Sorte d'auto-remake de leur propre film sorti en 2003, les frères Pang, tout deux originaires de Hong Kong, décident de traverser le Pacifique pour signer une fois encore Bangkok Dangerous.
Nous n'allons pas aborder le sempiternel thème de la coupe de cheveux de Nicolas Cage, même si pour le plaisir de faire une prétérition, il faut tout de même bien admettre qu'il devrait sérieusement revoir son look tant il perd en présence scénique pour une simple faute de mauvais goût.
Non, ce qui importe, c'est Nicolas Cage lui-même. Un acteur que j'apprécie beaucoup, qui a une "gueule", et une filmographie solide tant sur ses choix de films d'auteur que sur des choix plus commerciaux.
Le problème, c'est que depuis le divin Lord of War, Cage n'a tourné que dans des films aux qualités fortement critiquables (je pense notamment à Ghost Rider puis Next)
Alors, la question est : qu'en est-il pour celui-ci ?
Autant le dire concrètement, concernant ce Bangkok Dangerous, il y a deux écoles : celle dont les studieux élèves auront vu l'original et trouveront ce remake original bien fade, notamment et en partie à cause du rôle de Kong, passé du premier au second plan et perdant beaucoup de sa stature. Ici, ce n'est qu'un gentil (pour ne pas dire "un poil simplet") pickpocket engagé par Joe (Nicolas Cage), tueur à gages d'élite. J'engage dès lors les élèves de la seconde école, qui découvrent le film avec cette version américaine, à regarder également l'original, à mon humble avis plus intéressant.
Là n'étant pas la question, intéressons-nous à cette version proprement dite, fraîchement débarquée mercredi dans nos salles obscures.
A fortiori, tout laisse à penser que Cage trouve enfin un rôle à la pleine mesure de son talent : il faut avouer qu'il n'y a pas meilleur acteur que lui pour interprêter des rôles de chien battu, d'homme acculé, dépassé par les évènements, doutant.
Et effectivement, on ne s'y trompe pas, même si Bangkok Dangerous est loin d'être un chef d'oeuvre (et qui d'ailleurs n'y prétend pas), l'acteur américain relève enfin la tête après les dernières daubes qu'il nous a servi ces derniers mois et offre une prestation plus que convenable.
La mise en scène est efficace et dynamique, sans entâcher l'action qui reste très lisible (un problème récurrent dans les films d'action, où cela part dans tous les sens et l'où on ne comprend que difficilement ce qui se passe, or, ici, ce n'est pas le cas).
Mention spéciale à la poursuite fluviale, à la fois sobre et musclée, captivant le spectateur par sa grande intensité.
Ce que je redoutais se situait plutôt du côté du scénario : allait-on nous servir le classique schéma du tueur à gages, diablement efficace, sans scrupules, qui soudainement allait tomber dans la nièverie et le sentimentalisme ? Le genre de film se terminant toujours de la même façon, avec un anti-héros finissant soit par rendre visite à Satan à force de baisser sa garde soit en "happy-end" malvenu, ne collant généralement pas avec l'esprit du personnage durant la première moitié du métrage.
A Bittersweet Life avait réussi brillamment à éviter ce cliché cinématographique. Bangkok Dangerous, avec certes beaucoup moins de brio, y parvient également.
Il en ressort un film d'action efficace, où les seconds rôles hélas sont un peu laissés pour compte (même si je dois avouer que le personnage d'Aom, interprêté par Panward Hemmanee, fut loin de me laisser indifférent, mais pour des raisons proprement masculines) mais dont les 1H38 passent comme une lettre à la poste.
La fin est suffisamment surprenante, du moins dans la manière originale de l'aborder, pour ne pas vous laisser sur votre faim, ce que n'a pas réussi à faire le très moyen Babylon A.D. de Kassovitz.
En bref : Bangkok Dangerous est une agréable surprise. On s'attendait à un navet comme nous a habitué Nicolas Cage ces derniers temps, mais il en résulte un film d'action musclé, efficace, et suffisamment intense pour maintenir l'intérêt du spectateur jusqu'à la conclusion, surprenante et (presque) inattendue.
Rang : B
2 commentaires
J'avoue avoir longuement hésité pour The Dark Knight. Dans les deux cas, A ou B ne me satisfait pas. Le film a les défauts que je lui prête m'empêchant de donner le A et en même temps il est tellement énorme que B semble une note bien trop sévère.
Si The Dark Knight est une sorte de B+ ou de A-, en revanche, je ne reviendrais pas sur le B mis à Bangkok Dangerous. D'une part j'aime l'idée d'être un des rares à défendre ce long métrage. Ensuite, je lui trouve toutes les qualités que je développe dans ma critique.
Il ne faut pas oublier que Bangkok Dangerous n'est pas un blockbuster américain mais bel et bien un petit film.
Quant au A, je l'ai mis pour l'instant une fois. Je le mettrai volontiers à des films comme Casino Royale ou Cloverfield par exemple.
Ce qui va être intéressant, c'est de savoir à quels films je vais mettre le S. Et crois-moi, ils sont peu nombreux ^^
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Pour les déclarations d'amour
La notation
Rang D : Mauvais
Rang C : Pas mal
Rang B : Bon film
Rang A : Petite bombe
Rang S : Mythique !
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