Premier film d'une longue série annoncée revenant sur les prémices de la saga X-Men, X-Men Origins : Wolverine s'intéresse au passé trouble de James Howlett, plus connu sous le nom Logan / Wolverine (ou Serval, pour une poignée d'entre nous). De son enfance où il découvrit son statut de mutant aux décennies qu'il traversa sans que le temps n'ait la moindre emprise sur lui (pouvoir de régénération oblige), le film s'attarde à nous raconter l'intégration du mauvais garçon au programme militaire "Arme X", dirigé par William Stryker (le même William Stryker interprété par Brian Cox dans X-Men 2, ici incarné par Danny Huston), afin de limer les griffes de son frère Victor Creed, alias Dents-de-sabre, un mutant disposant des mêmes pouvoirs de régénération que lui. Victor ayant tué la seule femme qui soit accro aux poils bestials, le désir de vengeance chez Logan démange autant qu'une armée de puces campant le dos d'un loup sauvage.Premier soulèvement de sourcil : Wolverine et Dents-de-sabre, frangins ? Pourquoi pas. En tout cas, cela ne dérange guère si l'on fait l'impasse sur le comic book et malgré la non-évocation du lien fraternel dans X-Men premier du nom. Mieux encore, le long métrage s'en trouve dynamisé tant les raisons de la rancoeur pour l'un nous amènent à des confrontations spectaculaires avec l'autre. C'est pourtant là la seule trahison aux comics et à la trilogie instaurée brillamment par Bryan Singer qui soit acceptable, quelque soit le point de vue que l'on arbore. Parce qu'il y a deux façons d'aborder cet X-Men Origins : Wolverine, et dans les deux cas, le spectateur n'en ressortira pas gagnant.
Tout d'abord la multitude de personnages appelés à apparaître : s'il est question de Wolverine, plusieurs personnages phares de Marvel s'invitent dans ce préquel, en vrac Cyclope, Silver Fox, Deadpool, Emma Frost, Bolt, Le Blob, L'Agent Zéro, le professeur Xavier, ou encore Gambit. Si ce dernier se révèle être une bonne surprise, à la fois impressionnant et relativement fidèle au comic-book, la surrenchère de protagonistes convoqués tend irrémédiablement vers la figuration de la majorité d'entre eux. D'autant que certaines apparitions sont autant empruntes de pusillanime que de malhabileté. Certaines étaient dispensables, d'autres mal exploitées, comme celle de Charles Xavier, apparaissant d'on-ne-sait-où, dans une incohérence scénaristique totale, simplement pour (tenter de) faire coller à la trilogie. Il y a des easter eggs que l'on a connu bien mieux amenés.
"Victor Creed : Do you even know how to kill me?Logan : I'm gonna cut your God damn head off. See if that works."
Le plus beau demeure le traitement réservé au personnage de Deadpool. Doté d'un humour noir à nous faire plier - littéralement - de rire devant ses aventures couchées sur papier, il n'est dans le film qu'une bête de foire commandée par ordinateur, transformée en "Arme XI" cumulant les pouvoirs des mutants capturés par Stryker. Et là, on a envie de rire. Mais jaune.
En bref : Les vingt premières minutes trahissaient une potentialité certaine concernant X-Men Origins : Wolverine. Vu la qualité intrasèque du film, de l'incohérence du scénario tournant à vide aux personnages sans une once d'intérêt sinon de faire joli sur l'écran, en passant par une mise en scène sans âme ni saveur, on a de quoi être déçu. Reste pour les fans des films d'action sollicitant tant que faire se peu un minimum les neurones de bonnes scènes de baston et pour les demoiselles un défilé de biceps en sueur. Ouf !
Rang : D
Plus d'infos sur ce film







