[Mon mois de...] Octobre 2008  

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Septembre, ce n'était pas vraiment ça. Alors Octobre me permettra-t'il d'arrêter de voir The Dark Knight en boucle ?

James (n00t) Blonde, mais plutôt r00usse

On commence avec les sorties du 1/10, et la sortie d'Appaloosa, le second film réalisé par Ed Harris, un western bien léché. Cliente de Josiane Balasko semble prometteur, et je retrouverai avec grand plaisir Samuel L. Jackson dans Harcelés. Un petit Go Fast en dessert devrait faire l'affaire.

Dès le 8/10, je me jette sur La Loi et l'ordre de Jon Avnet, parce qu'il sonnera le retour sur grand écran de la paire Pacino / De Niro (remember Heat). Blindness m'a clairement tapé dans l'oeil en regardant la bande-annonce, et le dernier Woody Allen, Vicky Cristina Barcelona, également ! Qui plus est quand Scarlett Johansson y participe ! (snif, elle est mariée maintenant).

Seul Tonnerre sous les Tropiques m'intéresse réellement dans les sorties programmées au 15/10.

La semaine du 22/10 est un peu chiche également. Seul film notable : Mesrine : L'Instinct de mort.

En revanche, la semaine du 29/10 tape très fort : entre le prochain Oliver Stone, W. - L'improbable Président, le décrié Hellboy II à Deauville, et surtout, SURTOUT, le dernier James Bond Quantum of Solace signé Marc Forster, croyez-moi, fin octobre, y'a de quoi se déplacer au cinéma !

Faites mon Satan (qui a dit qu'on devait nécessairement prier Dieu, mhm ?) que ce dernier Bond soit aussi bon si ce n'est meilleur que Casino Royale...

(Liste non exhaustive et ne regroupant que les films m'intéressant de prime abord)

Faubourg 36  

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Divertissant et éblouissant. Faubourg 36 est tout cela et bien plus encore.

Le danger était de vouloir un "Les Choristes 2", autant que l'on attendait de Jackie Brown d'être un "Pulp Fiction 2". Car oui, il est peu de dire que Christophe Barratier était attendu au tournant avoir avoir mis en scène LE carton français de 2004, Les Choristes ayant été tout de même récompensé par deux César et deux nominations aux Oscars.

Pour continuer sur le parallèle Tarantino / Barratier (et oui, il peut arriver de faire des comparaisons improbables, le critique devant parfois s'improviser théoricien !), il se trouve que le premier a légèrement dévié ( vibrant hommage à la blaxploitation) tandis que le second continue sur sa lancée : Faubourg 36 est un film populaire assumé. C'est d'ailleurs dans cet esprit de continuité que l'on retrouve Gérard Jugnot, ici dans le rôle de Germain Pigoil, un homme qui a consacré sa vie (35 ans, selon lui) à un music-hall, ainsi que Kad Merad, ici Jacky rêvant de trôner en haut de l'affiche. Viennent s'ajouter à la distribution Clovis Cornillac (Milou), décidemment incontournable sous nos latitudes, et la grande surprise du long métrage, la charmante Nora Arnezeder (Douce), ici véritable chanteuse de la troupe.

Divertissant et éblouissant.

Divertissant parce qu'on se laisse facilement embrunguer par l'histoire et le devenir de chaque personnage, du pauvre Pigoil recherchant coûte que coûte à retrouver son fils à Galapiat (Bernard-Pierre Donnadieu, une "voix" du cinéma français), horrible promotteur immobilier pourtant sensible au charme de la douce Douce (c'est moi ou y'a de l'écho ?).

Éblouissant parce qu'en plus d'être en place, bien réalisé, suffisamment dynamique, le film est une réussite artistique. On ne peine pas à s'imaginer dans la France d'avant-guerre, on apprécie le décor particulièrement réussi du music-hall, on se laisse entraîner par les chansons très correctement interprétées par les acteurs (ce n'est pas Mamma Mia !, en somme...). J'ai également beaucoup apprécié la photographie de Faubourg 36, et en me renseignant, j'ai très vite compris pourquoi : Tom Stern. Qui est-ce ? Demandez à Clint Eastwood, il vous le dira sans nul doute...

Y'a-t'il un hic ? Oui, forcément.
Dans le détail, disons que la construction d'un film populaire nécessite une grande part de romanesque, une prise de risque bien moindre qu'un film comme Fight Club qui peut autant passer totalement inaperçu qu'entrer, comme ce fut le cas, dans la légende. Les quelques défauts ici et là ne sont que peu intéressants à énumérer, la seule chose que vous devez savoir, c'est que vous ne devez pas louper ce rendez-vous.

En bref : Un film populaire et bien fichu, 4 ans après Les Choristes du même réalisateur. Faubourg 36 est dans la continuité, il est même à mon humble avis plus branchant et plus branché. À voir, sans l'ombre d'un doute.

Rang : B

Married Life  

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Harry (Chris Cooper) n'aime plus sa femme Pat (Patricia Clarkson). Il est amoureux de sa maîtresse, Kay (Rachel McAdams). Harry se confie à son ami d'enfance Richard (Pierce Brosnan) et lui présente celle pour qui il se croit prêt à tout quitter. Pas d'bol, Richard tombe sous le charme de Kay. Se rendant compte que Pat a elle aussi un amant, Richard décide de profiter de la situation pour séduire Kay. Re-pas d'bol, il ne sait pas qu'Harry de son côté projette d'assassiner Pat, trop lâche pour affronter ses éventuels pleurs en cas de divorce (vaut mieux tuer quelqu'un que le faire souffrir, c'est bien connu).

Ca ressemble à un épisode de Dallas mais ce n'en est pas un, loin de là. Scénaristiquement, Married Life est original, et met en relief avec humour et noirceur les errances du coeur (et du mariage !) et les travers de l'âme humaine. Seulement sur l'écran, c'est une autre paire de manche...

Ira Sachs, puisqu'on évoquait l'âme, n'en met dans aucun de ses plans. L'intrigue a beau se passer en 1949, on ne ressent en rien l'époque, les moeurs. Ici, le décor fait meuble. Quant aux acteurs, leur performance est très inégale. Que dire de la pauvre Rachel McAdams, si brillante dans N'oublie jamais, si mono-expressive ici. Quant à Pierce Brosnan, il est dans la continuité des navets dans lesquels il joue, donc rien d'étonnant. Les deux autres têtes d'affiche s'en sortent mieux.

Le plus gênant est d'une part qu'on ne croit pas une seconde aux personnages. Ensuite, le film met bien trop de temps à se mettre en place, et souffre du pire défaut qui soit pour moi en matière de longs métrages : il manque de rythme.

"Un film où l'on pense à regarder sa montre (surtout avec insistance) est un film qui sera aussi vite oublié que regardé."

Azariel, 2008.

Rang : D

[Box Office semaine 38] La pluie et la foudre  

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Nouvelle semaine, nouvelles entrées, nouveaux biftons : les studios de cinéma vous remercient.



The Top :


Dès sa première semaine d'exploitation, Parlez-moi de la pluie se place en première position avec plus de 400 000 entrées. Pas mal pour un film mauvais, à croire que l'arrivée du mauvais temps va de paire avec le mauvais goût. La preuve : Mamma Mia ! ne chute que d'une place et totalise presque 300 000 entrées et devrait sans peine atteindre le million d'ici peu.
Plus compréhensible, Coup de foudre à Rhode Island arrive en troisième position avec 134 661 fauteuils.
À noter, The Dark Knight, malgré une baisse de fréquentation de 55%, devrait arriver d'ici la semaine prochaine à 3 millions de spectacteurs français, et deviendrait le premier Batman de la franchise à passer ce cap. Pas mal dans un pays où les héros de DC Comics ne font pas loi (et oui, que voulez-vous, le français préfère voir du Marvel, c'est un fait...)


