[Mon mois de...] Novembre 2009  

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Aaaaah, le mois de novembre 2008... L'an dernier, nous avions eu le droit à un film de Ridley Scott (Mensonges d'Etat), un film de Clint Eastwood (L'Echange), et en prime je me prenais une baffe avec Two Lovers de James Gray. Sacré mois de novembre 2008 ! Et alors, cette année, qui dit mieux ?


Richard Kelly, The Box

  • A partir du 04 novembre :
  1. The Box, de Richard Kelly : Une mystérieuse boîte. Un personnage énigmatique révélant le fait qu'en appuyant sur le bouton rouge, un million de dollars sera gagné par l'utilisateur. Un mort à chaque utilisation. Une histoire adaptée d'une nouvelle de Matheson par le réalisateur de Donnie Darko. Tout est dit.
  2. Away We Go, de Sam Mendes : Burt et Verona apprennent qu'ils vont devenir parents. Et là, c'est la panique. N'aimant pas le coin dans lequel ils vivent, ils décident de partir à la rechercher de l'endroit parfait où fonder leur famille. L'aventure humaine sous le regard du réalisateur d'American Beauty.
  3. Le Concert, de Radu Mihaileanu : Quand le plus grand chef d'orchestre d'Union soviétique, déchu durant la guerre froide trente ans auparavant, décide d'embarquer sa bande de musiciens juifs à Paris en se faisant passer pour le Bolchoï. Une revanche pour lui, un bonheur pour nous.
  4. Les Herbes folles, d'Alain Resnais : Un sac volé, un passant qui le ramasse, et tout une histoire incroyable qui se met en place.
  5. Saw 6, de Kevin Greutert : Le Jigsaw, encore et toujours. Après un cinquième épisode à la limite du nullissime, le sixième opus permettra-t'il à la franchise de relever la tête ?


Terry Gilliam, L'Imaginarium du Docteur Parnassus

  • A partir du 11 novembre :
  1. L'Imaginarium du Docteur Parnassus, de Terry Gilliam : Encore un film magique d'un cinéaste dont on en attend pas moins. Inutile de faire un synopsis, le voir est une obligation.
  2. 2012, de Roland Emmerich : Encore et toujours la fin du monde, cette fois basée sur une légende maya, par un cinéaste habitué à nous montrer ses tendances anarchistes et ses envies de chaos sur grand écran. Vivement le résultat !
  3. Trésor, de Claude Berri et François Dupeyron : Un couple en crise, un chien qui prend beaucoup de place, et le tour est joué.
  4. A l'origine, de Xavier Gianoli : Magnifique histoire troublante où le faussaire n'est pas toujours celui que l'on croit.
  5. Les Vies privées de Pippa Lee, de Rebecca Miller : Quand une femme quasi-cinquantenaire à la vie bien trop rangée rencontre un jeune homme qui réussit à la pimenter. Avec Keanu Reeves et Robin Wright Penn.


Twilight - Chapitre 2 : tentation

  • A partir du 18 novembre :
  1. Twilight - Chapitre 2 : tentation, de Chris Weitz : La suite des aventures de Bella et Edward entre les mains du réalisateur d'A la croisée des mondes : la boussole d'or. A s'en lécher les canines.
  2. L'Homme de chevet, d'Alain Monne : L'histoire importe peu, tant qu'il y a Sophie Marceau ! (ça parle d'amour, entre un ancien boxeur et une femme tétraplégique)
  3. Rapt, de Lucas Belvaux : Un thriller français avec Yvan Attal qui louche d'un peu trop près sur l'histoire d'Old Boy. Why not ?


Albert Dupontel, Le Vilain

  • A partir du 25 novembre :
  1. Le Vilain, d'Albert Dupontel : Un braqueur de banques allant se planquer chez sa vieille maman loin d'être une tendre. La bande annonce est à mourir de rire.
  2. Le Drôle de Noël de Scrooge, de Robert Zemeckis : Une énième adaptation de Charles Dickens par le maître d'oeuvre de La Légende de Beowulf, ça ne se refuse en aucun cas !
  3. Bienvenue à Zombieland, de Ruben Fleischer : Besoin de faire un dessin ? Tout est dans le titre !
  4. Hors du temps, de Robert Schwentke : Un film de science-fiction mélangeant amour sauce The Fountain et voyage dans le temps sauce Journeyman, de quoi rendre le tout appétissant.


