Le Seigneur des anneaux : la communauté de l'anneau  

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Titre original : The Lord of the Rings : The Fellowship of the Ring
Genre & Pays : Film fantastique américain, néo-zélandais
Année : 2001
Durée : 2H45 (version cinéma), 3H19 (version longue)

Réalisé par :
Peter Jackson
Avec : Elijah Wood, Sean Astin, Dominic Monaghan, Billy Boyd, Ian McKellen, Viggo Mortensen, Orlando Bloom, Sean Bean, Christopher Lee, Hugo Weaving, Liv Tyler, John Rhys-Davies, Cate Blanchett, Ian Holm
Produit par : New Line Cinema
Date de sortie mondiale : 19 décembre 2001


Synopsis : Premier chapitre d'une trilogie de films qui entraînera un groupe d'aventuriers au confin de la Terre du Milieu dans le but de détruire l'Anneau maudit de Sauron, Seigneur maléfique du Mordor dont le seul but et la destruction des peuples libres. Les alliances se forment mais le Mal est partout, même au sein de la Compagnie, l'Unique exerçant à chaque instant son influence corruptrice sur ses membres afin d'être retrouvé par son maître.


On disait l'adaptation cinématographique du Seigneur des anneaux, oeuvre mythique du regretté J.R.R. Tolkien, impossible à réaliser. Véritable Arlésienne durant de nombreuses années, les projets pour porter à l'écran les aventures de Frodon Sacquet furent très rapidement voués à l'échec, malgré une véritable envie de la part de United Artists de mener à bien cette entreprise, allant jusqu'à engager en 1970 le futur réalisateur d'Excalibur John Boorman. Ce sera finalement le film d'animation de Ralph Bakshi toujours pour United Artists qui verra le jour sur grand écran, en 1978. Sa version s'arrêtant à la bataille de Fort-le-Cor, on attendait une suite, finalement avortée à la suite de l'échec commercial de cette première partie. Entre téléfilms et dessins animés, les adaptations se succédèrent par la suite mais au grand désarroi des mordus de la Terre du Milieu, aucun cinéaste ne put convaincre un studio de la solidité d'un projet visant à faire de la bataille contre Sauron l'une des plus mémorables du septième art. Jusqu'à ce qu'un trio inattendu fasse son apparition en 1997...


Peter Jackson, messie improbable

Qui pouvait imaginer à l'époque qu'un réalisateur aussi marginal que Peter Jackson était capable de réussir pareil exploit ? Auteur des déjantés Bad taste en 1987 et Braindead en 1992, films cultes s'il en est pour une certaine caste de cinéphiles amateurs de gore et de franches rigolades, le cinéaste néo-zélandais fit un léger détour vers le drame en 1994 avec Créatures célestes avant de revenir au fantastique en 1996 avec Fantômes contre fantômes (porté par l'inénarrable Michael J. Fox). Bref, une filmographie plus qu'honnête mais qui ne laissait en rien présager de ce qui allait suivre.

Peter Jackson ne s'en est jamais caché : le film qui lui a donné envie de faire du cinéma bien avant qu'il n'entre en guerre avec son rasoir, c'est le King Kong de 1933. Désireux de mettre en scène un remake, Jackson se tourna naturellement vers Universal, véritable antre des plus grandes monstruosités hollywoodiennes, mais le projet tomba aux oubliettes par crainte de voir le gorille géant marcher sur les plates-bandes de Godzilla (quand on sait ce que sera le film de Roland Emmerich et ce que deviendra le King Kong de Jackson, on déconseille aux patrons du célèbre studio américain d'aller au casino). C'est alors qu'une mouche un rien timbrée vint piquer notre célèbre barbu : puisque son rêve d'enfant n'allait pas se concrétiser dans l'immédiat, il ferait ce que tout le monde avant lui tenta de faire sans jamais parvenir à garder intacte leur dentition : il allait adapter le plus célèbre des romans de Tolkien dans un film à prises de vue réelles.

D'abord rattaché au studio Miramax, le projet, jusqu'alors chimérique, pris forme peu à peu. Prévu à l'origine pour tenir en deux films, les producteurs se ravisèrent et proposèrent à Jackson de tenter le coup en un seul, ce que ne conçoit pas le cinéaste sous peine de trahir totalement l'oeuvre originelle. Ses sauveurs, il les dégotera un mois après l'ultimatum posé par Miramax, lui autorisant à chercher un autre studio prêt à financer la trilogie : New Line Cinema était en effet prêt à miser ses billes sur les desseins du néo-zélandais. Jackson dit évidemment banco, car son découpage pouvait alors épouser bien plus fidèlement celui fait à l'origine par l'éditeur de Tolkien. Et c'est là que le trio magique entra en scène : si Jackson avait depuis longtemps trouvé en son épouse Frances Walsh une partenaire idéale pour accomplir des merveilles, cette dernière étant la co-scénariste de tous ses films depuis Les Feebles, de même que co-productrice et parolière de la trilogie, il trouvera en Philippa Boyens un allié idéal quant à l'écriture des scénarios dans la mesure où la jeune femme connaissait le roman sur le bout des doigts, le lisant chaque année depuis qu'elle vit passer son seizième printemps. Les trois compères s'attelèrent aux trois scripts de la future saga, construisant ainsi ce qui allait être l'un des meilleurs travaux d'adaptation qui est jamais été.


