[Mon mois de...] Avril 2009  

Posted by Azariel in

Tour d'horizon comme chaque mois des films que j'irai voir le mois qui vient. Avril permettra-t-il de vivre de grands moments cinématographiques ? Quoiqu'il en soit, des films à voir, il y en a des tas !

X-Men Origins : Wolverine. La grosse attente du mois.

  • Un peu d'humour dans ce monde de brutes. Le 01/04, comme poisson d'avril, je m'offrirai en guise de crise de fou rire assurée une petite séance de Dragonball Evolution. La bande-annonce est cela dit souvent trompeuse, mais je pense que je ne me trompe pas en m'avancant sur la qualité très médiocre du film de James Wong à la vue des premières images. Histoire de ne pas m'arracher les cheveux, j'irai voir le prochain Ron Howard, Frost / Nixon, l'heure de vérité, dont les premiers échos semblent réjouissants. Cependant, le film que j'attends clairement est Prédictions d'Alex Proyas, le type qui a signé, excusez du peu, The Crow et surtout Dark City. Reste ensuite à voir Les Cavaliers de l'Apocalypse, Safari, Monstres contre Aliens, et La Véritable histoire du Chat botté. Mes aïeux, quel programme !
  • Le 08/04, après avoir passé un partiel d'analyse filmique sur l'adaptation au cinéma des mythes & légendes, j'aurai le choix : soit je commence la semaine par un petit Fast and Furious 4, avec le plaisir de voir revenir Vin Diesel dans la franchise, soit Chéri de Stephen Frears. À moins que je ne me laisse tenter par Ponyo sur la falaise. Nous verrons bien !
  • Trois films que je ne manquerai pas de voir la semaine du 15/04. Dont deux ovationnés par la critique. Tout d'abord OSS 117 : Rio ne répond plus, que l'on présente ça et là comme LE film du mois. J'ai hâte d'en juger par moi-même ! Puis Dans la brume électrique, film marquant le retour de Bertrand Tavernier derrière la caméra. Enfin, un réalisateur que j'aime beaucoup, Jonathan Demme, en charge de titiller un brin nos zygomatiques avec Rachel se marie.
  • Et là, les filles vont se mettre à hurler. Le 22/04 sort sur nos écrans 17 ans encore, un film dans lequel la gueule d'ange Zac Efron fera des ravages. Les autres sorties sont relativement peu alléchantes, mais il est possible que je traîne mes guêtres devant Coco avant Chanel voire Humains. Selon l'humeur.
  • Par contre, le 29/04, ça ne rigole plus. Très attendu (en tout cas par moi), X-Men Origins : Wolverine déboule sur nos écrans. En espérant quelque chose de bien au dessus d'X-Men 3 ! Après ça, j'irai voir euh... Joker !

On se retrouve au prochain debriefing avec un mois de mai marquant la sortie des premiers blockbusters. Des fans de Star Trek parmi vous ? Plus qu'un mois à attendre !


(Liste non exhaustive et ne regroupant que les films m'intéressant de prime abord)

Duplicity  

Posted by Azariel in

Tony Gilroy. Voilà un nom qui en impose. Pas parce qu'une grande carrière de cinéaste le précède. Il n'avait à ce jour réalisé que Michael Clayton en 2007, au demeurant un film peu exceptionnel. Mais il n'est ni plus ni moins que le scénariste de L'Associé du Diable et surtout de la trilogie Jason Bourne.

Avec Duplicity, il réunit pour sa seconde réalisation Julia Roberts et Clive Owen à l'écran (un couple ayant déjà fait des étincelles dans Closer, entre adultes consentants) dans cette histoire follement excitante d'ex-agents secrets doubles, tombés amoureux au cours de leur mission respective, décidant de s'unir pour tenter de plumer une multinationale. Ils nourrissent en effet l'espoir de réussir à voler une formule miracle à l'entreprise dans laquelle Julia s'est fait embaucher dans le but de la revendre à prix d'or à une société concurrente. S'en suit un jeu de chat et de la souris où les deux amants devront faire attention à ne pas être découverts et encore plus à ne pas être trahis. Difficile de faire confiance après tout quand son équipier est un pro de l'entourloupe avec qui on couche. Et surtout pour qui les sentiments peuvent être une arme à double tranchant !

Las, malgré un script alléchant, Duplicity tient modérément ses promesses. Non pas que la mise en scène manque de charme. Au contraire, elle est pleine d'élégance et de maîtrise, efficace et dynamique quoiqu'il manque parfois un chouïa de nervosité. Le problème est ailleurs. Il vient du fait qu'on n'y croit tout simplement pas. D'une part parce que la narration se nourrie de flashbacks déstabilisants au point que le spectateur est obligé sans cesse de raccrocher les wagons s'il ne veut pas se perdre dans l'histoire. D'autre part parce que le labyrinthe que construit Gilroy semble prendre trop d'importance pour permettre au cinéaste de s'intéresser concrètement à ses personnages.

Reste un humour noir décalé et une ambiance aussi cabotine que sexy malgré le manque de folie des acteurs (un brun de tension sexuelle aurait aidé sans nul doute) permettant de passer un bon moment devant le film, dont la fin, twist final trop facile, trop prévisible, laisse un arrière-goût qu'on aurait bien voulu moins double.

Rang : C

Plus d'infos sur ce film

[Critique DVD] Ariane - édition collector  

Posted by Azariel in

Titre original : Love in the Afternoon
Genre & Pays : Comédie romantique américaine
Année : 1957
Durée : 2H05
Réalisé par : Billy Wilder
Avec : Gary Cooper, Audrey Hepburn, Maurice Chevalier
Produit par : Allied Artists

Sortie France : 24/03/2009
Langues : Français et Anglais Dolby Mono 2.0
Sous-titres : Français
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format cinéma : 1:85
Support : Simple face double couche
Nombre de DVD : 1
Éditeur : Carlotta Films




LE FILM :

S'il est un cinéaste dans l'Ancien Hollywood qui ait su briller dans tous les genres, c'est bel et bien Billy Wilder. Touche-à-tout, cet immigré autrichien s'est surtout illustré dans la comédie, genre qu'il affectionne tout particulièrement. Sa rencontre avec le scénariste I.A.L. Diamond sera d'ailleurs déterminante, puisqu'Ariane marque le début d'une longue et fructueuse collaboration entre les deux hommes, Certains l'aiment chaud (1959) en tête.

Avec Ariane, Wilder réunit un trio mythique composé de Gary Cooper, au crépuscule de son éclatante carrière (l'acteur s'éteignit le 13 mai 1961, soit six mois après la disparition de Clark Gable, entraînant avec eux la fin d'une ère hollywoodienne dite "classique"), de la divine Audrey Hepburn (déjà dirigée par Wilder en 1954 dans Sabrina) et de Maurice Chevalier, le "French Lover" de tout une génération américaine.

"It's a tiny bottle of perfume and very large bananas."

