée droïde des séparatistes et celle de la République est impressionnante. Les contraintes techniques inhérentes aux prises de vue réelle, on sent ici que le passage au numérique apporte grandement à cette épopée galactique.
On se prend également à rire plus fréquemment que dans les autres épisodes, l'humour ici étant plus mordant, entre les petites piques verbales des uns et les déboires "stupidosites" des droïdes (à croire qu'il ne fait pas bon vivre d'être sergent dans cette saga !). Ahsoka apporte un vent de fraîcheur et l'on a déjà hâte de découvrir la suite de ses aventures, ne serait-ce que savoir ce qu'il adviendra d'elle.

Dernier point, du côté de l'animation en elle-même, le pire cotoie le meilleur.
Autant les scènes d'action sont parfaitement animées et dynamiques, autant les scènes de dialogue semble avoir souffert d'un manque d'attention. On se retrouve donc, tout particulièrement concernant Obi-Wan, avec des personnages à l'allure bancale, à la démarche saccadée.

Ces nombreux défauts n'empêchent pas le fan de Star Wars (que je suis) d'apprécier cette aventure, mais il est certain qu'à l'avenir, Lucas devra comprendre que son public est un peu plus exigeant, que le film soit destiné aux enfants ou pas.

En bref : Star Wars : The Clone Wars fera passer un bon moment aux plus jeunes, avides de guerres et de conflits au pistolaser. Néanmoins les plus vieux trouveront beaucoup à redire, et ce n'est pas parce qu'une oeuvre est estampillée "Star Wars" qu'elle sera forcément attractive, même pour les fans. Entre un scénario n'apportant pas grand chose à la saga, une bande originale massacrée, et une qualité d'animation laissant parfois à désirer, SW:TCW déçoit plus qu'il n'émerveille.
M'enfin bon, quand on aime et tant que la Force est avec nous...

Jusqu'à quand ?


Rang : C

Le Top 3 des bonus DVD  

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La qualité du contenu des DVD est très variable.
Selon les éditeurs, selon le succès en salle, selon les producteurs, les bonus peuvent être nombreux ou inexistants, de qualité ou inintéressants, du making-of fouillé à celui beaucoup plus commercial (spécialité de la chaîne HBO d'ailleurs).

Les perles sont hélas beaucoup trop rares. Peu d'éditeurs prennent de risques, peu de studios prennent les devants pour offrir à nous autres pauvres consommateurs des DVD de qualité.
Il y a pourtant parfois une édition, une version, un making-of, une interview qui marque et peut même époustouffler, brillant par sa richesse et son originalité.

Je vous propose donc un petit Top 3 des bonus m'ayant le plus marqué depuis le début de l'ère du DVD.

La trilogie du Seigneur des Anneaux, version longue 4 DVD

Ce n'est pas un film. C'est une trilogie. Ce n'est pas un bonus particulier, c'est l'ensemble de bonus formant ces célèbres éditions sorties quasiment un an après la sortie en salle des films version cinéma.

Jamais coffrets DVD n'ont été plus impressionnants que ceux des versions longues du Seigneur des Anneaux. Un packaging solide, et une foulitude de bonus tous plus intéressants les uns que les autres, de la biographie de l'auteur Tolkien à la post-production en passant par la pré-production, le tournage, les choix artistiques, les effets spéciaux, etc.

Pour 50€ seulement lors de la sortie de chacun d'entre eux, les éditions longues 4 DVD du Seigneur des Anneaux sont des coffrets indispensables dans une DVDthèque digne de ce nom. Rien de moins.

Star Wars Episode 1 - La Menace Fantôme

Qu'on soit déçu ou non de la nouvelle trilogie estampillée Star Wars, il y a au moins une chose que l'on peut repprocher à George Lucas : c'est de nous avoir fait attendre presque deux ans (!) après sa sortie en salle pour bénéficier d'une version DVD de l'épisode 1.

La raison étant obscure (une volonté parait-il de Lucas d'attendre que les 3 épisodes soient sortis avant de les éditer dans leur support DVD), l'attente fut toutefois récompensée par plus de 6 heures de bonus dans une édition double DVD.