Du livre à l'écran : nécessaires hérésies

Le fan absolu du chef d'oeuvre de Tolkien aura beau pestiférer sur cette transposition, force est de constater que le travail d'adaptation est remarquable. Il fallait réussir à mettre de l'ordre dans ce gigantesque foutoir qu'est Le Seigneur des anneaux, Tolkien ayant rarement pris la peine de raconter son histoire dans l'ordre chronologique. De ce fait, certains évènements sont parfois difficiles à situer dans le temps, surtout à partir du moment où la Communauté sera scindée en trois groupes distincts. Le premier devoir à remplir pour "PJ" a été de raconter cette fabuleuse histoire en suivant une chronologie ordonnée, permettant ainsi une meilleure lisibilité de la trame, améliorant ci et là par petites touches les incohérences temporelles. Ce remaniement n'est pas sans défaut et Jackson en a parfaitement conscience, les commentaires de l'édition longue du Retour du roi mettant en lumière une faille quant à l'effet de suspense voulu par Tolkien lorsqu'il fait croire à la mort de Frodon au moment où la bouche de Sauron provoque Aragorn en lui jetant à la figure la cotte de maille de mithril léguée par Bilbon à son neveu. D'autres exemples, moindre, sont du même ordre mais dans l'ensemble, raconter Le Seigneur des anneaux tel que les trois scénaristes ont décidé de nous le faire découvrir a l'énorme avantage d'être parfaitement adapté à l'objet cinématographique.

Les différences entre le livre et ce premier film sont par ailleurs conséquentes mais sans conséquence : des lignes de dialogue ont été supprimées, d'autres ajoutées, certaines déplacées d'un personnage à un autre. Dans La Communauté de l'anneau, on pourra par exemple s'insurger sur le fait que ce n'est pas Arwen qui, normalement, accompagnait Frodon à Fondcombe chez le Seigneur Elrond après que le jeune hobbit ait été poignardé par la lame d'un Nazgul. On pourra noter qu'Aragorn utilise un arc et un poignard elfique alors qu'il n'est armé dans le roman que de son épée Andúril ainsi que de Strider, ou encore que les présents de Galadriel sont différents d'une version à l'autre. On pourra également regretter l'absence de l'Être des Galgals capturant nos aventuriers courts sur patte et surtout celle de Tom Bombadil. Personnage énigmatique dans les écrits de Tolkien, Jackson n'a pas jugé utile de l'inclure dans ses longs métrages, malgré son rapport pour le moins étrange avec l'Anneau Unique. Un choix qui s'avère judicieux de la part du réalisateur, car comme il le dit très bien lui-même, Tom n'est pas un personnage-moteur de l'action principale, et son histoire n'aurait fait que ralentir le rythme du long métrage, par ailleurs suffisamment mis à mal par le besoin de présenter les personnages et de mettre en place l'intrigue dans ce premier tiers. Un cinéaste en somme fort bien éclairé sur ce qu'il va mettre en boîte même si les retouches seront encore nombreuses durant le tournage, Walsh et Boyens étant constamment sollicitées par Jackson pour parfaire un script miraculeusement fidèle à l'esprit du livre, mettant en scène ses évènements les plus essentiels, ne l'encombrant pas de ses éléments les plus superflus.

Quand bien même, on ne peut qu'être admiratif devant le nombre de références à la mythologie créée par Tolkien dans l'ensemble de ses ouvrages consacrés à la Terre du Milieu que Peter Jackson parsème dans son film : qu'il s'agisse de la carte du Mont Solitaire chez Bilbon, des trois trolls transformés en statue, ou même de certains chants appelant irrémédiablement à d'autres contes et légendes (comme la bouleversante histoire de Luthien et Beren évoquée non sans raison par Aragorn, ou encore les chants de Gandalf et Bilbon), on ne peut que s'incliner devant un tel souci du détail à vouloir plonger le spectateur dans ce monde que trois films ne pourraient résumer à eux seuls. Geindre sur l'absence de tel ou tel composant originel apparaît dès lors comme peu pertinent tant l'ampleur du travail accompli permet une cohérence à la fois cinématographique et culturelle, chaque élément renvoyant à l'essentiel (à savoir l'Anneau Unique), avec ce sentiment que rien n'est laissé au hasard que cela soit pour le spectateur lambda ou l'inconditionnel du roman.