Trois figures de légende pour une seule histoire, adaptée du roman de Claude Anet. Un script simple, mais diablement efficace : Maurice Chevalier incarne Claude Chavasse, un détective privé parisien spécialisé dans les affaires d'adultère. Traquant les épouses infidèles pour le compte de leurs maris, ses investigations l'amènent à enquêter sur le milliardaire Frank Flannagan, interprété par Gary Cooper, un playboy multipliant les conquêtes et déchaînant les passions. Seulement lorsqu'un jour un client cocufié par la faute du Don Juan projette de l'assassiner, la fille de Chavasse, Ariane (Audrey Hepburn), décide d'intervenir pour le sauver. Passionnée par le travail de son père, elle connait ses dossiers sur le bout des ongles malgré les précautions prises par ce dernier. Une somme d'informations qu'elle va tenter de mettre à son avantage car Frank ne lui est guère indifférent.

Dès les premiers instants, Wilder pose les bases de sa démarche : à travers un dialogue savoureux en voix-off de Maurice Chevalier et de son accent so french à faire blêmir Shakespeare (ce qui parait tout de même délicat), le cinéaste se joue des clichés du genre et propose une entrée en matière à la fois doucement ironique et délicieusement ingénieuse.

Car ce qui caractérise Wilder dans sa façon de faire est d'associer avec un équilibre déconcertant humour et intelligence, que l'on soit dans le loufoque ou la romance, ce qui n'est pas sans rappeler la manière de procéder d'Ernst Lubitsch. Ainsi, il n'est pas rare de passer du coq à l'âne en un instant, ce qui aurait pu en rebuter plus d'un si le coq en question ne portait pas les belles plumes soyeuses d'Audrey Hepburn. Solaire, elle apporte à l'écran une grâce et une harmonie qui donne une fraîcheur indéniable au film, sans pour autant se contenter d'être le joli minois auquel on l'a trop souvent réduite. Son jeu un rien emprunt de malice et de candeur donne une bouffée d'air à chaque séquence au point que son absence à l'écran devient quasi-suffocante. Sa voix et son regard véhiculent une innocence telle que sa performance dans ce long métrage justifie pleinement, plus de cinquante ans après, son statut de grande star hollywoodienne.

Et puis il y a l'âne. Mais quel âne ! Le plaisir de voir Gary Cooper tourné en bourrique par une jeune femme aussi révoltée et taquine contribue à décupler l'intérêt d'Ariane, tant l'audace dont fait preuve Wilder à jouer sur les sous-entendus à travers les rixes amoureuses est éclatante. La séquence du manteau d'hermine ornemente parfaitement ce tableau sensuel et troublant, avec ce mouvement de plan où l'on accompagne du regard le vêtement luxueux tombant aux pieds d'Ariane, de la même manière qu'on aurait pu voir sa robe tombée à terre une fois ôtée. Conjugué au fondu enchaîné concluant la scène, marquant ainsi une ellipse plus qu'équivoque, on ne peut qu'être admiratif devant tant d'adresse et de subtilité dans la mise en scène.

"In Paris people eat better, and in Paris people make love, well, perhaps not better, but certainly more often."

Cette grande part de fantaisie chez le cinéaste nous entraîne sans gêne dans le petit jeu auquel se sont livrés les deux duellistes, l'une en amazone domptée, l'autre en roublard roublardisé. Un sommet de modernité sophistiquée évitant avec sagesse l'apologie du mensonge pour mieux se concentrer sur la silhouette romantique teintée de cynisme de l'histoire d'amour entre les deux personnages. Il n'est pas question pour Wilder de jouer les moralisateurs ni d'inscrire son film dans une quelconque perspective dramatique tant l'aspect onirique est pleinement assumé.

Ariane est un émerveillement perpétuellement contigu évitant pourtant l'explicite. Malgré le thème principal du film, celui de l'idylle, et les allusions sexuelles, nombreuses, il faut rappeler que Wilder a mis en scène cette histoire dans un contexte de production hollywoodienne des années '50, encore marqué par le code de censure même si celui-ci connait déjà un déclin significatif avec la libération des moeurs. Ainsi, Wilder s'attira les foudres des instances en charge de donner l'illusion que le code Hays n'était pas encore devenu un vestige du passé. Il faut dire, il y a de quoi : il est tout de même question d'une jeune femme allant faire l'amour les après-midi, une jeune femme incarnée par une actrice de trente ans de moins que son partenaire !

"You know who I am, Mr. Flannagan, I'm the girl in the afternoon."

Wilder a donc dû faire un certain nombre de concessions qui pourtant n'entâchent en rien Ariane. Bien au contraire. L'exemple le plus évident concerne la scène de fin à la gare, dans laquelle le cinéaste dut rajouter la voix-off de Chevalier, commentant et légitimant l'union d'Ariane et de Frank, participant ainsi à cette extraordinaire levée des masques donnant un charme certain à ce happy-ending bienvenu car non-antinomique avec le ton du long métrage. L'inverse aurait été plus gênant, au final.

Et puis il y a le formidable travail du directeur artistique Alexandre Trauner. Alors certes, son Paris est un Paris "carte postale". Mais difficile de ne pas se laisser subjuguer par la romance tant les décors se prêtent à l'immersion. Un cadre idyllique venant parfaire une oeuvre grandiose qu'on ne peut se permettre d'occulter, même si elle n'est pas majeure dans la filmographique de Billy Wilder. À vous faire entrer en pleine Fascination !

"Once you've got a winning combination, why mess around with it ?"


LE PACKAGING :

Belle édition Carlotta Films en format Digipack, à la fois sobre et esthétiquement impeccable grâce à de jolies photographies sur chaque face du boîtier. On regrettera néanmoins que le carton ne soit pas plus solide, ce qui est souvent le problème avec ce genre d'étui.

Le DVD est accompagné d'un portefolio exclusif de 32 pages à la qualité indéniable : bonne colle donc solide reliure, et magnifiques photographies. Également présente une publicité des sorties Carlotta Films à venir, toujours utile pour les cinéphiles que nous sommes.

IMAGE & SON :

Cette édition collector dispose d'un nouveau master restauré. On sent un travail d'orfèvre pour permettre au film de retrouver de l'éclat après tant d'années. Grâce à une bonne compression et à une définition honnête, l'image s'en tire sans trop de mal, mis à part une légère tendance à la granulation dans les plans d'ensemble, ainsi qu'à des images légèrement poussièreuses voire altérées. Rien de bien dommageable vu leur extrême rareté.

Côté son en revanche, c'est plus discutable. Ariane étant un film en mono, ne vous attendez guère à entendre chaque coup d'archet en dolby surround lorsque Fascination sera jouée par les tsiganes. De plus, la V.F. est comme bien souvent une horreur à éviter comme la peste, même si l'on est tout de même loin de la médiocrité d'une piste audio française comme celle de The Dark Knight. Un conseil : ne regardez jamais ce film autrement qu'en V.O.