Ici, nous nous intéresserons surtout au making-of de 60 minutes intitulé sobrement "Le commencement". Incroyablement riche, fourni de détails tous plus intéressants les uns que les autres, filmé à la manière d'un journal de bord propre à Lucas, lui donnant un cachet si particulier, ce making-of nous plonge dans la genèse d'un film du moment où le papa de la famille Skywalker couche ses premiers écrits dans son ranch, dévoile le casting des acteurs, les premières lectures, Spielberg venant rendre visite à son vieil ami sur le plateau de tournage, les effets spéciaux, etc...

Diablement intéressant, foutrement bien fichu, ce making-of est un véritable régal pour tout amateur de cinéma, et bien des réalisateurs de making-of devraient plus souvent s'en inspirer. À bon entendeur...

Pirates des Caraïbes, La Malédiction du Black Pearl

Pirates des Caraïbes premier du nom fut un véritable succès, tant critique que public. Mais au delà de ça, c'est avant tout une grande réussite, tant artistique que scénique.
Johnny Depp cabotine joyeusement, et son personnage de CAPITAINE Jack Sparrow restera longtemps gravé dans les mémoires des cinéphiles.

Il était donc normal que l'édition collector du DVD rende dignement hommage à ce film, et nous ne sommes pas floués de ce côté, loin de là.

Un bonus en particulier m'a beaucoup marqué, il se nomme "Une épopée en pleine mer", making-of déjanté d'une quarantaine de minutes.
Sa grande originalité est que la personne tenant la caméra et interpellant l'équipe de tournage n'est autre qu'un acteur de cette même équipe, à savoir Lee Arenberg, aka Pintel, l'un des deux pirates un peu débiles sur les bords.

En ressort une sorte de journal intime, nous plongeant au beau milieu du lieu de tournage aux décors paradisiaques, où l'on sentirait presque l'odeur du sable chaud et la brise fouettant notre visage.

Un making-of surprenant, et rafraîchissant.

Rien que pour vos cheveux  

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Les films où apparait Adam Sandler sont toujours un petit évènement en soi sur la planète CinéComique.
On peut l'adorer, on peut le détester, mais l'homme de bientôt 42 ans au ton comique bien potache ne laisse jamais indifférent.

Après un Quand Chuck rencontre Larry plutôt moyen dans son ensemble, Sandler revient, une fois encore dirigé par Dennis Dugan, sous les traits de Zohan, agent d'élite improbable du Mossad désireux de devenir coiffeur dans Rien que pour vos cheveux.

Alors, green ou pas green ?

Une chose est certaine : il y en aura pour tous les goûts. Du burlesque au potache, du provocant aux blagues de mauvais goût, Rien que pour vos cheveux cherche à faire rire le spectateur et y parvient (souvent) malgré des gags (parfois) redondants.
N'allez pas essayer d'y chercher le message de paix en ces temps de conflits israélo-palestinien, là n'est pas le propos, et de toute façon, comme bien (trop) souvent dans les comédies américaines, la forme l'emporte sur le fond.

Drôle, parfois touchant dans une certaine forme de stupidité assumée, Zohan est un personnage porté par un Adam Sandler en grande forme, et qui pourtant réussit à être tout en nuance lorsque son rôle exige un peu plus de délicatesse. L'acteur est à l'aise dans les comédies, mais il nous a déjà prouvé par le passé qu'il savait aussi tempérer la facette comique de son jeu, comme par exemple dans l'incroyable Punch-Drunk Love de Paul Thomas Anderson.

Ici, tout est dans l'excès, et les dix premières minutes du film nous montrent que nous ne sommes pas venus ici pour assister à un film plein de demies-mesures.

Là où le bât blesse, c'est dans la longueur du long métrage : 1H53 pour un oeuvre de ce genre, c'est hélas bien trop long et par contrecoup, le rythme pêche grandement dans la seconde moitié, le film s'essoufflant bien trop rapidement. Et lorsqu'arrive la (très peu) attendue confrontation entre palestiniens et israéliens dans les rues de New York, le soufflet est totalement retombé et nous n'avons qu'une hâte : que le film se termine !