Une autre raison, propre au cinéma en lui-même, obligea Jackson à tailler dans le gras de l'oeuvre littéraire : il devait prendre en considération la durée de ses films. Il avait beau avoir l'opportunité d'adapter le roman dans un découpage similaire à celui choisi pour son illustre modèle, il était strictement impossible de raconter tout ce que Tolkien décrit dans ses écrits tant ces derniers fourmillent de détails. D'ailleurs, le tout premier montage de La Communauté de l'anneau atteignait les 5H, ce qui n'était pas concevable, que cela soit pour le spectateur (5H de suite, c'est épuisant : si vous en doutez, je vous recommande de voir d'une traite Les Nibelungen de Fritz Lang) ou pour le bénéfice à en tirer (l'intérêt d'un format maximal de 2H, propre à la majorité des films d'aujourd'hui, est que l'on peut dès lors programmer en moyenne 5 à 6 séances par jour dans une salle de cinéma, ce chiffre se réduisant forcément lorsque le film dure plus longtemps). La durée du film fut donc réduite à moins de 3H après plusieurs coupes, Jackson recentrant son récit sur les péripéties de Frodon, ce qui en soit convient amplement à servir ce pour quoi nous sommes devant un écran et pas derrière un livre.


Un film pour les présenter tous, et dans une aventure épique les lier

Le script en main, un autre défi attendait l'équipe du film, et pas le moindre : trouver le casting idéal pour incarner ceux qui allaient devenir Aragorn, Gandalf le Gris, Sam Gamegie, Saroumane le Multicolore, Galadriel, ou encore Arwen Etoile du Soir.

L'approche de Peter Jackson fut sans conteste la meilleure : plutôt que de n'engager que des stars, au risque d'éblouir le public avec une constellation d'étoiles qui tirerait toute la couverture pour elle, le cinéaste choisit d'engager une majorité d'inconnus, ou d'acteurs peu connus. On a pu voir par exemple dans Mission : Impossible le problème que cause la présence de Tom Cruise au casting : ce n'est pas Ethan Hunt que l'on voit au sein d'une équipe, mais Tom Cruise en tête d'affiche. Avec un tel casting réuni pour Le Seigneur des anneaux, le problème ne se pose pas, et c'est bel et bien Frodon, Gandalf, ou encore Gimli que nous voyons à l'écran, les acteurs étant parfaitement moulés à la peau de leur avatar respectif.

Si Christopher Lee (les multiples adaptations de l'oeuvre de Bram Stoker), Liv Tyler (Armageddon), Cate Blanchett (Elizabeth) ou encore Hugo Weaving (Matrix) étaient célèbres avant La Communauté de l'anneau, des acteurs comme Ian McKellen, Elijah Wood, Viggo Mortensen, ou encore Orlando Bloom n'étaient pas connus du grand public. Ce savant mélange s'avéra être plein de bon sens, suffisamment rassurant pour les investisseurs, convenablement hétéroclite pour les besoins du film. C'est à ce titre d'ailleurs que Sean Connery, désireux d'incarner Gandalf, fut débouté par Jackson en raison de son immense popularité. Stuart Townsend, actuel compagnon de Charlize Theron, avait quant à lui été engagé pour incarner Aragorn, mais jugé trop jeune par Jackson, il fut remplacé au pied levé par Mortensen, ce dernier ayant été convaincu par son jeune fils Henry de participer à l'aventure. Peut-être la meilleure idée du casting, tant Viggo s'impliqua dans son rôle, allant jusqu'à dormir avec son épée et parfois même avec son cheval. A l'écran, cela donne un Aragorn bouleversant, déchiré entre son désir d'échapper à son destin et son sens du devoir. Son histoire d'amour avec Arwen a également été amplifiée, le script s'autorisant à gonfler le personnage elfique, donnant ainsi davantage de profondeur à ce couple unique.

Si beaucoup sont à nouveau tombés dans l'anonymat ces dernières années, d'autres sont devenus de grandes stars : Orlando Bloom a été le Balian de Kingdom of Heaven pour Ridley Scott ainsi que le jeune Will Turner dans une nouvelle trilogie, Pirates des Caraïbes, Ian McKellen participa à celle consacrée aux X-Men, David Cronenberg s'est découvert un alter ego en la personne de Viggo Mortensen. La performance des acteurs et la capacité de Peter Jackson à réunir un casting de légende ne sont donc pas anodines, même si aujourd'hui on a tendance à l'occulter.

Il faut dire que la plus grande révélation que le monde ait connu à travers La Communauté de l'anneau est peut-être la plus surprenante, mais aujourd'hui encore, tous s'accordent à dire que sans eux, la trilogie ne serait pas ce qu'elle a pu être avec le budget alloué, soit à peine plus de 90 millions de dollars (à titre de comparaison, une blockbuster de nos jours comme Terminator Renaissance ou Transformers 2 la revanche coûte la bagatelle de 200 millions de dollars...). Il s'agit bien entendu des artistes de Weta.


Weta, de Workshop à Digital : l'imaginaire à portée de caméra

Weta étant un studio situé en Nouvelle-Zélande et créé par Peter Jackson himself, nul doute que le réalisateur avait sous la main une équipe de post-production entière dévouée à sa cause. Qu'il s'agisse des costumes, des maquillages, des effets visuels, des maquettes, des décors, ou encore des divers équipements (armures, armes, etc), la société fut récompensée pour son immense travail par de nombreux prix et plusieurs Oscars. C'est en majeure partie grâce aux magiciens de Weta que l'univers merveilleux de Tolkien put prendre forme, bien aidés il est vrai par les nombreux croquis d'Alan Lee et John Howe. Un travail d'orfèvre de bout en bout, pointilleux et fourmillant de détails, faisant du Seigneur des anneaux version 2001/2003 l'un des films les plus réussis du point de vue artistique. Et encore, s'il n'y avait que cela...

