Le titre de Memory of Love est merveilleusement bien choisi au regard de ce que le film raconte. L'histoire d'un chirurgien découvrant l'infidélité de sa jeune épouse après que celle-ci ait été victime d'un grave accident de voiture en compagnie de son amant. Le violent choc subi causa son amnésie, lui faisant oublier les trois dernières années vécues, en un temps où le couple coulait des jours heureux. Dès lors, il sera à sa charge de l'aider à se souvenir, sachant que chaque pas qui la rapproche de la guérison la rapproche également du souvenir de cet autre homme qu'elle a depuis occulté.
Travailler au corps la fragilité de l'amour est un thème particulièrement mélancolique lorsqu'il est associé à l'idée de destin. En témoigne le méconnu If Only de Maria Ripoll, où déjà un homme constatait que l'être aimé devait inexorablement s'éloigner de lui d'une manière ou d'une autre. Ici, point de pouvoir magique permettant de remonter le temps, seulement l'amnésie en guise de Tour de Babel. Le mari bafoué l'escalade cette fois prudemment, cherchant à ne pas commettre les erreurs qui ont poussé la femme qu'il aime à s'éloigner de lui, pourtant parfaitement conscient que l'aider à guérir c'est prendre le risque de la perdre à nouveau. Il fallait donc une sensibilité et une délicatesse intensément voluptueuses pour réussir à viser juste, ce que Wang Chao parvient sans peine à réaliser. Évitant très judicieusement l'écueil du triangle amoureux, le cinéaste chinois se concentre sur les liens affectifs qui unissent les deux protagonistes, dévoilant peu à peu les fêlures d'un miroir qui reflète un bonheur utopique. Bonheur qui paraissait de prime abord être l'entrée d'un mélodrame centrée sur l'esquisse d'un milieu social. Or, peu à peu, le film prend son envol tandis qu'il perd en lourdeur pour enfin trouver une justesse salvatrice dans sa seconde moitié.
Travailler au corps la fragilité de l'amour est un thème particulièrement mélancolique lorsqu'il est associé à l'idée de destin. En témoigne le méconnu If Only de Maria Ripoll, où déjà un homme constatait que l'être aimé devait inexorablement s'éloigner de lui d'une manière ou d'une autre. Ici, point de pouvoir magique permettant de remonter le temps, seulement l'amnésie en guise de Tour de Babel. Le mari bafoué l'escalade cette fois prudemment, cherchant à ne pas commettre les erreurs qui ont poussé la femme qu'il aime à s'éloigner de lui, pourtant parfaitement conscient que l'aider à guérir c'est prendre le risque de la perdre à nouveau. Il fallait donc une sensibilité et une délicatesse intensément voluptueuses pour réussir à viser juste, ce que Wang Chao parvient sans peine à réaliser. Évitant très judicieusement l'écueil du triangle amoureux, le cinéaste chinois se concentre sur les liens affectifs qui unissent les deux protagonistes, dévoilant peu à peu les fêlures d'un miroir qui reflète un bonheur utopique. Bonheur qui paraissait de prime abord être l'entrée d'un mélodrame centrée sur l'esquisse d'un milieu social. Or, peu à peu, le film prend son envol tandis qu'il perd en lourdeur pour enfin trouver une justesse salvatrice dans sa seconde moitié.
Les débuts en effet ne laissaient augurer rien de bon, à commencer par ce travail si particulier sur la lumière, sensé apporter une tonalité dramatique mais en réalité apparaissant comme particulièrement superflu et artificiel, l'esthétique de l'ensemble devenant singulièrement clinquante et ce malgré des angles de caméra parfois audacieux. C'est alors que réminiscences et souvenirs impriment un rythme au récit qui lui faisait défaut, apportant ce nécessaire raffinement qui enrobe le film d'un trouble profond, les serrements de coeur se faisant plus présent au fur et à mesure que le double mouvement opéré au sein du couple se fait sentir. Il aura donc fallu une introduction poussive pour que la grisaille embaume les âmes d'un parfum de tristesse, celui qui nous enivre quand l'amour perd ses ailes mais se déchire pour exister. Pas facile de s'y plonger, mais il y a suffisamment de bonnes choses pour tenter le voyage.
En bref : La construction élaborée du récit et la délicatesse avec laquelle le sujet est abordé font de Memory of Love un film emprunt d'une douceur et d'une mélancolie qui lui sied à merveille. L'intrigue aurait cependant gagné à être resserrée, le vif du sujet n'étant abordé dans dans la seconde moitié. Le risque étant que d'ici à ce que l'on en soit arrivé à ce point-là, le devenir des personnages ne soit plus notre principal préoccupation.
En bref : La construction élaborée du récit et la délicatesse avec laquelle le sujet est abordé font de Memory of Love un film emprunt d'une douceur et d'une mélancolie qui lui sied à merveille. L'intrigue aurait cependant gagné à être resserrée, le vif du sujet n'étant abordé dans dans la seconde moitié. Le risque étant que d'ici à ce que l'on en soit arrivé à ce point-là, le devenir des personnages ne soit plus notre principal préoccupation.
Rang : C
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on 21 août 2009
at vendredi, août 21, 2009
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Critique de film
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