Un programme alléchant qui nous donnera bonne conscience de nous enfermer entre quatre murs à l'approche de l'hiver. Enjoy !


(Liste non exhaustive et ne regroupant que les films m'intéressant de prime abord)

Clones  

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Six ans que Jonathan Mostow n'était plus repassé derrière la caméra pour les besoins d'un long métrage hollywoodien, depuis le très décevant Terminator 3 : le Soulèvement des Machines. Cette fois, le cinéaste tient un scénario en or, adapté du comic book "Surrogates" de Robert Venditti et Brett Weldele, dans lequel l'humanité vit par procuration à travers une version robotisée d'eux-même et ainsi contrôler à distance leur avatar tout en conservant leur intégrité physique bien à l'abri dans leur domicile. Un système fortement remis en question le jour où le meurtre d'un utilisateur à travers son double oblige deux agents du FBI à découvrir les failles d'un mode de vie où tout n'est qu'apparence.

Au delà du simple constat que l'intrigue est cousue de fil blanc, rendant caduc chaque tentative de rebondissements, le plus dérangeant avec Clones est que Mostow ne fait pas grand chose de l'univers foisonnant dont il dispose : dépourvue de sa substantifique matière première, l'histoire se contente au final d'aller à l'essentiel, l'action (et, in extenso, le divertissement), sans prendre le temps d'élaborer, de construire un regard, ou même de réellement chercher à marquer les intentions originelles qui sont on le rappelle une critique acerbe de notre accoutumance à vivre à travers la technologie. Tout ici n'est affaire que de sauts, de poursuites, et d'indigence, car pour le côté spectaculaire on repassera. Le film d'anticipation qui se regarde grâce à l'attachement du public pour Bruce Willis que l'on a connu en meilleure forme, avec des seconds rôles traités avec autant de considération que le décor. Ou, pour reprendre à bon compte le slogan sur l'affiche, "un intérêt virtuel, une déception réelle".


Rang : D

Michael Jackson's This Is It  

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Offrir au monde les derniers mois, jours, heures de la vie du King of Pop à travers la reconstitution du spectacle This Is It, une série de concerts prévus à Londres (50 shows à l'O2 Arena, répartis entre le 13 juillet 2009 et le 6 mars 2010), voilà l'ampleur du projet que représente ce Michael Jackson's This Is It. Un travail de Titan dans la mesure où le chanteur s'est éteint il y a tout juste quatre mois. Il a donc fallu travailler dans l'urgence pour tirer le meilleur parti de la centaine d'heures d'images des coulisses et répétitions du show tournée entre avril et juin 2009 en Californie, au Staples Center de Los Angeles, et au Forum d'Inglewood.

A plus d'un titre et malgré son caractère précipité dans le but de satisfaire un besoin à la fois mercantile et commémoratif, le documentaire de Kenny Ortega (directeur artistique et chorégraphe de la défunte tournée, déjà présent lors des aventures Dangerous World Tour et HIStory World Tour) s'avère être aussi passionnant qu'intriguant : moult questions résonnent dans les images montrées tandis que maintes réponses trouvent un écho dans ce qui n'est ni pointé, ni divulgué. En tant qu'objet cinématographique, il est fascinant de voir à quel point la construction du point de vue en dit autant que pas assez. Par exemple on pourra s'étonner de ne voir apparaître une datation précise qu'en tout début de film, alors que certaines images ont été tournées quelques heures seulement avant la mort de l'artiste. Superposées ou montées les unes après les autres, Ortega choisit donc de retracer le spectacle en défiant toute logique chronologique, ce à quoi on le voit par les multiples changements de costume de Jackson. Un état de fait qui pourrait paraître presque dérisoire si le cinéaste n'avait pas en tête le fait que son film serait attendu dans le monde entier par des millions de fans désireux d'en apprendre un peu plus sur les circonstances tragiques du décès de Bambi, espérant qu'aux détours d'un plan l'on en apprenne davantage sur l'homme et son état de santé.

