Burn After Reading  

Posted by Azariel in


Retour des Frères Coen 11 mois après le très grand No Country for Old Men (logiquement plébiscité mais ironiquement incompris) à la comédie déjantée mais subtile et à l'humour noir mais loufoque. Une boucle qui se boucle enfin dans ce que l'on appelle "la Trilogie des idiots", entamée par le divin O'Brother (2000) et suivi du dispensable Intolérable cruauté (2003).

Habitués du genre, les Frères Coen oscillent malheureusement entre le bon (The Big Lebowski en 1998) et le moins bon (Ladykillers en 2004) et c'est donc tout naturellement que nous acceuillons dans nos salles non sans une pointe de méfiance Burn After Reading, film au casting de luxe (George Clooney, Brad Pitt, John Malkovich, Tilda Swinton, Frances McDormand ou encore J.K. Simmons) mêlant critiques sur les obsessions et espionnage facétieux.

Ce qui demeure chez les Coen, c'est leur incroyable sens de la mise en scène au service d'une plume toujours autant acerbe sollicitant de grands comédiens dans un rôle à contre-emploi. Voir Brad Pitre faire le Pitt et George Clowney faire le Cloon peut justifier le déplacement, d'autant que les voir évoluer dans des rôles déconcertants est tout simplement jouissif.
Certaines situations nous permettent d'apprécier pleinement la crétinerie des personnages et l'on a un réel plaisir à s'amuser des obessions et du comique de caractère employé pour les dépeindre. Clooney par exemple se retrouve affublé d'une nouvelle obsession farfelue, puisqu'après les cheveux dans O'Brother et les dents dans Intolérable cruauté, Mister "What else ?" George est pris d'une soudaine envie de footing après... (après "vous le saurez en allant voir le film" !)

Laugh After Filming

Ce n'est cependant pas quelques répliques cultes et une avalanche de situations burlesques qui font d'une comédie un exemple du genre, et Burn After Reading, même s'il n'y prétend pas, n'en demeure pas moins plombé par une abondance de défauts, à commencer par son rythme poussif puisqu'après un long moment avant que tout ne se mette en place, le film s'emballe pour finalement tomber à plat. Une fin un brin négligée qui laisse à penser que les frères Coen ne se sont franchement pas foulés.

Pire encore, Burn After Reading est une comédie dont les péripéties sont peu nombreuses et où l'on compte sur les doigts d'une main les scènes où l'on rit franchement. Et ça, ça la fout mal.

En bref : Une histoire s'essouflant trop vite du fait de nombreux raccourcis, une mise en place lente et un finale vite expédié, un ensemble qui fait que Burn After Reading est davantage décevant qu'exaltant mais qui vaut néanmoins le détour pour le plaisir de voir des stars se crétiniser dans une comédie déjantée.

Rang : C

Plus d'infos sur ce film

This entry was posted on 10 décembre 2008 at mercredi, décembre 10, 2008 and is filed under . You can follow any responses to this entry through the comments feed .

5 commentaires

Ouais c'est clairement pas la folie mais bon il reste deux trois gimmicks sympas.
A+
Ben
http://www.playlistsociety.fr/2008/12/burn-after-reading-de-joel-et-ethan.html

11 décembre 2008 à 17:00

Bienvenue sur CinéBlog Benjamin F !

J'ai lu ton article sur le film, nous avons une analyse très proche, le même avis et la même note (mon C valant un 6/10 ou un 12/20 grosso merdo).

Au plaisir de te relire ici ou dans ton antre.

11 décembre 2008 à 18:32
Anonyme  

Il faut surtout voir la non-action du film comme une façon pour les frères Coen de montrer que l'intrigue est basée sur une telle futilité que la suite est débile, anecdotique mais partant en live.

Après tout, le CD est inutile et sert de prétexte à ce qu'une bande d'imbéciles se rencontre et fasse exploser la cocotte minute.

M'Enfin, les goûts et les couleurs...

15 décembre 2008 à 18:03

Disons qu'il y a eu des films des frères Coen avec de bien belles couleurs qui ont laissé un bien meilleur goût sur le palais (ou la rétine, au choix ^^)

Je ne réfute pas le fait que le CD est inutile et que ce qu'il contient, après tout on s'en fout. Mais il y a à de trop nombreuses reprises des moments où les Coen cèdent à la facilité comme s'ils étaient atteint de flemmingite aïgue. Le finale illustre bien cette idée, et je pense justement que la cocotte minute n'explosera pas alors qu'elle était en place et qu'elle n'attendait que ça.

Cela dit, j'ai bien aimé Burn After Reading, mon C reste une assez bonne note. Ce qui fera que je le maintienne est que j'ai bien aimé, mais sans plus. Et je pense après m'être renseigné à droite à gauche, dans mon entourage, dans la presse spécialisé, ou sur internet, que nous sommes une majorité à attendre davantage des frères Coen.

En attendant le prochain...

15 décembre 2008 à 19:43
Anonyme  

C'est sûr qu'en connaissant les frères Coen, on ne peut qu'être déçu par le résultat (d'ailleurs, tu appuies bien cela en trouvant Intolérable Cruauté moyen, alors que le film est honnête, si ce n'est plus).

Ca ne péte pas trois pattes à un canard dans le fond (hormis l'interprétation magistrale de Brad Pitt), mais le tout est à prendre comme une grosse parodie du genre de l'espionnage, dans lequel de toute façon la conclusion sera sans aucun doute vite expédiée, parce que l'histoire de base est si idiote qu'elle ne devrait même pas alerter la CIA (quoique pour les morts). La dernière scène où J.K. Simmons boucle le dossier en quelques secondes est d'ailleurs bien représentative de la nullité de ce qui s'est passé.

Est-ce pour autant du grand Coen ? Je ne pense pas. Mais ça reste un divertissement impeccable dans le fond comme dans la forme (enfin, de mon humble point de vue de petit cinéphile d'opérette^^) ; n'est-ce pas là son but ?

16 décembre 2008 à 19:17

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