INTERACTIVITÉ :

Une fois encore, les éditions Carlotta Films brillent pour leur sobriété et leur élégance, et Ariane n'échappe pas à la règle. De jolis menus simples d'accès, clairs et lisibles, avec les merveilleuses musiques du film accompagnant notre traversée des menus du DVD.


BONUS :

De nouveaux bonus inédits, dit-on. Qu'à cela ne tienne, c'est avec grand plaisir que nous les découvrons.
Ariane, rapports de tournage (26 mns) s'avère être intéressant pour qui ne connait pas le travail des chercheurs de la Cinémathèque. Travail de restauration, scénario, entrée dans l'univers de la scripte d'antan (métier ô combien méconnu), et anecdotes sur le tournage.
Plus intéressant encore, un module s'intitulant Au fil d'Ariane (26 mns) dans lequel N.T. Binh, critique de Positif, documentariste et enseignant de cinéma, livre son analyse riche en informations du film de Wilder, de sa patte, de ses références. Une vraie mine d'or justifiant à elle-seule l'achat du DVD.
La complicité magnifique est un entretien avec le couturier Hubert de Givenchy parlant de la complicité qui l'a uni à Audrey Hepburn durant de nombreuses années. Trop court (à peine plus de 8 mns), ce bonus permet surtout de voir que derrière l'immense star, il y avait une femme fidèle à la légende l'entourant. Une grande dame.
Le dernier bonus nous montre la bande-annonce du film, quelque peu en deçà qualitativement parlant de ce qu'est vraiment le film.


Au final, une très bonne impression de l'ensemble que CinéBlog vous recommande chaudement. Un Billy Wilder mérite toujours le coup d'oeil de toute façon, surtout avec une pareille édition.

LE FILM : A
LE DVD : B

[Box Office semaine 12] Coco-rico !  

Posted by Azariel in

(21:28:19) Bah Twist !! [Astraal]: introduis de ma part en disant que les francais ont retrouvé leur mauvais gout habituel. Voilà qui est fait. Et voici le comment du pourquoi :

[Erratum : La Fille du RER est en dixième position avec 107 837 entrées]


The Top :
  • Il fallait s'en douter, Coco est un véritable raz-de-marée venant tout emporter sur son passage. Un succès prévisible tant Gad Elmaleh jouit d'une notoriété incroyable dans notre pays. L'ennui, c'est de savoir que cela suffit pour faire déplacer les foules. Presque deux millions d'entrées pour un film de merde, c'est dire si Astraal a raison.
  • Gran Torino se fait donc passer devant mais reste au sommet du box office, et atteint les 2 419 674 entrées après quatre semaines d'exploitation. Un joli score amplement mérité pour une oeuvre solaire comme il y en a trop peu sur la planète cinéma. À bon entendeur...
  • Fait rarissime, Welcome fait davantage recette dans sa seconde semaine que dans sa première, passant pour l'occasion la barre du demi-million d'entrées. Joli coup. Et merci le Printemps du Cinéma.
  • Slumdog Millionaire, dix semaines, toujours là. Que dire de plus, si ce n'est que l'effet Oscar doit y être pour quelque chose. Un film coup de coeur pour beaucoup d'entre vous, et on peut le comprendre tant Danny Boyle a fait fort. En attendant le prochain !
  • Est-il nécessaire de parler une fois encore de LOL (laughing out loud) ®, dont on a déjà tout dit dans les précédents articles consacrés au box office ? Sophie un jour, Sophie toujours après tout !
  • Un succès public qui me fait plaisir, celui de Marley & moi, bien loin de ce que l'on pourrait en imaginer. 700 956 spectateurs, c'est en tout cas plus que ce que j'aurai pu imaginer.

The Flop :
  • Watchmen - Les Gardiens ne décolle décidemment pas. S'il approche les 700 000 entrées sur notre territoire, pour un blockbuster d'une telle envergure, c'est bien peu. Son viandage mondial risque d'ailleurs de changer pas mal de choses concernant les films de super-héros, puisque l'on murmure que la Warner ne veut plus produire de films classés R (interdit aux moins de 17 ans non accompagnés) mais uniquement des PG-13 (tels The Dark Knight ou Iron Man). C'est le cinéma qui risque dès lors d'en prendre un coup. Merci Zack Snyder ! (en même temps, il a rendu une copie honorable).
  • L'Enquête - The International se maintient dans le Top 10 faute de concurrents sérieux, cela n'enlève rien au fait qu'à peine plus de 200 000 spectateurs pour voir Clive Owen jouer les gros durs, c'est bien peu.
  • Unborn maintient le cap de la médiocrité, et se place à la quatorzième position du classement avec ses 104 730 pelerins. Au moins est-il toujours dans le Top 20, ce qui n'est plus le cas pour Les Passagers, déjà tombé dans les oubliettes.
  • Un film qui est également tombé dans l'oubli à mon grand regret, Loin de la terre brûlée. Si les gens préfèrent aller voir Coco en même temps, que puis-je ajouter de plus...?

Voilà donc une semaine où les nouveautés n'ont pas des masses chamboulé le box office. En espérant que celles de cette semaine le feront, tout particulièrement le dernier John Woo ! Allez zou, à la semaine prochaine les loustics !

CinéBlog en partenariat avec Carlotta Films !  

Posted by Azariel in

Grande nouvelle : après plusieurs semaines de gestation, une collaboration d'ordre journalistique vient de naître entre Carlotta Films et CinéBlog dans le but non de promouvoir cette société (nous tenons ici comme vous le savez à notre liberté d'opinion et d'expression) mais de proposer en avant-première des critiques sur les films que Carlotta Films distribuera en DVD (et peut-être en salles) à l'avenir.

Qu'est-ce que Carlotta Films ? Si vous ne le savez pas, cette prestigieuse société française a été fondée en 1998 par Vincent Paul-Boncour et Jean-Pierre Gardelli afin de veiller à notre patrimoine cinématographique. En effet, Carlotta Films travaille à la sortie en salles et en copies neuves de grands classiques du cinéma, mais également à l'édition de ceux-ci en DVD depuis 2002. Une entreprise exploitant et distribuant aussi bien des films de Billy Wilder, Pier Paolo Pasolini, d'Alfred Hitchcock ou encore de Michelangelo Antonioni, rappelant à tous que cinéma ne rime pas uniquement avec actualité.

Vous ne serez donc pas étonné de voir fleurir de plus en plus de critiques de DVD sur CinéBlog, ainsi qu'une présence accrue de films d'époque, parce que nous nous voulons le plus hétéroclites possible et que savoir regarder derrière soi permet de mieux comprendre ce qu'il y a devant.

Nous tenons à remercier particulièrement l'attachée de presse de Carlotta Films, Julie Dejode, pour la confiance qu'elle nous témoigne. N'hésitez pas à nous faire part de vos impressions sur cette nouvelle pierre venant compléter notre édifice, en espérant bien sûr qu'au final, ce soit vous nos lecteurs qui en soyez les grands gagnants !