Néanmoins, avec sa coupe (pas si) branchée, ses mimiques de Don Juan, sa gestuelle endiablée aidant à interprêter un Casanova des temps modernes, Sandler tire le film vers le haut et nous permet malgré tout de passer un agréable moment.

C'était à un cheveu près !

En bref : Barrée, totalement déjantée, Rien que pour vos cheveux est une comédie potache agréable à regarder mais qui souffre hélas d'un rythme pas aussi épicé qu'il ne devrait, les presques 2H du film apparaissant bien longues. A voir pour les inconditionnel(le)s du genre.

Rang : C

Bangkok Dangerous  

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Sorte d'auto-remake de leur propre film sorti en 2003, les frères Pang, tout deux originaires de Hong Kong, décident de traverser le Pacifique pour signer une fois encore Bangkok Dangerous.

Nous n'allons pas aborder le sempiternel thème de la coupe de cheveux de Nicolas Cage, même si pour le plaisir de faire une prétérition, il faut tout de même bien admettre qu'il devrait sérieusement revoir son look tant il perd en présence scénique pour une simple faute de mauvais goût.
Non, ce qui importe, c'est Nicolas Cage lui-même. Un acteur que j'apprécie beaucoup, qui a une "gueule", et une filmographie solide tant sur ses choix de films d'auteur que sur des choix plus commerciaux.
Le problème, c'est que depuis le divin Lord of War, Cage n'a tourné que dans des films aux qualités fortement critiquables (je pense notamment à Ghost Rider puis Next)
Alors, la question est : qu'en est-il pour celui-ci ?

Autant le dire concrètement, concernant ce Bangkok Dangerous, il y a deux écoles : celle dont les studieux élèves auront vu l'original et trouveront ce remake original bien fade, notamment et en partie à cause du rôle de Kong, passé du premier au second plan et perdant beaucoup de sa stature. Ici, ce n'est qu'un gentil (pour ne pas dire "un poil simplet") pickpocket engagé par Joe (Nicolas Cage), tueur à gages d'élite. J'engage dès lors les élèves de la seconde école, qui découvrent le film avec cette version américaine, à regarder également l'original, à mon humble avis plus intéressant.

Là n'étant pas la question, intéressons-nous à cette version proprement dite, fraîchement débarquée mercredi dans nos salles obscures.

A fortiori, tout laisse à penser que Cage trouve enfin un rôle à la pleine mesure de son talent : il faut avouer qu'il n'y a pas meilleur acteur que lui pour interprêter des rôles de chien battu, d'homme acculé, dépassé par les évènements, doutant.
Et effectivement, on ne s'y trompe pas, même si Bangkok Dangerous est loin d'être un chef d'oeuvre (et qui d'ailleurs n'y prétend pas), l'acteur américain relève enfin la tête après les dernières daubes qu'il nous a servi ces derniers mois et offre une prestation plus que convenable.

La mise en scène est efficace et dynamique, sans entâcher l'action qui reste très lisible (un problème récurrent dans les films d'action, où cela part dans tous les sens et l'où on ne comprend que difficilement ce qui se passe, or, ici, ce n'est pas le cas).
Mention spéciale à la poursuite fluviale, à la fois sobre et musclée, captivant le spectateur par sa grande intensité.

Ce que je redoutais se situait plutôt du côté du scénario : allait-on nous servir le classique schéma du tueur à gages, diablement efficace, sans scrupules, qui soudainement allait tomber dans la nièverie et le sentimentalisme ? Le genre de film se terminant toujours de la même façon, avec un anti-héros finissant soit par rendre visite à Satan à force de baisser sa garde soit en "happy-end" malvenu, ne collant généralement pas avec l'esprit du personnage durant la première moitié du métrage.
A Bittersweet Life avait réussi brillamment à éviter ce cliché cinématographique. Bangkok Dangerous, avec certes beaucoup moins de brio, y parvient également.

Il en ressort un film d'action efficace, où les seconds rôles hélas sont un peu laissés pour compte (même si je dois avouer que le personnage d'Aom, interprêté par Panward Hemmanee, fut loin de me laisser indifférent, mais pour des raisons proprement masculines) mais dont les 1H38 passent comme une lettre à la poste.
La fin est suffisamment surprenante, du moins dans la manière originale de l'aborder, pour ne pas vous laisser sur votre faim, ce que n'a pas réussi à faire le très moyen Babylon A.D. de Kassovitz.