The Flop :

Mirrors et Max la menace subissent une baisse de fréquentation vertigineuse (respectivement 52 et 54%) et dépassent tout juste les 100 000 billets vendus. Pour une seconde semaine, c'est beaucoup et mauvais signe pour la suite de leur carrière.
Pire encore, Comme les autres dès sa troisième semaine d'exploitation accuse une baisse de fréquentation de 62% et devrait vraisemblablement quitter bientôt nos salles obscures non sans avoir atteint le demi-million. Un demi-succès donc, ou une demi-déception.
Inutile de vous faire constater qu'Obscénité et vertu n'apparait même pas dans le Top 10, ce qui en soit est peu compréhensible.

À la semaine prochaine, si je ne subis pas la menace d'un mirror comme les autres prêt à me foutre un coup de foudre qui deviendra le dernier jour du reste de ma vie !
(indulgence siouplé, il est tôt là !)

Le Royaume interdit  

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Jackie Chan et Jet Li dans un même métrage... Les fans des films de la Shaw Brothers en rêvaient, mais c'est l'Amérinique qui l'a fait !

Pas d'bol en revanche, c'est Rob Minkoff (abonné aux films pour petits n'enfants, de l'inoubiliable Roi Lion au soporifique Manoir hanté et ses 99 fantômes en passant par le gentillet Stuart Little) qui s'y colle et cela donne un film bien en deçà de ce qu'on pouvait espérer d'un tel duo à l'écran.

Extrêmement mal filmé, un brin vieillot, Le Royaume interdit tient son intérêt dans les séquences d'arts martiaux, spectaculaires et inventives. Le combat entre les deux stars asiatiques est à ce titre grandiose. Malheureusement, on a affublé les deux géants de perruques et de costumes ridicules, sans compter le "héros" de cette histoire épique interprêté par un acteur (Michael Angarano) aussi charismatique qu'un poulpe et bon acteur que Michaël Youn (c'est dire...).

Sangoku version Jet Li : brrrr !

Scénario ressemblant quelque peu à L'Histoire sans fin de Wolfgang Petersen mais version Chine antique, le premier a l'avantage néanmoins d'être de son temps. Le Royaume interdit, lui, n'a que 25 ans de retard...

Rang : C

Obscénité et vertu  

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Je me suis beaucoup interrogé sur Obscénité et vertu avant le me décider à le voir. N'aimant ni la musique ni le personnage qu'est Madonna, est-ce que Madonna la réalisatrice allait réussir à me séduire ?

Et bien ce fut le cas.

Avec l'emploi de plusieurs techniques cinématographiques, Obscénité et vertu témoigne du véritable amour que porte la "Ciccone" au septième art. Le plan gelé ici est fort bien utilisé et approprié à la scène qu'il illustre, ce qui se fait plutôt rare dans le cinéma contemporain. Quelques plans fort bien sentis et une trame narrative, quoiqu'un peu bordélique, ingénieusement exploitée.

Avec des personnages hauts en couleur, le film n'échappe cependant pas aux défauts inhérents aux premières réalisations, et bien que prometteur quant à l'éventuelle suite de la carrière de la réalisatrice et de ses trois acteurs (Eugene Hutz, Vicky McClure et Holly Weston), il dégage du long métrage un manque de personnalité, une "patte". Les maladresses sont nombreuses, et si l'on sent bien qu'Obscénité et vertu a une touche autobiographique, on aurait aimé davantage d'insolence de la part d'une femme qui a tracé sa carrière sur cela.

Rang : C

Parlez-moi de la pluie  

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Jaoui / Bracri, septième !
Le duo (couple à la ville) ayant eu une grande envie de travailler avec Jamel Debbouze, le script de Parlez-moi de la pluie est né.

Il y a des envies qu'on ferait mieux de garder pour soi...

Le long métrage raconte l'histoire d'un documentariste râté, Michel Ronsard (Jean-Pierre Bacri), voulant faire un portrait de l'ambitieuse Agathe Villanova (Agnès Jaoui), politicienne débutante mais autoritaire. Il est aidé par son ami Karim (Jamel Debbouze) qui connait bien la dame, sa mère Mimouna (Mimouna Hadji) étant depuis de nombreuses années la femme de ménage de la famille Villanova.

Bien filmé, en place, le film pêche hélas par un scénario des plus inintéressants d'autant que ce long métrage manque cruellement de rythme. Les personnages quant à eux manquent de profondeur malgré des acteurs très justes, et même les quelques éclaircies (la relation secrète qu'entretiennent Michel et la soeur d'Agathe, Florence, interprêtée par Pascale Arbillot) n'arrivent à éviter le naufrage.

Je ne savais pas que la pluie était à ce point consternante de superficialité.
On voit, puis on oublie. (c'est la vie, c'est la vie !)

Rang : D

Coup de foudre à Rhode Island  

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Steve Carell, deuxième !
Après la sortie la semaine passée de Max la menace (dont ma critique se trouve ici !), le trublion américain nous revient dans une comédie romantique réalisée par Peter Hedges, le papa du sympathique Pieces of April.
Pas de Katie Holmes ici cependant (ouf !), mais notre frenchie Juliette Binoche qui ne cesse de me séduire depuis le superbe Hussard sur le toit.

Steve Carell (aka Dan Burns) en veuf désespéré et papa chahuté, verdict ?
À priori, le titre en lui-même semblait peu engageant : les "Coup de foudre à..." n'étant pas forcément de grands moments de cinéma (de Bollywood à Manhattan en passant par Notting Hill) et Coup de foudre à Rhode Island ne déroge pas à la règle : mélangeant tour à tour le comique au romantique, le film burlesque autour d'une réunion de famille et le côté intimiste et presque dramatique de la mélancolie de Dan, le long métrage navigue entre deux rives et l'on aurait aimé le voir prendre parti.

Car mis à part ce non-choix préjudiciable, et un coup de coeur entre Dan et Marie (Binoche) un peu trop téléphoné (les comédies romantiques étant un vivier de clichés ambulants, hélas), Coup de foudre à Rhode Island démontre à la fois que Juliette Binoche demeure une actrice toujours aussi lumineuse, que Steve Carell est capable de nous faire rire en nous touchant, et que le metteur en scène réussit à nous intéresser aux personnages. Le scénario aurait vraiment gagné en profondeur s'il avait pris un côté plus dramatique, plus personnel, davantage dans le domaine du ressenti, aidé en cela par des acteurs pourtant fortement inspirés.

Peut-être la prochaine fois ?

Rang : C

[Box Office semaine 37] ABBA ouais, quand même...  

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C'était ces derniers jours la rentrée du cinéma, permettant à la foule en délire d'aller voir un film à tarif fortement réduit. Si cela a eu de l'effet sur le nombre d'entrées par rapport à la semaine dernière, force est de constater hélas que le public s'est rué sur les nouveautés, dont certaines étaient dispensables.



The Top :

Mamma Mia ! fait le plein d'entrées pour sa première semaine d'exploitation avec un peu plus de 550 000 fauteuils occupés. À croire que le public aime ABBA (ou les films de m**de, au choix ! :D)
Loin derrière, Mirrors et Max la menace complètent le podium avec plus de 200 000 entrées, tout comme The Dark Knight, en quatrième position cette semaine, et qui s'approche doucement des 3 millions d'entrées dans l'hexagone.
Le Premier jour du reste de ta vie continue son petit bonhomme de chemin et devrait atteindre sans grand mal le million d'entrées. Bon parcours pour un très bon film.


The Flop :

Martyrs peine à se hisser dans le top 10, ce qui est bien dommage.
Déception également pour Bangkok Dangerous qui ne terminera vraisemblablement pas sa carrière sur le territoire français en ayant au moins atteint le demi-million. À force de tourner dans des navets, Nicolas Cage ne déplace plus les foules.

Rendez-vous la semaine prochaine pour savoir qui prendra la relève de Mamma Mia !
(perso', j'ai déjà ma petite idée...)

Love Gourou  

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Mike Myers...

