Nous sommes bel et bien dans une comédie romantique durant laquelle l'improbable va devenir possible. Reste à savoir comment. Car ce qui compte lorsque l'on explore ce genre cinématographique quasi-immuable n'est pas dans la finalité (deux personnages antinomiques voire antagonistes tombant amoureux l'un de l'autre étant le schéma le plus usité depuis la naissance du septième art) mais davantage le parcours abracadabrant qui nous y mènera. Pas de surprise donc avec La Proposition qui emprunte au genre les codes les plus fréquents, évitant l'écueil d'un risque mal calculé (il faut dire qu'on en demande rarement plus aux scénaristes).
Il n'en demeure pas moins que ce qui permet parfois à ce type de film ultra-balisé de fonctionner se trouve à la fois dans la qualité des seconds rôles et en même temps dans la fraîcheur et l'osmose que dégage le couple en devenir, le tout saupoudré de dialogues croustillants et enlevés. Une recette qui trouve ici sa pleine mesure tant les répliques cinglantes amènent au duo formé par Sandra Bullock et Ryan Reynolds son lot de moments délicieux et désopilants, de même que Betty White dans le rôle de la grand-mère Annie, un rien givrée, amuse la galerie. Elle est le personnage à travers lequel la jonction improbable-possible trouve un écho rayonnant, ces frasques décomplexant sans peine l'atmosphère nimbée de cynisme qui plane tout au long du long métrage.
En bref : Comédie romantique typique, suivant à la ligne les codes d'un genre qui peine à se renouveler depuis que la flamboyance empruntée aux mélodrames d'antan ne fait plus recette, La Proposition dispose d'atouts qui rendent l'aventure mélodieuse et empirique. Si le film d'Anne Fletcher aurait pu y gagner en se parant d'un travail moins indolent de la part du scénariste Peter Chiarelli, il en émane cependant un charme fou qui doit beaucoup à la complémentarité de son duo d'acteurs. Convenu mais convaincant.