En bref : Bangkok Dangerous est une agréable surprise. On s'attendait à un navet comme nous a habitué Nicolas Cage ces derniers temps, mais il en résulte un film d'action musclé, efficace, et suffisamment intense pour maintenir l'intérêt du spectateur jusqu'à la conclusion, surprenante et (presque) inattendue.

Rang : B

The Dark Knight  

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Rien de tel pour se lancer que le plus gros carton au box-office américain de ces dix dernières années (et pas si loin du record absolu détenu encore et toujours par le célèbre Titanic de James Cameron), à savoir The Dark Knight.

Autant dire que malgré un Batman begins m'ayant relativement laissé sur ma faim (même si ce dernier était tout de même bien plus réussi que les deux opus réalisés par Joel Schumacher - ce qui, en soit, n'est pas bien compliqué), The Dark Knight était LE film le plus attendu par votre humble serviteur.

Tout portait à croire que ce second volet d'une trilogie annoncée serait une réussite, tant Christopher Nolan semble avoir passé un cap avec le brillant The Prestige, sans oublier la présence d'un "méchant" digne de ce nom (ce qui manquait au premier volet), à savoir The Joker.

C'est en parti exact. En parti, seulement...

Car, il faut bien l'admettre, The Dark Knight laisse un arrière-goût désagréable sur le palais. On ressort de la salle de cinéma très mitigé, entre la déception et une grande hâte de découvrir la suite des aventures de l'homme chauve-souris.

Force est de constater que le film de Christopher Nolan est impressionnant dans la déconstruction du mythe du chevalier noir de Gotham City autant que dans la construction de la dramaturgie : les évènements se succèdent les uns après les autres, et l'on sent monter crescendo la violence et l'impact des évènements sur les frêles épaules de notre justicier masqué à un point tel que les presque 2H30 qui composent le long métrage nous apparaissent bien courtes.

Nolan a voulu aborder le mythe du Batman avec le plus de réalisme et le plus de noirceur possible, le pari est réussi. Malheureusement, Chicago (lieu de tournage de TDK) n'est pas Gotham City, et même si la ville reste bien plus crédible et absorbante que ce qu'elle fut dans Batman begins, on regrette parfois l'aspect gothique et dérangeant si brillamment présent dans les deux opus réalisés par Tim Burton.
De même, le nouveau Batsuit rélève d'un fort mauvais goût et continue de nous confronter à des choix artistiques venant saper le mythe. Alors certes, tourner la tête est bien plus pratique pour Batman (et le clin d'oeil est de taille pour un Christian Bale s'étant plaint de ne pouvoir le faire avec le premier Batsuit) mais et la carrure du personnage ? Celle-ci perd de son massif et le but premier du costume, à savoir instiller la peur dans le regard de ses ennemis, devient le pratique et non le symbole. Un comble pour un Bruce Wayne ayant insisté sur ce propos dans le premier volet !

Non content de lui faire porter un Batsuit encore moins réussi que le premier, sans oublier cette fameuse voix sombre que prend Christian Bale sous les traits de son personnage masqué, hérissant le poil à plus d'un(e), Nolan décide de nous montrer un Batman dépassé, affaibli, plein de bonnes intentions en évitant de tuer. Cette hésitation à passer de l'autre côté de la barrière est certes louable, mais lorsque l'on décide de faire une triologie sur l'homme chauve-souris s'inspirant de la vision de Bob Kane et plus récemment du travail fantastique de Frank Miller, à savoir un univers noir, violent et cynique, les bons sentiments du héros tendent vite à énerver !
Le Batman de Tim Burton n'a jamais hésité, et cela colle bien mieux au personnage. Batman n'est pas Spider-Man : c'est avant tout un être dévoré par la vengeance, un justicier psychopathe (justice et lois ne sont jamais compatibles, diront les joueurs de Champions).