Autant le dire tout de suite, je vénère ce type. Peut-être une question de génération, peut-être parce que je suis tombé dans le hard rock quand j'étais jeune adolescent, mais jamais un film ne m'a autant "tchouing !" que les deux Wayne's World. C'est bien simple, je connais les dialogues par coeur. De la première minute, à la dernière. Alors imaginez bien qu'un nouveau film mettant en scène Myers est un petit évènement me concernant.

Un hic toutefois, la série des Austin Powers m'a beaucoup moins amusé, et l'on sentait malheureusement chez Myers, surtout dans Austin Powers dans Goldmember, une sérieuse tendance à ressasser les mêmes gags. Il n'empêche que même moins inspirés, les Austin Powers comportent quelques gags et répliques cultes, du "Mini-Moi" au fameux "Mojo".

Love Gourou allait-il m'embarquer ou me laisser à penser que les Wayne's World sont un coup de génie impossible à rééditer pour ce grand bonhomme ?

La réponse tient hélas (et heureusement) d'un peu des deux.
En effet, Love Gourou peine sur bien des niveaux. Tout d'abord, le métrage souffre du grand amour que Mike Myers porte à la musique. Autant le passage de Bohemian Rhapsody dans le premier Wayne's World ou la fameuse parodie de la chanson de Will Smith, Just the Two of Us, dans le second Austin Powers sont parfaitement intégrés à la "vibe" du film, faisant à la fois rire et ne cassant pas le rythme. Autant les passages musicaux présents dans Love Gourou ne sont pas ou très peu drôles, et entrecoupent à mauvais escient le film.

Ajouté à cela une histoire relativement peu attractive (un Gourou expert en amour ayant pour mission de réconcilier un joueur de hockey à sa compagne afin que celui-ci puisse retrouver son niveau de jeu avant la grande finale de la Stanley's Cup) et un manque d'ambition artistique gênant (dans la mesure où Myers nous a habitué à des chorégraphies de folie et des décors psychédéliques avec Austin Powers), Love Gourou n'est pas aussi alléchant qu'il devrait l'être.


Seulement voilà, Mike Myers reste Mike Myers : un comique faisant dans l'absurde, le grotesque, et cela mieux que personne. D'une part parce que cet acteur a une gueule, une présence et des mimiques collant parfaitement aux personnages qu'il se compose.
Ensuite, il assume totalement son humour tapant en dessous de la ceinture, à un point tel qu'il est le seul à pouvoir donner de l'aplomb à un gag qui nous paraitra grossier entre les mains d'un autre.

De plus, ma grande crainte était de le voir remixer d'anciens gags (surtout avec la présence de son acolyte d'Austin Powers, Verne Troyer, aka Mini-Moi) or, il n'en est rien.
Bien au contraire, le film est bourré de nouveautés tout en se permettant quelques clins d'oeil bien sentis aux anciennes productions du génialissime acteur issu de la célèbre émission américaine comique Saturday Night Live.
D'ailleurs, outre Verne Troyer, on retrouve aux côtés de Myers Jessica Alba, hélas peu exploitée dans le registre du comique, mais divinement belle lorsque vient la parodie de Bollywood. Avis aux fans, cela vaut le coup d'oeil. Également présent, Justin Timberlake dont le rôle à contre-emploi (vous comprendrez en allant voir le film pourquoi son personnage s'appelle Jacques Grande) lui colle comme un gant. Sans oublier quelques guest stars et autres petits rôles, de Val Kilmer à Jessica Simpson en passant par Ben Kingsley.

Dernier point, et non des moindres : le propre d'un film comique est de nous faire rire. Concernant Love Gourou, vu les éclats de rire à gorge déployée dans la salle où je me trouvais, je peux affirmer que la mission est amplement réussie.
Entre autre, la scène des deux éléphants faisant des galipettes sur le terrain de hockey sur glace afin de distraire Darren Roanoke (Romany Malco) a déchaîné la foule.
Nous n'oublierons pas non plus les jeux de mots propres à la plume de Myers, toujours d'attaque pour les blagues bien vaseuses faisant mouche.
L'essentiel est préservé, Love Gourou donne la banane et c'est bien là le principal.


En bref : Mike Myers nous revient dans un film potache et totalement barré après la série des Austin Powers qui commencait sérieusement à s'essouffler. Souffrant d'une histoire bateau et d'un rythme inégal, Love Gourou n'en est pas moins tordant de rire. Comme quoi, la stupidité n'est pas toujours à crucifier. Enfin, presque.

Rang : B

[Z'insolite] The Dark Knight, septième !  

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Petite anecdote, aujourd'hui fut le jour où je suis allé voir pour la septième fois en salles The Dark Knight. Vous lisez bien, inutile de me relire au cas où vous avez lu de travers, j'ai bien mentionné le chiffre "7".

Pourquoi un tel acharnement à voir autant de fois un film dont j'ai souligné pourtant ici-même un certain nombre de défauts ne faisant pas de lui LE chef-d'oeuvre absolu ?
C'est bien simple, je ne m'en lasse pas. D'abord parce que comme je l'ai souligné dans ma critique, la dramaturgie du long métrage de Christopher Nolan est dantesque, montant en puissance au fur et à mesure que les évènements s'enchainent, nous empêchant de ressentir le poids de sa durée (2H30, c'est long, mine de).

Here's my caaaaard !

Ensuite, outre le fait que je sois un inconditionnel de Batman, du comics aux films en passant par la série animée des années 90 devant laquelle j'ai grandi avec mon jeune frère, je suis un fondu du Joker. Et quand ce personnage si emblematique de l'univers du Caped Crusader est aussi magistralement interprêté par un Heath Ledger touchant les cieux (hélas...), le voir sept fois m'apparait encore bien peu pour admirer chaque subtilité de son jeu d'acteur.

En somme, bientôt la huitième !
(la folie est à l'homme ce qu'est l'apesanteur sur un corps solide : inéluctable)

La Vie devant ses yeux  

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La Vie devant ses yeux a pour lui de proposer au public de se poser des questions fascinantes. Peut-on vivre avec le poids de la culpabilité ? Cette interrogation est le fil directeur de la réflexion à laquelle nous engage le long métrage, mais il est également question de la perte de l'innocence, et dans une moindre mesure des errances de l'adolescence. On peut également y voir un écho à l'actualité américaine, frappée depuis une décennie par des drames similaires, et dont Elephant avait mis en scène avec brio en 2003 l'un d'eux.

Seulement voilà, Vadim Perelman n'est pas Gus Van Sant, loin de là. Le film partait pourtant dans la bonne direction, mais à nous resservir une dizaine de fois la même scène, au plan près, la méthode filmique en devient indigeste. Qui plus est, les réponses apportées manquent au final de pertinence, rendant le fond tout aussi décevant que la forme.

C'est d''autant plus regrettable que l'on sent chez Vadim Perelman la volonté de s'inscire dans des choix artistiques intéressants à exploiter (par exemple toute la connotation avec l'eau, entre les baignades, l'aquarium, les lavabos détruits par l'Uzi), mais ayant déjà été utilisés par bien d'autres réalisateurs et avec bien plus de réussite. Sans aller jusqu'à la "masturbation intellectuelle" comme cela fut le cas pour Matrix Reloaded et Matrix Revolutions, on sent la suffisance du metteur en scène si sûr d'avoir accroché son spectateur par des voies philosophiques alléchantes. Pas de bol, il manquait un brin d'insolence et de talent pour cela.

Reste Evan Rachel Wood, lumineuse et allant même jusqu'à voler la vedette à Uma Thurman, décidemment accrochée aux navets ces derniers temps. Il serait bien que cela change. Monsieur Tarantino, si tu me lis...

