Il n'a vraiment pas de bol, notre Guillaume Canet national. Quelque soit le rôle qu'il endosse, il ne lui arrive que des bricoles. Dans Espion(s), il fait très fort : parce que le simple bagagiste qu'il est malgré de brillantes études piquait dans les valises avant leur embarquement en soute et tombe sur un explosif chimique causant la mort de son collègue, le pauvre homme se retrouve obligé de travailler pour la DST afin d'éviter une lourde peine de prison. Sa mission consistera à retrouver les personnes impliquées dans l'explosion, et sera au plus près du danger lorsque il se verra contraint de séduire l'épouse de l'une d'entre elles. Un apostolat à priori dans ses cordes jusqu'à ce que les sentiments s'en mêlent...
Derrière la caméra, Nicolas Saada, dont les lecteurs des Cahiers du cinéma connaissent déjà sa passion pour le cinéma américain des années 80. Et cela se voit dans la construction d'Espion(s), long métrage d'un cinéphile qui connait la musique et sait quelles notes font tâches sur une belle partition. La mise en scène est élégante et soignée, et l'on constate des qualités certaines du cinéaste tant dans la direction d'acteurs que dans sa capacité à prolonger et maintenir le suspense.
Il aurait fallu davantage d'envergure et d'originalité au scénario pour faire de ce film un inoubliable mais il n'en demeure pas moins qu'Espion(s) reste l'une des meilleures incursions françaises dans le genre depuis de nombreuses années.
Rang : B
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