On aurait tort de voir dans Le Prix de la loyauté un ersatz de La Nuit nous appartient de James Gray, ou alors il faudrait plutôt le rapprocher d'un Au bout de la nuit de David Ayer : s'il est question d'honneur et de famille comme dans le premier, il est surtout question d'un polar brutal et de corruption policière comme dans le second.
Jimmy (Colin Farrell, rarement aussi excellent) fricotte avec les caïds pour arrondir ses fins de mois difficiles, ne gagnant que 65 000 € par an en tant que policier de New York. Il a franchi la ligne. Ligne que s'est gardé de franchir son beau-frère Ray (Edward Norton) et son beau-père Francis Sr. (Jon Voight). Ajoutez à cette petite bande au destin forcément tragique un second beau-frère Francis Jr. (Noah Emmerich) et nous retrouvons en plein débâcle dans une famille de flics. Que choisir : la loi ou la famille ?
Cela dit, le réalisateur Gavin O'Connor pose rarement cette question en ces termes dans la mesure où il se noie dans la mise en place de son récit à un point tel que l'ennui profond se fait sentir durant la première partie du film. Essentiellement filmée caméra à l'épaule, les plans ne sont jamais posés et reflètent le trop plein de lourdeurs du long métrage. Fort heureusement, une fois que nous comprenons enfin les tenants et les aboutissants, la seconde moitié devient soudainement plus intéressante, allant de paire avec un style plus classique mais ô combien moins brouillonne. Et mis à part une scène de bagarre sur fond musical ridicule, la fin du film permet à l'intrigue de trouver le souffle qui lui manquait auparavant.
Hélas, il y a fort à parier que d'ici à ce que l'on jouisse de cet élan salvateur, le spectateur se soit déjà endormi en attendant le générique de fin.
Rang : C
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