C'est l'histoire d'un mec qui m'a fait mourir de rire lorsque j'étais jeune enfant puis adolescent. Seul ou à deux, il trônait sur mon poste de télévision lorsque je dînais en famille et égayait notre soirée par ses vannes, ses costumes, ses sketchs, son culot, ses imitations.
C'est l'histoire d'un mec qui a une fille des plus ravissantes au prénom tout autant charmant et dont les parents n'en sont pas moins connus, l'un journaliste et réalisateur, l'autre animatrice télé.
C'est l'histoire d'un mec qui après avoir fait les beaux jours de Canal + en tant qu'animateur culte est devenu un acteur relativement potable et qui, finalement, a décidé depuis une dizaine d'années que sa vocation était d'être réalisateur, ce qui est loin d'être sa meilleure idée.
Ce mec, vous l'aurez donc compris, ce n'est pas Coluche, mais Antoine de Caunes.
Alors certes, François-Xavier Demaison campe ici un Coluche plus vrai que nature, et sa performance tire le film vers le haut. Mais au final, c'est tout ce qu'il y aura à retenir d'un film qui aurait mieux fait de passer par la case "télévision", sa place n'étant pas sur grand écran, sauf si l'on considère que des téléfilms grand standing (tel le récent Sagan de Diane Kurys) peuvent y prétendre (ce qui, dans le cas de Sagan, était compréhensible).
Deux points sont à mettre au discrédit de Coluche, l'histoire d'un mec.
Tout d'abord, le long métrage prend le parti de ne s'intéresser qu'à un fragment de la vie de l'humoriste, à savoir de septembre 1980 à l'automne 1981. Pour un type qui a fait tant (et je ne pense pas qu'aux restos du coeur) c'est bien mince, même s'il est vrai que le film s'attache à montrer comment Coluche, voulant la mettre profond aux politiques en se présentant pour la déconne aux élections présidentielles de 1981, va finir par se prendre au jeu. Mais il y aurait tellement à raconter sur Coluche, l'acteur, l'humoriste, le déconneur, l'homme, que voir un biopic consacré à lui aussi restreint est décevant. Et surtout tout une jeune génération n'ayant pas connu le bonhomme n'auront qu'une infime parcelle de ce qu'il était pour nous.
Ensuite, force est de constater qu'Antoine de Caunes a une vision bien noire des années 80, ces années qui pourtant l'ont consacré. Décors gris, temps gris, fêtes coluchiennes peu enjouées... Au final, il n'y a que Coluche qui se marre et le spectateur, rarement. Était-ce son intention pour montrer le constraste entre l'homme aveuglé par ses envolées comiques dans une situation et un temps qui ne prêtaient pas à sourire ? Toujours est-il qu'ayant grandi dans les 80's, je ne reconnais pas vraiment la France d'antan, même si ma vision était celle d'un enfant.
Oeuvre réalisée avec sagesse, de manière très scolaire, on ne sent pas chez de Caunes une once de passion pour ce qu'il fait, ni pour le personnage qu'il met en scène.
Sérieux, appliqué, le réalisateur passe pourtant à côté de son sujet en ne transformant pas en réel enjeu la défiguration du mythe, alors que c'était justement le parti pris du film.
En somme, c'est l'histoire d'un mec qui se gourre de métier et devrait retourner à ses premiers amours.
En bref : Ce biopic sur Coluche décevra aussi bien les fans de l'humoriste que les autres, tant le choix de la période de sa vie sur laquelle le script s'attarde est bien trop anecdotique. Reste la performance de François-Xavier Demaison, reproduisant à merveille les mimiques et les intonations de voix du fondateur des restos du coeur.
Rang : D
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on 16 octobre 2008
at jeudi, octobre 16, 2008
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Critique de film
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2 commentaires
Je ne trouve pas que la réalisation soit typée documentaire. En revanche elle est conventionnelle, presque austère.
En espérant qu'un autre cinéaste décide un jour de nous livrer un VRAI film sur Coluche, quitte à faire un dyptique tant il y aurait à raconter sur le bonhomme.
Bienvenue à toi en tout cas sur CinéBlog !
19 octobre 2008 à 14:57
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