Rang : D

Les Cendres du temps - Redux  

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Sous l'appelation "Redux", Les Cendres du temps de Wong Kar-Wai connaissent un renouveau et surtout un montage définitif supervisé par son créateur himself. La première version, sortie en 1994, souffrait des moyens techniques et fianciers limités, et le film fut qui plus est un énorme échec public, qui s'attendait à un film d'arts martiaux traditionnel.
C'est bien mal connaître Wong Kar-Wai, dont l'onirisme est la proue de sa patte artistique. Les années 00' ont fini d'affiner cette touche Kar-Waïenne, avec In the Mood for Love (2000), 2046 (2004) et le récent My Blueberry Nights (2007).

Deux spécificités impressionnent dans Les Cendres du temps - Redux. Tout d'abord son incroyable casting : le regretté Leslie Cheung, Tony Leug Chiu Wai (un de mes acteurs asiatiques préférés), Maggie Cheung, Carina Lau, Jacky Cheung... Excusez du peu. Surtout quand ce "peu" joue aussi magistralement leur rôle respectif.

Deuxième point : la beauté de cette oeuvre. La photographie, hallucinante, sublime des décors naturels immenses, aidée par une mise en scène envoûtante. On peut ne pas apprécier, mais force est de constater que cette nouvelle version est une grande réussite artistique.

Amélioré, Les Cendres du temps - Redux n'est pas pourtant exempt de défauts gênants : toujours aussi illisible (la faute à une utilisation excessive des ralentis durant les scènes d'action), le film est également difficilement accessible et peut rapidement ennuyer pour qui n'est pas sensible à la touche particulière (extra-terrestre ?) de Wong Kar-Wai.

Un film magnifique à ne pas remettre entre toutes les mains.

Rang : B

Mamma Mia !  

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Dimanche matin. D'un pas élancé je me dirige vers mon complexe de cinéma préféré pour comprendre comment Mamma Mia !, film tant décrié par la presse, puisse remplir selon les premiers chiffres parisiens et le box office coréen autant les salles.

Première constation : moi qui pensais être, comme habituellement en matinée, dans une salle quasi vide, je me retrouve dans une très grande salle archi-pleine (et je vous prie de croire que les grandes salles de l'UGC Ciné Cité Bercy ont une forte capacité d'acceuil). Je me rassure en me rappelant que c'est la rentrée du cinéma, et que forcément, à petit prix, le cinéma attire les foules. ABBA aussi, dans une moindre mesure.

Le film est lancé et là, je prends de plein fouet la triste réalité : les critiques ne nous ont pas menti. Chansons sacrifiées, chorégraphie inexistante (ou alors gesticuler dans tous les sens et sans aucune synchronisation est une forme de chorégraphie que je ne connais pas), totalement surjoué, histoire tenant sur un emballage de Carambar. Plus qu'un raté, il règne dans ce film une sorte de grand n'importe quoi que même un cinéaste débutant n'oserait pondre.

Comment diable un acteur comme Pierce Brosnan, qui a été un James Bond de grande envergure dans Goldeneye, peut-il participer à cette farce, et en plus nous offrir une prestation à ce point mauvaise ? Incompréhensible, tout autant que les applaudissements du public à la fin de la séance, qui semble avoir été amusé et dont j'observe la mine pour la plupart enjouée.

Moralité : si un jour, je deviens cinéaste, penser à pondre une merde avec un groupe populaire. Apparemment, ça plait.

Rang : E

[Mon mois de...] Septembre 2008  

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Après un été nous ayant bien gavé, entre Kung-Fu Panda, Wall-E, L'Incroyable Hulk, Hancock, La Momie 3, Le Premier jour du reste de ta vie et surtout The Dark Knight, la rentrée s'annonce hélas plus terne.

Love Gourou

A quoi va ressembler mon mois de Septembre ? Bonne question !
Tout d'abord j'irai jeter un oeil à Comme les autres, Manipulation, Inju, la bête de l'ombre et Martyrs en salles à partir du 03/09, en espérant que cette semaine placée sous le signe de l'horreur et de l'épouvante me provoque au moins un frisson : celui du plaisir.

La semaine du 10/09 se montrera plus chiche avec Max la menace pour rire, et Mirrors pour trembler. J'irai revoir également Les Cendres du temps - Redux dans une version parait-il bien meilleure que l'originale. Mais de toute façon, Wong Kar-Wai étant un de mes chouchous...

En parlant de chouchou, la semaine du 17/09 sonnera le grand retour du ô grandissime Mike Myers dans Love Gourou ! "Hollywood chewing-gum effect" avec la présence de Jessica Alba, qui laisse depuis Sin City bien peu de mâles indifférents (étonnamment, moi, si). Une qui ne me laisse pas indifférent en revanche, c'est bel et bien Evan Rachel Wood qui revient dans La Vie devant ses yeux, et ça, voyez-vous, ce n'est pas rien ! Surtout quand la belle est accompagnée de la divine Uma Thurman. Rien que ça !

Enfin, dès le 24/09, je tâcherai de ne pas manquer Le Royaume interdit en espérant que le mariage Jet Li / Jackie Chan soit épatant.


(Liste non exhaustive et ne regroupant que les films m'intéressant de prime abord)

[Box office semaine 36] Une chauve-souris au plafond  

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Une nouvelle semaine de cinéma vient de s'écouler, les chiffres viennent de tomber. Ils sont sans appel : l'été est bel et bien fini, les entrées se font bien moins fréquentes, ce qui est en partie explicable par le manque d'envergure des sorties de ce mois de septembre.



The Top :

La chauve-souris humaine continue de remplir les salles françaises, et ce malgré sa déjà quatrième semaine d'exploitation et ses 40% de baisse de fréquentation. Avec 249 949 entrées, The Dark Knight est sur le point de détrôner le précédent record d'un Batman sur le sol français, à savoir le très estimé Batman de Burton.
Derrière, Comme les autres s'en tire plutôt bien pour sa première semaine d'exploitation si l'on prend en considération le peu de monde allant au cinéma.
Wall-E continue sa petite ballade sur les cimes de notre box office et ne semble pas décidé à nous priver de la compagnie d'Eve.
Babylon A.D., malgré une chute vertigineuse (- 42%), atteint les 739 206 entrées sur notre territoire, mais le film commencant à être retiré de nos écrans, je doute qu'il passera le cap fatidique du million. Pas mal, pour un film aussi chahuté par son réalisateur et son studio. Mais bien loin de ce que l'on attendait du prochain Kasso'.


The Flop :

Manipulation est le bide de la semaine, avec moins de 80 000 entrées pour sa première semaine. Guère étonnant pour un film décevant (noté D par votre humble serviteur) et disposant de peu de copies.
Star Wars : The Clone Wars disparait totalement du top 10 (11ème) et sera sûrement le Star Wars qui démontrera à Lucas qu'on a beau aimé Star Wars, y'a un moment où on préfère la grande cuisine gastronomique que le réchauffé. Il serait peut-être temps d'arrêter de penser aux pepettes et, si c'est du Star Wars qu'il veut nous servir, nous offrir quelque chose à la hauteur de notre faim.
Bangkok Dangerous subit de grosses pertes (-43%) et atteint péniblement pour sa seconde semaine d'exploitation les 270 996 entrées. Dommage, ce film méritait à mon sens un peu plus d'entrain.

À la semaine prochaine pour savoir si Martyrs apparaitra enfin dans ce classement ! (La France, pays de trouillards ? hinhinhin)

Mirrors  

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Alexandre Aja revient en tant que réalisateur sur nos écrans, après le très drôle (sisi, demandez à mes amis quand ils ont vu le film au cinéma avec moi, agrémenté de mes commentaires ironiques) La Colline a des yeux, avec en tête d'affiche Kiefer Sutherland dans Mirrors.

L'histoire d'un ex-flic rongé par les remords et la bouteille, séparé, vivant chez sa sublissime soeur (Amy Smart, dont on attend toujours un rôle digne de sa prestation dans L'effet Papillon), devenant veilleur de nuit dans un grand magasin new-yorkais dévasté par les flammes depuis 5 ans. Pas de bol pour Monsieur Jack Bauer, les mirroirs encore intacts abritent fantômes et démons venant pousser les vivants aux pires attrocités.

