A la barre de ce naufrage, l'ex-protégé de Luc Besson et réalisateur du déjà râté L'Empire des loups Chris Nahon, venu (tenter) de nous raconter l'histoire de cette base américaine située au Japon et infestée par des démons alors que la guerre du Viêtnam fait rage. Une société secrète gouvernementale envoie alors son meilleur élément, une mystérieuse adolescente aux pouvoirs surnaturels, afin de faire place nette. L'occasion pour elle de dénicher l'assassin de son père, Onigen, plus ancien et plus puissant démon sévissant sur Terre. Dans la tenue d'écolière de Saya, la pimpante Jeon Ji-hyun (rebaptisée Gianna Jun pour l'international), immense star sud-coréenne dans son pays avec le définitivement culte My Sassy Girl et son incroyable préquel Windstruck. La déception n'en est alors que plus grande, d'autant que la jeune femme n'est pas particulièrement fautive du désastre dans lequel elle tente de faire bonne figure, avec cette fougue et cet entrain qui la caractérise depuis ses débuts. Avec Koyuki (la ravissante japonaise dont Tom Cruise fut épris dans Le Dernier samouraï) pour ennemie mortelle, on pouvait encore espérer un duel homérique en guise de finale explosif, nous n'aurons en fait qu'une esquisse grossière de dialogue dopée à l'action, épousant ainsi le reste du film. A savoir le grotesque.
Le pire se situe néanmoins ailleurs. Il n'y a qu'à voir la qualité des effets spéciaux pour avoir envie de régurgiter son repas de communion tant ils sont dépassés et obsolètes. Chaque incrustation est visible comme le katana au milieu d'un gros plan, et les "vampires" ont l'air d'être tout droit sorti des studios RKO période King Kong. En 2009, ça la fout mal. Il faut voir le traitement numérique du sang voulu par Nahon, à se demander s'il a un instant saisi en cours de post-prod' la portée intrinsèquement absurde de la démarche. Si les scènes de combat relevaient au moins l'intérêt, on pourrait sans doute lui pardonner, mais le film est tellement sur-découpé que l'on peine à distinguer une once de chorégraphie dans ce grand foutoir scénique. Bien triste hommage à l'oeuvre éponyme que nous offre le cinéaste, capitaine d'un navire qui réussit l'exploit de couler encore plus vite que le Titanic.
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