Clones

Au delà du simple constat que l'intrigue est cousue de fil blanc, rendant caduc chaque tentative de rebondissements, le plus dérangeant avec Clones est que Mostow ne fait pas grand chose de l'univers foisonnant dont il dispose : dépourvue de sa substantifique matière première, l'histoire se contente au final d'aller à l'essentiel, l'action (et, in extenso, le divertissement), sans prendre le temps d'élaborer, de construire un regard, ou même de réellement chercher à marquer les intentions originelles qui sont on le rappelle une critique acerbe de notre accoutumance à vivre à travers la technologie. Tout ici n'est affaire que de sauts, de poursuites, et d'indigence, car pour le côté spectaculaire on repassera. Le film d'anticipation qui se regarde grâce à l'attachement du public pour Bruce Willis que l'on a connu en meilleure forme, avec des seconds rôles traités avec autant de considération que le décor. Ou, pour reprendre à bon compte le slogan sur l'affiche, "un intérêt virtuel, une déception réelle".