Mirrors réussit à moitié son pari. Certaines scènes sont réellement terrifiantes (je vous conseille de vous accrocher lorsque viendra la scène où la frangine prendra son bain : à se fendre la gueule...) mais hélas sont bien trop rares. Le film horrifie davantage (par le biais de mises à mort spectaculaires) qu'il ne fait peur (un comble !), la faute à une ambiance mal goupillée, et une mise en scène parfois trop poussive.

À voir pour les inconditionnels du genre, mais Martyrs étant encore à l'affiche, je préfère conseiller le second.

Rang : C

Max la menace  

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Steve Carell est un grand (acteur) comique outre-Atlantique. Tout autant, peut-être même davantage que Jim Carrey. La différence, c'est que le second s'est bien mieux exporté sur nos rivages, grâce à The Mask en 1994.

Incompris sur notre territoire, ou définitivement pas drôle ?
Récemment sur nos écrans dans le décevant Evan tout puissant, la suite du sympathique Bruce tout puissant, Carell nous revient dans l'adaptation d'une célèbre série T.V. américaine, intitulée Max la menace, ou l'histoire d'un scribouillard d'une agence de renseignement bombardé agent de terrain aux côtés de la ravissante "99" (Anne Hathaway) pour contrer les vilains terroristes du KAOS. Cela ressemblerait à un James Bond si le nouveau agent 84 n'était pas aussi gauche que le Coyote voulant mettre la main sur Bip Bip.

Plutôt drôle dans l'ensemble, cette comédie de Peter Segal réussit l'essentiel : nous divertir. Le film ne prétend pas à davantage, et même si les 1H49 manquent bien trop souvent de piquant, on s'esclaffe suffisamment pour ressortir de la salle avec un (petit) sentiment de satisfaction. Dommage cependant que la présence musclée de Dwayne Johnson en agent 23 de choc et de charme ne soit pas suffisamment exploitée, l'introduction du personnage partant pourtant sur de bonnes bases humoristiques.

Assurément le moins ennuyeux des films de Carell, même si cela reste du Carell... À quand son Wayne's World ou son Mary à tout prix ?

Rang : C

Martyrs  

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Quel dommage !
Sans aller jusqu'à l'emploi d'onomatopées, ce film m'inspire à la fois satisfaction et déception.
Retour sur un film en salles cette semaine qui avait pourtant tout d'un grand (attention, critique "spoileuse").


Le film ouvre sur le début des 70's avec une courte rétrospective des évènements liés aux péripéties vécues par deux jeunes femmes, quinze ans plus tard.
Lucie (Mylène Jampanoï), fillette d'une dizaine d'années, avait disparu depuis plusieurs mois. On la retrouve en sang, mutilée, errante, effrayée, traumatisée. Aucune trace d'aggression sexuelle. Elle ne parle pas, ou peu. On sait juste qu'elle a réussi à s'échapper. La police n'a pas suffisamment d'éléments pour remonter au(x) kidnappeur(s). Ni pour comprendre la raison de l'enlèvement. Hospitalisée, Lucie finit par se lier d'amitié avec Anna (Morjana Alaoui). Cette introduction se termine par une nuit terrifiante où finit par apparaître une jeune femme tout droit sortie de The Ring ou de The Grudge, sautant au visage de la pauvre Lucie, totalement déboussolée.
Vision ? Délire ? Cauchemar ? Fantôme ? Réalité ? En tout cas, alors que le titre du film apparait enfin à l'écran, nous voilà immergés et impatients de connaître la suite des évènements.

Récemment, Funny Games U.S. avait tapé fort dans une mise en scène similaire. Mais là, Martyrs est encore plus intense. Il va plus loin. Car s'il y a une chose que l'on peut mettre au crédit du film de Pascal Laugier, c'est que plus qu'un film, c'est une expérience. Émotionnelle d'une part, filmique d'autre part. Si l'on a décidé d'en être le cobaye, on ne peut pas ressortir indifférent de la salle (ou alors vous faites comme 3 ou 4 personnes assistant à la même projection que moi, vous sortez en plein milieu du film, totalement écoeuré, indigné, ou même à deux doigts de gerber).

Le rapport au film de Michael Haneke est d'ordre scénaristique : passé l'écran-titre, nous assistons durant une demie-douzaine de minutes à la vie d'une famille en apparence normale, se préparant à prendre un dimanche matin leur petit déjeuner. Un père, une mère, leur fils et leur fille. La complicité entre eux semble enviable, si ce n'est une petite dispute entre la mère et le fils, ce dernier voulant intégrer une grande école coûteuse après son baccalauréat fraîchement obtenu.
Et puis, on sonne à la porte. Le gentil papa souriant va l'ouvrir. Coup de fusil à bout portant. Le corps vole de trois mètres en arrière, les tripes volent également, mais dans tous les sens. La messe est dite.
Ici, pas de gentils garçons en apparence de bonne famille, menant à bien leur scrupuleux et machiavélique plan de déstabilisation avant l'exécution. Ici, uniquement Lucie, fusil à la main, venant exécuter un à un chaque membre de la famille. Sans concession. Dans un déluge de violence. Bon courage à qui refera la déco', pour le coup, les murs sont tapissés de sang et de chair, quelques bouts d'os trainant sur le sol. 5 minutes intenses, prenant le spectateur à la gorge, le happant dans un tourbillon de haine et de vengeance. Martyrs va droit au but de façon magistrale.
La mise en scène est incroyablement inspirée. Avec des plans classiques, sans forcer sur le champ-contrechamp pour introduire l'heureuse famille *sigh*, elle devient plus nerveuse lorsque la boucherie commence. Volonté ou pas du réalisateur, certains plans sont d'autant plus écoeurants que la caméra se met à trembler, comme si la terreur s'était infilitrée à même le caméraman, et donc à même l'écran de cinéma. L'absence de fond musical permet également de nous plonger dans l'horreur de la scène, on ne se sent plus devant un film mais comme témoin privilégié de la tuerie.
Que dire de la scène où Lucie se met à assener plusieurs coups de marteau sur le crâne d'un survivant... Jamais un film d'horreur n'avait été aussi immersif et révolant. Du grand art.

Le plus excitant durant la première moitié du long métrage est que les possibilités scénaristiques sont incroyablement riches : tant de questions se posent à nous, sur les raisons d'un tel déchaînement de haine, sur l'origine du "fantôme" pourchassant Lucie à tout instant, sur la tournure des évènements. Et puis, alors que le film atteint son apogée dans sa sublissime quête d'épouvante, les réponses nous sont données. Et autant dire qu'on aurait préféré s'en passer...

Lucie morte, cela devient Anna la victime de toute cette machination religieuse (désolé de spoiler autant, mais difficile de faire la critique sans aborder les thèmes qui fâchent, à moins de faire une Critique Express, mais le film mérite mieux que ça). Car oui, Lucie n'était qu'une jeune femme traumatisée, sujette à des visions, se mutilant elle-même, mais qui dans sa folie avait effectivement bien reconnu les personnes qui 15 ans auparavant l'avaient torturé.
Seulement, elle était loin de s'imaginer que ce n'était pas l'oeuvre d'un couple lubrique adepte des tortures sur autrui. Malheureusement pour Anna, elle se n'en doutait pas non plus. Et le spectateur encore moins.
Sous prétexte que les jeunes femmes torturées (et encore, le mot "torturées" est faible) soient capables de devenir des martyrs au sens religieux du terme, et donc, si elles survivent, d'entrevoir l'autre monde, une secte de vieux ratatinés s'amuse à kidnapper de jeunes innocentes qui ne manqueront à personne pour accomplir cette expérience, et répondre à la question qui nous brûle les lèvres à tous : y'a-t'il une vie après la mort ?
Lucie n'était qu'une victime s'étant échappée, Anna sera celle qui au bout de 45 interminables minutes de film apportera la réponse.