A une époque où ILM règne sans partage sur le monde du numérique, Weta Digital réussit à tirer son épingle du jeu. Le nom de cette petite tige de métal : Massive. Logiciel unique en son genre, ultra-perfectionné et amélioré tout au long de la post-production des trois films, Massive permit aux artistes du numérique de donner un comportement saisissant de réalisme aux milliers de personnages et chevaux numériques apparaissant dans les grandes scènes de bataille. Le résultat est époustouflant, les quelques images de la bataille de Dagorlad et du siège de la tour de Barad-dûr au début du film laissant présager des moments épiques lorsque viendront les grandes batailles présentes dans Les Deux Tours et Le Retour du Roi.

De même, un coup de main bienvenue fut donné à Peter Jackson et son équipe : George Lucas et Rick McCallum, producteur de la seconde trilogie Star Wars, les invitèrent au Skywalker Ranch afin de leur faire partager quelques secrets de tournage ayant servi à la conception de Star Wars : épisode 2 - L'Attaque des clones. Ainsi, Lucas dévoila à Jackson la technique de prévisualisation, permettant au cinéaste américain de visualiser en amont les séquences voulues et nécessitant de nombreux effets visuels. De quoi se faire une idée à l'avance de ce que l'on va tourner, et ainsi paufiner dans le moindre détail une idée qui peut apparaître floue tant que le numérique n'a pas été utilisé. De sacrées économies sur le budget alloué par New Line furent ainsi possibles, et l'on voit à travers les appendices du DVD de la version longue que Jackson ne s'est pas privé d'utiliser la prévisualisation à maintes reprises.

L'autre tour de force a été le travail accompli sur l'étalonnage numérique, permettant au long métrage de trouver une harmonie colorée incroyablement riche et uniforme. Si l'on mesure aisément le pouvoir de la couleur comme force structurante de l'espace, il y a dans son utilisation une capacité à rendre palpable d'un simple regard la féérie du monde dans lequel nous nous trouvons, particulièrement lors des séquences à Fondcombe, utilisant des teintes orangées et des roses acidulés contrastant avec le vert forestier inhérent aux habitats elfiques et faisant de ce monde un monde à part, en opposition avec la brutalité esthétique du Mordor ou la rugosité visuelle des mines de la Moria. En perfectionnant les harmonies chromatiques à travers une manipulation numérique précise des éclairages, Jackson parvient non seulement à confondre prises de vue réelles et prises de vue truquées mais également à retranscrire toute la féérie du monde qu'il dépeint. Un travail de Titan qui aujourd'hui encore impressionne et force le respect.

Il incombait dès lors à Peter Jackson de faire à son tour un miracle : on peut avoir à sa disposition les meilleurs outils du monde, il fallait non seulement savoir s'en servir à bon escient mais également faire preuve de génie quant à la mise en scène. Les premières minutes qui ouvrent La Communauté de l'anneau répondirent très rapidement à nos éventuels doutes...


Introduire le mythe : un incipit légendaire

Si les lecteurs du Seigneur des anneaux et du Silmarillion connaissent sur le bout des doigts les origines de la Terre du Milieu, les personnages qui vont intervenir dans la Guerre de l'Anneau ainsi que les différentes époques durant lesquelles certains évènements eurent lieu, et d'autres auront lieu, il n'en est pas de même pour celui qui découvre l'histoire de Frodon et de ses amis avec la trilogie de Peter Jackson. Or, lorsque l'on connait la densité historique de l'univers créé par Tolkien afin de situer son récit géographiquement et chronologiquement, l'on se demande s'il ne faudrait pas un film tout entier pour introduire Le Seigneur des anneaux : la communauté de l'anneau. Jackson, lui, arrivera à faire cela en moins de 8 minutes, montre en main.

"It began with the forging of the Great Rings. Three were given to the Elves; immortal, wisest and fairest of all beings. Seven, to the Dwarf Lords, great miners and craftsmen of the mountain halls. And nine, nine rings were gifted to the race of Men, who above all else desire power. For within these rings was bound the strength and the will to govern over each race. But they were all of them deceived, for a new ring was made. In the land of Mordor, in the fires of Mount Doom, the Dark Lord Sauron forged in secret, a master ring, to control all others. And into this ring he poured all his cruelty, his malice and his will to dominate all life. One ring to rule them all. One by one, the free peoples of Middle Earth fell to the power of the Ring. But there were some who resisted. A last alliance of men and elves marched against the armies of Mordor, and on the very slopes of Mount Doom, they fought for the freedom of Middle-Earth. Victory was near, but the power of the ring could not be undone. It was in this moment, when all hope had faded, that Isildur, son of the king, took up his father's sword. And Sauron, enemy of the free peoples of Middle-Earth, was defeated. The Ring passed to Isildur, who had this one chance to destroy evil forever, but the hearts of men are easily corrupted. And the ring of power has a will of its own. It betrayed Isildur, to his death. And some things that should not have been forgotten were lost. History became legend. Legend became myth. And for two and a half thousand years, the ring passed out of all knowledge. Until, when chance came, the ring ensnared another bearer. The ring came to the creature Gollum, who took it deep into the tunnels under the Misty Mountains, and there it consumed him. The ring gave to Gollum unnatural long life. For five hundred years it poisoned his mind; and in the gloom of Gollum's cave, it waited. Darkness crept back into the forests of the world. Rumor grew of a shadow in the East, whispers of a nameless fear, and the Ring of Power perceived. Its time had now come. It abandoned Gollum. But then something happened that the Ring did not intend. It was picked up by the most unlikely creature imaginable. A hobbit, Bilbo Baggins, of the Shire. For the time will soon come when hobbits will shape the fortunes of all..."

