Les Beaux gosses, ce sont Camel et son pote Hervé, un rien accro de la jolie Aurore. A un âge où les couples se font et se défont, Hervé lui n'aspire qu'à donner libre cours à ses premières pulsions sexuelles, même si ce feu dévorant en guise d'émois lui procure plus de honte que de fierté. Une honte partagée par celle qui sort désormais avec lui, soucieuse de la réputation qu'on ferait d'elle si on la savait avec un branquignole. Faut dire, le tombeur en question n'est pas gâté par la nature (d'où le titre un rien ironique) et son désir de quitter sa condition de puceau esquisse le portrait d'un obsédé en puissance. Et pourtant, entre deux séances de masturbation avec la fameuse technique de la chaussette, l'obsédé en question est avant tout un adolescent comme les autres. Et c'est à travers ce personnage que le dessinateur Riad Sattouf nous parle d'un passé révolu, celui qui nous fera sourire devant les situations toutes plus burlesques les unes que les autres parce qu'elles ont été un jour notre lot à tous. C'est dans ces moments-là que le réalisateur de cette comédie déjantée touche juste, dans cette absence de complaisance à nous épargner le plus lugubre pour raviver la flamme de la mélancolie qui nous habite lorsque l'on se penche par dessus notre épaule.
Dans cette optique, les clichés ne sont pas épargnés, et outre un langage forcément "chébran" dans la bouche de ces collégiens rennais (à croire que personne chez Sattouf ne parle le bon français si ce n'est les vieux clous), on a peine à croire que les pulsions sont nécessairement ignorantes du respect d'autrui. Le point de vue a beau être masculin, réduire la femme à sa plus simple expression, poussées libidinales ou pas, fait des aventures de nos héros une suite ininterrompue de poncifs convenus. La bonne idée a été de mettre la caméra à hauteur de petit homme, la mauvaise de passer après LOL, bien plus mordant. Le plaisir demeure malgré tout.
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