La déception est donc perceptible durant la seconde moitié du long métrage. Non content de nous servir une explication venant atténuer la violence viscérale qu'avait le film sur nous, le film devient soudainement plus lent, plus "sage", presque tout public (toute proportion gardée). Le soufflet retombe forcément. Moins dynamique, moins inspirée, la caméra s'est fixée en même temps que le sort de la pauvre Anna. Le génie semble avoir quitté la mise en scène, et le fait de voir jusqu'où s'étend le complot évacue dès lors tout sentiment de frayeur (un film comme Alien nous avait pourtant prouvé que le mal qu'on distingue à peine est celui qui fait le plus peur).

L'intrigue jusque là totalement imprévisible laisse place à une pseudo-histoire mal venue (à défaut d'être convenue, certes) et là où l'on ressentait au début la souffrance à travers les personnages, on ressent surtout la souffrance de ne pouvoir quitter la salle sans au moins savoir comment le film se terminera. Cette faute de goût scénaristique nous fait passer à côté d'un chef-d'oeuvre auquel aurait pu prétendre Martyrs qui n'en reste pas moins une expérience unique, tenue par deux actrices totalement vraisemblables et inspirées.


En bref : Attention chef-d'oeuvre ! ...du moins, concernant les 50 premières minutes. Martyrs est un film viscéral, une expérience impliquant autant les personnages que le spectateur dans une descente aux enfers rythmée par le son des coups de feu et des os qui se broient. L'horreur ici est palpable, jamais film d'épouvante n'avait été aussi poussé dans sa démarche. Mais une seconde moitié plus sage vient gâcher notre plaisir, et en 45 minutes, le soufflet a largement le temps de retomber.

Rang : C

Comme les autres  

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Lorsqu'Emmanuel (Lambert Wilson), homo en couple avec Philippe (Pascal Elbé), décide d'avoir un enfant, il devra être confronté au refus de son conjoint, ne voulant à 40 ans se priver de sa "liberté", au refus des services sociaux (l'adoption dans un couple homosexuel est en France interdit), et à son incapacité à trouver une mère porteuse. Jusqu'à ce que Fina (Pilar López de Ayala) débarque dans sa vie...

Le synopsis pourrait prêter à sourire, tant l'histoire semble manquer cruellement d'originalité. Or, il n'en est rien. Là où le film aurait pu être casse-gueule, en tombant dans la caricature du personnage homosexuel, il l'aborde avec brio et délicatesse, évitant les clichés communs, s'attachant à montrer davantage les souffrances et les errances d'un être qui aime et veut aimer mais dont ce droit n'est pas toléré par notre société. Plutôt drôle, le film est plaisant à suivre et ne tombe jamais dans la facilité, aidé en cela par trois comédiens particulièrement justes.

Cependant, l'escalade abracadabrante des situations et le genre même du film (comédie de moeurs) noie le message du film dans la nièvrerie : le ton aurait peut-être gagné à être plus acerbe. La première partie du long métrage ne s'attache pas assez aux sentiments des personnages autre qu'Emmanuel, elle ne fait que les effleurer.

En résulte un film fort sympathique mais à la réalisation bien trop convenue.

Rang : C

Inju, la bête dans l'ombre  

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Je n'ai jamais aimé Barbet Schroeder. Que cela soit Mystère von Bulow ou le récent L'avocat de la terreur, rien dans sa filmographie ne me plait. Néanmoins, le thriller étant un genre que j'apprécie et le Japon étant un pays qui me fascine, je me suis décidé à tenter une fois encore de me confronter à la vision peu orthodoxe de ce réalisateur eclectique du paysage cinématographique mondial.

Inju, la bête dans l'ombre commence fort. Trop peut-être. Car la séquence montrée par Alex (Benoît Magimel, particulièrement inspiré dans ce métrage) à ses étudiants tend à nous laisser penser que le film sera d'une grande noirceur, tel qu'on aurait pu s'y attendre après pareille entrée en matière. Or, si c'est bien le cas, le film dont les thématiques abordées pouvaient explorer des horizons fort intéressants se perd dans un thriller plus classique, au goût prononcé pour le brouillage de pistes pas si brouillé (pour ma part, j'avais deviné quelle serait la révélation finale au bout de la 53ème minute, montre en main).

Là est tout le problème : l'ennui s'installe rapidement car ce qui aurait dû être prononcé n'est qu'effleuré. Le film reste cependant très absorbant, suffisamment nerveux et perturbant pour vous laisser hagard à la fin de la séance. Un film correct, plus agréable à suivre que les récents Schroeder.

Rang : C

Les libellés : l'explication  

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Afin de faciliter la consultation des archives et de catégorier un maximum les billets publiés, plusieurs libellés sont utilisés sur CinéBlog. En voici leur signification :

Box Office : Regroupe les billets consacrés au Box Office français de la semaine passée, toujours utile pour savoir quels films déplacent les foules. À titre comparatif, il arrivera que le Box Office d'autres pays soit évoqué.

Critique de film : Regroupe deux types de critiques : les critiques de film construites et argumentées, un "En bref :" concluera celles-ci afin de permettre aux plus flemmards d'avoir un condensé de l'avis du bloggeur, ainsi que des critiques plus concises et plus rapides à lire, ne comportant pas de résumé.

DVD : Regroupe les tests DVD, à savoir des critiques sur l'ensemble des bonus, la qualité technique et le packaging.

Informations générales : Regroupe les informations relatives au blog lui-même, que cela soit sur son fonctionnement ou sur l'auteur à proprement parlé.

Ma vie universitaire : Regroupe les compte-rendu de mes cours de cinéma, mon parcours, ainsi que les anecdotes pouvant jalonner ma vie d'étudiant de cinéma.

Stop infos : CinéBlog est avant tout un blog regroupant critiques de film et suivi des cours de cinéma pour les plus intéressés. Cependant cela n'empêchera pas le bloggeur que je suis de réagir aux news qui circulent sur le net. Ce libellé regroupera donc mes impressions sur la planète cinéma, et pourra servir également de lieu de rendez-vous aux news, festivals à venir, etc.

Zoom sur... : Regroupe les dossiers sur un film, un réalisateur, un acteur particulier. Il sera généralement question de coups de coeur ou coups de gueule. Ami(e)s de la lecture, la lecture vous appelle !

Récapitulatif des notes (2008)  

Posted by Azariel in

Petit billet vous permettant de voir les notes attribuées aux films sur ce blog en 2008.
Vous trouverez la signification du rang donné sur ce billet.

Australia : B
L'Oeil du mal : C
Histoires enchantées : C
Le Bon, la brute et le cinglé : A
Largo Winch : B
La Cité de l'ombre : C
L'Emmerdeur : D
Secret Défense : B
Caos Calmo : C
Le Jour où la Terre s'arrêta : D
Burn After Reading : C
Comme une étoile dans la nuit : B
Madagascar 2 : C
Pour elle : A
Le Prix de la loyauté : C
There Will Be Blood : A
The Broken : D
Hunger : -
Le Transporteur 3 : B
J'irai dormir à Hollywood : C
RockNRolla : C
Two Lovers : A
Mesrine : L'Ennemi public n°1 : B
L'Échange : A
The Duchess : B
Max Payne : D
Mensonges d'État : A
Saw V : D
La Très très grande entreprise : B
Quantum Of Solace : C
Mes stars et moi : C
Hellboy II les légions d'or maudites : B
W. - L'improbable Président : C
Le Crime est notre affaire : C
Mesrine : L'Instinct de mort : B
Casino Royale : A
Coluche, l'histoire d'un mec : D
Tonnerre sous les Tropiques : B
Course à la mort : D
Eden Lake : B
Blindness : B
Vicky Cristina Barcelona : B
La Loi et l'ordre : D
Go Fast : C
Harcelés : C
Appaloosa : B
Cliente : C
Faubourg 36 : B
Married Life : D
Le Royaume interdit : C
Obscénité et vertu : C
Parlez-moi de la pluie : D
Coup de foudre à Rhode Island : C
Love Gourou : B
La Vie devant ses yeux : D
Les Cendres du temps - Redux : B
Mamma Mia ! : E
Mirrors : C
Max la menace : C
Martyrs : C
Comme les autres : C
Inju, la bête dans l'ombre : C
Manipulation : D
Across The Universe : A
Babylon A.D. : C
Un mari de trop : D
Leur morale... et la nôtre : D
Star Wars : The Clone Wars : C
Rien que pour vos cheveux : C
Bangkok Dangerous : B
The Dark Knight : B

Manipulation  

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Casting de rêve pour thriller cauchemardesque : un mélange trop rarement payant.

