Il commence à être loin le temps où Patrice Leconte faisait l'unanimité, car depuis L'Homme du train en 2002 et Confidences trop intimes en 2004, le cinéaste français ne nous a pas offert de longs métrages qui brillent par leurs qualités. Ce n'est hélas pas La Guerre des miss qui nous réconciliera avec lui, film racontant la bataille acharnée que se livrent deux villes à travers un concours de beauté. Dans l'espoir d'éviter une vingt-troisième taule d'affilée, le maire de Charmoussey décide d'engager un acteur râté afin de coacher les demoiselles pour rivaliser avec les belles plantes de Super Charmoussey.
Une idée pas mauvaise en soi pouvant occasionner des situations tordantes si le film n'était pas bourré de maladresses : entre l'omni-présence d'une musique de cirque très rapidement agaçante et un effort manquant de finesse afin de lancer des fausses pistes auquelles personne ne croira, on regrettera surtout de rire aussi peu devant ce qui aurait dû être une comédie mais s'avèrera être une supercherie (seul le "face-à-face" entre Poelvoorde et Deneuve nous arrachera réellement à la torpeur dans laquelle le métrage nous plonge). Le pire se trouve dans les derniers plans, alors que l'on voit un sac en plastique frétiller à cause du vent : il faut vraiment avoir les yeux fermés pour ne pas voir le fil rattachant le sac à celui qui, hors-cadre, tire dessus pour donner l'impression de. On pourrait également évoquer un Deus Ex Machina un brun trop tiré par les cheveux, mais la coupe est déjà pleine, inutile de la faire déborder.
Au final la seule bonne surprise viendra de Poelvoorde et Bonamy, le premier ayant la bonne idée de ne pas trop en faire comme à son habitude. Une retenue qui sied à merveille à l'acteur belge qui a un peu trop souvent tendance à répéter les mêmes clowneries de film en film. D'un point de vue très personnel, je ne retiendrai de La Guerre des miss qu'une seule chose : Cynthia Groggia, parce que le look goth' lui va à ravir !
Rang : D
Plus d'infos sur ce film