À côté, en ennemi juré se retrouve l'un des plus grands super-vilains de l'histoire de DC comics : The Joker.
La première scène de braquage, d'une maîtrise hallucinante, installe déjà les jalons de la réussite du personnage. Puis vient la fameuse scène du "tour de magie" avec le crayon, et là, nous sommes conquis : jamais Heath Ledger n'avait été aussi brillant et habité par son personnage que sous les traits torturés du Joker. L'attitude, l'intonation qu'il donne à sa voix, la gestuelle, le petit tic facial au niveau bucal... Toute la prestation tient du génie et je n'ose pas imaginer que l'acteur ne puisse remporter un oscar, hélas posthume, pour nous avoir dépeint un Joker en icône parfaite du chaos et de l'anarchie. Je n'entrerai pas dans le débat stupide de savoir qui de Nicholson ou Ledger fut le meilleur Joker (ce sont deux films, deux époques, deux réalisateurs, deux approches différentes) mais il est certain que tout l'intérêt de The Dark Knight réside dans le non-plan machiavélique du diabolique ennemi de Batman. Une véritable surprise.

Les autres rôles ne sont pas en reste, avec un Aaron Eckhart en Harvey "Double-Face" Dent toujours aussi juste dans les prestations qu'il fournit (mention spéciale pour ses performances dans Erin Brockovich et Thank You for Smocking), Michael Caine cabotinant joyeusement sous les traits du fidèle Alfred, et Gary Oldman dont le personnage James Gordon prend tout son poid dans cet opus.

En clair, seul Christian Bale loupe le coche, ce qui passe plutôt mal quand le film s'appelle "The Dark Knight" et non "The Joker". Batman se fait-il voler la vedette pour mieux la reprendre dans le troisième volet ?

Fort heureusement, les autres aspects du film ne décoivent pas : une Batmoto qui a une gueule folle, une Batmobile qui vole enfin en éclat, nous laissant caresser l'espoir que le prochain long métrage consacré aux aventures de l'homme chauve-souris contiendra une Batmobile digne de ce nom (parce que bon, le mini-tank, voilà quoi...).
L'action et le suspens se succèdent avec virtuose (merci au montage fort bien équilibré entre scènes intimes et scènes intenses) et mis à part des scènes de combat au corps à corps un poil trop répétitives, The Dark Knight tient toutes ses autres promesses.

Dommage que le plus important soit raté...

En bref : The Dark Knight est le blockbuster de l'été à ne pas râter. Nolan a su tirer parti de ses erreurs sur Batman begins et réussi donc bien mieux le second volet de sa trilogie consacrée au justicier masqué. Plus long, plus intense, plus maitrisé, avec un méchant haut en couleur, TDK décoit pourtant avec un Batman hélas trop tatillon, perdant de sa carrure et de sa prestance, et une ville toujours aussi peu convaincante dans un univers qui se voudrait, bien que réaliste, beaucoup plus sombre que les films ne le laissent paraître.

Rang : B

Le fondateur de CinéBlog  

Posted by Azariel in

Il est toujours intéressant de savoir qui nous lisons lorsque nous parcourons un blog. Voici donc une courte "biographie" de l'auteur de CinéBlog (très sélective, cela va de soi) afin de vous faire une idée :

CinéBlog est un blog écrit (pour l'instant) par Azariel (aka Anthony, moi-même, 28 ans et toutes mes dents), amoureux et étudiant en cinéma.
D'abord étudiant en lettres, spécialisé dans la critique littéraire et la philosophie, je suis devenu étudiant en licence d'études cinématographiques dans une université parisienne (oui, cela fait de moi un parisien : nul n'est parfait !) où j'étudie l'histoire de cinéma, son esthétique, la dramaturgie, son économie, sa poétique, les différents niveaux d'écriture, et où je m'adonne à l'analyse filmique.

Toujours plus à l'aise avec une plume qu'avec des chiffres, j'ai passé un baccalauréat littéraire spécialité arts plastiques option... arts plastiques.

