La Loi et l'ordre  

Posted by Azariel in


Robert De Niro et Al Pacino.
Deux légendes, deux monstres sacrés du cinéma américain, réunis.

Cela n'est peut-être pas grand chose pour vous, mais pour moi, c'est le duo d'Heat, film dont les mots me manqueraient pour vous dire tout le bien que j'en pense (du moins, je les garde pour un futur Zoom sur..., Heat étant ni plus ni moins mon film préféré !).

Second bon point : Russell Gewirtz, scénariste d'Inside Man (2006) de Spike Lee. Rien que ça ! (encore un film que je vous recommande d'aller louer à votre vidéoclub dès ce soir si vous ne l'avez jamais vu : vous me remercierez après).

En somme, Jon Avnet, réalisateur du récent 88 minutes (2007) ou de Red Corner (1998), avait de l'or entre les mains. La question est : est-il plus doué que Midas ?

Une chose frappe assez rapidement : Avnet n'a rien appris de ses erreurs. 88 minutes ou La Loi et l'ordre (qui, vu son histoire, aurait mieux fait de garder son titre original), même topo : aucun sens de la nervosité, plans peu inspirés, direction d'acteurs réduit au strict minimum, on se demande encore pourquoi ce réalisateur ne change pas de registre tant le genre ne semble pas lui correspondre.

Pire encore, Avnet a la "brillante" idée d'insérer une scène où l'on voit une victime du serial killer ayant survécu à ses blessures par balle prendre peur en présence du coupable, et ce une trentaine de minutes avant la fin. Si cela avait été discret, on aurait pu penser qu'on avait échappé à cet indice fort bien distillé, mais avec la façon de faire du bonhomme, il ne manquait plus qu'une affiche au dessus de la tête de *bip* avec écrit en toutes lettres "I'm the killer !" histoire que les distraits comprennent également.



Sans surprise et sans saveur, Avnet avait pourtant un assez bon scénario à disposition mais il avait apparemment l'envie de torpiller lui-même son long métrage en nous privant de la "surprise" finale, qui même sans cette boulette, n'aurait pas été vraiment une grosse surprise, et c'est bien là que le bât blesse.
Pire encore, le film est totalement décousu dans la mesure où l'on peut s'y perdre dans la multitude de fausses pistes qu'Avnet s'autorise, confondant rythme et cafouillage. Le suspens ne se construit pas avec un blabla inutile, et il aurait été bon que ce metteur en scène s'en souvienne.

Parfois, sans raison, pour une scène qui ne l'exige pas, le film s'emballe dans sa forme : coupes épilleptiques, une simple scène d'arrivée en voiture se transforme en une demie-douzaine de plans. L'intérêt ? Pour ma part, je n'en vois pas. Il faudrait demander cela à Paul Hirsch, le monteur, qui pourtant a officié pour les plus grands (De Palma, Lucas).

Reste ces deux mythes réunis dans le même film, beaucoup moins impressionnant à l'écran qu'il y a dix ans (particulièrement De Niro à qui les kilos en trop ne vont décidemment pas), et c'est déjà une bonne raison en soi d'aller au cinéma.

En bref : Jon Avnet réunit dans un même film un tandem de choc à l'écran dans un genre cinématographique qu'il ne maitrise absolument pas. Faisant les choses à l'envers, sa réalisation est dénuée de sens et de talent. Il réussit même à plomber un scénario qui pourtant semblait prometteur. Une grande déception.

Rang : D

This entry was posted on 08 octobre 2008 at mercredi, octobre 08, 2008 and is filed under . You can follow any responses to this entry through the comments feed .

4 commentaires

Anonyme  

Pas grand chose à garder de ce film malheureusement :( mais on ne pas dire que j'ai été déçu puisque je n'en attendais pas grand-chose.

Mais finalement c'était un bon comparé au deuxième film que j'ai vu cet après-midi: Super Blonde! Oui j'ai honte :D mais c'est pas grave, vous ne me connaissez pas :)

Michael Mann est mon réalisateur préféré et j'ai adoré Heat mais mon film préféré reste Le Dernier des Mohicans.

8 octobre 2008 à 20:52

Michael Mann a pour lui de filmer Los Angeles comme personne. De jour mais surtout de nuit, il est l'un des rares réalisateurs, à mes yeux, à savoir donner une âme à une ville dans laquelle il fait évoluer ses histoires.

Je n'aime pas toute sa filmographie, mais j'apprécie grandement le réalisateur.

Quant à Super Blonde...
Merci d'être passé sur un blog qui flique les IP, demain tes collègues seront au courant ! :D

8 octobre 2008 à 23:44
Anonyme  

Oh trop dommage :( Mon "beau-père" a gagné des places pour ce film et on y va ce week-end... J'espère que je ne serai pas trop déçue alors.
Au moins maintenant je sais que je ne dois pas en attendre grand chose ;)

10 octobre 2008 à 08:56

@ Lowett : Et finalement ? J'imagine que vous avez été tous un brin déçus, comme la plupart des gens ayant été voir ce film ?

17 octobre 2008 à 20:30

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