Avec le recul, Toy Boy se révèle être une véritable surprise. L'on pouvait s'attendre à une énième comédie romantique dont Ashton Kutcher a le secret mais il règne ici un érotisme imbibé d'une noirceur progressive des plus déroutantes. Là s'arrête notre ébahissement, car pour le reste, c'est du Ashton comme on en a l'habitude : vide et définitivement plat.

Un peu comme son interprétation de Nikki, un dandy à la recherche d'une quadra plein aux as pour se faire entretenir. De là à dire qu'il est une pute, il n'y a qu'un pas. Seulement lui n'en a pas conscience, et c'est là semble-t-il tout l'intérêt du film, qui prétend nous montrer le glissement conscient du jeune homme entre ce qu'il croit être et ce qu'il est vraiment. Mais entre un acteur définitivement à côté de la plaque quand il s'agit de donner un rien de profondeur à son jeu et une mise en scène aussi peu inspirée qu'elle manque d'audace, Toy Boy ne devient au final intéressant qu'à partir du moment où la claque que prend Nikki nous sort de la léthargie : c'est-à-dire quand le générique de fin vient abréger nos souffrances.