À venir dans les prochains jours la critique du DVD Ariane de Billy Wilder, disponible en édition DVD collector dès demain.

The Chaser  

Posted by Azariel in

Dévoilé au dernier Festival de Cannes, The Chaser nous avait été présenté comme un petit bijou du cinéma sud-coréen. C'est pourtant le rabaisser de dire si peu sur un film qui s'avère être tout simplement une véritable révolution.

Comment réussir à tenir en haleine avec un scénario dont tout semble être joué ou presque passé les vingt premières minutes ? Celui de Hong-jin Na, dont c'est également la première réalisation, répond brillamment à cette question en se payant le luxe de devenir un modèle absolu du genre, tant le suspense ici étroitement lié avec la critique acerbe de la société coréenne vibre dans chaques parcelles de l'être filmique que composent ce chef-d'oeuvre cinématographique.

Pourtant l'approche est simple : un ex-flic devenu proxénète se rend compte que ses filles ont toutes eu le même client avant de disparaître les unes après les autres. Il se lance à la poursuite du tueur dans l'espoir de sauver la dernière qu'il lui ait envoyé. À partir de là, Hong-jin Na tire de son script une oeuvre crépusculaire mettant en balance les contradictions de la société dans laquelle il vit avec une violence chargée d'émotions toutes plus intenses les unes que les autres, particulièrement le sentiment d'impuissance émergeant dès les premiers instants et concluant le film avec maestria. Haletant et rythmé, la singularité de son histoire écrite à rebours mêlée à la brutalité frontale de ses personnages permettent à The Chaser de trôner aux côtés d'un Old Boy de Chan-Wook Park ou encore de Memories of Murder de Joon-ho Bong, à savoir au panthéon des plus grandes oeuvres sud-coréennes.

Rang : A

Plus d'infos sur ce film

Je te mangerais  

Posted by Azariel in

Je te mangerais. Deux questions s'imposent : Qui est "Je", et pourquoi la première personne du conditionnel présent ? La réponse à ces questions allaient être deux des trois éléments les plus fascinants du film de Sophie Laloy.

Premier long de la réalisatrice après avoir été un temps ingénieur du son, Je te mangerais raconte l'histoire de la jeune Marie (Judith Davis), quittant sa famille pour des raisons économiques afin de vivre à Lyon en collocation avec une amie d'enfance, Emma (Isild Le Besco), dans le but d'étudier le piano dans l'un des meilleurs conservatoires de France. Une relation perverse et destructrice s'installe entre les deux jeunes femmes, la seconde se consummant dans les flammes passionnelles, et la première, bouleversée par son incapacité à céder à son désir, n'hésitant pas à les entretenir.

Il est un jeu de tentations et de tentatrices que Laloy sait mettre à merveille en scène : magnifiant les corps, isolant les âmes, torturant les coeurs, la réalisatrice filme avec une grâce insolente ce duel qui n'en est pas un. Si l'on songe à tort que le long métrage verra naître la domination à l'usure d'Emma sur Marie, on se rend compte bien vite qu'il est impossible de prévoir qui des deux dévorera l'autre. Subtils, les retournements de situation ne sont jamais de trop. Pas même le triangle amoureux s'étant formé, tantôt avec le piano, tantôt avec Sami (Johan Libéreau), permettant de relancer une tension oppressante de tous les instants tout en préservant l'atmosphère intimiste séant au film pour éviter de tomber dans un voyeurisme malvenu.

Judith Davis et Isild Le Besco : à croquer.

Il faut dire que les deux jeunes femmes incarnant Marie et Emma sont d'une sensualité et d'une justesse telles qu'on oublie bien vite le joli minois des deux actrices pour ne plus voir que leurs personnages. C'est dire le niveau de leur performance, justifiant à lui-seul l'intérêt que l'on peut porter au film. Les scènes de séduction, dérangeantes à souhait, sont sublimées par le trouble que l'on ressent chez elles, l'une tentant d'asseoir sa domination sur celle qu'elle aime, l'autre tentant de lui résister malgré son envie, presque evanescente, de céder.

La partition comporte toutefois quelques fausses notes, malgré la présence de Ravel et de Schumann accompagnant le crescendo d'un amour contrarié. Si l'on sait en fin de compte qui mange qui quand vient le clap final, on pourra regretter que Sophie Laloy n'ait pas plus insisté sur l'intensité de son drame pyschologique, particulièrement en ce qui concerne le personnage de Marie, parfois laissé à l'abandon au milieu de ses contradictions. Trop convenu ou trop sage, Je te mangerais aurait mérité de finir en véritable orgie cannibale, mais se contente du plat de résistance. L'essentiel est là.


En bref : Premier essai concluant pour Sophie Laloy qui signe avec Je te mangerais un drame intimiste dérangeant où la caméra caresse les corps avec sensualité et froideur mais dont le récital, bien qu'ambitieux, se révèle moins vibrant que les musiques classiques qu'il emprunte le temps d'une métaphore. À noter la composition étonnante de deux grandes actrices à surveiller de près.

Rang : B

Plus d'infos sur ce film

[Box Office semaine 11] Clint : Gran, For, ino-xydable !  

Posted by Azariel in

Quand je disais il y a deux semaines lors d'un précédent article que Clint Eastwood était en fait l'incarnation de Dieu... La preuve, il a entendu mes prières.


The Top :
  • Pour la troisième semaine consécutive, Gran Torino occupe la première place du box office français. Pour la troisième semaine consécutive, Clint Eastwood résiste à l'arrivée des nouveautés sans fléchir un seul instant. Son film va dépasser les deux millions d'entrées et ne devrait être inquiété que par Coco, dont la qualité plus que médiocre n'entâche pas le succès plus qu'attendu.
  • Welcome suit derrière, avec ses quasi-300 000 fauteuils occupés pour sa première semaine d'exploitation. C'est déjà mieux que le dernier film où Vincent Lindon était en tête d'affiche malgré sa qualité indéniable (il est évidemment question de Pour elle).
  • De bonnes critiques dans l'ensemble mais pas unanimes, peu de publicité par rapport à un Coco par exemple, une seule véritable star, et pourtant LOL (laughing out loud) ® est toujours là. Troisième après six semaines, trois millions d'entrées... Le succès est considérable. Le futur La Boom d'une nouvelle génération ?
  • Dépassant le demi-million d'entrées, Marley & moi continue tranquillement son bonhomme de chemin. Un long métrage qui ne payait pas de mine mais qui au final s'avère être une agréable surprise. Une comédie américaine que je vous recommande sans peine.
  • Un dernier mot sur Slumdog Millionaire, toujours là après neuf semaines d'exploitation et atteignant sous peu les deux millions d'entrées. Un film qui a clairement bénéficié de l'effet post-Oscars. Tant mieux pour lui !

