Les Beaux gosses  

Posted by Azariel in

Le premier plan du film semble tout droit sorti du clip You Are My High de Demon Vs. Heartbreaker, donnant illico le ton : un ado', ça n'embrasse pas, ça emballe. C'est en tout cas le postulat de base de cette chronique sur nos chères petites têtes blondes, dont la justesse est toute relative pour peu que l'on ait été un enfant différent (ce qui est le cas de l'auteur de ces quelques lignes).

Les Beaux gosses, ce sont Camel et son pote Hervé, un rien accro de la jolie Aurore. A un âge où les couples se font et se défont, Hervé lui n'aspire qu'à donner libre cours à ses premières pulsions sexuelles, même si ce feu dévorant en guise d'émois lui procure plus de honte que de fierté. Une honte partagée par celle qui sort désormais avec lui, soucieuse de la réputation qu'on ferait d'elle si on la savait avec un branquignole. Faut dire, le tombeur en question n'est pas gâté par la nature (d'où le titre un rien ironique) et son désir de quitter sa condition de puceau esquisse le portrait d'un obsédé en puissance. Et pourtant, entre deux séances de masturbation avec la fameuse technique de la chaussette, l'obsédé en question est avant tout un adolescent comme les autres. Et c'est à travers ce personnage que le dessinateur Riad Sattouf nous parle d'un passé révolu, celui qui nous fera sourire devant les situations toutes plus burlesques les unes que les autres parce qu'elles ont été un jour notre lot à tous. C'est dans ces moments-là que le réalisateur de cette comédie déjantée touche juste, dans cette absence de complaisance à nous épargner le plus lugubre pour raviver la flamme de la mélancolie qui nous habite lorsque l'on se penche par dessus notre épaule.

Dans cette optique, les clichés ne sont pas épargnés, et outre un langage forcément "chébran" dans la bouche de ces collégiens rennais (à croire que personne chez Sattouf ne parle le bon français si ce n'est les vieux clous), on a peine à croire que les pulsions sont nécessairement ignorantes du respect d'autrui. Le point de vue a beau être masculin, réduire la femme à sa plus simple expression, poussées libidinales ou pas, fait des aventures de nos héros une suite ininterrompue de poncifs convenus. La bonne idée a été de mettre la caméra à hauteur de petit homme, la mauvaise de passer après LOL, bien plus mordant. Le plaisir demeure malgré tout.

Rang : C

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4 commentaires

Z[é]  

J'ai pour ma part trouvé les beaux gosses plus intéressant que lol mais les beaux gosses partait avec un énorme handicap pour toi Azariel, non??? Il n'y a pas Sophie!!! ;)

17 juin 2009 à 22:52

@ Z[é] : L'un dans l'autre, les deux films sont relativement proches. Mais effectivement, LOL bénéficie de la présence de la sublime Sophie, et ça, ça n'a décidément pas de prix ! :D

18 juin 2009 à 01:36

avec une légère différence qui est que si j'ai bien compris, (vu ni l'un ni l'autre) LOL c'est un peu, ouais maman médecin, loft 16° paris et là pouilleux land, acné et branlette.

Pas exactement la même vision de la chose même si le thème est peut être proche.

après c'est sur qu'entre un ado boutonneux et sa chausette et miss Marceau ya pas photo !

18 juin 2009 à 15:45

@ ada : Je crois qu'à force de me lire, mes lecteurs sont au courant de mon amour pour Sophie ! :p

En même temps il n'y a pas qu'elle qui me fait craquer (d'ailleurs une de mon top 5 va bientôt squatter les salles obscures françaises !) mais il est sûr que Sophie, elle me fait papillonner des yeux depuis que je suis môme ^^

Quant à la comparaison LOL / Les Beaux gosses, le statut social des personnages n'influe en rien sur les thèmes abordés ou le récit. Il est question de jeunesse, comme Naissance des pieuvres ou encore Et toi, t'es sur qui ?. Ce n'est pas donc tant une question de vision que de façon de la raconter.

18 juin 2009 à 23:32

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