Choisir Galadriel comme conteuse d'événements lointains n'est pas anodin : s'il a été envisagé de présenter la Terre du Milieu à travers la voix de Gandalf, "PJ" décida néanmoins que Cate Blanchett était la plus à même de tenir ce rôle, son personnage étant à fortiori le plus âgé de tous et in extenso celui qui a le regard le plus prompt à narrer une bataille vieille de 3000 ans. Sa voix possède une dimension emphatique, une façon pour le réalisateur de signifier l'origine littéraire du texte, de ramener la situation à d'anciennes légendes, à des récits qui se colportent de narrateurs en narrateurs. C'est cette voix off qui unifie les différentes portions de l'intrigue, qui prend sur elle les ellipses et l'organisation générale du récit, à travers la réccurence d'éléments spatio-temporels, d'abord très flous, puis se réduisant au fur et à mesure pour arriver à des informations temporelles précises. Cette même voix off donne d'ailleurs vie à l'Anneau de Sauron, acquérant une dimension fondatrice du mythe alors que le propre du premier film va être de réactiver la notion de sacré par un effet de chiasme merveilleusement amené. En somme, le dialogue favorise astucieusement le passage du mythe (un passé lointain oublié de tous) à l'Histoire (à savoir le présent de l'action), cette volonté de mêler l'un et l'autre se retrouvant par ailleurs dans la superposition faite entre la langue elfique et la langue anglaise.

Le mythe, centre des intérêts de Jackson lorsqu'il montre dès le premier plan la forge de l'Anneau, n'apparaissant pourtant qu'après une minute de film, puisque celui-ci s'ouvre sur le néant avec un long écran noir avant que la première image ne se dévoile. Cette introduction au mythe de l'Anneau Unique met en scène quelque chose qui est extrait du néant et du magma, le feu étant d'ailleurs le seul des quatres éléments que Galadriel ne cite pas, l'élément dévolu à Sauron et aux forces du Mal. L'Anneau est représenté souvent à travers une multitude de gros plans, et à maintes reprises au gré des zooms (sur le doigt de Sauron ou autour du cou d'Isildur) qui semblent l'animer : la mise en scène donne une personnalité propre à l'objet et créé un lien métonymique en signifiant que le Mal est représentatif à travers l'Anneau.

On constate également que Peter Jackson travaille dans cet extrait l'idée de la multiplicité : un anneau, trois elfes, sept nains, neuf hommes, puis nous avons un retour à Sauron derrière cette énumération. La structure même de l'extrait rappelle très habilement qu'il y a «un Anneau pour les gouverner tous». Jackson utilise certes la voix off pour cela mais d'autres éléments évoquent la même idée dans la mise en scène, par exemple avec l'explosion, où il y a contraction puis expansion. Ce mouvement se retrouve également à la fin de l'extrait via deux travellings symétriques sur le décor. Nous sommes dès lors en quelque sorte les témoins d'une réflexion menée sur le microcosme et le macrocosme, dans laquelle on développe la possibilité que de simples éléments aussi insignifiants soient-ils peuvent avoir des répercussions gigantesques sur le monde (Gollum et Bilbon ne sont-ils pas de petits êtres ayant une grande part de responsabilité dans les événements qui vont nous être contés, après tout ?) car nous sommes dans un univers magique. Le mouvement d'expansion est aussi bien présent dans les batailles que dans les plans représentant la nature : les éléments les plus microscopiques de l'univers parlent à Galadriel, en témoigne la focale sur la lune qui passe du flou au net, du second plan au premier plan, rejoignant l'idée de propagation et d'expansion. Autre exemple, l'ombre noir sur la carte de la Terre du Milieu, ou le plan sur l'eau s'élargissant. On découvre donc une structure visuelle qui repose sur un principe de rimes, avec en point d'orgue le motif circulaire (l'Anneau, les éléments architecturaux, les mouvements de caméra).


