Clones  

Posted by Azariel in

Six ans que Jonathan Mostow n'était plus repassé derrière la caméra pour les besoins d'un long métrage hollywoodien, depuis le très décevant Terminator 3 : le Soulèvement des Machines. Cette fois, le cinéaste tient un scénario en or, adapté du comic book "Surrogates" de Robert Venditti et Brett Weldele, dans lequel l'humanité vit par procuration à travers une version robotisée d'eux-même et ainsi contrôler à distance leur avatar tout en conservant leur intégrité physique bien à l'abri dans leur domicile. Un système fortement remis en question le jour où le meurtre d'un utilisateur à travers son double oblige deux agents du FBI à découvrir les failles d'un mode de vie où tout n'est qu'apparence.

Au delà du simple constat que l'intrigue est cousue de fil blanc, rendant caduc chaque tentative de rebondissements, le plus dérangeant avec Clones est que Mostow ne fait pas grand chose de l'univers foisonnant dont il dispose : dépourvue de sa substantifique matière première, l'histoire se contente au final d'aller à l'essentiel, l'action (et, in extenso, le divertissement), sans prendre le temps d'élaborer, de construire un regard, ou même de réellement chercher à marquer les intentions originelles qui sont on le rappelle une critique acerbe de notre accoutumance à vivre à travers la technologie. Tout ici n'est affaire que de sauts, de poursuites, et d'indigence, car pour le côté spectaculaire on repassera. Le film d'anticipation qui se regarde grâce à l'attachement du public pour Bruce Willis que l'on a connu en meilleure forme, avec des seconds rôles traités avec autant de considération que le décor. Ou, pour reprendre à bon compte le slogan sur l'affiche, "un intérêt virtuel, une déception réelle".


Rang : D

This entry was posted on 01 novembre 2009 at dimanche, novembre 01, 2009 and is filed under . You can follow any responses to this entry through the comments feed .

7 commentaires

Le synopsis est carrément intéressant mais l'ensemble des critiques est négative donc ça n'encourage pas a aller le voir au cinéma. Peut être en vidéo.

1 novembre 2009 à 18:52

@ Adrien : Et c'est dans ce genre de cas que l'on constate toute la difficulté à passer du papier à l'écran. Réalisateur, c'est bien plus qu'un métier : c'est un art.

1 novembre 2009 à 21:54

J'ai pas vraiment été déçu car je n'en attendais absolument rien mais on ressent une sale impression de gâchis à la fin... comme si l'univers et des thématiques passionnants avaient été sacrifiés pour en faire un simple whodunit mineur...

2 novembre 2009 à 11:04

Effectivement, quelle déception! Le tout est aussi assez mou et ne profite même pas du postulat de départ pour faire preuve d'inventivité: un monde dans lequel de tels clones existeraient serait-il exactement le même que celui que nous connaissons, depuis les voitures jusqu'à la clé USB en passant par le costume cravate?

2 novembre 2009 à 13:04

Voilà qui ne me donne pas envie de payer une place de ciné !

2 novembre 2009 à 14:24

idem, un film que j'attendais beaucoup suite a la BA,je sais que je n'irai pas vu les critiques.
dommage !

3 novembre 2009 à 18:17

Et bah, Clones (et/ou la critique) fait réagir. Je ne m'y attendais pas. L'effet Bruce ? ^^

@ Niko06 : On est d'accord. Je ne suis pas spécialement déçu non plus dans la mesure où je savais que Mostow = Terminator 3 : je n'attendais donc pas de miracle. Mais le sujet, lui, était prometteur. Tant pis.

@ Sylvaine : N'en demande pas trop non plus à un cinéaste comme Mostow : pour ce genre de réalisateur, "création" rime avec "pognon", pas avec "complications" ! :p (en effet, on l'aura compris, je n'aime pas Mostow)

@ Kanjy : Le prix d'une place de cinéma suffit à lui-seul à passer l'envie de payer une place de cinéma.

Parenthèse étant faite, je pense que globalement, les avis critiques sont relativement toutes d'accord sur le fait que Clones est dénué d'intérêt. Cela dit, rien ne t'empêche d'y faire un saut et d'y trouver, peut-être, ton compte. Moi qui aime beaucoup les films d'action et encore plus les films de science-fiction / d'anticipation, celui-là en tout cas a été aussi vite oublié qu'il a été vu.

@ H : Aaaah, les B-A... le marketing dans toute sa splendeur.... On devrait refiler un Oscar à ceux qui font les B-A et qui arrivent à faire passer les navets pour des chefs-d'oeuvre !

5 novembre 2009 à 16:48

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