J'ai toujours aimé le cinéma, mais en vieillissant, ma passion s'est affinée davantage dans ce domaine, au point qu'actuellement je vais en moyenne 25 fois par mois au cinéma, et je ne compte même pas le nombre de DVD vus également durant ce laps de temps.
Je suis donc un amoureux, un passionné, un écorché vif du cinéma qui scrute la moindre édition collector afin de dévorer chaque bonus, chaque interview, dans la mesure où ce qui se passe derrière une caméra m'intéresse bien souvent davantage que ce qu'il y a devant.

Voilà qui vous permettra de comprendre davantage l'orientation que va prendre CinéBlog au fil des articles, ceux-ci étant influencés par mon parcours et mes aspirations.

Du système de notation de CinéBlog  

Posted by Azariel in

CinéBlog utilise afin de noter les films un système de rang.

Rang E : Bouse intergalactique. On ne la recommande même pas à son pire ennemi, ou alors on se prive de l'étincelle d'humanité qu'il y a en chacun de nous.

Rang D : Film mauvais. La faute (sûrement) à la jolie femme assise près de moi dans la salle, bien plus captivante. Ou pas.

Rang C : Film relativement moyen. Il aurait pu être bien plus sympathique mais il n'est pas exempt de défauts gênants.

Rang B : Bon film. Rien à dire, le film m'a beaucoup plu, y'a de bonnes vibes, ça me donne envie de danser tiens... allez hop, en boîte !

Rang A : Très bon film. Un de ceux qui, en plus d'être vraiment réussi, est touchant, déchaîne, rend toute chose... bref, sans faire l'amour avec le cinéaste, voilà un film dont je vais guetter la sortie DVD et compter les jours !

Rang S : La note que vous verrez rarement. On parle d'un film mythique, le film "zéro défaut" (malgré ses défauts), le film culte, le film réalisé par E.T. se faisant chier dans sa galaxie et étant venu nous prouver qu'on est peu de choses avec nos Super 8 démodés.

N'oubliez pas cependant : un long discours vaut toujours mieux qu'une petite note !

A propos de CinéBlog  

Posted by Azariel in

Bienvenue sur CinéBlog, un blog 100% dédié au cinéma.
Critiques & dossiers sont le cheval de bataille de CB, les news et autres biographies étant laissées aux sites spécialisés le faisant très bien.
Viendront s'ajouter par la suite le contenu de mes cours de cinéma, car comme je vais l'expliquer dans un autre billet, je suis étudiant en licence d'études cinématographiques dans une université parisienne. Cela permettra d'apprécier la théorie puisque le spectateur n'est au final confronté qu'à la pratique.

Pourquoi "CinéBlog" ?
Ici, il n'est pas question de dire : "j'aime", "j'aime pas", "c'est à chier", "j'ai adoré" mais plutôt de construire une critique cinématographique la plus objective qui soit en m'attachant surtout aux qualités filmiques d'une oeuvre : jeu d'acteurs, réalisation, photographie, scénario, dialogues, montage, son... Tout ou presque y passe, influant sur la critique que je publierai. Le but est d'atteindre un degré de pertinence en corrélation avec les goûts du public (et non ceux des critiques, le distinguo ici est important) ainsi que les miens, même si ces derniers sont extrêmement éclectiques.

A savoir, je ne regarde jamais les films en VF, ou alors occasionnellement je les regarde en VO d'abord et en VF ensuite pour me faire une opinion sur le doublage (ce fut le cas dernièrement pour Kung-Fu Panda et La Momie 3, par exemple). Auquel cas, je le notifierai dans ma critique si telle ou telle version est préférable.

Concernant la structure de mes articles, voilà comment je désire procéder : pour un film donné, il y aura une critique claire et concise, afin que les amateurs du "vite vu" puissent avoir l'opinion du critique rapidement, sans avoir à lire un pavé qui décourage bien souvent les moins patients.
Pour certains films, il y aura pour les amateurs du détail et du verbe (comme votre humble serviteur) des critiques construtives, où plusieurs points seront abordés, et étayeront les propos que je tiens afin de justifier les notes que je donne.

Critiques sur les films sortis cette semaine, sur des films antérieurs, sur des DVD, dossiers sur un film, une oeuvre, un mythe, compte-rendu des cours de cinéma, CB est un blog pour les passionnés de cinéma rédigé par un amoureux du cinéma.

Bonne lecture.