The Flop :
  • Déjà une baisse de fréquentation de presque 50% pour Harvey Milk, avec un total de 369 212 âmes pieuses en deux semaines pour voir Sean Penn défendre les droits de la communauté homosexuelle. Le film de Gus Van Sant mériterait certainement un peu plus que ça.
  • La déception de la semaine : Watchmen - Les Gardiens passe de la seconde à la sixième place et ne décolle pas. Déjà singulièrement en danger aux USA (le film n'a à l'heure où j'écris ces mots rapporté sur le sol américain que cent millions de dollars pour un budget de cent-cinquante), l'adaptation cinématographique du chef-d'oeuvre d'Alan Moore trouve difficilement son public sur notre territoire. Un échec relatif pour Zack Snyder (les chiffres ne sont pas non plus catastrophiques), mais un échec tout de même. Pas sûr qu'on lui confie à nouveau un aussi gros projet à l'avenir.
  • Petite entrée en matière pour Clive Owen et son L'Enquête - The International, avec tout juste 130 000 places vendues. Nul doute que son prochain film, en salles dès mercredi, fera bien mieux grâce à la présence de l'électrique Julia Roberts.
  • Unborn et Les Passagers, respectivement 53 698 et 46 507 entrées, occupent la 16ème et 18ème place du classement. Une première semaine difficile pour ces deux films frissonnants, mais pas inexpliquable étant donné leurs qualités respectives.
  • Moins justifiable, le peu d'intérêt des français pour Loin de la terre brûlée, 17ème avec 46 691 curieux. Le film de Guillermo Arriaga mérite beaucoup plus que cela, surtout pour qui aime le cinéma de Alejandro González Inárritu. Faites un effort, allez le voir, cela vaut le coup d'oeil !

On se retrouve je-ne-sais-quand, le court métrage évoqué récemment passant sous peu en pleine production. Mais si c'est pour voir Coco triompher, en même temps, je doute que vous manquiez quoi que ce soit.

La Fille du RER  

Posted by Azariel in

Vendredi 9 juillet 2004. Marie, 23 ans, dépose une plainte au commissariat d'Aubervilliers. Elle affirme avoir été victime dans la matinée d'une agression à caractère antisémite dans le RER D entre Louvres et Sarcelles. Quelques jours plus tard, l'enquête judiciaire permet d'établir que la jeune femme est l'auteur d'une affabulation. Un petit mensonge qui aurait pu passer inaperçu si entre temps hommes politiques et médias ne s'étaient pas enflammés, soulevant une grande vague d'indignation dans le coeur des français.

18 mars 2009. La Fille du RER débarque sur nos écrans. Sous la houlette d'André Téchiné et avec la ravissante Emilie Dequenne dans le rôle-titre, Marie devient Jeanne, une jeune femme vivant en banlieue parisienne avec sa mère Louise. À la recherche d'un emploi sans trop de conviction, Jeanne se laisse porter par la vie comme on glisse sur le bitume avec des rollers. L'impression étrange de la survoler plutôt que de la vivre se fait alors davantage ressentir lorsqu'elle traverse les tunnels, dans un train ou sur des roues. Louise aimerait la faire engager en tant que secrétaire dans un cabinet d'avocats de renom où exerce Samuel Bleistein, un homme qu'elle a connu dans sa jeunesse. l'entretien d'embauche n'est pourtant guère concluant et Jeanne rencontre entre temps Franck, un jeune homme se livrant au traffic de drogue dont elle va s'éprendre au point d'être aveuglée par ses sentiments jusqu'à ce que l'inévitable se produise.

Dense, le scénario n'en est pas moins passionnant et même troublant : Téchiné divise son long métrage en deux parties disctinctes, la première étant consacrée à la généalogie d'un mensonge qui va défrayer la chronique, la seconde à ses conséquences. Un parti pris judicieux qui n'altère en rien le jeu de puissances mis en oeuvre pour rendre l'ensemble aussi puissant qu'intelligent.


Bien que La Fille du RER commence et s'achève sur deux musiques à consonnance théâtrale, les deux parties du film sont filmées de manière très différentes. Dans le chapitre consacré à la genèse de ce fait divers, les lignes fuyantes et les ambiances flottantes forment une esthétique de l'évasif, avec une Emilie Dequenne faisant face à cet univers quasi-onirique. Elle est ce qui se détache, ce qui fait front, ce qui résiste à la longue focale aplatissant le monde jusqu'à le lisser. À l'inverse, dans le second chapitre, son personnage est écrasé par la présence de son environnemment. Un pression se caractérisant au travers de la campagne où une grande partie de l'action va se situer, Jeanne luttant contre les éléments (le vent, la pluie, la rive qu'elle remonte en barque, jusqu'au feu dans la cabane l'effrayant un instant). Un croisement pas si innocent que cela puisqu'on sent que l'esthétique du film, celle du choc et du heurt, épouse la psychologie de Jeanne avec une grâce et une fureur qui laisse pantois.

Là où Téchiné fait preuve d'une capacité étonnante à esquiver l'attendu, c'est en évitant de transformer La Fille du RER en brûlot engagé et politique. Bien sûr le discours est sous-jacent, mais le cinéaste se montre suffisamment humble et éclairé pour ne pas porter de jugements surannés. Le tableau se veut de lui-même suffisamment solaire autant que ténébreux, il était inutile de passer dessus maintes couches de peinture. Tout au plus, il sublime, ce qui est la marque des grands metteurs en scène au mieux de leur forme. Cette approche subtile, même si elle ne permet pas d'éviter les quelques (rares) longueurs, a le mérite de laisser de la place au spectateur pour fonder sa propre pensée. Brillant.


Porté par des seconds rôles bien écrits, la performance magistrale des interprètes hausse le film vers des sommets vertigineux. Si Emilie Dequenne est éblouissante, Catherine Deneuve n'a que peu à lui envier dans ce rôle de mère tiraillée entre son amour de mère et sa conscience de femme. Michel Blanc impose une stature qu'on ne lui avait plus connu depuis fort longtemps et même la famille Bleistein (Mathieu Demy, Ronit Elkabetz) arrive à intéresser autant qu'à intriguer. Ils n'arrivent cependant pas à faire oublier qu'à trop vouloir montrer plutôt que démontrer, Téchiné tombe parfois dans l'esquisse et oublier de boucler certaines boucles qu'on aurait aimé voir tourner rond, particulièrement en ce qui concerne les rôles de Franck, Alex et Judith. Tout cela n'enlève rien à la qualité du long métrage qui demeure une belle réussite.


En bref : Étonnant à plus d'un titre, La Fille du RER se révèle être un film inattendu. Si l'on peut regretter le frilosité de Téchiné à explorer son sujet jusqu'aux tréfonds les plus sordides de cette sombre affaire tant humaine que politique, on ne peut lui imputer la qualité fascinante de ses choix esthétiques et la brillante performance des acteurs que le cinéaste sait mettre en valeur jusqu'à en capturer chaque frémissement scénique. Magnifique.

