Anges et démons  

Posted by Azariel in

D'aucun disent que Da Vinci Code était un raté monumental. A y regarder de plus près pourtant, le film de Ron Howard avait fière allure, car quelque soit sa qualité en tant qu'adaptation (le principal -sinon le seul- reproche formulé avec récurrence), en tant qu'objet cinématographique il tenait amplement la route sans être transcendantal.

Le réalisateur de Willow et du récent (et réussi) Frost / Nixon, l'heure de vérité récidive en adaptant à l'écran un autre roman de Dan Brown, Anges et démons. Il est question pour le professeur Robert Langdon, toujours interprété par Tom Hanks, de déjouer le complot ourdi par les Illuminati, une secte en marge du Vatican animé par le désir de vengeance depuis des siècles contre l'Eglise catholique après avoir été traquée par ses représentants. L'éminent spécialiste de l'étude des symboles devra empêcher l'assassinat des quatre cardinaux en lice pour porter la coiffe de grand manitou et la destruction de Rome, menacée par un dispositif suffisamment chargé en anti-matière pour que les enfants de Dieu rejoignent leur créateur. Amen. Langdon sera aidé dans sa croisade par la ravissante Vittoria Vetra (Ayelet Zurer), une scientifique à l'origine de la bombe bien malgré elle.

Howard semble avoir compris que sa mise en scène un brin trop minimaliste dans le premier opus devait s'étoffer pour donner à cet Anges et démons un élan plus généreux et moins paresseux. Son film témoigne effectivement d'une maîtrise salutaire, tant du point de vue de la mise en scène que de la narration. Moins chargée d'effets sonores, le cinéaste a également levé le pied sur la présence de la musique, auparavant incessante jusqu'à l'épuisement. Ce nouvel épisode possède un emballage plus alléchant, grâce à sa myriade d'acteurs tous plus excellents les uns que les autres (le phrasé d'Ewan McGregor, très shakespearien, est délectable) et sa photographie crépusculaire et somptueuse, mais les facilités scénaristiques ne plaident pas en sa faveur. L'histoire, bien moins ambitieuse que celle de Da Vinci Code, intéresse sans passionner, et l'on aurait aimé une intrigue bien moins alambiquée d'autant qu'elle ne brille pas pour son originalité. Une suite qui tutoie d'un peu plus près les anges mais conserve hélas quelques vieux démons.

Rang : C

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This entry was posted on 16 mai 2009 at samedi, mai 16, 2009 and is filed under . You can follow any responses to this entry through the comments feed .

10 commentaires

Tout à fait d'accord pour l'histoire. As-tu lu le livre ? Car je fais cette critique en ayant lu le livre et en connaissant la richesse de l'histoire initiale.

Si tu n'as pas lu le livre, je trouve cela vraiment intéressant que tu émettes cette critique.

17 mai 2009 à 09:40

@ Lowett : Je n'ai pas développé ce point sur la critique car je voulais un article court et synthétique, mais l'histoire est je pense l'élément le plus critiquable de cet Anges et démons. Comme tu l'as souligné dans ton article sur Geekette & Greluche, les personnages sont trop transparents (j'avais deviné qui était le bad guy à partir de la séquence où la bouche du Pape est montrée), les raccourcis trop importants (Langdon ultra fort voit tout / sait tout), les trous importants (la psychologie du bad guy est en contradiction avec ses actions, je ne peux préciser laquelle en particulier sans spoiler), et l'histoire moins passionnante que celle de Da Vinci Code (la folie d'un homme à vouloir "détruire" Rome fait bien pâle figure face à la portée des origines d'Audrey Tautou, ce serait comme coller Bilbo le Hobbit derrière Le Seigneur des Anneaux plutôt que devant).

Pour te répondre, je n'ai lu aucun des livres de Dan Brown et justement cela m'arrange pour critiquer un film en tant que tel, car l'on tombe trop facilement dans une comparaison livre / film, et faire la critique d'un film n'est pas une comparaison : la comparaison n'est que l'un des éléments d'une critique.

17 mai 2009 à 10:19

Je n'ai lu que le Da Vinci Code. (un an après tout le monde pour pouvoir enfin affirmer que c'était une merde, ce que ce navet intersidéral est très clairement)

Sachant qu'Anges et Démons est l'histoire d'un gros bide qui n'a fonctionné que lorsqu'on l'a ressorti des cartons suite au succès du Da Vinci Code, je ne veux même pas imaginer à quel niveau d'anti littérature on descend.