Il y a autre chose à dire sur cette carte : elle est la représentation graphique de l'univers, et permet au spectateur d'entrer dans l'action, donnant une impression de continuité spatiale, avec un espace emprunt de vraisemblance. Or, les immenses mouvements de caméra sur les personnages en images de synthèse ainsi que les multiples surimpressions tiennent davantage de l'hypertechnologie du cinéma contemporain, entrant en résonance avec des plans plus archaïques, via des liens comme celui opéré par le son, ou encore l'utilisation des couleurs (la réduction des teintes chromatiques participent à être représentatives de la dimension picturale du cinéma des années 80). En somme, pour représenter la dimension magique du mythe, qui est au delà de nos perceptions humaines, le cinéma ne pouvait pas se limiter à un seul type de représentation picturale, mais de l'exprimer à travers une multiplication des sources visuelles, exprimant de ce fait la diversité de notre rapport au mythe. La dimension picturale et la rencontre d'esthétiques aussi différentes au sein de la même séquence tend à démontrer aussi bien sa grande richesse que son incroyable qualité.

Jackson va même jusqu'à pousser le vice en dressant le portrait des races qu'il évoque simplement en les filmant d'une manière particulière, prenant ainsi en compte la possibilité que certains spectateurs peuvent ne pas du tout savoir ce qu'est un elfe ou un nain dans un monde fantastique. Les elfes nous apparaissent gracieux, leur visage est baigné de lumière, avec un léger vent chatouillant leur chevelure radieuse. A côté, les gros plans sont favorisés pour montrer les nains, la caméra s'attardant sur les traits marqués de leur visage, mettant ainsi en évidence l'aspect rugueuse de cette race aux antipodes de la grâce elfique. Le même procédé sera utilisé pour filmer la première apparition d'un orc à l'écran, le grognement que l'humanoïde émet amplifiant l'impression de bestialité de cette race peu gâtée par la nature. On en revient à notre perception la plus élémentaire et la plus manichéenne du Bien et du Mal, notre premier réflexe associant volontiers laideur et méchanceté. Jackson le sait, et il lui suffit d'un plan pour dialoguer avec son spectateur, lui notifier quelle race est maléfique dans celles qu'il a présenté. La caractérisation des humains est elle aussi particulière, le cinéaste s'attachant à appuyer à travers certains choix de cadrage et d'effets de mise en scène leur rapport avec les objets, qu'il s'agisse des anneaux (le nombre de rois conjugué à l'effet de clôture) ou de leurs armes.

Tout cela en l'espace de 8 petites minutes. De quoi rester bouche bée devant une telle maestria esthétique et artistique, l'adaptation cinématographique du monument littéraire commençant sous les meilleurs auspices. D'autres séquences impressionnent grandement, comme le traitement réservé au Conseil d'Elrond, Jackson réussissant à en l'espace d'une dizaine de minutes à conserver les éléments les plus importants de la dramaturgie de cette scène-clé du livre, alors que l'on pouvait s'attendre, à sa lecture, à se retrouver avec une séquence qui aurait nécessité que le film s'y attarde au bas mot une bonne heure, sinon plus. Cependant, La Communauté de l'anneau, assurément le plus flamboyant et le plus féérique des trois opus, a aussi ses grandes scènes de bataille, laissant dans nos coeurs et nos mémoires une trace impérissable.


Du tombeau de Balin à Parth Galen : l'art de filmer la guerre

Deux grandes batailles entre la Communauté et les ennemis des Peuples Libres de la Terre du Milieu viennent pimenter ce chapitre au doux parfum d'incipit. L'on pourrait certes évoquer le combat entre Aragorn et les Nazgûl sur le Mont Venteux, mais il n'est rien en comparaison de ce qui attend nos héros dans les mines de la Moria ou de la lutte sanguinaire les opposant à un bataillon d'Uruk-hai dans l'Amon Hen. Deux séquences qui impressionnent pour leur lisibilité constante et le caractère très pictural donné à leur esthétique.

Le combat contre les Orques dans le tombeau de Balin s'ouvre sur un effet de rime à travers un travelling avant sur la porte se fermant et le même travelling avant sur le visage de Boromir le plan suivant lorsque l'on passe de l'autre côté des barricades, le capitaine du Gondor annonçant à ses compagnons qu'un Troll des cavernes risque de leur poser problème. Il y a chez Jackson cette envolée lyrique dans la mise en scène même lorsque se préparent les séquences les plus brutales, une façon de laisser planer la caméra qui épouse tant et si bien le rythme soutenu de l'action que l'état d'esprit dans lequel sont plongés les personnages principaux que l'immersion ne peut pas être plus totale. Une immersion voulu par le choix du cadrage, le réalisateur multipliant les plans à hauteur des membres de la Communauté, permettant ainsi de porter le même regard qu'eux sur la colossale et dangereuse présence de ce Troll ou du Balrog de Morgoth, démon de l'Ancien Monde. Cette imposante créature est par ailleurs l'une des plus grandes réussites de l'équipe artistique, donnant à "l'Ombre et la Lumière" une apparence qui rend justice à ce Maiar dont l'existence remonte à bien avant la création d'Arda.