Rang : B

Plus d'infos sur ce film

Coco  

Posted by Azariel in

Coco est pété de thunes grâce à l'invention de l'eau frétillante et il veut que cela se voit. Frimeur et flambeur, rien n'est assez grand ou beau pour lui et sa famille. Même la bar-mitsva de son fils, il faut que cela devienne un évènement national et que le lendemain devienne un jour férié. Bref, Coco est un grand mégalo' et Gad Elmaleh le dinguo derrière le personnage et pour la première fois derrière la caméra.

Tout comme Chouchou (déjà porté à l'écran en 2003), Coco est un personnage issu d'un des one-man-show de Gad. Caricaturé à l'extrême, cet immigré à qui tout sourit savait chatouiller les zygomatiques à cause de ses mimiques exagérées et son incapacité à prendre du recul sur son propre nombril.
Sur grand écran, le résultat est beaucoup plus mitigé. Gad Elmaleh joue trop peu du format tant les gags sont essentiellement textuels et guère visuels. Coco devait marquer le passage de la scène à l'écran pour le comédien et son personnage, et pourtant l'impression désagréable que la transition n'ait pas été effectuée persiste.

Il faut dire que la réalisation poussive et le scénario inexistant font que cette comédie tourne à vide très vite. La gouaille et la verve comique de Gad sont indéniables mais elles apparaissent ici veines et bien trop ponctuelles pour avoir le loisir d'imprimer sur la pellicule une dynamique qui aurait permis d'éviter la monotonie. Pas ou peu de substance, pas ou peu de rebondissements, Coco est un film trouvant bien vite ses limites et dont la bande-annonce suffit à voir à elle-seule le meilleur avec la noblesse d'esprit de nous éviter le pire.

Rang : D

Plus d'infos sur ce film

[Blogosphère] CinéBlog taggé par Des mots dans les bulles !  

Posted by Azariel in

Elisabethh, rédactrice du blog Des mots dans les bulles, a décidé de tagger CinéBlog. Si vous n'êtes pas familier avec ce principe, laissez-moi vous en dire quelques mots.

La communauté de blogueurs est très vaste, CinéBlog n'étant qu'un blog français parmi des milliers d'autres. Certains de nos lecteurs les plus fidèles sont d'ailleurs des blogueurs dont les sites web personnels ne traitent pas forcément de cinéma. Il existe une sorte de petit rituel auquel je ne me suis encore jamais plié que l'on appelle le "tag". Cela consiste à répondre à une demande particulière, et tel le principe de la chaîne à faire suivre, à désigner d'autres blogueurs devant s'exécuter à leur tour. Un petit jeu amusant qui permet surtout de faire connaître d'autres blogs à travers les liens que nous désignons. Bref, une initiative sympathique et ludique pour personnifier une blogroll qui n'est pas forcément consultée par tout le monde.

Dans le cas présent, Elisabethh me demande de publier, au choix, la sixième image du plus récent de mes dossiers "Images" ou de publier la sixième image du sixième dossier "Images" que l'on peut trouver sur mon ordinateur. Je dois ensuite tagger à mon tour six autres blogs qui, si leurs rédacteurs le souhaitent, feront la même chose et ainsi de suite.

Puisque mon dossier "Images" le plus récent contient uniquement affiches et photographies de films, j'ai trouvé plus intéressant d'opter pour le sixième dossier "Images" sur mon disque dur externe. Celui-ci se nomme "Dark Age of Camelot" et comporte 9 dossiers. J'ai donc de nouveau choisi le sixième dossier, et sélectionné la sixième image que voici :


Voilà qui doit être intriguant pour bon nombre d'entre vous. Vous avez sous les yeux l'un des très nombreux screens que j'ai pris il y a plusieurs années lorsque j'étais joueur du MMORPG (Massively Multiplayer Online Role-Playing Game) Dark Age of Camelot. Cette capture d'écran remonte au 15.11.2004 et représente l'un des nombreux personnages que j'incarnais. Il s'agit ici de mon celte Azariel, champion d'Hibernia sur le serveur Ys appartenant à la guilde Equinoxes. Un personnage auquel je fus très longtemps attaché du fait de la richesse de son background et l'aura particulière dont il jouissait, à la fois un personnage versé dans l'art de la poésie et dans l'art de la guerre.

Toutes les bonnes choses ayant une fin, j'ai arrêté définitivement de jouer à ce genre de jeu quelques semaines après cette capture d'écran, un peu avant que ne sorte World Of Warcraft, et malgré un passage très plaisant sur Guild Wars (qui n'est pas vraiment un MMORPG mais un CCORPG, c'est à dire Competitive / Cooperative Online Role-Playing Game). Un mal nécessaire, mon ancienne vie de geek m'apportant davantage de problèmes que de solutions dans ma vie personnelle.


Voici donc les six blogs auquel je soumets les mêmes conditions, libre à eux de faire suivre la chaîne ou non.

  • Honneur aux demoiselles, je propose à Lowett de Geekette and Greluche de nous dévoiler quels secrets elle cache sur son ordinateur. À coup sûr, des screens de templates & skins de blog. C'est qu'elle est coquette Lolo', même avec son oeuvre virtuelle !
  • Pour ne pas faire de jalouses, son amie Aleks en charge du Weblog d'Aleksou pourrait également se plier à l'exercice, d'autant que je la sais adepte du genre.
  • J'invite mon ami Loky5, heureux rédacteur de Bittersweet Blog, à nous montrer l'une de ses nombreuses images prenant racine au milieu de tant d'autres sur ses disques durs. Avec un peu de bol, le sixième dossier "Images" planque sa collection de pin-up asiatiques toutes plus charmantes les unes que les autres.
  • Kameyoko de Fant'asie avait déjà par le passé tenté de me tagger, je n'avais pu hélas accéder à sa demande, faute de fonds d'écran sur mon EEEpc. Je lui rends cependant tout naturellement la pareille, et puis c'est une bonne occasion pour vous inciter à aller faire un tour chez lui si vous ne connaissez pas encore son blog.
  • Il aime venir commenter les critiques publiées sur CinéBlog et je l'en remercie grandement. D'ailleurs, je le remercie tellement que je me permets de le déranger en le taggant. Z[é], vas-tu nous sortir un screen de derrière les fagots digne de Tetris Blog ?
  • Je serais très curieux de savoir quels trésors le disque dur de kReEsTaL de La Lune Mauve recèlent : une photographie d'Heath Ledger grimé en Joker ou la pochette d'un album de Tori Amos ? Mystère et boule de gomme !
Rendez-vous une prochaine fois pour un autre tag si jamais le cas se présente à nouveau ! (On ne demandera pas à Astraal de se plier également à l'exercice, le connaissant, il ne doit avoir que des images à caractère pornographique...)

