Ken Loach est un cinéaste qui aime à s'intéresser à un fait local s'appliquant à la communauté internationale. Il le dit d'ailleurs lui-même, sa griffe est avant tout un travail constant sur le microcosme / macrocosme de la pensée humaine, quelque soit le sujet qu'il aborde. Son cinéma engagé et contestataire est avant tout humaniste, et a fait de lui l'un des réalisateurs majeurs de la scène européenne avec des films ayant souvent atterri au Festival de Cannes. Tout comme Looking for Eric, dernier bijou du prodige anglais.
Pourtant Looking for Eric est une exception. Un film qui ne se range dans aucune catégorie de la filmographie de Loach, un à-côté à la saveur particulière car le projet ne vient même pas de lui. A contre-courant de tout ce qu'il a fait jusqu'à présent, Loach s'est en effet laissé convaincre par le footballeur et ex-vedette de Manchester United Eric Cantona de mettre en images une ébauche de scénario sur lequel le mythique numéro 7 des Red Devils avait planché pendant des années avec ses frères. Pour le réalisateur du récent It's a Free World, un passionné de football et un ardent supporter de l'équipe de Bath City (ville dans laquelle il réside depuis près de trois décennies) la passe était trop belle pour ne pas prendre la balle au rebond et la mettre au fond des filets. Inspiré par la personnalité de feu de Cantona et de toute la mythologie l'entourant, Loach s'est impregné de ses écrits, de son aura légendaire et de son Oeuvre en tant que sportif de haut niveau pour nous livrer aujourd'hui un film débordant de tendresse pour un univers trop souvent assimilé au hooliganisme en Grande Bretagne.
Pourtant Looking for Eric est une exception. Un film qui ne se range dans aucune catégorie de la filmographie de Loach, un à-côté à la saveur particulière car le projet ne vient même pas de lui. A contre-courant de tout ce qu'il a fait jusqu'à présent, Loach s'est en effet laissé convaincre par le footballeur et ex-vedette de Manchester United Eric Cantona de mettre en images une ébauche de scénario sur lequel le mythique numéro 7 des Red Devils avait planché pendant des années avec ses frères. Pour le réalisateur du récent It's a Free World, un passionné de football et un ardent supporter de l'équipe de Bath City (ville dans laquelle il réside depuis près de trois décennies) la passe était trop belle pour ne pas prendre la balle au rebond et la mettre au fond des filets. Inspiré par la personnalité de feu de Cantona et de toute la mythologie l'entourant, Loach s'est impregné de ses écrits, de son aura légendaire et de son Oeuvre en tant que sportif de haut niveau pour nous livrer aujourd'hui un film débordant de tendresse pour un univers trop souvent assimilé au hooliganisme en Grande Bretagne.
Il devient très rapidement clair que le "Eric" du titre n'est pas le footballeur mais le personnage interprété par Steve Evets, véritable tête d'affiche du film. D'ailleurs la bande annonce montrera la majeure partie des apparition de Cantoch', présent ici à la fois en tant que convocation mentale dans des séances de coaching particulières et en même temps pour insuffler la personnalité du géant français en la mettant en exerbe avec celle de son supporter, un père dépassé, perdu dans les méandres de ses échecs sentimentaux, à la merci d'un gang organisé, proche du point de rupture. Ce mal-être va être le point de départ de deux histoires poignantes conjuguées en une seule, à la fois tragique et romantique, d'un homme livré à ses faiblesses et incapable de faire le deuil d'une très vieille histoire d'amour qui donna naissance à une petite fille devenue grande maintenant.
Et puis la "magie Cantona" fait son effet, celle de Loach également : se mêlent et s'emmêlent un vibrant hommage au roi Eric, jouant de son image avec beaucoup d'autodérision, ainsi qu'une comédie sociale bourrée d'humour et d'amour, teintée d'un vernis dramatique électrisant l'air et apportant un second souffle euphorique, parce qu'énergique. Les malheurs d'un Eric se confrontent aux bonheurs de l'autre, avec une habileté et une ingéniosité à user d'images d'archive, avec ce savant dosage à distiller les sentences philosophiques ayant aussi rendu célèbre Cantona en dehors des terrains (aaah, les fameuses sardines !) au point de devenir un véritable moteur de l'action.
Et puis la "magie Cantona" fait son effet, celle de Loach également : se mêlent et s'emmêlent un vibrant hommage au roi Eric, jouant de son image avec beaucoup d'autodérision, ainsi qu'une comédie sociale bourrée d'humour et d'amour, teintée d'un vernis dramatique électrisant l'air et apportant un second souffle euphorique, parce qu'énergique. Les malheurs d'un Eric se confrontent aux bonheurs de l'autre, avec une habileté et une ingéniosité à user d'images d'archive, avec ce savant dosage à distiller les sentences philosophiques ayant aussi rendu célèbre Cantona en dehors des terrains (aaah, les fameuses sardines !) au point de devenir un véritable moteur de l'action.
Ce discours double fait la force du long métrage, car il associe à cette histoire touchante et bouleversante une parabole au football, avec cette idée que Looking for Eric est une histoire sur l'amitié et l'esprit d'équipe, avec cette envie évidente de Loach de faire l'éloge de la solidarité et de l'acceptation de soi, avec cette volonté de critiquer l'individualisme, bref à brosser un portrait à peine maquillé en drame social des valeurs essentielles d'une bonne équipe de football. La déclaration d'amour pour ce sport est d'autant plus grande qu'elle n'est pas frontale. Le duo des deux Eric fonctionne à merveille, apportant cette touche d'humour venant adoucir les contours d'un film qui manque souvent de rythme et verse parfois dans la noirceur et la violence comme pour rappeler que la part fantastique s'inscrit néanmoins dans un cadre réaliste, celui d'une Angleterre avec ses étoiles et ses éclipses. Gageons qu'Eric Cantona, impressionnant dans son propre rôle, fasse parti des astres que l'on oubliera pas avec un film comme celui-là.
En bref : A la fois sombre et éclairé, comédie pleine de tendresse et d'humour en même temps que drame social, histoire romantique et magnifique déclaration d'amour au football, Looking for Eric impressionne par son habileté à juxtaposer plusieurs clivages sans jamais perdre le chemin des filets. Un sacré but marqué par le cinéaste Ken Loach.
Rang : B
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on 28 mai 2009
at jeudi, mai 28, 2009
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Critique de film
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