On constate dès lors un choix de cadrage différent quant à la manière de filmer Legolas, l'Elfe faisant à un moment donné face au Troll, son regard au niveau de son ennemi. Il est le seul des héros qui affrontera le monstre dans un semblant de face-à-face, et le seul du reste qui le surplombera lorsque par une pirouette il se positionnera sur ses épaules afin de lui planter une flêche à la base de la nuque. C'est la première fois que l'on voit à l'oeuvre cette créature céleste, et l'on a déjà à travers cette différence à peine perceptible dans la mise en scène un long discours sur l'habileté de la race elfique au combat. On avait déjà un aperçu très bref de leur discipline militaire lors de l'introduction du film, et les fins connaisseurs de la mythologie créée par Tolkien pourront arguer que la surprise n'est que partielle quand on connait les exploits de Fëanor lors de la Dagor-nuin-Giliath, pour ne citer que lui. Mais sachant que Legolas sera impliqué dans la totalité des grandes batailles du Seigneur des Anneaux, on découvre ici dans un état d'excitation non mesurée tout le talent, le génie et l'adresse d'un personnage qui fait honneur à ses ancêtres dans l'art de manier l'épée et l'arc. Une entrée en matière qui monte en puissance lors de la bataille contre les Uruk-hai, notamment grâce à la conjugaison des plans rapprochés épaule et des plans moyens dessinant les contours emphatiques d'un adversaire mortel dans un combat épique. Le plan fixe dans lequel Legolas transperce d'une flêche chaque Uruk-hai entrant dans le cadre avec une vitesse d'exécution impressionnante résume à lui seul la démarche de Jackson.


Rendre à la fois épique et passionnante ces deux séquences demande une maîtrise totale de son sujet. Nul doute que cela soit pleinement le cas à ces instants, tant le cinéaste multiplie les angles et les mouvements de caméra afin de donner l'illusion d'une parfaite gestion de son espace. Au cours de la première situation, nous nous retrouvons enfermés avec les personnages dans une pièce exigüe, et pourtant nous n'en perdons pas une miette grâce à un choix judicieux de poser le cadre aux quatre coins du tombeau, en faisant attention à ce que l'arrière-plan parle autant que le premier plan, permettant ainsi de composer avec le hors-champ pour justifier le placement de chaque être vivant dans la pièce. Dans la seconde, l'action est divisée en deux endroits différents, deux champs de bataille qu'un simple plan aérien permettra de les voir se rejoindre pour ne faire plus qu'un. Lisibilité de la joute armée, conduite de l'action et esthétisme ne font dès lors plus qu'un, rendant ces séquences mémorables tant elles sont exemplaires.

Et puis cette petite touche poétique dans l'usage du ralenti vient sublimer et donner corps à un langage sous-jacent puisqu'annonciateur de mort, qu'il s'agisse de Frodon que l'on croit embroché par le Troll des cavernes si sa cotte de maille de mithril ne l'avait pas protégé, ou les divers plans sur Lurtz, leader des Uruk-hai, et Boromir, sa malheureuse victime. Il y a dans l'utilisation de cet effet un prolongement de l'impact dramatique décuplé par le simple fait qu'il n'est pas employé à outrance, là où un John Woo en colle toutes les cinq secondes durant une séquence d'action. C'est donc un dialogue qu'instaure Jackson avec son spectateur, le préparant à voir venir la perte violente d'un des membres de la Communauté, un effet qui se retrouvera tout au long de la trilogie lorsque des évènements similaires ponctueront l'histoire formidable dans laquelle nous sommes plongés.


Le mot de la fin

Il y aurait tant à dire et à analyser sur ce premier opus d'une des plus formidables trilogies du septième art, mais je tenais à terminer sur un des points essentiels qui font de cette aventure cinématographique une grande réussite et que pourtant beaucoup négligent : le travail accompli par Howard Shore pour composer au doux son des instruments à vent et à cordes la Terre du Milieu. La participation exceptionnelle d'Enya pour les morceaux Aníron, Lothlórien et May It Be apporte un plus non négligeable tant l'artiste irlandaise plonge son auditeur dans un monde plein de charmes et de merveilles, à travers des textes en latin ou en gaélique irlandais quand elle ne chante pas en anglais. La nomination à l'Oscar de la meilleure chanson originale tirée d'un film parle d'elle-même, et rappelle que la bande originale du film se doit de trôner fièrement dans chaque discothèque. Mais j'en ai déjà trop dit, car la musique d'Howard Shore n'est pas un art dont on parle : c'est un art que l'on écoute.

En espérant que cette petite plongée dans le premier volet du Seigneur des anneaux réalisé par Peter Jackson vous ait été appréciable, et en vous rappelant que celle-ci s'inscrit dans le cadre d'un dossier multi-thématiques et multi-blogs que nous vous conseillons vivement de consulter si vous voulez en apprendre plus sur la franchise initiée par le roman de Tolkien. Quant à CinéBlog, vous retrouverez prochainement l'analyse du second chapitre, Les Deux Tours, dans les prochaines semaines en compagnie d'Astraal. Merci à tous les lecteurs d'avoir fait ce voyage en ma compagnie.


En bref : Un film de légende avec ses imperfections et ses grandes qualités. Il ouvre de manière convaincante une trilogie dont le meilleur reste à venir. Véritable réussite artistique, Le Seigneur des anneaux : la communauté de l'anneau se pose comme un monument incontournable du cinéma mondial, car il y a assurément un avant et un après Seigneur des anneaux. Sans compter l'envie certaine de partir découvrir la Nouvelle-Zélande après avoir admiré d'aussi fantastiques paysages !