Loin de la terre brûlée  

Posted by Azariel in

Guillermo Arriaga est peut-être un nom qui ne vous évoque rien. Il est pourtant le scénariste attitré du cinéaste mexicain Alejandro González Inárritu à l'origine du script de 21 Grammes ou encore de Babel. La particularité de sa plume ? Conjuguer récits passés et présents avec un éclatement chronologique de la narration. Croisant les destins de personnages par le biais de la rencontre ou d'une mise en parallèle, Arriaga a un donc certain pour toucher l'essence profonde de l'être humain dans tout ce qu'il a de plus complexe et d'émouvant.

Si l'on commence à déplorer le manque d'originalité à force de répéter le même procédé au niveau de la conduite du récit, il est des histoires qui siéent à merveille à cette construction narrative, à savoir celles où le passé rattrape le présent. Ce qui est le cas dans Loin de la terre brûlée, script qu'Arriaga a laissé mûrir une quinzaine d'années avant de nous le conter. Il passe ainsi pour la première fois derrière la caméra, poussé par ses producteurs, afin de mettre en scène un récit choral particulièrement fascinant. Un tissage de trois destins à deux époques différentes, trois portraits de femmes qui ont plus en commun que ce que les apparences peuvent laisser entendre.

Aidé par une mise en scène élégante et soignée, le film doit beaucoup à sa photographie léchée et à ses actrices bouleversantes de pudeur, de douleur, et d'ambiguïté. Que cela soit à travers la performance de Kim Basinger, de Charlize Theron, ou de Jennifer Lawrence, révélation de ce long métrage, la beauté et la dimension immensément tragique des personnages ensorcèlent au point d'en faire oublier les quelques problèmes de rythme et de ficelles s'épaississant par moments. S'enchevêtrer dans ce puzzle pyschologique est un fardeau que l'on se plait à porter sur nos délicates épaules tant l'on est absorbé par l''histoire, violente, envoûtante, pénétrante. Une véritable réussite.

Rang : B

Plus d'infos sur ce film

Les Passagers  

Posted by Azariel in

Un crash d'avion. 11 survivants. Anne Hathaway dans la peau d'une jolie thérapeute chargée de les aider à voir de nouveau la vie en rose. Patrick Wilson dans celle d'un séduisant rescapé refusant d'affronter frontalement ses souvenirs et profitant de la situation pour faire du gringue à la ravissante doctoresse. Et puis l'idée d'une conspiration plane lorsque les patients disparaissent un par un et qu'un employé de la compagnie aérienne semble résolu à empêcher la jeune femme d'éveiller plus en avant la conscience collective permettant de rassembler les souvenirs de chacun sur la catastrophe.

Un synopsis ayant tous les attraits d'un bon thriller psychologique doublé d'une sympathique comédie romantique mais qui dans sa forme prend bien vite des allures de film fantastique où le suspense ne tient qu'au surnaturel, aisément démystifiable pour qui connait le Sixième Sens de M. Night Shyamalan. D'autant qu'à l'inverse de son illustre modèle, le looping final fait davantage figure de fausse manoeuvre et peine à donner de l'intérêt à un long métrage qui en manque cruellement malgré des interprètes talentueux et inspirés. Si le scénario n'avait pas hérité d'une fâcheuse tendance à rendre amnésique tous les protagonistes ou que le metteur en scène avait donné à son film une atmosphère réellement pénétrante et inquiétante, peut-être que. En l'occurence n'étant pas le cas des Passagers, on ne saurait que trop vous conseiller de choisir le prochain vol.

Rang : D

Plus d'infos sur ce film

Unborn  

Posted by Azariel in

Je n'oublie jamais une jolie femme. Surtout les belles plantes brunes. C'est que les sublimes brunes ténébreuses, cela a toujours eu le don de me fasciner. De me faire craquer aussi, mais j'ai surtout envie de parler de fascination. Parce qu'il y a cette perpétuelle impression de ne pas réussir à lire en elles. Parce qu'elles ont pour la plupart une douce aura mélancolique dont l'esthétique harmonieuse tend à épouser un cadre plutôt qu'à l'illuminer. Bref, tout ça pour dire que je n'oublie jamais une jolie brune. Mais là, j'ai eu un doute. Cette Odette Yustman, j'étais certain de l'avoir vu quelque part. Impossible de m'en souvenir. Pourtant le cinéaste insiste sur le corps de la demoiselle en multipliant les plans sur son postérieur ferme aux contours étonnamment bien dessinés. À coup sûr, lui aussi est branché brunes. Faut dire, celle-là est particulièrement jolie, avec son faux-air de Jennifer Connelly et son jeu d'actrice proche de celui de Jessica Alba. Zut me dis-je ! J'étais sûr de l'avoir vu dans un film récent ! Et puis boum ! Crack ! Hop ! Un flash : Odette Yustman, la ravissante Beth de Cloverfield. Comment avais-je pu ne pas m'en rappeler sur l'instant ? Cette actrice sensuelle et charmante qui poussa Michael Stahl-David à braver la mort alors qu'un cousin de Godzilla ravageait New York. Pour une pareille beauté, nul doute que j'aurai fait preuve de la même stupi du même courage.

...Pardon ? Le film ? Quoi, quel film ? Ah, Unborn ! Effectivement, je n'en parle pas beaucoup. En même temps, mon monologue sexiste et volontairement puéril résume à lui seul l'intérêt de cette daube. De clichés en clichés (le sempiternel jeu sur les miroirs, la soudaineté des cuts de plans maintes fois usitée, les pics sonores accompagnant les instants d'épouvante, le hors-champ horrifique latent convoqué à travers la frayeur lisible dans le regard du personnage principal, jusqu'à des séquences entières recrachées plan par plan, avec le même angle de prise de vue, avec le même effet attendu), David S. Goyer continue de prouver avec une constance déconcertante qu'on devrait lui interdire de mettre en scène ses scénarios. Mieux, on devrait pour bien faire lui interdire de toucher une caméra et lui conseiller de rester plume à la main dans un domaine qui l'a vu se faire connaître. Et encore, sa carrière de scénariste n'est guère plus glorieuse, puisque depuis Dark City en 1998, ses scripts n'ont pas été des plus brillants (il n'y a qu'à se pencher sur celui de Batman begins ou de Jumper pour s'en convaincre).

When I look into your eyes I can see a love restrained...

Cette impression de déjà-vu n'est pas cela dit le seul problème du long métrage, qui conjugue les maladresses et les errances scénaristiques à un point tel que passé la première moitié, Goyer ne trouve rien de mieux que de nous servir le bon vieux coup de l'exorcisme. Non seulement il n'invente rien sur quelques aspects que ce soit, mais en plus il n'est même pas capable de convoquer dignement les acquis de ses aînés. Si la frayeur est le sentiment recherché, il eut été intelligent de privilégier davantage l'effet de surprise, totalement absent de ce film. Un manque d'imagination et de savoir-faire consternants qui finissent par nous faire se demander comment un aussi bon acteur que Gary Oldman a pu se laisser entrainer là-dedans. Le cachet, sûrement. Quoiqu'il en soit, l'adage "sitôt vu, sitôt oublié" siert à merveille à Unborn, qui aurait effectivement mieux fait de ne jamais voir le jour.