Marcel Langenegger nous propose donc de suivre les péripéties de Jonathan (Ewan Mc Gregor), expert-comptable brillant dès qu'il s'agit de manipuler les chiffres mais à la ramasse dès qu'il lève le nez de son ordinateur portable. Proie idéale pour Wyatt (Hugh Jackman) qui va se servir de la solitude de sa victime pour arriver à ses fins.

L'idée aurait pu être très captivante si le lien entre la fameuse "liste" et le plan de Wyatt avait été plus chiadé. Il s'avère qu'au final, la conspiration n'ira pas jusque là et l'on regrette le génie de certains scénarios surfant sur la même vague, The Game en tête.

Beaucoup de films ont tendance à nous faire du "too much", or pour Manipulation, c'est l'inverse. Les acteurs restent bien sages, les scènes érotiques sont loin d'être déconseillées aux moins de 16 ans (snif, Natasha Henstridge sous-exploitée), et la réalisation limite tendance scolaire. Pas de folie, pas de surprise, nada. Dommage, le film prenait un bon départ jusqu'à la révélation de la nature diabolique de Wyatt.

Rang : D

[Box office semaine 35] Chauve qui peut !  

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Les chiffres viennent de tomber sur cbo-boxoffice.com. Je connais un ancien interprète du Joker qui va encore exploser son télévisieur avec un pistolet/gant de boxe quand il verra que c'est le visage du Caped Crusader qui va finir sur les billets de banque !



The Top :

Sorti le 13 août dernier, The Dark Knight continue de cumuler les entrées sur le territoire français, et avec un cumul de plus de 2 millions d'entrées en trois semaines, l'homme chauve-souris réalise un score des plus honorables.
Nous sommes cependant bien loin de l'engouement provoqué par le film aux States, puisque ce dernier vient de dépasser il y a peu les 500 millions de dollars de recette sur le sol de l'oncle Sam, devenant le second succès de tous les temps outre-atlantique. Bientôt les 600 millions de Titanic ?
En tout cas, si cela parait difficile, il est certain que The Dark Knight rentrera dans le club très fermé des films ayant dépassé le milliard de recette dans le monde, puisque seuls Titanic, Le Retour du Roi et Pirates des Caraïbes, le secret du coffre maudit y sont parvenus (selon imb.com, c'est le cas également de Max la menace, mais j'y crois moyen, ça sent le poisson d'avril en septembre).


The Flop :

Babylon A.D. dépasse difficilement les 600 000 entrées cette semaine et ne devrait raisonnablement pas atteindre le million. C'est à la fois pas trop mal et en même temps une sacrée taule (surtout aux USA où le film fait un bide monumental malgré la présence musclée de mon chouchou Vin - Richard B. Riddick - Diesel). Comme quoi, Kasso' devrait arrêter de perdre son temps à dire des conneries sur son blog (allez-y à l'occaz', pro ou anti-Sarko, ça fait toujours marrer) et se concentrer davantage sur son cinéma.
En revanche, The Clone Wars et Bangkok Dangerous n'atteignent même pas les 200 000 entrées pour leur première semaine d'exploitation : c'est dommage, surtout pour le second, qui mériterait un public plus enthousiaste.
Quant au reste, n'en parlons pas, surtout le score de Rien que pour vos cheveux, qui reflète le peu de succès de l'humour si gras d'Adam Sandler en France et qui pourtant fait des ravages aux USA. That's the way it is !

Across The Universe  

Posted by Azariel in

Réalisé par Julie Taymor.
Comédie musicale américaine (2007)
Durée : 2H08

Avec Evan Rachel Wood, Jim Sturgess, Joe Anderson.

Sortie française au cinéma : 28 Novembre 2007


Synopsis : Une histoire d'amour dans les années 60, au coeur des manifestations anti-guerre, des voyages spirituels et du rock'n roll, qui part des docks de Liverpool vers le psychédélique Greenwich Village, des émeutes de Détroit aux champs de bataille du Vietnam.
Jude et Lucy sont plongés, avec des groupes d'amis et de musiciens, dans le tumulte des années anti-guerre et des révolutions culturelles, guidés par "Dr Robert" et "Mr Kite". Jude et Lucy sont la proie des forces tumultueuses qui secouent l'époque et vont les obliger à se trouver eux-mêmes pour se retrouver l'un l'autre...



Oeuvre ambitieuse passée presque inaperçue en salle, Across The Universe est l'un de mes coups de coeur 2007, aux côté de Cashback et de My Blueberry Nights. Et je vais m'employer à vous expliquer pourquoi.
Justifier

Les Beat...else ?!

C'est d'abord tout à fait par hasard que je suis allé voir Across The Universe, car d'une part le genre de ce film est loin d'être un de ceux m'attirant (Hairspray m'a plu par exemple, mais l'avoir vu une fois m'a suffi) et d'autre part, Les Beatles ne sont absolument pas ma tasse de thé. À dire vrai, jusqu'à ce jour, je n'aimais pas du tout la bande à Lennon, mis à part deux ou trois chansons, dont Let It Be. Que voulez-vous, j'ai toujours été plus Stones que Beatles, à chacun ses goûts musicaux !

Néanmoins, il aura fallu un film, il aura fallu une refonte moderne de 33 des quelques 200 chansons composées par les Beatles pour me faire changer d'avis au point que 9 mois après sa sortie sur écran large, la bande originale d'Across The Universe soit l'album que j'écoute le plus fréquemment actuellement. Sacré exploit !

N'étant pas un musicien expert, je ne vais pas me mettre à vous parler de 3 ou 4 temps, d'instruments, etc, je laisse cela aux experts. Mais prenez par exemple I want to hold your hand, Oh ! Darling, ou encore Hold Me Tight et écoutez derrière la version des Beatles : ces dernières paraissent bien molles ! Rien de critiquable, autre temps, autre moeurs. Mais étant un enfant des 80's et non des 60's, ayant été biberonné avec des groupes rock tel que Queen, Les Beatles m'ont toujours apparu comme des génies d'un temps qui n'était pas le mien, dans ses ideaux, dans son groove.

Ce qui me rend également admiratif concernant ces reprises, c'est lorsque l'on prend en considération que ce sont bel et bien les acteurs qui chantent, et personne d'autre.
Certes, Jim Sturgess (aka Jude) n'en est pas à son coup d'essai et Evan Rachel Wood (aka Lucy) est, en plus d'être actrice surdouée et divinement belle, chanteuse (ainsi que la compagne actuelle du chanteur Marilyn Manson, ce dont au passage on se fout).
Mais prenez Joe Anderson (aka Max, le frère déjanté de Lucy) qui avoue lui-même ne jamais avoir chanté, ni pris de cours de chant... Quelles versions de Hey Jude et Happiness is a Warm Gun ! J'aimerai bien chanter aussi mal que lui pour ma part !

N'oublions pas les quelques guest stars, et non des moindres, dont certaines viennent pousser la chansonnette, tels Bono (du groupe rock irlandais U2) et Joe Cocker. Rien que ça !
J'aimerai souligner d'ailleurs les performances de T.V. Carpio sur I want to hold your hand et d'Evan Rachel Wood sur If I Fell, chansons ô combien casse-gueule mais interprétées avec une justesse désarmante.