Rang : S

Plus d'infos sur ce film

This entry was posted on 03 juillet 2009 at vendredi, juillet 03, 2009 and is filed under . You can follow any responses to this entry through the comments feed .

7 commentaires

Salut Azariel... Félicitations! ton analyse est vraiment passionnante, mais un peu longue pour lire à l'écran... as-tu une version PDF par hasard?

4 juillet 2009 à 23:27

J'ai pas une seconde à moi depuis 4 jours, mais dès que j'ai le temps je vais lire avec attention tyon article. J'ai vraiment ha^te de le lire parce que je pense que ça sera super intéressant et pointu

5 juillet 2009 à 10:34

@ Charles-Henri : Merci pour ton compliment !

Je n'ai hélas aucune version PDF de cet article pour la simple et bonne raison que je rédige 95% de mes articles directement sur le blog. Cela me permet dès lors d'avoir une idée beaucoup plus précise de la mise en page, et s'il sera nécessaire que je rédige un "en bref" ou pas.

Quant à la longueur, Le Seigneur des anneaux est un film tellement riche que j'aurai pu accoucher du quintuple sans problème. D'ailleurs j'ai dû amputer l'article de son tiers pour des raisons de délai, il était prévu à la base une analyse poussée du Conseil d'Elrond et de la séquence où l'Anneau Unique séduit pour la première fois Boromir après leur départ de Fondcombe. De même j'avais prévu de chroniquer également le DVD. Un projet qui s'avéra un peu trop ambitieux mais il est sûr que je complèterai un jour cet article qui me satisfait à moitié.

@ Kameyoko : Cela commence doucement, et je corse les choses chemin faisant. C'est du CinéBlog made in Azariel ou cela ne l'est pas ;-)

5 juillet 2009 à 23:40

Bel article, belle analyse !

On attend la suite avec plaisir (surtout l'analyse des scènes de bataille de masse qui m'ont laissé une impression toute particulière)

6 juillet 2009 à 10:51

J'ai enfin pu lire cet article. Honnêtement, il se sera fait attendre, mais ça en vaut la peine.

Superbe article, très détaillé où transparait l'amour que tu sembles porter à cette oeuvre.

Il est peut être plus technique que ce que tu fais actuellement mais ça n'en reste pas moins intéressant.

Bien évidement j'adore ce film, surtout ces fameuses 8 premières minutes! Pour moi il y a bien un avant et un après SDA.

Par contre, je suis surpris que tu ne parles pas des "incohérences" entre certains plans (par exemple un coup il a son épée dans la main droite puis le plan suivant à gauche).


Je partage ton avis sur le travail d'adaptation. certes il y a des trahisons et des ajustements qui déplaisent aux puristes, mais le boulot est tellement énorme et correspond tellement à l'esprit Tolkien, qu'on ne peut pas en tenir rigueur à Peter Jackson.

a la différence des blockbusters actuels, le film respire l'amour de Jackson. On sent une vraie volonté de faire un film qui colle le plus à l'oeuvre initiale et une volonté de faire un film inoubliable.

Un grand merci à PJ et à Weta.

Vraiment superbe article

6 juillet 2009 à 12:04

Ah ben c'est malin, j'ai envie de me remater la trilogie tient... Sauf qu'au taff, ça risque d'être un peu difficile. XD

J'ai donc enfin eu le temps de lire ton article, et je n'aurais qu'un mot : félicitations !
C'est archi complet et surtout très intéressant. Pour un article de cette longueur, et plutôt technique et très fouillé c'était pas gagné.

Bien hâte de lire la suite maintenant !!

6 juillet 2009 à 14:29

@ ada : En l'occurence, ce sera à Astraal de nous ennivrer de récits formidables sur les grands combats présents dans les Deux Tours, car la bataille du Gouffre de Helm, mine de, c'est quelque chose !

@ Kameyoko : J'avais déjà amorcé l'idée de faire des analyses filmiques davantage qu'une critique avec mon Zoom sur Un Américain à Paris, cela permet de démarquer en même temps les deux catégories.

Ravi que l'article te plaise, comme quoi tu vois il fallait me laisser le temps, et c'est un luxe je dispose rarement !

Il n'était pas dans l'intérêt de l'article que je parle des erreurs de raccord, dans la mesure où elles ne sont pas aussi choquantes que dans les Deux Tours. Et puis vu l'ampleur de la tâche (filmer les trois films à la suite), on peut bien pardonner à Peter Jackson d'avoir laissé passer ce genre de boulette.

@ Céline C. : Merci, merci :-)

Sois heureuse en ce cas si la longueur te gêne que je n'ai pas eu plus de temps pour faire ce que j'avais prévu initialement, dixit mon commentaire précédent ^^

Quant à la suite, j'ai tout aussi hâte de la lire puisque c'est Astraal qui normalement s'en chargera !

6 juillet 2009 à 15:47

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