Bref, le film DVC de ron howard est pour moi la quintessence de tout ce que je hais dans le cinéma. (au passage, je déteste Ron Howard qui n'a réussi à se sortir les doigts du c.. que dans Frost Nixon. Sa mise en scène m'évoque trois adjectifs: balourd, lourdau, kitch)

Je n'irai même pas voir ce produit surmarketté à la bande annonce quasi vulgaire. On dirait une pub pour procter et gambel sauf qu'au lieu de te vendre du détergent, on te vend un film pourri !

18 mai 2009 à 10:36

@ ada : lol, ada, poète des temps modernes :D

Je suis moins catégorique concernant Ron Howard, d'abord parce qu'il a fait un film que j'aime beaucoup (Willow, pour ne pas le citer :p) et ensuite parce que sa filmographie a quand même quelques belles oeuvres à son actif (tu cites Frost / Nixon, j'aurai envie de rajouter Apollo 13, de même que Splash et En direct sur Ed TV m'ont beaucoup plu).

En tout cas je te rejoins sur le fait que les films sont fort dispensables, mais je ne saurai me prononcer quant aux livres, n'ayant jamais mis le nez dedans, et n'ayant absolument pas l'intention de le faire. Pour l'instant, mon nez traine dans Le Guide du voyageur galactique de Douglas Adams, et c'est très bien comme ça ^^

18 mai 2009 à 11:28

intéressants ces avis.. j'avais moyennement aimé Da Vinci Code, et pourtant j'aime beaucoup les réalisations de Ron Howard, Willow bien sûr mais aussi Cocoon ;)

18 mai 2009 à 12:01

@ Wizzil : Effectivement, je n'ai pas cité Cocoon qui est un film très plaisant même s'il n'est pas un modèle en matière de mise en scène.

Bref, tout ça pour dire que Ron Howard, ce n'est pas Uwe Boll !

18 mai 2009 à 13:21

Ouais mais il a fait un homme d'exception ...

russel : "alors chérie moi quand je regarde dans le ciel je vois pas que des étoiles, je vois des constellations qui clignotent"

*Cling cling dans le ciel ou tu vois la grande ours version arbre de noel*

Jennifer : "OUaaaaaaaaaa!"

*slurp/kiss/cochonneries/enfants/ouin/couche/etc.

Le dégré 0 de la mise en scène.

19 mai 2009 à 13:41

@ ada : Alors, là, on va se fâcher.

On ne critique jamais, jamais, jamais en ma présence un film où Jennifer Connelly apparait. C'est comme dire que Sophie Marceau est un boudin : ça me rend tout vert et je commence à pousser des cris.

;-)

Wayne : Après Sharon Stone en top bonne du mois, nous avons cette semaine...
Garth : ...JENNIFER CONNELLY !
Wayne & Garth : Choooooooowiiiing !
Azariel : Chapiteaaaaaaaau !

19 mai 2009 à 14:18

Si le film est plutôt réussi visuellement, que dire de l'histoire, d'une bêtise confondante? Action poussive et pas très crédible, quand Langdon sauve le Vatican en trois coups de cuillère à pot, nous, il nous a suffit de trois phrases du carmelingue pour comprendre qui était le méchant.
Ersatz d'Indianna Jones sans l'humour et le charme, ersatz d'Umberto Ecco sans l'intelligence et la finesse, les adaptations de Dan Brown le wannabe ne peuvent de toute façon qu'être le reflet du vide abyssal de ses livres.
Mais pourquoi je suis aller voir ça à la place de l'Almodovar? Pasque c'était pas la bonne heure!

21 mai 2009 à 11:37

@ Sylvaine : Tu ne fais donc que confirmer les propos d'ada et mon appréhension par rapport à ces bouquins. Je n'avais de toute façon comme je l'ai dit pas l'intention de les lire, les films me suffisent pour m'en donner une idée.

Effectivement la mise en scène de cet Anges et démons est bien foutue. Du bon Ron Howard, un cran en dessous de Frost contre Nixon en revanche. Quant à Etreintes brisées...

(je n'en dirais pas plus, il faudra attendre la critique, en ligne demain)

21 mai 2009 à 23:04

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