En bref : Un recyclage du genre sans la moindre imagination fait d'Unborn un film sans saveur ni surprise. David S. Goyer continue de nous montrer l'étendue de son talent déjà entrevu dans Blade Trinity, ce qui n'est guère rassurant quant à la suite des évènements. Tient-on notre futur Uwe Boll ?

Rang : E

Plus d'infos sur ce film

[Box Office semaine 10] Clint plus vigilant que les Watchmen  

Posted by Azariel in

In-dé-trô-nable ! Clint est indétrônable ! Même une bande de super-héros armée jusqu'aux dents, un politicien gay menant le combat du juste, ou encore un labrador tout mimi' ne peuvent rivaliser avec le grand Clint. Normal, c'est le seul qui sache se servir d'un Magnum 357. Vous l'ouvririez vous, face à un tel flingue ?


The Top :

  • Gran Torino résiste à l'arrivée des Watchmen. Une fois encore en tête du box office pour la seconde semaine consécutive, le film de Clint Eastwood atteint le million et demi de spectateurs. Que dire de plus, mis à part que c'est plus que mérité ? (Et dire que j'en connais une qui hésitait à aller le voir et qui a fini en larmes à la fin... Bouuuuh à elle !)
  • Watchmen - Les Gardiens fait son entrée dans le classement, et trouve 377 235 preneurs. Pas mal, mais bien en deçà de ce que l'on aurait pu imaginer pour une oeuvre d'une telle ampleur (tant finançière qu'artistique). La longueur du film qui plus est n'aide pas à multiplier le nombre de séances.
  • Marley & moi en revanche obtient un joli score pour une première. De là à dire que l'on a préféré voir le joli toutou à Jennifer Aniston, ce serait méchant de notre part. Pour une fois qu'elle a un rôle intéressant dans une comédie américaine !
  • On ne peut qu'à nouveau saluer la présence et la performance de LOL (laughing out loud) ® au box office, qui devrait dépasser dans les heures qui viennent les trois millions de fauteuils occupés. Sophie, on t'aime ! (moi surtout)
  • Belle première également pour le film de Gus Van Sant, Harvey Milk se positionnant à la sixième place du classement de la semaine. Le biopic n'est pas un genre qui attire beaucoup les français dans les salles obscures, mais celui-ci s'en sort avec les honneurs.

The Flop :
  • Débuts très timides pour Last Chance for Love, avec 160 641 spectateurs seulement. Et dire qu'il fut un temps où Emma et Dustin faisaient grandement recette !
  • Le Premier cercle et ses 159 453 spectateurs ne fait pas beaucoup mieux, ce qui est compréhensible étant donné la qualité intrasèque du long métrage de Laurent Tuel.
  • Ni Bellamy ni Underworld 3 : le soulèvement des Lycans, respectivement 14ème et 15ème du classement, n'arrivent à trouver un second souffle. Deux carrières qui seront certainement très vite écourtées sans avoir atteint le demi-million d'entrées.
  • La palme du bide de la semaine revient à La Vague et ses 50 181 spectateurs. Difficile de juger du manque d'intérêt du public, nous ne l'avons pas encore vu à CinéBlog.

À la semaine prochaine en espérant voir de nouveau briller le chef-d'oeuvre de Clint qui, je vous le rappelle, est le tout premier film à obtenir sur CinéBlog la note suprême. C'est dire si nous vous le recommandons chaudement !

Welcome  

Posted by Azariel in

Suffit-il de porter à l'écran un drame social pour faire d'un film une oeuvre nécessaire ? Et, comme pour lui donner une profondeur servant à nourrir les personnages, suffit-il d'y mêler une histoire d'amour tragique sensée souligner la complexité du geste d'un homme qui tend la main vers l'autre (dans un premier temps) par intérêt ?

Parfois, oui. Dans le cas de Welcome, c'est pourtant moins le cas. Très noir, le film l'est. Avec un beau sujet qui plus est et deux acteurs magistraux. D'abord Vincent Lindon, le champion des acteurs français toutes catégories qui n'a pas son pareil pour montrer les fêlures d'un homme se noyant dans un vide existentiel. Et puis le poids plume Firat Ayverdi, qui propose ici une composition emplie de justesse et chargée d'émotions donnant tout lieu de penser qu'on pourrait avoir affaire à un futur grand.

Il incarne ce jeune réfugié kurde arrivant à Calais après trois mois de voyage éreintant et nourrissant l'espoir de traverser la Manche pour atteindre l'Angleterre. Pas seulement parce qu'il se rêve grand footballeur à Manchester United. Mais surtout parce que la jeune femme qu'il aime s'y trouve, obligée par son père de se marier avec un cousin dans l'intérêt de leur famille. C'est donc une course contre le temps que mène le jeune homme, une chevauchée épique car dangereuse puisqu'elle le mènera à se croire capable de traverser à la nage une mer épicontinentale comptant des courants parmi les plus importants du monde. C'est là que Vincent Lindon intervient, en maître-nageur brisé par la rupture avec une femme qu'il aime encore, cherchant à la reconquérir en se montrant à elle sous un meilleur jour. Il hébergera malgré nos lois le jeune homme, lui apprendra à nager, et finira par s'attacher à lui, à s'émouvoir devant sa volonté infaillible.

Un plan qui résume à lui seul la psychologie des deux personnages.

Ce qui rend ce film dispensable, c'est la superficialité de son essence. Les nombreuses demies-mesures empêchent le long métrage de tourner à plein, et tout aussi engagé et politique qu'il soit, Welcome se veut être un film dérangeant qui ne dérange que trop peu. La faute à une mise en scène d'intentions, à croire que le manifeste humaniste ait privé le scénario d'une substance dramaturgique inhérente à l'immersion du spectateur dans une histoire. La trame passée la première demie-heure tend à se figer, la complexité de l'âme humaine devenant peu à peu le seul leitmotiv cinématographique d'une approche quasi-documentaire sur un sujet bouleversant.

Philippe Lioret semble avoir porté son attention sur la puissance de son brûlot mais perd en cours de route les premières intentions romanesques qui, imbriquées dans la critique qu'il fait de notre système, donnait une intensité particulière à son récit. Quelques dialogues demeurent savoureux mais ils sont trop peu nombreux pour permettre à Welcome d'être le chef-d'oeuvre qu'il aurait dû être.


En bref : Un scénario qui câle après une demie-heure et une mise en scène trop portée sur la dénonciation et pas suffisamment sur la narration font de Welcome un film efficace mais bien en deçà des émotions qu'il aurait pu susciter. La démarche n'en est pas moins belle et juste, Philippe Lioret sait filmer et souligner sans surligner. Un film plaisant malgré tout.

Rang : C

Plus d'infos sur ce film