La célèbre veste blanche qui immortalisa la prestation de Smooth Criminal

Conçu dans l'esprit d'être un film-testament, la vocation de Michael Jackson's This Is It est donc tout autre, le but étant de dévoiler ce qu'aurait dû être le show une fois en place à l'O2 Arena. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Michael préparait en guise de chant du cygne le plus faramineux spectacle jamais donné en représentation. Outre les classiques effets pyrotechniques usuels (dont un demi-cercle de jets enflammés relayés et amplifiés par l'écran géant en fond de scène) et la nacelle au-dessus du public, de brillantes idées devaient en effet pimenter le concert, comme celle donnant à voir Michael Jackson incrusté numériquement dans une séquence en noir & blanc conçue à partir d'extraits du film Gilda pour les besoins de Smooth Criminal et dans laquelle Jackson attrapait le gant lancé par Rita Hayworth à la fin de son numéro et finissait par une course-poursuite entre Humphrey Bogart et le chanteur jusqu'à son envol à travers une fenêtre. Magique !

Les effets spéciaux étaient également à l'honneur dans une nouvelle séquence tournée en 3D et venant agrémenter la performance de Jackson durant la chanson horrifique Thriller, de même que les légendaires carrés lumineux au sol devaient faire leur retour et ponctuer la prestation de Billie Jean. Une quantité monstrueuse d'effets tournés en amont qui montrent à quel point la star visait grand et s'impliquait physiquement et artistiquement pour donner le concert le plus inoubliable du siècle ("Nous voulons les emmener là où ils ne sont jamais allés auparavant", dit-il à son équipe dans une accolade circulaire vibrante d'émotions) : chapeau Michael, tu allais réussir ton coup.

Des pas de danse uniques, un groove magique, une légende de la musique

Bien sûr les mauvaises langues argueront que l'abondance d'effets numériques trahissent surtout la volonté de masquer au mieux la méforme évidente du chanteur, ce dernier apparaissant amaigri, fatigué, et surtout bien en deçà de ses capacités d'antan : Billie Jean à ce titre divulgue de précieuses informations à l'insu du montage pourtant arbitraire, Jackson exécutant à peine la moitié des pas de danse dont il a le secret, n'effectuant pas par exemple le célèbre Moonwalk qui fit sa gloire depuis sa première réalisation un fameux jour de mai 1983 à l'occasion de l'émission spéciale Motown 25 : Yesterday, Today and Forever. D'ailleurs le-dit montage, épuré de toutes images pouvant ternir l'iconographie "Jackson", ne donnera réellement à le voir se plaindre que durant une séquence où il aura un retour-oreille brutal. Mais comment ne pas composer avec l'indiscutable logique qui est de rappeler que Michael Jackson n'a plus ses vingt ans d'antan et que, monstre sacré ou pas, il est soumis comme tout homme au vieillissement et à une diminution naturelle de ses capacités physiques.

C'est donc là qu'est la grande force du documentaire de Kenny Ortega : replacer le chanteur dans son contexte, loin de la médisance et du commérage, sa démarche se souciant peu des spéculations et ayant l'intelligence d'éviter la surenchère esthétique (tout au plus se permet-il dans les premières minutes un split-screen) car conscient que les images à elles-seules véhiculent une puissance innée les rendant indispensables, que l'on aime la musique de Jackson ou pas.

Un sens du rythme prodigieux, ou comment donner le "la" à ses musiciens


En bref : La prestation posthume du King of Pop est captivante, d'abord parce qu'elle témoigne du spectacle dantesque que Michael Jackson préparait pour la série de concerts du This Is It Tour, mais également parce qu'elle permet de s'interroger à plusieurs échelles sur la toute-puissance du montage dans le cadre d'un documentaire. Loin d'être exhaustives, ces images sont pourtant un véritable bonheur pour le plaisir des yeux et des oreilles, d'autant que l'émotion palpable qui s'en dégage donne aux ultimes pas de danse de Bambi sur scène une résonance qui trouve un écho dans l'éternité. C'est aussi ça, être grand.

Rang : A