Se voulant dans la lignée du Diable s'habille en Prada avec une zest de Bridget Jones, le tout saupoudré de quelques pincées de Revanche d'une blonde, Confessions d'une accro du shopping n'en a ni la classe ni les arguments pour soutenir un instant la comparaison. Isla Fisher a beau se débattre comme une diablesse pour donner du corps à son personnage à mi-chemin entre l'opportuniste écervelée et la bimbo hystérique, son peps et son mordant n'empêchent pas l'écumage en grande pompe des clichés les plus réccurents dans les chick flicks (comprendre "films de fille").Dans la peau de Becky Bloomwood, une journaliste incapable de se contrôler devant une vitrine Gucci au point de vider ses douze cartes de crédit à chaque fois, la future madame Sacha Baron Cohen (dernièrement vue dans Un jour, peut-être) sème un vent de folie dans un genre de plus en plus présent sur le paysage cinématographique américain (on aurait pu citer en autre exemple le récent passage de Sex & the City sur grand écran). Cette démesure amène le réalisateur P.J. Hogan (Le Mariage de mon meilleur ami) à poser des questions intéressantes (le besoin pour une femme de trouver une carrière davantage qu'un homme, la spirale infernale du surendettement, l'un des nombreux vices du capitalisme à pousser à la consommation) sans jamais prendre le temps d'y répondre. Tout n'est que prétexte à enchaîner gags et situations burlesques, pas forcément désagréables mais trop rarement hilarantes, dans lesquelles le numérique s'invite parfois afin de masquer les carences d'une mise en scène aussi plate que monotone, sans y parvenir pour autant.
Ce long métrage étant l'adaptation fidèle du premier des cinq ouvrages écrits par Sophie Kinsella, croisons les doigts pour ne pas voir fleurir quatre suites du même acabit, à moins de vouloir économiser sur votre budget somnifères.
Rang : D
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