La Proposition  

Posted by Azariel in

Elle est égoïste, butée, autoritaire, inflexible, à peine souriante et terriblement craquante. Il est dévoué, charmant, bienveillant, beau, à peine couard et terriblement rêveur. Elle est sur le point de se faire dégager manu militari par l'Oncle Sam direction son Canada natal, il a trimé durant des années pour obtenir la promotion qu'il convoite au grand désarroi de son paternel. Elle a la solution à son problème, l'épouser quitte à l'en contraindre de par sa position hiérarchique pour obtenir la nationalité américaine. Il a un problème et aucune solution, il ne peut pas refuser sous peine voir ses desseins professionnels réduits à néant.

Nous sommes bel et bien dans une comédie romantique durant laquelle l'improbable va devenir possible. Reste à savoir comment. Car ce qui compte lorsque l'on explore ce genre cinématographique quasi-immuable n'est pas dans la finalité (deux personnages antinomiques voire antagonistes tombant amoureux l'un de l'autre étant le schéma le plus usité depuis la naissance du septième art) mais davantage le parcours abracadabrant qui nous y mènera. Pas de surprise donc avec La Proposition qui emprunte au genre les codes les plus fréquents, évitant l'écueil d'un risque mal calculé (il faut dire qu'on en demande rarement plus aux scénaristes).

Il n'en demeure pas moins que ce qui permet parfois à ce type de film ultra-balisé de fonctionner se trouve à la fois dans la qualité des seconds rôles et en même temps dans la fraîcheur et l'osmose que dégage le couple en devenir, le tout saupoudré de dialogues croustillants et enlevés. Une recette qui trouve ici sa pleine mesure tant les répliques cinglantes amènent au duo formé par Sandra Bullock et Ryan Reynolds son lot de moments délicieux et désopilants, de même que Betty White dans le rôle de la grand-mère Annie, un rien givrée, amuse la galerie. Elle est le personnage à travers lequel la jonction improbable-possible trouve un écho rayonnant, ces frasques décomplexant sans peine l'atmosphère nimbée de cynisme qui plane tout au long du long métrage.

Ryan Reynolds face à Sandra Bulldog : devinez qui portera la culotte !

Bien sûr, le charme n'opère pas systématiquement, et la qualité du script effleurant de trop loin la conception surannée du brillantissime, il en dépendra des goûts et des sensibilités de chacun, d'autant que Miss Bullock est une actrice qui compte autant de détracteurs que d'amoureux. Mais gageons qu'avec un brin de chance vous ne résisterez pas au plaisir de succomber aux charmes de cette Proposition légèrement indécente.


En bref : Comédie romantique typique, suivant à la ligne les codes d'un genre qui peine à se renouveler depuis que la flamboyance empruntée aux mélodrames d'antan ne fait plus recette, La Proposition dispose d'atouts qui rendent l'aventure mélodieuse et empirique. Si le film d'Anne Fletcher aurait pu y gagner en se parant d'un travail moins indolent de la part du scénariste Peter Chiarelli, il en émane cependant un charme fou qui doit beaucoup à la complémentarité de son duo d'acteurs. Convenu mais convaincant.

Rang : B

This entry was posted on 12 octobre 2009 at lundi, octobre 12, 2009 and is filed under . You can follow any responses to this entry through the comments feed .

4 commentaires

j'ai forcé ma nana à y aller et je n'ai pas été déçu. J'ai passé un excellent moment. Le film est d'un genre tout à fait éculé mais la recette fonctionne très bien grâce notamment au charme et à la fraicheur des acteurs (la palme revenant à miss Bullock, très convaincante).

J'ai aussi aimé l'inversion des rôles usuels : c'est ici la femme qui prend le rôle de l'homme et l'homme le rôle de sa secrétaire !

rafraichissant. Pas un chef d'oeuvre mais juste un bon moment et en tout cas pour moi c'est tout ce que je cherchais !

(pour la petite histoire c'est moi (le mec) qui voulait aller voir la poposition et ma copine (la fille) qui voulait aller voir District 9... le monde à l'envers ! (et j'ai largement préféré la proposition ... parce que miss bullock en lauboutin c'est plus sex que van de merve en train de muter ...)

20 octobre 2009 à 10:24

@ ada : Aïe, un fan de Sandra Bullock. Tous aux abris ! :D

Il me semble qu'Astraal ne se range pas de ton côté concernant La Proposition, mais pour ma part nous avons un avis à peu près similaire (je serais peut-être un poil moins enthousiaste que toi). Néanmoins ma critique je pense fait la part des choses et tend à montrer que ce qui sauve le film de l'anonymat est sa capacité à parfaire une recette depuis longtemps usitée.

Quant à ta compagne, tu devrais en être ravi, généralement les hommes se plaignent d'avoir à se taper des comédies romantiques à tout bout de champ à cause de leur nana ! Au moins avec elle tu peux aller voir des trucs dit "de mecs" ^^

22 octobre 2009 à 12:42

C'est que les autres mecs n'ont pas compris que les comédies romantiques sont le meilleur moyen d'aller mater des jolies demoiselles peu vêtues !

J'ai passé un bon moment devant ce film, j'ai ris, je me suis amusée à prévoir quelles allaient être les prochaines répliques (généralement avec succès). C'était bien ...
Mais j'ai eu l'impression de l'avoir déjà vu mille fois. Donc j'en garderai pas un souvenir immémorable (alors que District 9 ...)

Céline (qui préfère aller voir les films "de mecs" aux comédies romantiques)

22 octobre 2009 à 13:38

@ Céline : Pour ma part ce n'est pas tant la possibilité de voir une fille dévêtue que le plaisir de voir un homme et une femme s'adonner aux jeux amoureux, surtout quand on y trouve un écho à ses propres histoires sentimentales. Je pense naturellement à (500) jours ensemble, de loin la meilleure comédie romantique (du moins pas tout à fait, et c'est là tout son charme) que j'ai vu ces derniers mois, pour les raisons que j'expliquerai dans la critique à venir.

Azariel, un mec qui aime voir des films dit "de filles" tout autant ! (de toute façon moi à partir du moment où c'est du cinéma, je ne fais pas mon difficile ^^)

22 octobre 2009 à 14:13

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