Titre trompeur car moteur supposé de l'action, Soie n'est pas tant le combat d'un homme pour sauver son village que le triangle amoureux qui d'apparence s'ignore duquel il est la pierre angulaire, entre hésitations, passions, et convenance.
Nous sommes au début des années 1860, et une maladie ravage les élevages européens de vers de soie, condamnant une industrie jusque là fleurissante. Hervé Joncour (Michael Pitt) est chargé de se rendre au Japon, alors fermé aux étrangers, pour y acheter au péril de sa vie des oeufs sains afin de produire, dit-on, la plus belle soie du monde. Il laisse de ce fait derrière lui la jeune et belle Hélène (Keira Knightley), femme dont il est amoureux et qu'il épousera.
Dès le premier plan, le cinéaste François Girard déporte notre attention sur le véritable enjeu de son film, surlignant une recherche esthétique pleine de beauté incandescente et de poésie, avec cette approche picturale qui transcende les errances amoureuses du jeune homme. La narration est alors abandonnée au profit de la contemplation, prenant dès lors le risque d'entraîner le spectateur dans un torrent d'ennuis aux longues attentes rarement satisfaites. Ce qui aurait mérité davantage d'attention est à peine esquissé, qu'il s'agisse des sentiments de notre aventurier pour cette troublante japonaise (Sei Ashina) à la présence aussi magnétique qu'insaisissable, ou encore les dangers qui le menacent lors de son long voyage vers le pays du soleil levant.
L'on sent alors un réalisateur uniquement intéressé par la sensualité que dégagent des séquences où la caméra caresse corps et décors, s'attardant sur les moindres détails visuels et sonores afin de préserver cette candeur enivrée de romantisme. Si le scénario est en grande partie fidèle au roman dont il tire sa grâce, il aurait été préférable de lui apporter une densité et une profondeur salutaires, à commencer par les seconds rôles.
Nous sommes au début des années 1860, et une maladie ravage les élevages européens de vers de soie, condamnant une industrie jusque là fleurissante. Hervé Joncour (Michael Pitt) est chargé de se rendre au Japon, alors fermé aux étrangers, pour y acheter au péril de sa vie des oeufs sains afin de produire, dit-on, la plus belle soie du monde. Il laisse de ce fait derrière lui la jeune et belle Hélène (Keira Knightley), femme dont il est amoureux et qu'il épousera.
Dès le premier plan, le cinéaste François Girard déporte notre attention sur le véritable enjeu de son film, surlignant une recherche esthétique pleine de beauté incandescente et de poésie, avec cette approche picturale qui transcende les errances amoureuses du jeune homme. La narration est alors abandonnée au profit de la contemplation, prenant dès lors le risque d'entraîner le spectateur dans un torrent d'ennuis aux longues attentes rarement satisfaites. Ce qui aurait mérité davantage d'attention est à peine esquissé, qu'il s'agisse des sentiments de notre aventurier pour cette troublante japonaise (Sei Ashina) à la présence aussi magnétique qu'insaisissable, ou encore les dangers qui le menacent lors de son long voyage vers le pays du soleil levant.
L'on sent alors un réalisateur uniquement intéressé par la sensualité que dégagent des séquences où la caméra caresse corps et décors, s'attardant sur les moindres détails visuels et sonores afin de préserver cette candeur enivrée de romantisme. Si le scénario est en grande partie fidèle au roman dont il tire sa grâce, il aurait été préférable de lui apporter une densité et une profondeur salutaires, à commencer par les seconds rôles.
Il est très frustrant de suivre les péripéties d'Hervé dont le dilemme est source d'un intérêt certain pour le voir entretenir des rapports avec des personnages qu'on ne nous laisse pas le temps de connaître et de comprendre. Passe encore Alfred Molina qui arrive en seulement quelques scènes à apporter une brise d'humour et de légèreté des plus appréciables, mais Keira ici est malheureusement réduite au second plan alors que son importance grandit chemin faisant, jusqu'à un finale qui avait tout pour laisser pantois. Même constat pour la jeune fille, toujours dans l'ombre du personnage de Jubei (Koji Yakusho) et dont la présence évanescente ne permet pas de saisir toute la délicatesse du lien qui se noue avec Hervé. Restent uniquement ces belles images trop souvent noyées par le doux son des violons qui rappellent l'immense gâchis d'un film qui avait tout pour nous transporter sans mal dans un élan romanesque si son script avait été plus poussé et son metteur en scène moins concentré sur l'impact émotionnel à travers son exploration formelle.
En bref : C'est avec beaucoup de regret que l'on plonge trop régulièrement dans un ennui profond devant Soie, car tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce film une épopée dramatique pleine de lyrisme. De beaux plans masquent hélas une volonté d'estomper la narration au lieu de la nourrir, et l'empathie pour les personnages du coup ne s'empare jamais de nous. Un chef-d'oeuvre potentiel se terre alors sous une brume épaisse qu'il est malheureusement impossible de dissiper.
En bref : C'est avec beaucoup de regret que l'on plonge trop régulièrement dans un ennui profond devant Soie, car tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce film une épopée dramatique pleine de lyrisme. De beaux plans masquent hélas une volonté d'estomper la narration au lieu de la nourrir, et l'empathie pour les personnages du coup ne s'empare jamais de nous. Un chef-d'oeuvre potentiel se terre alors sous une brume épaisse qu'il est malheureusement impossible de dissiper.
Rang : D
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on 09 août 2009
at dimanche, août 09, 2009
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Critique de film
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