Au final, ne serait-ce qu'un d'un point de vue musical, ce film fut pour moi une véritable surprise. Je ne me sens pas devenu fan pour autant des Beatles mais il est certain que ces reprises ont réussi à me faire oublier le côté un peu vieillot des originales et m'ont permis d'apprécier pleinement les mélodies et les paroles pour ce qu'elles sont.
D'ailleurs dans un souci de vraisemblance et pour rendre les nouvelles versions plus authentiques, il est amusant de constater que le matériel utilisé par les musiciens est celui d'époque.

Et encore, s'il n'y avait que le travail des compositeurs et du superviseur de la musique (T-Bone Burnett, loin d'être un inconnu dans le milieu) qui m'avait bluffé...


Coup d'essai ?

Julie Taymor n'est peut-être pas une réalisatrice dont le nom vous dit quelque chose. Il faut dire qu'au cinéma, ses seuls faits d'arme sont Titus (2001) et surtout Frida (2003), ce dernier donnant à Salma Hayek un rôle ne necessitant pas, pour une fois, qu'elle nous dévoile l'étendue de ses charmes féminins (désolé Loky, ce film n'est pas pour toi !). C'est bien peu pour une réalisatrice de bientôt 56 ans !

Mais Julie Taymor n'est pas que cela. Elle fait surtout partie du monde du spectacle, plus particulièrement des comédies musicales. Elle a d'ailleurs obtenu un Emmy Award en 1994 pour son travail de productrice et de metteure en scène.
Outre sa célèbre adaptation du Roi Lion de l'univers Disney, elle a également travaillé sur les comédies musicales mettant en scène La Flûte Enchantée (Mozart) ou encore Le Hollandais Volant (Wagner). Elle s'apprête d'ailleurs à retrouver les deux acteurs principaux d'Across The Universe en mettant en scène Spider-Man version comédie musicale.

Bref, Julie Taymor a du métier, et cela se voit dans Across The Universe !

Ses trouvailles visuelles témoignent d'un véritable don artistique et d'un sens parfaitement aiguisé de la mise en abîme. Un véritable bonheur pour l'étudiant d'arts plastiques que je fus il y a plus d'une dizaine d'années.

S'il y a une scène du film que je devais citer m'ayant plus impressionné que les autres, c'est au moment où Max se fait enrôler par l'armée pour partir au Viêt Nam, avec pour fond sonore I Want You.
La critique est tellement acerbe que je n'ose plus séparer cette chanson du contexte dans lequel la réalisatrice nous plonge tant les paroles prennent un tout autre sens grâce aux images, aux visages déshumanisés des soldats américains venant jusqu'à ôter à Max sa personnalité (incarnée ici par ses vêtements).
Toute cette scène met en lumière l'aspect contestataire d'une Amérique que je n'ai pas connu à cette époque et qui pourtant me parle tant (l'Irak n'est pas très loin...).

Parfois, comme c'est le cas avec le passage où les protagonistes rencontrent Mr Kite, on sent même une légère touche burtonienne très psychédélique, qui témoigne d'un univers plastique très large et enrichi un film qui avait déjà la lourde tâche, à partir de l'empreinte musicale des Beatles, de raconter une histoire reflétant une époque pas si révolue que cela.

Je vous laisse le plaisir de découvrir les autres idées brillantes lorsque vous visionnerez le long métrage (fondu enchaîné pas piqué des hannetons, fraises "explosives", etc).

Une véritable réussite artistique, sur tous les points !


Et la délicatesse, bordel !

Across The Universe a beau être une comédie musicale à la bande originale détonnante et une réussite artistique et plastique, cela n'en reste pas moins un film.
Les acteurs sont-ils à la hauteur, surtout que la plupart sont d'illustres inconnus ? L'histoire ne souffre-t'elle pas des chansons venant entrecouper les dialogues ? Y'a-t'il une histoire au moins, qui tienne la route ?

...je vous rassure, c'est le cas quant à la dernière de mes interrogations.

Plus encore, l'histoire se lit à plusieurs niveaux et chacune d'elle est une réussite totale.
Tout d'abord, il y a cette magnifique histoire d'amour entre deux êtres dont la rencontre ne pouvait être qu'improbable, lui ouvrier de Liverpool, et elle issue d'une richissime famille américaine. Cette histoire d'amour n'est pas pour autant banale, tant elle se construit sur des bases friables : Jude n'est pas tout à fait un coeur à prendre et Lucy fait le deuil de son petit ami tombé au Viêt Nam.
Et c'est justement cette perte qui rendra leur histoire d'amour compliquée : traumatisée, Lucy deviendra une fervente partisane de la paix, d'autant que son frère Max, qu'elle adore, va à son tour se faire envoyer au front. Jude de son côté n'est pas concerné et ne se sent pas concerné non plus. Il ne partage pas ses idéaux, il se laisse porter par la vague (un peu comme moi, d'ailleurs) et fatalement, il ne pouvait y avoir qu'un clash entre ces deux coeurs pourtant si liés.

On peut également s'attacher à l'aspect contestataire du film qui, même s'il se contente de montrer sans jamais vraiment prendre parti, dévoile le désarroi d'une jeunesse américaine obligée de vivre une guerre dont elle ne veut pas.

Que cela soit pour l'un ou l'autre, il est extraordinaire de constater à quel point les paroles des chansons des Beatles sont si justement employées, celles-ci nous donnant l'impression qu'elles sont écrites pour ce film, tant elles tiennent lieu et place naturellement de dialogues entre les personnages. J'applaudis le rendu, qui ne nous donne jamais une impression de rupture comme c'est souvent le cas dans ce genre cinématographique.


Un film zéro défaut ?

Evidemment, nul n'est parfait et Across The Universe souffre de quelques défauts.
A commencer déjà par son genre, justement : si l'on ne se laisse pas bercer par les musiques et que l'on y est hermétique, nous passerons forcément un mauvais moment, surtout que 2H08 pour qui n'y est pas sensible, c'est long !
Fort heureusement les musiques faisant parties intégrantes du scénario, on peut toujours se boucher les oreilles et suivre l'histoire en lisant les sous-titres. Peu pratique, cependant.

De même, l'oeuvre est tellement dense qu'elle sacrifie hélas certains seconds rôles, Prudence (T.V. Carpio) en tête, au profit des deux protagonistes principaux.

Enfin, autant j'ai appuyé sur le fait que le film était une véritable réussite artistique, autant elle est parfois trop flamboyante, au risque de nous créer une indigestion. Le passage de Mr Kite justement est le passage m'ayant le moins plu, car il casse le rythme d'un film qui n'en a surtout pas besoin.


Pour conclure

Malgré ces quelques petits défauts, Across The Universe est un film qui va tenir fort longtemps une place de choix dans le haut de ma DVDthèque (DVD dont je ferai la critique prochainement).

La première fois que je l'ai vu sur grand écran, j'avoue en sortant de la salle de cinéma ne pas avoir été totalement emballé. Le film m'ayant paru un peu trop long, j'avais commencé à déccrocher lors du passage incluant justement Mr Kite.

Pourtant, dans les jours qui ont suivi, les musiques et les trouvailles visuelles ont peu à peu commencé à m'obséder. Je me suis donc précipité sur le DVD à sa sortie pour comprendre pourquoi un film dont je n'étais pas ressorti euphorique occupait autant mes pensées. Et effectivement, le second visionnage répondit à ma question.

Jouant sur une multitude de petits détails tous plus sympathiques les uns que les autres, le meilleur nous permet d'oublier le moins bon pour faire d'Across The Universe LA comédie musicale de ces 20 dernières années, et surtout le film dont la bande originale m'aura permis de découvrir Les Beatles, ce qui ne serait peut-être jamais arrivé.

Chapeau bas, Miss Taymor !

Rang : A

En bonus, pour Loky, Salma Hayek en invitée de luxe dans un costume et un rôle plus qu'affrillolant. Enjoy !